SPHINX
REVUE CRITIQUE
EMBRASSANT LE DOMAINE ENTIER DE L' EG YPTOLOGI E
Fondée Par Karl Piehl
publiée
avec la collaboration de MM. Amélineau, Baillet, Basset, De Bissing,
Daressy, Iacoby, Jéquier, Legge, Legrain, Loret, Montet,
Moret, Naville, Reich
par
ERNST ANDERSSON
Professeur Agrégé d'Egyptologie à l'Université d'Upsala
Directeur de la Revue
GEORGE FOUCART
Professeur d'Histoire des Religions à la Faculté des Lettres
de l'Université d'Aix-Marseille
Professeur à l'Institut Colonial de Marseille
Secrétaire de la Rédaction
Vol. XVIII
Publication subventionnée par l'État
Akademiska BoUhancfeln
UPSALA
Ernest Leroux
I J 8, Rue Bonaparic
PARIS (VI e )
p au| Geuthner
l^^ Rue ]acob
PARIS fVI e i
J. C. Hinrichs'sche Buchhandlung
LEIPZIG
En vente chez:
Williams and Nopgate
14, Henrietta Street, Covent Garden
LONDON
Librairies E. Flammarion & A. Vaillant
54, Rue Paradis et 41, Rue de la Darse
MARSEILLE
UPSALA 1914 — 15
IMPRIMERIE ALMQVIST & W1KSELL
TABLE DES MATIÈRES.
A. Articles de fond:
Amélineau, E., Orthographe et Grammaire Coptes. Notes et préci-
sions. (Suite) . . „ i
^utran, C, La morale des Égyptiens à propos d'un livre récent de
M. Baillet ^5
Daressy, G., Henri Gauthier, Le X e nome de la Haute Égypte ou
nome Aphroditopolite 104
Farina, G., Minima 65
Farina, G., Sulla »preghi ra délie offerte» 71
Montet, P., Remarques sur le livre de M. H. Sqttas, La préservation
de la propriété funéraire dans l'ancienne Egypte 186
Sottas, H., Sur trois inscriptions récemment publiées 77
Wiedemann, A., Vampvrvorstellungen 31
Wiedemann, A., Varia/ XIV— XVII 57
Wiedemann, A., Das Heiligthum des Cyrus und Iohannes bei Abukir 93
Wiedemann-, A., Varia. XVIII— XXIV 167
Wiedemann, A., Varia. XXV— XXVIII 199
B. Comptes rendus critiques:
Chaîne, P. M., Sermon sur la Pénitence attribué à S* Cyrille d'Alex-
andrie. [E. Amélineau] 87
Miedema, R., De Heilige Menas. [E. Amélineau] 91
C. Comptes rendus analytiques:
Annals of Archasology and Anthropology, issued by the Liverpool
Instîtute of Archaeology. T. V, fasc.'i — 2 et 3—4. [G. Foucart] 45
Hall, H. R., Catalogue of Egyptian Scarabs, etc., in the British Mu-
séum. Vol. I. — Roval Scarabs. [Ernst Andersson] .... 210
Hieroglyphic Texts from Egyptian Stelae, &c, in the British Mu-
séum. Part IV — V. [Èrnst Andersson] 213
Maspero, G., Essais sur l'Art égyptien. [G. Foucart] 121
Zimmermann, Fr., Die aegyptische Religion nach der Darstellun» der
Kirchenschriftsteller und die aegvptischen Denkmàler. [A. Wie-
demann] 162
I
D. Erratum 198
Prix de l 'abonnement d'un an: 18 francs; 14 s A. 6 d.; 15 M.
Orthographe et Grammaire Coptes
Hôtes et précisions
par
E. Amélineau.
(Suite 1 .)
Tout d'abord je ne séparerai pas l'article du nom qu'il
détermine et je n'écrirai pas, comme on l'a fait: ne npoc^HTHc
ou ri npocJmTHC = le prophète, ni surtout TMirrepo n m imve =
k royaume des cieux, où l'article est réuni à AtttTepo, TMirrepo,
quand il en est séparé dans n.unH-ye; mais j'écrirai nenpotÇHTHC,
TMiiTepo iiÀinHve, tout comme les Arabes écrivent t*^ SJCLJî
i'j^-'. Si le nom avec l'article est précédé d'une préposition écrite
avec une seule lettre, comme û ou aï, je réunirai cette lettre au nom
et à l'article, comme ïïÂûiHve = de les deux, ou des cieux, comme
font cas les Arabes en semblable qui écrivent J en réunissant
cette préposition au nom précédé de l'article &>L§&U = vers le
martyre. Si au contraire la préposition est composée de deux
ou plusieurs lettres, elle se séparera du nom et de l'article, et
j'écrirai c-^ii Ten^ne — sur ta tête, comme les Arabes écrivent
^r*^ ^ sur ta ^te. Pour les prépositions elles-mêmes,
j'examinerai quel est leur rôle dans la phrase, et j'écrirai en
un seul mot celles que l'usage a réduites à un seul mot, comme
*ftoA, quoique l'étymologie de ce mot si usé nous montre qu'il
était composé de -f Jj -f ( ^ ( 4- ( = erbounouro; le
Voir Sphinx XVII, 6, p. 177 — 207.
Sphinx XVIU, 1.
2
premier mot a d'abord perdu le devant ^> ; le mot l U b
même se réduit à la lettre JJ ou aux deux lettres Êto, quoique
je suis persuadé que la lettre o n'est restée que pour remplacer
A/' • '
les lettres
qui ont disparu, et le
a donné régulière-
ment A si bien que le tout s'est en quelque sorte condensé en
efcoA = dehors, vers le lieu de la porte ou vers le lieu de ceux qui
sont à la porte; je n'écrirai jamais e fiioA, car il n'y a aucune
raison de séparer la première lettre des trois autres. Ce mot
ekoA sert à former des prépositions composées qui sont de véri-
tables locutions prépositives, comme le mot eM^yyio est une véri-
table locution adverbiale formée de quatre mots: e -f M* + m
-f- en hiérogi
lyphes: (j ^
+
+
=étantbiem
nombreux grandement, et le tout signifie beaucoup. De même, si
le mot efeoA s'unit à d'autres mots pour former des locutions
prépositives, j'unirai ces mots entre eux, quel que soit leur nom-
bre, et j'écrirai eiioAgi-rooTq, quoique je sache très bien que ce
mot est composé de e&oA + gi +- toot -f- q =• hors de sa main>
c'est-à-dire: par son entremise ; car pour faire qu'un effet quelcon-
que soit produit par l'entremise de quelqu'un, il faut que cet
effet semble sortir et sorte réellement de la main de quelqu'un
pour devenir la possession de quelque autre. Cependant il y a
là une exception que je dois faire connaître. Certains verbes
égyptiens se construisent avec des prépositions qui en détermi-
nent le sens, et ces prépositions se conduisent parfois comme de
véritables prépositions séparables; je les séparerai donc du verbe
naturellement; mais alors il se produit un fait curieux: la pre-
mière préposition qui par le sens s'attache au verbe, comme
eftoA, peut être suivi d'une * seconde préposition avec laquelle
elle s'unit d'ordinaire pour formes une locution prépositive,
eftoAgn, eAoA&en; en ce cas faut-il la réunir ou la séparer de
la seconde? Je serai d'avis qu'il faut séparer les deux préposi-
tion pour laisser à la première son rôle grammatical en entier,
et j'écrirai e&oA ©ïi ou e&oA 6en dans le cas susdit.
L'article, nous l'a vons vu ; ne doit jamais être séparé du
n om qu'il détermine; mais il y a d'autres déterminatifs qui indi-
quent l'objet dont on parle, la possession de cet objet; ces dé-
terminatifs et ces possessifs, en égyptien et en copte, se forment
naturellement de l'article en ajoutant une ou plusienrs lettres qui
spécifient la nuance de la pensée: nei, nea, tci, TW, itei, na>i,
pour les démonstratif; n^, neu, ne, neq, nec, nen, neTrt, niooir
pour les possessifs ainsi formés de l'article et du suffixe de cha-
que personne. D'après le principe posé pour l'article, je réunirai
les démonstratifs, et les possessifs, aux noms qu'ils déterminent.
Il en sera de même du conjonctif iteT ou nenT = le qui, celui
qui; il sera réuni au verbe dont il est le sujet: ne-rp, nenTa>qp
= celui qui fait, celui qui a fait; ne f p nofie et nenTewqp nofte =
celui qui pèche et celui qui a péché, et je n'écrirai certes pas tantôt
iie-r p nofie et tantôt neTp no£e, tantôt ne nT^q p noke et tan-
tôt neitTô,qp Ko&e, si la phrase signifie bien celui qui pèche, et
celui qui a péché. Je ne ferai exception que pour les adjectifs
numéraux qui sont de véritables noms de nombre régissant le
nom dans la phrase égyptienne et n'en étant nullement régis,
car l'égyptien dit: un d'homme, deux de femmes, milliers d'anges,
le nom régi restant au singulier. Si ces nom de nombre sont
composés, j'écrirai séparément chaque mot composant, à moins
qu'il ne forme qu'un seul tout par la coutume. Surtout je me
garderai bien d'écrire en amalgamant les mots ^rttgojîiujto, *rrr-
fiMtTÉid., des milliers de milliers, des myriades de myriades, écrivant
miuj(o nuju), Mi ii'A ïtT&es comme nous séparons nous mêmes les
mots, car il n'y a aucune raison pour les unir.
Si je passe au verbe, j'appliquerai les mêmes principes, que
la racine verbale ait la forme pleine, soit à l'état construit ou
employée avec suffixes. Si elle est seule ou si elle a un sujet
placé en avant, les mots seront séparés les uns des autres: n^oeic
3Wt epcm = le seigneur est irrité contre nous, comme les Arabes
écrivent: Jvy Jl3 = Zéid a dit. Mais il est bien rare que le sujet,
le verbe et le complément se présentent à nous dans cet état
4
analytique; le plus souvent le verbe est réuni à son sujet, à l a
lettre qui indique le présent ou le passé, aux particules qui i n{ ^_
quent le futur, le conditionnel, le subjonctif, l'optatif; à la néga-
tion sous les différentes formes ou degrés, etc.; en ce cas q Ue
fera-t-on? La réponse est bien simple: on appliquera les prin-
cipes posés plus haut. Si le verbe est ou présent et si le sujet
est un affixe, ce préfixe doit se réunir au verbe comme le suffixe
complément, et le tout ne formera qu'un seul mot: = il dit
qujume = il existe, q^ïÏTq = il le trouve; si les mots sont à écri-
ture pleine, il faudra bien faire attention à ne pas les écrire
pleinement, eq^w, equjLone, etc., d'après ce que j'ai dit au para-
graphe précédent, car alors ces mots se confondrait avec le
participe, ou bien il faut avertir le lecteur, ce qui ne me paraît
pas possible dans une édition critique qui doit être homogène.
Si le verbe est au passé, comme la lettre indicatrice de ce
passé est ew, il faut la joindre au sujet et à la racine, ^qei = *
+ q + ei — il est venu, qu'il y ait ou non suffixe. Si le verbe
est à l'imparfait ou au plusqueparfait, les particules s'uniront de
même au verbe et au sujet; s'il est au futur, la particule =
aller se met entre le préfixe et la racine verbale: qn^iouj = U
lira, q + n& + touj = lui aller lire, il va lire, il lira. De même
au subjonctif où le verbe et son sujet sont précédés de la parti-
cule ht = que, de même à l'optatif où les particules ai*. + *>pe
= .u^pe se placent avant le préfixe du verbe: Mevpeqn^v, .uew +
e^pe + q + IffeV = donner faire lui voir, donne qu'il voie, puisse-
t-il voir. Si le verbe est au conditionnel et si la condition est
exprimée par tq^n, comme cette particule se place entre le pré-
fixe et la racine, elle se réunira nécessairement au verbe: *>cuj«mi-
ujione — s il est arrivé, ^ittjaat<^icï — si je suis élevé; si au con-
traire la condition est exprimée par un mot complet par lui-
même, comme eujton, euLjiom, eujcone, ce mot doit se séparer
des autres mots de la phrase: eujcone evn^euj^Ai^toAiq *= s'ils
peuvent arriver à le toucher s'ils le touchent, ce qui se décompose
ainsi: e + ujtone + e -f -y + n*. + euj + &M&ii)M + q, et ce qui
5
signifie littéralement: étant arriver étant, eux aller pouvoir toucher
lui, c'est-à-dire: s'ils peuvent arriver à le toucher, l'expression
c0 pte notant toutes les difficultés à vaincre pour arriver au but
final qui est de toucher, et notre langue se contentant au contraire
d'indiquer le but ce qui est plus commode, mais moins expressif. Si le
mot yj^" est précédé d'autres particules, comme epe = e + pe ==
étant faire, ces particules doivent s'écrire avec le mot ug&it, comme
dans epuj^n ovew êiok eooim = étant faire si quelqu'un aller
dedans, c'est-à-dire: si quelqu'un entre. Ici devant l'affixe- sujet
on doit toujours écrire pleinement ei, ck, eq, etc., car la lettre
se décompose aisni: e + i + U)*n 4 ly^-xe, etc. = étant moi si
parler avec eux, ou: si je leur parlais.
De même encore pour la particule ig, qui est tout ce qui
reste de l'ancien verbe O . Cette particule s'emploie en deux
occasions fort différentes: elle sert d'abord à exprimer l'habitude,
puis le pouvoir; les grammatiriens la moment tg d'habitude
et uj potentielle: ils traduisent la première par solere et le se-
conde par posse. Le mot veut dire savoir, connaître et
aussi, avec une légère intensité de sens, pouvoir. Les Égyptiens
avaient très habilement saisi la différence de ces nuances et les
avaient utilisées d'une manière très ingénieuse, mettant le uj
d'habitude avant le sujet et le 115 potentiel entre le sujet et la
racine verbale. Ainsi pour exemple du premier cas: eiqorn a,i-
tijdatcd^i nMM^v u]ew*v^ oTrftm = si je leur parlais, ils combattaient
contre moi. La première partie ayant déjà été expliquée sauf le
mot egjione employé avec ujôai et qui s'explique tout seul, il ne
me reste plus que la seconde à décomposer ainsi: uj + a». + v
-f ^ + oy&h + 1 = littéralement: savoir avoir été eux combattre
contre moi, c'est à-dire: ils avaient l'habitude de me combattre,
parce que si l'on sait bien une chose, c'est ce qu'on l'a pratiquée
souvent; parce que, par suite de l'expérience répétée, on est porté à
la faire très souvent; parce qu'on la fait très facilement, d'où le sens
ancien, si bien que ciiy^tiujewxc iimai^tt
6
d'habitude pour notre ty. Dans l'exemple suivant: oivpuuie eiq^ T ,
AiOT-re epoq -se iid/irAoc, le mot eaj^vMOTTTe doit se décomposer
ainsi: e + uj + * + v + motté + e -f po-fq et doit se traduire:
un homme qu'ils avaient (habitude d'appeler lui Paul, qu'on appelait
Paul, le sens littéral sonnant: étant savoir avoir été eux appeler
lui Paul. De semblables expressions s'emploient journellement
en Égypte, et dans tout l'Orient; c'est ainsi que l'on dit d'un
âne en Égypte qu'il sait le chemin, parce qu'il a l'habitude de
le faire. Par contre, si le uj est potentiel, il se place entre le
sujet-préfixe et le verbe, et de tonte manière doit .s'unir au verbe
et au sujet; ainsi le verset 44 du chapitre V de l'Évangile selon
S* Jean fournit un bon exemple de l'emploi de ce uj potentiel.
La version sa ? idique s'exprime ainsi: îîday n^e iitcoth eTeTnô,uj-
niCTeve eTcm^i eooif efio'À^iTn neTnepHv *oo> neooir ne&o*Aarrn
niOTô, ïiottcjot rrreTnujme iîctoq ; c'est-à-dire: De quelle manière
vous, pourrez-vous croire, puisque vous vous glorifiez par vos com-
pagnons, et que la gloire qui provient de cet un unique, vous ne la
cherchez pas. Le texte grec dit: tuôç ôovaa^e b|i£Îç îttOTeôaott.
Sd£av Tcapà àX/a^cov XajijBàvovceç, y.ai ty]v SoÇav ty]v rcapà zob ptôvoo
{koô 00 Çy]tsit£. Le mot Sôvaafts est rendu par le seul uj poten-
tiel et dans la version baharique; il est remplacé par le mot iyxoAi f
où il reparaît et joue le rôle d'un intensif, c'est-à-dire un rôle
mitoyen entre le uj d'habitude et le uj potentiel. Suivant tou-
jours la même règle, j'unirai à la racine verbale les différentes
formes de factitif, que ce soient simplement les lettres c ou t,
ou que ce soit diverses modifications de la racine eipe avec la
lettre t, comme ^pe, Tpe, avant la lettre uj dans son rôle d'énon-
cer l'habitude, uj^pe, etc. Si le verbe a pour sujet un préfixe,
ces diverses lettres ou particules se souderont à la racine verbale
après ou avant le préfixe; si, au contraire, le sujet est un nom, on
écrira les particules séparément, puis le nom, puis le verbe, selon la
règle: ^ ovpioMe tgcone = fuit homo. Ainsi on écrira tout d'une
traite : uj*vqTpei5\uepiTq == il eut V habitude de faire qu'ils l'aimas-
sent: mais on écrira: iïeujô.qTpe nptoAve oTeÀo-ye'Ae e&oÀ, comme
7
l' a très bien l'écrit Peyron, c'est-à-dire: il faisait en sorte que
l homme hurlât, littérament: était savoir avoir été faire faire l'homme
hurler (de douleur) 1 * De même encore pour les particules qui
notent le temps- ct, rrrepe; eTd.qn^T, trrepeqïi^ir = lorsqu'il vit,
] a même règle régit les différents cas qui se peuvent présenter.
Les négations demandent les mêmes solutions que les au-
tres particules dont il vient d'être question. Tout d'abord il faut
sérier les diverses négations, car il y en a un grand nombre qui
ont presque toutes pour racine première la négation = n.
/wwv\
Cette négation se présente sous la forme ïï ou m devant Êl, n
ou m; de plus elle a une seconde forme qui n'est que la précé-
dente redoublée: û . . . . *it. La première doit se rattacher au
verbe et la seconde doit en rester différente, comme dans les
exemples suivants: ii^ciootfii d>.n Mn^iptoMe — Je ne connais pas
cet hoi?n?ie (Matth. XXVI, 72); iv^eAu -se ^pexoe mmoc
ov = Je ne sais pas ce que tu dis (Ibid. 70); ou encore la néga-
tion n peut s'employer seule: o&.uhii *Vx<o mmoc ww\w ■xe eiAi-
htï ïTTÊTïiKeT THrrn nTeTÎïp TîneiujHpe ujhm nneTrï&coK
egovn eTMÏÏTepo AiÂïnHve = En vérité je vous le dis: Si vous
ne vous convertissez pas et si vous ne devenez pas comme ce petits
enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des deux (Matth.
XVIII, 3). Mais il y a d'autres négations, comme les négations
vétatives: Mne, miiçv, Mnwp et Âïnep; d'autres encore, comme tâî.
Les vétatifs se présentent sous la forme pleine, Âîntop, ou sous
une forme affaiblie; sous la forme pleine ils forment à eux seuls
un mot complet par lui-même; sous la forme affaiblie, ils s'allient
intimement à la racine verbale: Âvnpp = ne fais pas ■, ou au préfixe
sujet, Mneq, Âînevq; cette négation vétative se réduit quelquefois
à la seule lettre Âï dans mci, avck, .ueq, etc. Le vétatif Âïnep
1 Le mot ove'ÀO'ye'Àe est une racine géminée; avec redoublement de
la radicale A: ovATVe* ce mot signifie chanter, émettre un son; le mot est
employé ici au figuré, et nous employons journellement la même figure, lors-
que nous disons à un enfant qui pleure et qui crie après qu'on l'a corrigé:
Eh bien! Chante maintenant!
I
8
ou Âînp prend quelquefois un second p qui représente le verbe
eipe; ainsi Ton a: Âïnpp goTe à l'impératif «= ne fais pas f a i n
crainte, fie crains pas, car le second p est une véritable racine à
l'état construit, comme Miiepx* = ne (lui) impose pas \ n
mains. Parfois la vétation se présente sous la forme Âîne, et
alors ce n'est plus qu'une négation comme les autres, comme
lorsque la Chananéenne supplie Jésus de guérir sa fille. Jésus
ne lui répond point d'abord, et le texte dit: «doq Âïneqep
otio rtevc novc^i = et lui } il ne lui répondit pas une parole
De même quand les disciples le supplient d'en finir avec cette
femme qui les import une, il leur dit: -unoiFT^iroi ^ g'Ài efcifl
erteccooT e-rcopAi TÎTe ïïhi muic'X; c'est-à-dire: Je n ai pas été en-
voyé pour autre chose, sinon pour les brebis errantes de la maison
d'Israël (Matth. XV, 23 — 24). Il en sera de même des particu-
les précédées de la négation, comme .wn^pe, Àindae, etc. Il
arrivera de la sorte que nous aurons parfois des mots d'une
longueur qui peut nous paraître démesurée, mais qui sont régu-
lièrement formés, comme: ont*. nTeTeniyTeMepcKaav^^'Ài^eoee =
afin que vous ne soyez pas scandalisés (Matth. XVII, 27); le
mot est précédé de la particule grecque iva qui est la conjonc-
tion marquant le but que l'on doit atteindre, puis vient la con-
jonction copte « + TeTn -f y-J + tm + ep + CK^ir^Ai^ec-ee, pour
CKiur^ev'Ài^eceô,!, mot dans lequel le premier n est mis pour
«Te, et comme la syllabe tc devait se épéter dans tctïi, le scribe
ne Ta écrite qu'une fois, faute qui se commettait déjà sous les!
(1^00 I 1
Pharaons, car les scribes au lieu de u (I ^ __ 7 = comme Ra cha-\
,t. . n n © 1
que jour, se contentaient d écrire ^ l| .
Le régime doit toujours se séparer du verbe, sauf le cas
où ce régime est un suffixe; dans les autres cas, que la forme
soit pleine ou que le verbe soit à l'état construit, on doit sépa-
rer le régime du verbe qui le régit, comme font les Arabes.
Ainsi j'écrirai p u^gpe = guérir p gTH == se repentir, et non pas
pn&ope,' pgTH; j'écrirai ^\ mocit — prendre chemin, ^ eoov =
9
jlonncr gloire, p ovoem — faire lumière, illuminer, et non pas
siAioe IT , ^eooT, povoem, ce qui demande une attention par-
ticulière du lecteur, surtout dans l'exemple suivant: AvmenTMn-
•rpAiAiô,o itMAUc = Je n ai pas comparé la richesse avec elle (la
sagesse), et j'écrirai Mnien TAirtTpAïAi^o iïmai^c, coupe tout à fait
rationelle et qui rend l'intelligence des mots plus facile. Cela
m'amène à parler de deux locutions qui servent à indiquer le
sujet, que Ton ne traduit jamais, et avec raison, et que tout le
monde prend pour un simple indice du sujet: je veux parler du
m ot pour le dialecte de la Basse-Égypte et du mot tûft
pour le dialecte de la Haute Égypte. Au contraire de mes col-
lègues, je crois que ces deux mots ont un sens précis, celui-là
même qu'on est accoutumé à donner aux mots «se et t^i, formes-*"
construites des verbes ^oj et tfi, car ce dernier a la même forme
_ /si ' .
à l'état complet et à l'état construit. La lettre n n'est ime/le
i > 1 - ' A 1
pronom de la première personne du pluriel, de sorte qifc^^us j
avons i»sf = nous disons et = nous prenons. Or, î^ïjtfn \ \
examine les conditions dans lesquelles sont employés ces Ùq&fl j Q
mots, on verra: i° que ces particules ne se trouvent jamais, —
il n'y en a pas un seul exemple, parce qu'il ne peut y en avoir —
avant le sujet, si celui-ci est à la première ou à la seconde per-
sonne, ou si le sujet est avant le verbe; 2 0 que si le sujet est
exprimé par un préfixe de la troisième personne du singulier ou
du pluriel, après que ce sujet a été de la sorte exprimé, l'auteur
l'exprime à nouveau encore, et, comme il n'y a rien de plus fré-
quent, dans les langues à préfixes et à suffixes, qu'un même pro-
nom représente deux ou trois personnes, les auteurs coptes ont
pris le parti de répéter le sujet par pléonasme et de faire pré-
céder le nom qui exprime ce sujet de nous disons ou: nous pre-
nons, la dernière forme marquant clairement l'intention précise
de séparer le sujet de toute autre personne qui pourrait heurter
l'esprit du lecteur. Ainsi, pour citer des exemples, quand Jean
dans sa prison envoie ses disciples interroger Jésus et lui de-
mander qui il est, le texte de l'Évangile selon S* Matthieu s'ex-
prime ainsi: uo^rmHc ^e eT^qcioTeM eq^H £en ntg'rcito codç
ni£&HO?i Ti re n5çc ^qovujpn TîE e&o'À:£en neqMô^Hmc ue-s^j
ne^q -se lî^OK ne t^K e^iiHOv «5<\n nTeivxOTriUT c&o<V j&^xuiq
riKeoT^i . ovo£ e r^qep ovio ifxe ihc nex^q ncoov, etc. ; c'est-à-
dire: niais Jean lorsqu'il eut entendu parler, étant en sa prison,
des œuvres du Christ \ il envoya deux de ses disciples, il lut dit:
Es- tu celui qui doit venir, ou bien ( faut-il) que nous en attendions
un autre? — Et il leur répondit, nous diso?ts Jésus, etc. Il y a
là deux personnes auxquelles pouvait se rapporter le préfixe q (
Jean et Jésus; le traducteur, pour ne pas laisser de doute au
lecteur, a mis: nous disons Jésus. De même dans le dialecte
sa c idique, lorsque le même Évangile raconte que les Pharisiens
demandèrent un signe à Jésus, et que Jésus leur répond qu'aucun
signe ne leur sera donné, sinon celui de Jonas, le texte ajoute:
ô^kô^t *^e ncwq . d/vei ^e ntf'i neqMd^HTHC eneupo . *nrp nio-
fiuj Tvxi oeiK ïÎmm^v ne-x^q ^e n^v nés ic, etc.; ce qui signifie:
77 les laissa derrière lui, il s'en alla. Mais il allèrent, nous preX
nons ses disciples, au rivage; ils oublièrent de prendre (des) pai?n
avec eux. Mais il leur dit, nous prenons Jésus, etc. Dans ce
nouvel exemple, comme les Pharisiens viennent d'être nommés
et que l'on aurait pu entendre d'eux les mots ils allèrent, le tra-
ducteur avertit que ce n'est pas d'eux qu'il faut entendre ce mot,
mais bien des disciples de Jésus; et quand Jésus Christ leur
parle, comme il y a déjà un certain moment que l'esprit n'est
plus occupé par lui, mais bien par les disciples, par le rivage
où ils sont allés, de nouveau il répète le sujet pour attirer l'ai
tention et dit: Nous prenons Jéstis, le séparant ainsi des autres
mots qui auraient pu être regardés comme le sujet du membre de ce
phrase. J'ai donc en raison d'écrire n**e ihc, ikS'i ic en deux mots.
J'arrête ici ces considérations qui auront pu paraître un
peu longues à mes lecteurs; mais, le sujet étant d'importance,
j'ai cru devoir le traiter avec tout le développement qu'il méri-
tait, quoiqne je sois bien loin de l'avoir épuisé; ce qui vient
d'être dit peut suffira à montrer ce que je pense. Ici, l'un de
x i
m es lecteurs pourra me dire: «C'est très bien; votre pensée
ressort bien de ce que vous venez d'énoncer: il n'y a qu'un incon-
vénient, c'est que cet ensemble de faits, vous l'avez déduit de
vos lectures, peut-être avec raison, peut-être avec trop de parti
I pris ; mais si vous avez raison; d'où vient que les scribes coptes
ne se soient jamais préoccupé des inconvénients que vous avez
signalés?» — Je rassurerai tout de suite mon lecteur et je lui
dirai: Les auteurs et les scribes coptes se sont si bien préoccupés
de ces inconvénients, qu'ils se sont efforcés d'y parer le plus
possible, comme je vais le montrer à présent. Les manuscrits
coptes, surtout les plus anciens sur parchemin, et j'entends par
là seulements les manuscrits littéraires, — je ne peux l'affirmer
pour les papyrus qui sont en trop petit nombre —, sont cou-
verts d'une grande variété de signes auxquels jusqu'à ces derni-
ères années on ne prêtait pas grande attention et qu'on avait
pris le parti de considérer comme nuls et mm avenus pour la
bonne raison que l'on ignorait complètement leur destination.
Cependant il avait été visible, dès les premiers instants que Ton
s'était occupé du copte, que le trait horizontal, mis au dessus
d'une ou de deux lettres, indiquaient l'absence de la voyelle per-
mettant de prononcer les lettres, et l'on crut bientôt savoir que
ce trait remplaçait toujours la lettre e; mais cette conclusion
n'est pas toujours exacte, ainsi que je l'ai montré pour le mot
ÛJ'\hA écrit ûjAX Ce trait horizontal n'était pas le seul em-
ployé; il y en avait toute une série à savoir: ^, -, -, ~, ^ , '
I et c. Quand le manuscrit a été soigné, presque tous les mots
sont affectés de l'un ou de l'autre de ces signes, quelquefois de
deux, et j'avertis ici mes lecteurs qu'il ne s'agit pas de signes
employés pour la ponctuation, signes différents de ceux que je
viens d'écrire: :, ;, ,, >, <, etc., car il faut toujours, compter
avec l'ingéniosité du scribe pour varier les signes et enjoliver
les lettres. Il n'est donc pas question ici des signes de ponc-
tuation qui sont indépendants des premiers et qui se placent
comme nous les plaçons, au milieu ou au bas de la ligne, tandis
que les autres se mettent en dessus de la ligne et des lettres,
tout comme le trait horizontal. Je fus le premier à démontrer
la valeur de ces signes, valeur qui me sauta d'abord aux yeux
en copiant un manuscrit au British Muséum et que je passai une
quinzaine d'années à vérifier. Il faut croire que cette petite dé-
couverte arrivait bien à son heure, qu'elle répondait aussi par-
faitement qu'elle le pouvait à l'attente des coptisants, car tout
le monde s'en servit, — elle était si commode pour comprendre
certains passages autrement fort difficiles — , mais on oublia avec
une touchante unanimité d'en mentionner l'auteur, ou si parfois
on me nomma, ce fut pour montrer que ma théorie ne répondait
pas à tel cas en particulier. Je n'ai point pris le deuil par suite
de ce petit déni de justice; ce que je cherche, ce n'est pas que
mon nom soit attaché à telle ou telle des pauvres découvertes
que j'ai pu faire, car cela importe peu c'est que la découverte
faite ait été adoptée en raison de son utilité, ce qui est autre-
ment important pour la science. Or, pour le cas présent, ce que
j'ai dit en la préface du premier fascicule des Œuvres de Sche-
noudi s'applique parfaitement: les mots coptes sont bien séparés
les uns des autres soit par un \ soit par un \ à la fin des
mots, nonobstant la présence d'un signe de ponctuation. C'est
ce système que j'ai suivi dans les observations qui précèdent,
car en cette question, comme en certaines autres, les Coptes ont
bien leur mot à dire, puisqu'ils sont les premiers intéressés à ne
pas être laissés de côté comme une quantité négligeable. Je
vais en citer un exemple pris des œuvres de Schenoudi au frag-
ment de Napîes, n° 201 du catalogue de Zoega, p. 51: ovpcoMe
eneqg(o£ ne; en gen un e&o'A^u nfc*VA n npcoAie eir-r^uo ejuner-
OTroeïn, nô,uj nge ovAiriTCOiS' n^q Te equj&nen h-xh cko\
nqnS, ncoei rtgHTov; c'est-à-dire: «Un homme dont c'est le tra-
vail de faire sortir les pailles des yeux des hommes qui perdent
leur lumière, comment ne serait-ce pas une sottise pour lui, s'il
fait sortir les pailles, (et) qu'il laisse les poutres en eux?». Ici
les mots ^h, ctt&ko, nqK& sont surmonté du signe * qu'on peut
prendre soit pour la marque de l'accentuation, soit pour
le signe de séparation entre les mots, bien que je sois
assez tenté de croire qu'ils servaient aux deux fins. Voici
U n autre exemple contenant une énumération des péchés ou
des crimes que Schenoudi reprochait à ses religieux, et, si le
commencement ne contient pas de séparation, les mots qui vien-
nent ensuite sont tous séparés. J'ai dit d'ailleurs que la sépara-
tion n'était ordinairement indiquée que pour les mots difficiles,
que le plus souvent les mots grammaticaux ou les mots connus
et ceux qui viennent d'être employés récemment dans le même
manuscrit n'étaient pas surmontés du signe de la séparation, ou
pouvaient ne pas l'être. Voici la preuve de tout ce que j'ai
avancé: eïe oirnonHpon itoimp 5 ne e^i e&o'A^n gwq epe it^ht
jueo Atnopniô, 5 , AiAUiTitoeiK 5 , nsi rt^ûitc, nTtopn, mmtitm^i to
îî^oiro, MÀiïÏTAiesi oomï, mmÏitm^ï nere ncooir ewii ne', mmïÏtmôJï
£HT ïîtg'\oq\ AVAlîÎTOVfc.gI gHT\ R^TOon **, AlMÏÏT'2S.Ô,'2ie j ÎÎKtO^ , AlAVOCTe',
û»;.\ kcw'Aiw'Aiiw . ÛKevTH^opi^ 5 , Aincop^, ïï pecic 5 , n^icve', îîô'oV,
îîdwnevuj 5 ïînoiT'X 3 , ïÎKpoq, AiMÏÏTpeq^ojuoAie Aing^n , MMÏÏTpeq'xi go\
MMfÏTAldtCT ^HK£ . MMfÎT&fefrc' pU>M£, MAlttTnewUJT MOR^, ÂÎMÏÎTôkT-
CÊU>', MM IlTfcTClOTM, A\ M H Tdt TM d^Te', RQU^M, ItCtOOJq, H^lOAl e2£^
oT^iKô,ioït\ etc. 1 . C'est-à-dire: «Eh bienl combien est-il plus
mauvais de le recevoir 2 , quand le cœur est plein de fornications
d'adultère, de rapt, de violence,, d'usure, d'avarice, d'amour de
ce qui ne leur appartient pas, d'amour de lucre honteux, de
dureté, de discorde, d'inimitrés, de jalousie, de haine, de ca-
lomnie, d'accusation, de schisme, d'hérésie, de blasphème, de
mensonge, de faux serments, de ruses, de perversion de justice,
d'acception de personnes, de haine pour les pauvres, de futilité,
d'entêtement, d'ignorance, de désobéissance, d'infidélité, de souil-
lures, d'impiété, de piétinement sur tout ce qui est juste». Le
lecteur n'a qu à jeter un coup d'œil attentif sur le texte que je
1 Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie
orientale au Caire, XXIII, p. 51, 52.
2 ÏI s'agit du sacrement de l'Eucharistie.
14
viens de citer et de traduire, et il s'apercevra que les mots sont
séparés, soit par le signe *. soit par le signe et qu'au com-
mencement de ce texte le scribe a oublié de mettre les signes
de séparation, ou qu'il ne les a pas mis de propos délibéré,
parce que les mots étaient assez connus. En tout cas les der-
nières lignes offrent des signes qu'il est complètement impossible
d'expliquer autrement. Et maintenant que cette grosse question
est définitivement réglée, nous pouvons passer à la grammaire.
III.
Pour celui qui est habitué à la langue copte, qui a essayé
de surprendre les secrets de sa grammaire et qui a réussi dans
son essai autant qu'il le pouvait, les textes de l'Écriture publiés
jusqu'ici n'offrent guère qu'un vaste ensemble de fautes de gram-
maire ou de langue. Jusqu'ici les éditeurs de ces textes si re-
spectables n'y ont guère cherché que des arguments en faveur
de telle ou telle opinion religieuse; ils le pouvaient certes, et à
bon droit; mais je suis persuadé qu'en se limitant à cette re-
cherche, ils ont laissé de côté des questions qui me paraissent
tout aussi importantes. Il me semble peu important en effet
qu'un manuscrit ou une famille de manuscrits contiennent un 9
un xat, un otoo ou un ^voo que n'ont pas les autres; il importe
peu même qu'un passage ait été rendu, non d'une manière em
portant la traduction d'un mot par le mot correspondant, mai
d'une façon analogue dont le sens est tout à fait le même, si
les expressions sont quelque peu différentes. Ces changement
importent peu pour le dogme, car enfin il faut bien compter
qu'en passant d'une langue dans une autre, surtout dans un
langue si différente que le copte l'est du grec, les exigences d
la langue amèneront des divergences, à moins qu'on ne demande
au copte de renoncer à toute originalité, et ce serait d'ailleurs
en vain qu'on le lui aurait demandé, car il aurait résisté, et c
sont ces divergences qui constituent le caractère d'une langue.
Aussi ce sont ces divergences mêmes que nous devons surtout
*5
étudier, si nous voulons comprendre le caractère de la langue.
Cette étude m'entraînerait dans une série de recherches trop
éloignées du sujet de cet article; il me faut donc me borner
simplement à ce qui intéresse l'édition critique de la version
copte de la Bible. Je limiterai ce que j'ai à dire à trois ou
quatre points: d'abord le verbe ne avec les interrogatifs, en se-
cond lieu ce même verbe en certains temps secondaires où il
met la nuance, et enfin le préfixe de la deuxième personne du
pluriel au futur, c'est-à-dire précédant le verbe ne, qui est l'auxi-
liaire du futur.
Les interrogatifs, sur lesquels je veux attirer l'attention, sont
v\u\ ou euj, nui, ot et ovou. Tous ces interrogatifs veulent
après eux le verbe ne, qui n'est certes pas un enclitique comme
on l'appelle trop souvent, mais bien le verbe être lui-même,
comme quand nous disons: Qui est cet homme? de quelle qua-
lité est cette étoffe? quVtf-ce?, etc. L'interrogatif *.uj est le
même que etij: les deux formes répondent au mot hiéroglyphique
(I . Ces deux formes se construisent avec ne. En sa'idique,
par exemple, au chapitre VIII, v. 27 de \ y Évangile selon S 1 Ma-
thieu, lorsque Jésus a apaisé la tempête, les disciples se disent
entre eux: ot *au MMine ne n*i = un de quelle façon est celui-ci '?
c'est-à-dire: Quel homme est donc celui-ci? car les vents et la
mer lui obéissent. Dans la version baharique, !a phrase que je
viens de citer est la suivante: ot npH^- ne Dans
l'Evangile de S* Luc, ch. XXIV, v. 18 — 19, quand les deux di-
sciples rencontrent Jésus sur le chemin d'Emmaùs, ils lui disent :
rtTOK M&YMJt neTO iiiijmmo e^iepOTC^AHM ewvto AinneiMe eneu-
r&TUjione n^Hrc rtneigocy , ne'Xd.q *2^e HV? <xe ne; c'est-à-dire :
«Tu es le seul qui sois étranger à Jérusalem et qui ne saches pas
les choses qui y sont arrivées ces jours-ci. Et il leur dit: Quel-
les sont elles?». De même au chapitre IX, v. 5 de l'Évangile
selon S* Mathieu, nous lisons dans la version saidique 1 : M|
1 La version baharique emploie une autre tournure.
i6
neTAUvrïi •xooc ne ^e neiuio&e kh newK eiioA <*n -xooc ne Tiuoirn
îuuiooige; c'est-à-dire: «Quel est le plus facile de dire: Tes
péchés te sont remis; ou: Lève- toi, marche». Le mot euj dans
le dialecte que j'appelle oasitique a la même construction; dans
la première Epître aux Thessaloniciens, ch. 3, v. 19, il est dit:
enj Te TenoeAnic 1e nenAenji = «Quelle est notre espérance ou
notre joie?» 1 . De même au chapitre VII, v. 4 de Y Épître aux
Hébreux: itTeTnnev ^e ov euj né'oni ne nei nT*» fe&p&g&M nnaw-
Tpi&pxfu ^Acmht rinq ekAon neqigw'A; c'est-à-dire: «Voyez de
quelle sorte est celui auquel Abraham donne la dîme de ses
dépouilles» 2 . Dans tous ces exemples qui ont été pris dans
l'Écriture, le mot M}, enj est accompagné de ne: comme ils ne
peuvent donner lieu à amphibologie, ils ont été cités comme
exemples typiques.
Le mot nui doit être aussi suivi de ne, comme dans l'ex-
emple suivant: nuv ne itô,j ou nui ne = «Quel est cet
(homme)?» (Matth. XXI, 10); mais à partir de cet exemple les
difficultés vont commencer. Au chapitre XVII, v. 17, X Évangile
selon S* Matthieu a: nui ereTenoT^njq n-r^ooq « WTen eÊi °' x ^
p&Max tu>n înc, et dans l'édition saidique de M. Horner:
e-reTÏtOTrionj erp^n*. nui nHTÎt efco'A &*pew£i&^c ic = «Qui
désirez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus?». Ce ver-
set mérite attention et va donner lieu à plusieurs observations,
car il est anti grammatical. Dans la version baharique le mot
nui, bien qu'en tête, n'est pas suivie de ne; mais c'est là uni-
quement la faute du ras. d'Oxford Huntington 17, car d'autres
manuscrits, notamment le Paris 15, le manuscrit de Lord Zouche
19 ont: «ia\ ne eTe-momoinq pour le premier, et nui ne ere-m-
otodoj pour le second; de même le ms. de Berlin Orient
Quart. 165 a nui ne-reTnov^ajq; Schwartze a aussi adopté la
leçon or nereTnois^njq, et Wilkins celle de neTe-rnoTrcouj.
De plus, c'est l'habitude, la règle dans les autres œuvres coptes
Zoëga, Cat. Cod. Copt. p. 168.
Ibid. p. 159.
17
de faire suivre nui de ne, quand il est en tête de l'interroga-
tion. Tout au contraire le second des exemples cités nous
montre que, si ce mot est mis après d'autres mots, il n'emporte
pas le ne, car cet exemple signifie littéralement: «vous voulez
que je relâche qui à vous?», le mot nui faisant fonction de ré-
gime n'a nullement besoin de ne derrière lui; il n'en a besoin
que s'il est sujet, car tout sujet a besoin d'un verbe et le verbe,
c'est ne. Or, cette distinction est la source de fautes fréquentes
qui déparent les meilleurs ouvrages que j'ai cités dans mon ar-
ticle du Journal des Savants. Par exemple dans le ch. V de
S* Marc, aux versets 30 et 31, quand l'hémorroïsse a touché
Jésus et que celui-ci a senti une vertu s échapper de lui, il de-
mande: niM ne^qé'i hcai nd^&ooc = «Qui a touché mes vête-
ments?», et les disciples lui répondent: %XM enumin eT<>o<2££e«*
Auion oiro<> fvxk) mavoc «xe nui ne-r^q^i neMHi = «Tu vois la
foule qui nous presse et tu dis: Qui m'a touché?» 1 . Tous les ma-
nuscrits que j'ai collationnés, plus ceux de Berlin, portent cette
même leçon que je crois fautive, sauf deux, l'un qui appartenait
jadis à Lord Crawford et qui est maintenant à la bibliothèque
John Rylands de Manchester, et l'autre qui se trouve à notre
Bibliothèque nationale Copte 19; ces deux manuscrits ont la bonne
leçon: nui ne er^q^i ne,u n^fcooc et nui ne eTô,q^ï neMHj.
Ainsi il y a deux manuscrits seulement contre une quinzaine
d'autres, et il semblerait bien que c'est dans la majorité que l'on
devrait chercher la bonne leçon, et c'est cependant le contraire
qui est le vrai. La version sa f idique a pour le premier passage :
nui ne irr*q«x(*>g en^oeiTe, et pour le second: ium ne itT^qxw^
epoi; mais si ces mots semblent tout d'abord militer en faveur
de la thèse que je soutiens, c'est par pur artifice de ma part;
en réalité les deux passages sont écrits : nui nenT^q^co^, comme
si le mots ne -f nT^q^ioo n'étaient qu'un seul mot; mais en ré-
alité la logique nous montre qu'il y en a bien deux: ne + nwj,
dont le^second est écrit sans voyelle, soit qu'il faille la suppléer,
1 Edition Horner.
Sphinx XVIII, 1. 2
soit que la prononciation omissait les deux e qui se suivent,
Dans un autre passage qui se trouve dans les trois Évangil es
synoptiques relatant ia dispute de préséance entre les Apôtres,
l'Évangile selon S 1 Matthieu s'exprime ainsi: nm o^pa. ne n;-
uiui"\* ien ^MCTOvpo rrre ïii^hoti = qui donc sera le plus grand
dans le royaume des deux, et les deux autres Évangiles de S 1
Marc et de S* Luc concordent et ont bien: niM ne. Il n'y a
donc pas d'incorrection (Marc IX, 34 ; Luc IX, 46). La recen-
sion sa'idique confirme ce jugement et les trois textes ont: nui
ne imotf'. Pour la version sa c idique, je ne peux savoir s'il y a
des variantes; pour la version baharique, en ce qui concerne le
texte de S* Matthieu, quoique je n'en aie pas noté, ni Schwartze
non plus, M. Horner, qui a collationné d'autres manuscrits, note
que le ms. du Vatican 9 qui fut écrit en 1205, a: hjm ne-roi
nniuj^, et un second qui est à la Bodléienne d'Oxford sous la
cote Marescl. Or. II et qui date de 12 14 a: nui ne-roi nniuj^-.
Dans ce qui regarde S 1 Marc, le manuscrit de Manchester a:
rim e-roi nniuj^-; pour S 1 Luc, il n'a été rencontré aucune va-
riante. C'est donc la contrepartie des passages cités d'abord où
nous n'avions que deux manuscrits en faveur de la bonne leçon,
car ici nous avons l'unanimité et, dans un cas, il n'y a que deux
manuscrits qui aient la mauvaise leçon, l'un qui a omis le mo
ne, l'autre qui l'a uni indûment au mot suivant ne-roi pour m
e-roi. Il n'y a donc aucune raison de contester davantage l'er
ploi de ne derrière niM initial, et la présence de ne se conço
naturellement, car autrement il n'y a pas de verbe. Dans le ca
ne-roi, nenr^q, si l'on comprend que le scribe ait été porté
réunir les deux mots, on comprend aussi que cela ait eu pour
cause son manque de réflexion, car le mot neroi et iienï^q sont
tout à fait réguliers, mais dans un autre sens, car le premier sig-
nifie celui qui (est), et le second celui que, de sorte qu'avec ces
deux orthographes une amphibologie de plus est créée, et cette
orthographe est contraire à la grammaire et à la raison par la-
quelle et pour laquelle ont été créées les règles grammaticales.
*9
Si je passe maintenant à l'interrogatif ot, je suis obligé de
constater la même règle: ott initial dans l'interrogation doit être
suivi de ne; mais la encore je me trouve en présence des mêmes
défaillances et pour les mêmes causes. D'abord les exemples
où la règle ne peut être niée: quand Pilate demande à Jésus,
dans le récit de la Passion selon S* Jean: ot Te tmc (Jean,
XVIII, 38), l'interrogatif ot est immédiatement suivi de Te, qui
est la forme féminine du verbe ne, ne m.: Te f.; ne pl., ce que
n'a pas observé le traducteur du Nord, en écrivant: oit ne ^Me-
eMHi. Il n'y a pas une seule variante dans tous les manuscrits.
De même dans les Actes des Apôtres, quand les gens oisifs d'A-
thènes conduisent S* Paul à l'Aréopage, ils lui en donnent cette
raisons: Heine i*^p îî^en tq&<&e Âïftppe enenM^e Tenovtouj <^e
eeiMe <*e or ne na>i 1 . Le texte baharique de Wilkins, le seul
que j'aie à ma disposition, donne 2 : Kini i^p ng^n ce^i nujeAv-
aio ejéoim enenMô.ttjx (sic) Tenoirtoiu, ièiMe (sic) -se ot ne hm;
c'est-à-dire: car tu apportes des paroles nouvelles (ou étrangères) à
nos oreilles et nous voulons savoir ce qu'elles sont, littéralement:
quoi sont elles. Il arrive parfois, comme au ch. X, v. 21, des
Actes des Apôtres, que l'interrogatif or est précédé de l'article
indéfini or et qu'on a otot = un quoi, comme par exemple
quand S* Pierre est recherché par les envoyés du centurion Cor-
neille et qu'il leur dit: ovov Te TÀoia'e ïÏT^Tïîei eTÉiHHTc =
Quelle est la cause pour laquelle vous êtes venus?, ce qui représente
la version sa c idique, tandis que la version baharique a: £Hnne
&noK ne eTeTenKCo'f nccoi n£io& ov ne eT^peTenï eeftRTtj =*
voici que c'est moi que vous cherchez: la chose quelle est-elle pour
laquelle vous êtes venus? D'où l'on peut conclure que les deux
versions, employant une manière quelque peu différente de trai-
ter le or interrogatif, s'accordent cependant à exiger la présence
de ne après l'interrogation, sous peine de ne pas avoir de verbe.
Voici maintenant des exemples dans lesquels cette règle a
1 Woïde, Appeodix, etc., p. 415.
2 Wilkins, Novum Testamentum, p. 360.
20
été méconnue. Dans l'Évangile de S* Matthieu, quand les deux
aveugles de Jéricho poursuivent Jésus de leurs cris, il se les fait
amener et leur dit: neTeTennô>OTF^itjq ïï-fô^q nayreit =
Qu'est-ce que vous allez vouloir afin que je vous le fasse , d'après
le texte de M. Horner, texte qui emploie le futur, au lieu du
présent qu'ont les autres manuscrits, car si nous considérons les
autres manuscrits nous voyons d'abord que ceux de Schwartze
(Matth. XX, 32) ont: neTeTîlov^ujq et qu'il aurait dû écrire: ne
eTeTenoiye».iHq. Le ms. 19 de la Bibliothèque nationale a égale-
ment la même leçon, tandis que M. Horner en compte six autres
qui ont ne eTeTnoTeatjq ou ne e r reTïiovot)uj, à savoir celui qu'il
désigne par A 4 , le n° 15 de la Bibliothèque nationale y les deux
manuscrits appartenant à Lord Zouche, et côtés 9 et 14, le ma-
nuscrit de la Bodléienne Huntington 18, et ces détails sont
parfaitement exacts, car je les ai aussi constatés en collationnant
les mêmes manuscrits; mais par contre tous les manuscrits du
British Muséum, 425, 1001, 1315, 1316, 3381, auxquels il faut
ajouter celui de Lord Crawford à Manchester, ont neTeTeno^ujq.
Si l'on se reporte maintenant au passage correspondant de S*
Marc où il ne s'agit que d'un seul aveugle les manuscrits cités
ont: ov neTeKOT^ujq, sauf deux, le 19 de Paris et le Huntington
26 d'Oxford, qui ont la bonne leçon: ott ne eTeKOV^njq. De
même encore au ch. XVIII, v. 46 de S* Luc, le texte est le
même que celui de S* Marc, mais sept manuscrits ont la bonne
leçon, à savoir le Vatican 9, le Paris 16, le British Muséum 131 5,
les manuscrits de Lord Zouche 121, 122 et 123 (ils n'en for-
ment qu'un seul qui est actuellement déposé au British Muséum),
celui de Lord Crawford à Manchester et les deux manuscrits de
la Bodléienne: manuscr. or. 5. et Huntington 26; cela, sans comp-
ter les trois mss. de Berlin qu'a utilisés Schwartze, et il y faut
joindre encore le 1001 du British Muséum. Un dernier exemple
va montrer encore avec plus d'évidence la règle sur laquelle je
veux insister afin de la bien faire entrer dans les esprits. Au
chapitre VI, v. 31 de l'Évangile selon S* Matthieu il est dit:
2 I
JSfolite ergo solliciti esse, dicentes: Quid manducabimus, aut quid bi-
lumuSy aut quo operiemur; la version baharique rend ainsi ce
verset: Mnepqi piooiruj o-rrt epe-ren-xoo aimoc *xe ot neTeTeu-
rtevOVOMq Je 01? nere mit^coq ie ov neTerenttôaHiq oiioTeit; et
dans le passage correspondant de l'Évangile selon S* Luc, XII,
27, il y a: otto^ îimjoTen ^ocrreri MnepKOo^ ■se ov neTeTHtt^oTOMq
grog ot ne-renn^coq oto^ Ainepqi poaoïriy, c'est-à-dire: Et vous
aussi, ne cherchez pas ce que vous mangerez, ni ce que vous boirez J
et n'(en) ayez pas souci. Dans ces deux textes, la leçon du ms.
Huntington 17 qu'a suivie M. Horner est fautive à mon sens,
et cependant elle est soutenue par la majorité des manuscrits,
quoiqu'il y en ait un au patriarcat du Caire datant de 12 17 qui
ait la bonne leçon: ne eTenn^oiroAiq ainsi qu'un autre ms. de
même provenance et datant de 1184, ayant appartenu à l'église
connue sous le nom & El-Mohaïïaqat, plus un quatrième prove-
nant d'une église près d'Alexandrie et connue aussi sous le nom
à' El-Mohallaqat, etc. Ce qu'il y a de curieux, c'est que quel-
ques-uns de ces manuscrits ont la bonne leçon pour les deux
premiers membres de phrase, et la mauvaise pour le troisième.
De même d'autres manuscrits de Berlin, du Eritish Muséum, sont
tantôt incorrects, tantôt corrects de sorte que le nombre des
copies correctes, pour n'être pas aussi élevé que celui des
copies incorrects, ne laisse pas que d'être respectable. Les
copies incorrectes témoignent donc elles-mêmes de la règle, et
je ne saurais leur en demander davantage.
Il ne me reste plus qu'à parler de l'interrogatif oint qui
ne s'emploie que dans le dialecte oasitique. Ce mot qui me
semble proche parent de ov se construit également avec ne, s'il
est en tête de l'interrogation: otfh neTeKcoovit MAioq = Qu'est-ce
que tu sais? 1 , et la faute que j'ai signalée existe aussi en ce passage,
comme aussi dans le suivant oim neTivqtjqconi = Qu'est-ce qui est ar-
rivé 7 2 mais non dans oto ne nuje<xi = qu'est la parole r, c'est-à-dire :
1 Zoëga, Catal. Cod. Copt. p. 150.
2 Quatremère, Recherch. sur la lang. et la littér. de PEg. p. 229.
L.
: 2
Qu'est-ce que cela signifie? Le petit nombre des textes connus
jusqu'à présent ne me permet pas de trouver ces variantes, mais
le second passage que je viens de citer montre bien qu'il faut
lire: ovn ne eT^qujumi = Quoi est ce qui est arrivé, car le mot
nere signifie celui qui, ce qui, et, si l'on ne fait qu'un seul
mot de nere, alors il n'y a plus de verbe. Je sais bien qu'on
pourrait expliquer la phrase par un ellipse et traduire littérale-
ment: Quoi ce qui est arrivé?, mais qui expliquerait ainsi mon-
trerait peu de connaissance de la langue copte, car les ellipses,
même faciles à suppléer, y sont presque inconnues, et il y a
une grande différence entre îîtok rtm = Toi, qui r et orn ne-r-
^qujiom = Qii est-il arrivé?, la première phrase ne demandant
pas de verbe, la seconde au contraire en exigeant un.
Puisque j'en ai fini avec les interrogatifs, je peux passer aux
temps secondaires des verbes qui se forment avec un auxiliaire
avant et l'auxiliaire ne après, comme: n^ir^H neM&q ne n-se
niMv&HTHc = Les disciples étaient avec lui (Luc. IX, 18) au mo-
ment de la confession de S* Pierre. Ce texte est grammatical,
par conséquent régulier; mais trois des manuscrits cités déjà si
souvent et qui peuvent passer pour des plus corrects ont omis
le mot ne, à savoir le 1 du patriarcat du Caire, le manuscrit
de la Bibliothèque nationale n° 15 et le manuscrit de Lord
Zouche 121 — 122 — 123. Dans le même Évangile, au v. 39 du
chapitre X, il est dit de Marie, la sœur de Marthe: ovoo eT&c-
:6eMci £daen rtert^VAco x avw^c n^cccoTeAV. eneqce^i = Et quand
elle se fut assise aux pieds du Seigneur, elle écoutait ses paroles,
ce qui est une phrase assez mal venue, parce que les mots ovo£
eT^c£eAici ne correspondent pas bien aux mots grecs fj %cù
7tapaxad , £Oi>£Laa, tandis que le reste du verset correspond bien
au texte grec et qu'à l'imparfait Vjx.oosv répond bien n^ccwrcM
qui est imparfait, quoique le ne soit absent. Il est vrai que ce
mot est bien absent; mais il ne le devrait pas, car d'autres ma-
nuscrits, celui de Lord Crawford qui est à Manchester et celui
du British Muséum 13 15 l'ont bien. D'ailleurs le verset suivant
*3
contient aussi un imparfait: M^p^^ sukc&i ïigpiwc ne miïkco^-
îîoTAVHttj ncgeAittji — mais Marthe prenait souci de remplir zme
foule de services; littéralement: dans le tour d'une foule de services }
e t le ne se trouve bien après le verbe, sauf dans deux manu-
scrits: le n° i de la bibliothèque du patriarcat au Caire et le
n° 13 de notre Bibliothèque nationale. Au verset 29 du chap.
IX du même Évangile: n»s.*pw<<> -^e aiaioc îïovoit iiiken = mais
il disait à chacun: Qui veut me suivre, etc., le ne n'est pas dans
le texte, mais un manuscrit le contient bien, et avec raison, à
savoir le manuscrit de la Bodléienne M sel. Or. 6. Un autre
exemple fera mieux comprendre encore le rôle de cet imparfait;
je le prends au v. 3 du chapitre XII de Y Evangile selon S* Mat-
thieu, où il est dit: oto£ nôwqc^'xi neMtoo-y ng^n aihuj î6en omi
nivp^fto<\.H eq^io .umoc = Et il parlait avec eux dhme foule (de cho-
ses) en des paraboles ; leur disant. Par une singulière unanimité.,
il n'y a pas un seul manuscrit de ceux qui ont été collationnés
qui contienne le mot ne; mais on trouve un certain nombre de
manuscrits qui au lieu de l'imparfait, ont le parfait: ^qc^-xi =
il leur parla. Pour savoir qui a raison, il n'y a qu'à recourir
au texte grec et ce texte a: xai èXcrlrpôV aototç îroXXà èv rcapa-
[foXaiç Xéyoùv; d'où il ressort que les manuscrits qui ont n^qc^i
ont tort et que ceux qui portent au contraire ^qc<yxi ont raison
de ne pas avoir le ne, car le temps employé est un parfait, et
non un imparfait; dès lors, il est prouvé que cette forme est
une erreur des copistes. Je pourrais indéfiniment multiplier les
exemples qui sont légion: ce que j'ai dit suffit et il vaut mieux
chercher la cause de cette orthographe, afin de faire comprendre
au lecteur pourquoi on met ne après l'imparfait.
Peyron dans sa Grammaire copte dit que les habitants du
Nord de l'Égypte avaient employé le mot ne afin de distinguer
le temps de l'imparfait de certaines autres formes qui auraient
pu produire amphibologie et que les habitants de la Haute
Égypte et ceux qui parlaient le dialecte baschmourique les
imitèrent, quoiqu'ils n'eussent pas à craindre de pareils incon-
24
vénients 1 . Il est très vrai que les formes neKiu><xe, nequj^e,
uecuja^e, etc., pourraient se confondre avec le verbe neKuj^e,
nequjd^e, etc., à l'imparfait; mais Peyron est bien loin de la
vérité en disant que ce fut pour éviter cette confusion que les
Coptes firent suivre la forme de l'imparfait du verbe ne après
le temps déjà formé, et que ce fut par esprit d'imitation qui
ceux qui parlaient le dialecte sa c idique et le dialecte oasitique
(baschmourique) le firent aussi, quoiqu'ils n'eussent pas à craindre
ces amphibologies. Il serait assez étonnant en effet que les ha-
bitants du Sa'id et des oasis, se fussent payé le luxe d'une nou-
velle particule, s'ils n'en eussent senti réellement le besoin. La
particule ne au lieu d'être un moyen d'éviter l'amphibologie
dans le baharique est au contraire, en ce dialecte comme dans
les deux autres, le mot qui réellement comporte le sens de
l'imparfait, réuni à n. Cet imparfait est en effet composé de T\
pour ne -f ei, en, etc. + la racine verbale + ne : neiftu>K ne =
feutrais se décompose en effet de: ne + ei -f ftioK -f ne. Entre
le ue et ei, il y a eu crase; mais primitivement il y avait ne,
comme nous allons le voir pour le plus-que-parfait, où la lettre
indicatrice du passé, n'était plus e comme pour le présent, mais
le ne s'écrit tout au long: ne *vi&u>k ne — fêtais entré, pour
ne -f- a» + i 4- &u>k -f ne. Par conséquent, si le ne avait eu
pour cause originelle seulement d'obvier à des confusions pos-
sibles, ce ne n'aurait pas reparu au plus-que-parfait où nulle
amphibologie ne pouvait s'élever. Cette cause est plus profonde
que ne l'a cru Peyron, elle fait honneur à l'esprit d'analyse des
Égyptiens et nous allons tâcher de la découvrir. C'est précisé-
ment cette alliance de ne et de ne avec l'imparfait et le plus-
que-parfait qui constitue ces deux temps, comme je vais essayer
de le démontrer.
L'imparfait est en effet un temps qui marque une action
non encore achevée par rapport à une précédente: Lorsque je
fis mon entrée dans notre chambre, vous écriviez. Or, si l'on
1 Peyron, Gramm. Copt. p. 96.
2 5
veut appliquer cette définition à l'imparfait copte, peut-être trou-
vera-t-on l'explication de ne et de ne. Tout d'abord on peut
penser que le ne est mis pour le n négatif vocalisé ne, au lieu
de en, de sorte qu'on aurait neieiMe ne = je savais, littéralement:
point, je sais, c'est, autrement dit: point je finis de savoir, c'est,
c'est-à-dire: je savais toujours, ce qui pouvait parfaitement se
comprendre et ce qui serait tout à fait dans la pratique des
langues primitives ayant besoin de nuancer certaines idées avec
des moyens enfantins. La difficulté, c'est que n se vocalise en,
et non pas ne; à cela je réponds que cette négation se vocalise
très bien ne, dans le dialecte baharique et dans le dialecte
oasitique par exemple: ne e&o*A£en £^n ^hovi *n = elle (la
grâce) ne vient pas des œuvres, mais de Dieu seul ÇÉpître aux
Romains, XI, 6). De même dans J re Épître aux Corinthiens de
Clément Romain, il est dit: ne n-xoeic na, nei &gi*)ne mai^u, ce
qui rend le texte grec: MyjO-à^coç toôto eaoai 6 Ssoîco'ctjç è<p 5
yjjûv 75 yevvj'ihjvm; c'est-à-dire: Que le Seigneur ne laisse pas cela
arriver pour nous. On pourrait encore penser au mot ne, = en-
viron, qui se serait prononcé ne, et alors nous aurions: environ
je sais, c'est pour je savais. Mais tout bien considéré, j'opte pour
la première explication, quoique plus difficile à trouver pour un
peuple primitif par sa langue, mais très philosophe dans ses
idées.
S'il en est ainsi pour l'imparfait, il en sera de même né-
cessairement pour le plus-que-parfait qui se forme d'une manière
équivalente: neeuujione ne— f avais été. Au verset 9 du chapitre
IX de V Évangile selon S 1 Luc, il est dit: nieooov -*.e n^qep
gHTc ïïpiKi ne = le jour avait commencé à baisser (littéralement:
à s'incliner) dans l'édition de M. Horner. C'est là une véritable
faute,, car il n'y a point de temps en n*a, n^K, n^q, etc.; aussi
certains manuscrits ont ne^q, et ils sont si nombreux que M.
Horner n'en cite qu'un, le i\ et il met: etc.; mais sur n manu-
scrits que j'ai collationnés pour ce chapitre, dix ont ne et il y
faut joindre les trois de Berlin dont s'est servi Schwartze: seul
26
le manuscrit type Huntington 17 a écrit n^q. Par contre les
manuscrits du British Muséum 13 15, 1001, quoique je n'aie pas
marqué le fait sur mon cahier de recension, et le manuscrit de
Paris 15 n'ont pas ne; mais ce mot a été ajouté au dernier en
ce passage par un lecteur qui se sera aperçu que le mot n'y
était pas et qu'il devait y être. La version sa idique emploie
une autre tournure. De même, quand il est parlé des Juifs
qui étaient venus en grand nombre près de Marthe et Marie
pour les consoler de la mort de leur frère Lazare, la version
baharique dit: ottàihuj e&o<\£en nno7r**.^c nea^i ne Ai&pi^
neM. Md^pea, eek netrcou (Jean, XI, 31), et la phrase est cor-
recte; mais le copte 13 de Paris a: ^"vi o*. M«v.pia, ne, ce qui
démontre qu'il y avait bien ne^vi <>e* Mev.pi** ne; le copte 15 de
la Bibliothèque nationale a aussi: eo*i, mais le même lecteur, que
précédemment, a ajouté ne ô,ti avant ce ne et tous les
autres manuscrits que j'ai révisés sont corrects; de même les
manuscrits de Berlin. La version sa^idique correspond mot pour
mot à la précédente: otmhhujc ^e e&o'Àgû ïîio-s^&i neenrei ne
ujev Aies-p^a, mîi Me*pie* ■xe e"5 , ec < \cu>Ao7r ef&e neircon, et aucune
variante n'est signalée.
J'arrête ici l'examen des temps se construisant avec ne; ce
que j'ai dit s'appliquerait aussi bien à d'autres formes qu'aux
temps que je viens d'examiner. Il ne me reste plus à traiter
que de la dernière question que j'ai à solutionner, à savoir celle
de la deuxième personne du pluriel au futur. Encore n'est-elle
ouverte que pour le dialecte sa'idique, car pour les deux autres
l'orthographe est correcte, constante et par conséquent réglée.
En effet pour reprendre un exemple que j'ai déjà cité, au
chapitre VI, v. 25 de S t Matthieu, la version memphitique dit:
eo&e c^exi ^'xco mmoc nooTeu ^e Ainepqi pwovuj £e* TeTeiv\^nrx H
•xe ne eTeTeunes.oTO.Mq ie ov ne eTCTeima^coq oir**.e ne-
TeuccoAVô. ne ot ne eTeTenne^THiq gi ^huot; c'est-à-dire: C'est
pourquoi, je vous dis: Ne prenez pas souci pour votre âme de (sa-
voir) ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, ni pour votre
27
corps de (savoir) de quoi vous vous vêtirez. Certains manuscrits
mettent bien la première personne du pluriel à la place de la
seconde, seulement parce qu'on a oublie le r re qui distingue le
préfixe de la seconde personne du pluriel de la première: -reit
au Heu de têtch, et en recourant au texte grec on a bientôt
fait de voir quelle devait être la bonne leçon: le texte grec
a bien la seconde personne de pluriel. De même le ne peut
être réuni au pronom de la seconde ou de la première personne
du pluriel: mais j'ai établi plus haut qu'il est de rigueur après
ot interrogatif, parce qu'il représente le verbe principal de la
phrase. Il y a d'ailleurs bien longtemps que Peyron a observé
dans sa grammaire que les habitants du Nord de l'Égypte écri-
vaient presque toujours TeTenn^ à la deuxième personne plurielle
du futur, ainsi que ceux qui parlaient le dialecte qu'il appelle
baschmourique, tandis que l'orthographe T£tïi&. est excessivement
restreinte. Dans le dialecte sa'idique, c'est l'inverse qui a lieu:
l'orthographe de la seconde personne plurielle du futur est pres-
que toujours TCTitev au lieu de Te-rnn^, comme Peyron l'avait
observé déjà 1 , et il en donne la véritable raison: nam Thebani
vix geminare soient eandem littera?n. Mais en cela je vais plus
loin que lui et je crois qu'il y a là une véritable faute contre
la grammaire. En effet le système des affixes pour le pluriel
dans les verbes est: îr, re-rn et ev; au futur ïïne», re-mne^, e-ynew
ou cen*., et cela pour les trois dialectes, à peu de chose près.
Aussi le dialecte sa'idique emploie bien pour la première per-
sonne du pluriel Ten ou tïï; ainsi dans le verset 31 du chapitre
VI de S 1 Matthieu qui répond au verset 25, Jésus dit à ses au-
diteurs: Ainpqi poovuj 6'e eTeTÏvxu> màvoc *x.e ne TÏînevoiroMq
ie çvy ne TÏîn^coq h ot ne TÎîn^Tev^q giunon; c'est-à-dire: «ne
prenez pas souci, (en) disant: qu'est-ce que nous mangerons?
ou: qu'est-ce que nous boirons? ou: de quoi nous vêtirons-nous».
Ici Taffixe tïï de la première personne du pluriel est bien com-
plètement écrit et suivi de n^, indice du futur: par conséquent
1 Peyron, Grammatica linguae Copticae, p. 101.
28
les deux « se suivent bien régulièrement, comme ils doivent
s'écrire, et il n'y a presque jamais de faute. Au contraire, à la
seconde personne du pluriel, l'orthographe presque constante est
Ternis, dans les manuscrits scripturaires comme dans les manu-
scrits littéraires. Ainsi au verset 25 du chapitre VI de S* Mat-
thieu, la version sa c idique écrit: Âînpqi pooiruj e'reTfi\^nr^H -* c
or ne'feTnA.ovOMq ov^e neTiiccoM*. *2£.e ov ncreTn es t^ô, q giun-
THTT«. Or si Ton analyse strictement les mots neTCTii^o^oAiq^
neT£Tna,Ts^q, on ne trouve pas dans ces mots place pour le
préfixe de la seconde personne du pluriel ou pour l'indice du
futur car si le pronom est Te-rn, il ne reste plus que ^ pour
l'indice du futur qui est cependant n^, ou si Ton regarde
comme écrit au complet, il ne reste plus que tct pour le pré-
fixe, ce qui n'est pas assez. Et c'est cependant ce qui arrive
au moins 90 ou 95 fois sur cent. Cependant on trouve aussi
l'orthographe complète, et par conséquent le verbe est écrit ré-
gulièrement. Ainsi pour notre passage, un fragment que M.
Horner désigne par 108, sans dire lequel c'est, car il y en a au
moins cinq de désignés par ce chiffre, met bien -remn^ aux trois
verbes, où le texte a simplement Terril. En outre ce mot Te-ma.
est parfaitement régulier, et veut dire: celle qui ira, comme ne™*
vent dire: celui qui ira, d'où une nouvelle source d'amphi-
bologies.
Je crois donc que l'éditeur qui se chargera de publier une
édition vraiment critique des versions coptes de la Bible, Ancien
et Nouveau Testament, devra se préoccuper avant tout de la
question grammaticale. Aussi, sans vouloir médire le moins du
monde des travaux de mes confrères qui ont dû penser au plus
pressé, et le plus pressé, c'était de publier les textes, on ne
peut pas ouvrir une seule page de leurs excellents travaux sans
rencontrer un fourmillement de faute contre l'orthographe ou
contre la grammaire, sans compter celles qui violent la sépara-
tion des mots les uns des autres et qui sont innombrables. On
a cru trop souvent qu'il suffisait de copier des manuscrits que
| l'on ne comprenait pas; on attribuait en effet la publication des
I manuscrits coptes à des commençants qui, avec une belle audace,
sans se douter des' difficultés de l'œuvre qu'ils entreprenaient,
' n'ont fait qu'entasser fautes sur fautes et montrer leur ignorance
à tous les yeux. La publication des œuvres coptes demande au
contraire une connaissance approfondie de toutes les questions
I que j'ai traitées ici: c'est une œuvre éminemment délicate à la-
quelle sont aptes peu de coptisants.
Je crois donc qu'il est temps aujourd'hui de prendre une
autre voie, de donner de la version copte de la Bible une édi-
tion vraiment critique, où les mots ne soient pas séparés au
petit bonheur, où l'orthographe ne dépende plus seulement du
caprice du scribe ou de l'éditeur, où la grammaire enfin soit
respectée. Cette grammaire n'est ni aussi simple qu'on a bien
voulu le dire, ni aussi compliquée que certains ont voulu le pro-
clamer: le langage humain obéit partout à de règles, mais cha-
cun peut employer ces règles selon son goût ou sa science.
D'après mon hypothèse, ces observations ont trait tout d'abord
aux règles que devra suivre l'éditeur critique de la version copte
de la Bible; mais les autres savants qui publient des œuvres
coptes quelles qu'elles soient, ne pourront qu'y gagner et de la
sorte on évitera cette anarchie qui semble présider actuellement
aux publications coptes. Les idées que j'ai émises sont à la fois
nouvelles et anciennes, nouvelles pour les contemporains, anci-
ennes puisque les Coptes les suivaient: elles pourront être com-
plétées par ceux qui, plus heureux que moi, en trouveront l'oc-
casion. Je n'ai voulu en les soumettant au public savant que
favoriser les travaux sérieux et montrer aux jeunes trop ardents
qu'il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir faire. J'aurais pu
multiplier les exemples, citer des noms: je me suis contenté de
deux exemples en ne nommant personne, et cependant c'eût
été une belle occasion de rendre publiquement à certains auteurs
une partie de critiques qu'ils m'ont faites et du mal qu'ils
m'ont causé sournoisement J'ai estimé que j'avais mieux
à faire.
La Hurlanderie 15 Mai 19 13.
E. Amélineau.
Yampyrvorstellungen.
Von
A. Wiedemann.
Eine unter den Voelkern der alten wie der neuen Welt
weit verbreitete Ausgestaltung der Unsterblichkeitslehren geht
von dem Gedanken aus, dass auch nach dem Tode zwischen
Koerper und Seele ein inniger Zusammenhang bestehe. Man
nimmt an, die Seele bleibe an den Koerper gefesselt, so lange
keine wesentliche Veraenderung durch die Zersetzung eintritt
oder so lange der Koerper ùberhaupt in einer mehr oder we-
'niger klar erkennbaren Gestaltung bestehen bleibt. Nach
anderer Anschauung ist die Seele freier, sie kann bereits
waehrend dieser Uebergangszeit den Koerper verlassen. Die-
ser bleibt aber auch dann eine Huile, in welche sie, so lange
der Leichnam fortbesteht, zurùckkehren kann, um auf dieser
Welt umzugehen, die Lebenden zu erfreuen oder zu quaelen.
Dièse Gedankengaenge bilden die Grundlage zweier ver-
schiedenartiger Behandlungsweisen der Leichen. Die eine
besteht dann, dass man den Leichnam als Ganzes oder
doch in seinem wesentlichsten Bestandtheile, welcher meist
durch den Kopf gebildet wird, zu erhalten trachtet um auf
diesem Wege die Seele auf Erden fest zu halten oder ihr
die Wiederkehr zu erleichtern. Dies kann aus Pietaet ge-
schehen, in der Hoffnung den Todten nicht allzu schnell voel-
lig zu verlieren. Meist aber wird Furcht der leitende Be-
weggrund sein. Man will den Verstorbenen gut stimmen
32
1
und ihn verhindern, eine andere Verkoerperungsform suchen
zu mûssen, in welcher er von Groll erfùllt die Lebenden zu
verfolgen vermochte. In entgegengesetzter Weise, aber von
den gleichen Vorstellungskreisen ausgehend suchen Andere
den Leichnam moeglichst schnell voellig zu vernichten oder
doch wenigstens durch Verletzungen lebens- und bethaetigungs-
unfaehig zu machen. Auch hier kann eine freundliche Ab-
sicht vorliegen und raan im Interesse des Todten ihm den
Abschied von dem Koerper erleichtern und beschleunigen
wollen. Meist wird aber auch hier Furcht zum Ausdrucke
kommen, der Wunsch auf diesem Wege dem Verstorbenen
die Wiederkehr unmoeglich zu machen, ihn endgiiltig von der
Erde zu verbannen, jede Schaedigung der Lebenden durch
ihn auszuschliessen.
Letztere Erwaegungen sind vor allem dann in die Er-
scheinung getreten, wenn es sich darum handelte Todte ul
schaedlich zu machen, von denen man annahm, dass sie
Unfug und Verderben stifteten, andere Menschen belaestigten
oder zwangen, ihnen in das Grab zu folgen. Aus ihnen
gingen die Strafen und Vorsichtsmassregeln hervor, die man
nicht nur sagenhaften Erzaehlungen zu Folge, sondern auch
in der Praxis des taeglichen Lebens den Vampyren gegenùber
ergriff, um Schutz vor derartigen boesartigen, schaedigenden,
mordenden Todten zu gewinnen.
Der Vampyrglaube ist ungemein weit verbreitet. Be-
kannt ist er vor allem aus den slavischen Laendern, fur die
ihn Krauss 1 eingehend geschildert hat, Um sich vor dem
Vampyr zu retten wird in diesen Gegenden der Leichnam
des Verdaechtigen verstùmmelt oder verletzt, besonders wer-
den Weissdornnadeln in ihm befestigt oder ein Weissdorn-
pfahl durch seinen Leib gestochen 2 . Gelegentlich vollzieht man
1 Slavische Volksforschungen. Leipzig. 1908, S. 124 ff.
2 Vgl. fur das Pfaehlen des Todten im germanischen Privatrecht
Kauffmann, Archiv f. Religionswiss. XI. S. 123.
■
33
a uch an seinem Grabe eine symbolische Leichenverbrennung
oder verbrennt die Leiche selbst. Der Glaube an derartige
gefaehrliche Todte ist nicht auf die Slaven beschraenkt. Er
erscheint beispielsweise in Griechenland. Von hier erzaehlt
u. a. Paulus Lucas 1 aus dem Jahre 1703 als eine feststehende
Thatsache, dass in Korfu und in Santorin Todte sich Mittags
sehen liessen, zu ihren Wohnungen gingen, die Leute, welche
sie sahen, erschreckten. Wenn dies gescbaehe, dann gebe
der Gouverneur, wie dieser selbst dem Reisenden bestaetigte,
und der Magistrat sein Urtheil ab, die Leiche des BetrefTen-
den werde auf dem Kirchhofe ausgegraben, in Stùcke zer-
schnitten und verbrannt
Auf deutschem Boden und in anderen Gebieten Mittel-
europas finden sich entsprechende Gedankengaenge wieder.
Vor allem Mannhardt 2 und Stefan Hock 3 haben dièse Ver-
haeltnisse und die Versuche solche Vampyre zu baendigen
eingehend geschildert Unter den von letzterem 4 aus der
Wirklichkeit angefùhrten Beispielen genùgt es folgende her-
vorzuheben: 1567 wurde in Trautenau in Boehmen die Leiche
eines Vampyr enthauptet, 1624 einer solchen bei Krakau
der Kopf abgestossen, 1672 eine weitere in Krain gekoepft,
1693 ist von dem Enthaupten von Vampyrleichen in Polen
und Russland die Rede, 17 10 wurden mehrere in Harsen in
Preussen gekoepft, 1732 weitere in Serbien gekoepft und ver-
brannt, 1820 und 1870 andere in Preussen enthauptet. Mehr-
1 Voyage au Levant, Ausgabe von 17 14, S. 450.
2 Ueber Vampyrismus in Zeitschrift fur deutsche Mythologie IV. S.
259 A". (1858); Die praktischen Folgen des Aberglaubens mit besonderer
Berûcksichtigung der Provinz Preussen (Deutsche Zeit- und Streit-Fragen
VII. Heft. 97—98). Berlin 1878. S. 1 1 ff.
8 Die Vampyrsagen und ihre Verwertung in der deutschen Litteratur
(Forschungen zur neuern Litteraturgeschichte XVII). Berlin 1900.
4 S. 29 ff., vgl. Mannhardt, Vampyrismus S. 261 ff., Praktische Fol-
gen S. 12 ff. — Rochholz, Deutscher Glaube und Brauch I S. 278 hebt
hervor, dass der Brauch noch im i9ten Jahrhundert in Siebenbûrgen ublich
blieb.
Sphinx XVIII, 1. 3
34
fach wird erklaert, man musse dem Leichnam den Kopf mit
einem Spaten abstossea und ihn dann zwischen die Beine
der Leiche legen 1 . Nach einzelnen Angaben hat die Ent-
hauptung um Mitternacht zu erfolgen 2 , nach andern soll beim
Abstossen des Kopfes ein Kirchhofspaten Verwendung finden 3 ,
also ein auch sonst mit Grab und Tod in Verbindung stehendes
und daher gegen Todtenzauber in gewissem Grade gefeites
Werkzeug. In Schlesien hat man das Grab des Vampyr zu
oefïnen, den Kopf mit dem Grabscheid oder sonst abzu-
schneiden, die Leiche dann meist zu verbrennen 4 .
Der Glaube an die Moeglichkeit, durch die Enthaup-
tung einen Vampyr unschaedlich zu machen, besteht noch
jetzt im oestlichen Deutschland. Dièse Thatsache erweist
eine Gerichtsverhandlung, welche am 30 September 1913 die
Danziger Strafkammer beschaeftigte: «In der Johannisnacht
betraten in der Kaschubei bei Putzig zwei Maenner den
Kirchhof und gruben die Leiche der vor drei Jahren verstor-
benen Frau Mudlaff aus. Der Sarg wurde geoeffnet, worauf
der eine der Maenner der Leiche mit dem Torfspaten den
Kopf vom Rumpfe trennte und diesen dann der Todten zu
Fussen legte. Dann verschloss er den Sarg wieder und
schaufelte das Grab wieder zu. Die Sache wurde anderen
Tages ruchbar, und es stellte sich heraus, dass die Gebruder
Mudlaff die beiden Arbeiter Dettlaff und Formella zu dieser
schaurigen Arbeit gedungen hatten, um dadurch den vielen
Todesfaellen in der Familie des Mudlaff Einhalt zu tun.
Die Strafkammer verurteilte die Leichenschaender zu sechs
Wochen und die Anstifter zu einer Woche Gefaengniss.» 5
1 Hock, S. 28; Mannhardt, Vampyrismus S. 260.
2 Knoop, Volkssagen aus dem oestlichen Hinterpommern S. 85.
3 Temme, Die Volkssagen von Pommern und Rûgen S. 308.
4 Zahlreiche Beispiele bei Klapper, Die schlesischen Gesehichten von
den schaedigenden Toten in Mitteilungen der schlesischen Gesellschaft fur
Volkskunde XI S. 58 ff.
5 Berliner Tageblatt, 1 Oktober 1913, Nr. 499.
35
Das Legen des Kopfes zwischen die Beine sollte es dem
Lodten moeglichst erschweren, sich wieder in den Besitz
seines Hauptes zu setzen. In einer islaendischen Sage wird
dementsprechend berichtet, man habe den Kopf eines enthaup-
teten Gegners an dessen Hintern gesetzt um sein Wieder-
koramen zu verhindern. Der gleichen Sitte gedenkt Saxo
Grammaticus (um 1200), der ihren Sinn frelich nicht richtig
verstand und die Handlung aïs eine Verhoehnung des Tod-
ten auffasste 1 . Ein anderes Mittel um die Neuvereinigung
von Rumpf und Kopf zu verhindern, war fremde Stoffe zwi-
schen beide zu streuen. Hierzu konnte Sand Verwendung
finden 2 . Ein Fàroer Volkslied laesst den Menschenfressem
die Glieder einzeln abhauen und zwischen sie trennende
Steine legen 3 .
Dieselben Grundvorstellungen, denen die geschilderten
mittelalterlichen und modernen Gebraeuche entsprachen, be-
standen auch im alten Aegypten. Freilich werden sie hier
nirgends im Zusammenhange in den religioesen Schriften ge-
schildert, wie dièse ja auch sonst jeder systematischen An-
ordnung und Durchfùhrung entbehren, sie koennen aber aus
vereinzelten Andeutungen wieder gewonnen werden. Bei einem
derartigen Versuche sind ethnographische Parallelen von gros-
ser Bedeutung. Naturgemaess waere es methodisch verfehlt,
wollte man die Anschauungen anderer Voelker ohne Weiteres
auf die Bewohner des Nilthales ùbertragen. Die ethnogra-
phischen Parallelen lehren aber, in welcher Weise ùberhaupt der
Mensch transcendentalen Fragen gegeniiber zu treten pflegte
und welche praktischen Erscheinungen durch dièse Denkvor-
gaenge hervorgerufen werden konnten. Wenn sich in Ae-
gypten die gleichen Erscheinungen wiederflnden und wenn
1 Liebrecht, Wiederkehr Verstorbener in Zeitschrift fur Deutsche Phi-
lologie VIII S. 106.
2 Mannhardt, Praktische Folgen S. 13.
3 Rochholz, a. a. O. I. S. 278.
36
ausserdem die anderweitig nachgewiesenen Gedankengaenge
auf diesem Gebiete sich mit der Art und Weise decken, i|
welcher der Aegypter zu denken pflegte, dann ist man be-
rechtigt, das Vorhandensein analoger Vorstellungen auch
fur das Nilthal als Thatsache vorauszusetzen 1 . Dièse Er«
waegungen trefFen bei dem Vampyrglauben zu und gewinnt
man auf diesem Wege einen nicht uninteressanten Einblick
in Jenseitsvorstellungen, welche am Nile bereits in den ael-
testen geschichtlich zugaenglichen Zeiten zu Recht bestanden
haben. Da die betreffenden Gedankengaenge auch bei an-
deren Voelkern auf ihre frùhesten Entwickelungsperioden
zuriïckgehen, so gehoeren dieselben offenbar zu den aeltesten
Vorstellungen, welche sich der Mensch ùber die Eigenschaf-
ten und Eigenheiten der Todten, ihre Lebenskraft und deren
Aeusserungen gebildet hat.
Auf dem Glauben an einen Zusammenhang der Seele
und der Leiche beruht die Todtenbehandlung in der klas-
sischen Zeit des Aegypterthums, die Anlage umfangreicher
Graeber um dem lebenden oder doch lebensfaehigen Leich-
name eine Wohnung zu gewaehren, die Niederlegung von
Nahrungsmitteln, Gebrauchsgegenstaenden, Begleitern in aller-
hand Gestaltungen in dem Grabe, die Bemùhungen die Leiche
moeglichst lange zu erhalten um der Seele ihren Aufenthalts-
ort nicht zu rauben. Schon ehe die Mumifizierung ihre Durch-
bildung erfuhr, war der gleiche Glaube vorhanden, wie dies
die Beigaben, die Schutzversuche fur die Leiche in der An-
lage der Graeber und andere Sitten der Nagadazeit lehren.
Der Gedanke, dass der Todte dauernd oder doch eine Zeit-
lang in der Leiche weile, hat ferner dazu gefiihrt den Leichnam
in oder bei seiner einstigen Wohnung aufzubewahren, damit
der Verstorbene mit den Hinterbliebenen weiter lebe, esse
1 Die Wichtigkeit ethnographischer Parallelen fur das Verstaendniss des
Thierkultes in Aegypten habe ich Museon. N. S. VI S. 113 ff. und Archiv
f. Religionswiss. XIV S. 640 f. darzulegen gesucht.
37
und trinke 1 . Die Sitte des Aufstellens des Sarges mit der
jVUimie in dem Hause der Familie ist durch eine Reihe von
Angaben der klassischen Autoren verbùrgt 2 . Sie ergiebt
sich auch aus Funden von Pétrie in Bestattungsanlagen der
Spaetzeit 3 . Hier zeigten die aufgestapelten Saerge deutliche
Spuren davon, dass sie vor der Fortschafïung in die Grae-
berstadt laengere Zeit in Haeusern aufgestellt gewesen waren.
Hier hatten sie aile die Unbilden erdulden mùssen, denen frei
aufgestellte Gegenstaende durch Staub, ungeschickte Diener,
spielende Kinder ausgesetzt waren. Der Gebrauch war der-
art tief eingewurzelt, dass er in der fruhchristlichen Zeit gele-
gentlich fortgedauert zu haben scheint, wenn man in ihm
damais auch nur noch eine Ehrung des Todten sah 4 und
nicht mehr an ein wirkliches persoenliches Fortleben desselben
im Kreise der Seinigen dachte.
Eine derartige Aufbewahrung des Todten war keine Er-
findung der hellenistischen Zeit. Ein Relief im Style der Zeit
Amenophis IV zu Florenz 5 zeigt, dass man bereits im I5 ten
Jahrhundert v. Chr., jedenfalls wenigstens in einzelnen Faellen,
Raeume innerhalb des von den Lebenden benutzten Besitzthu-
mes fur die Aufstellung der senkrecht neben einander stehen-
den Saerge einrichtete. In andern F'aellen hat man in gleichem
Sinne Todte, besonders Kinder, bei und unter dem Fussboden
der Haeuser der Lebenden bestattet 6 . Weiter geht auf die
gleiche Anschauung die Sitte der secundaeren Bestattung
zurûck, auf welche eine Reihe von Funden aus der Nagada-
1 Vgl. Lucian, de luctu § 21.
2 Wiedemann, Herodots Zweites Buch S. 361 f.
3 Pétrie, Roman Portraits and Memphis IV (Brit. School of Archaeol.
in Egypt and Egypt. Research Account XVII). London, 191 1; Hawara,
Biahmu and Arsinoe. London. 1889; Kahun, Gurob and Hawara. Lon-
don. 1891.
4 Athanasius, Vita Ant. bei Migne X, p. 967.
5 Wiedemann, Proc. Soc. Bibl. Arch. XVII, S. 156.
6 Ein Reihe von Beispielen angefiihrt bei Hall, Death and the disposai
of the Dead (Egyptian) in Hastings, Encyclopaedia of Religion IV, S. 462.
38
zeit hinweisen 1 . Der Todte wurde zunaechst bei oder in seiner
Wohnung begraben. War der Koerper zerfallen und schien
damit die Trennung von Leib und Seele eingetreten zu sein,
so grub man die ùbrig gebliebenen Knochen wieder aus und
ùberfiihrte sie in ein endgultiges Grab in der Nécropole.
Aile dièse Gebraeuche zielten einerseits darauf hin, dem
Todten ein erfreuliches Fortleben zu gewaehrleisten. An-
dererseits sollten sie aber auch den Lebenden dienen, sie vor
der Rache der Todten wegen der Vernachlaessigung der
ihnen gebuhrenden Pietaetspflichten schùtzen. War die Leiche
in entsprechender Weise behandelt worden dann erschien der
Todte nicht mehr berechtigt, die Hinterbliebenen zu belaesti-
gen. Diesen Gedanken spricht ein in einem Leydener Pa-
pyrus 2 erhaltener Brief eines Wittwers an seine verstorbene
Frau in klaren Worten aus, wenn er sich darùber beschwert,
dass die Todte trotz aller seiner auf ihre Bestattung ver-
wendeten Sorgfalt es nicht unterlassen wolle ihn zu quaelen.
Durch dièse Bestrebungen, durch Gùte, durch sorgsame
Behandlung der Leiche, durch Opfergaben und Geschenke
suchte man das Wohlwollen der Todten zu erkaufen und da-
durch sich gegen dieselben zu sichern. Daneben finden sich
in Aegypten andere Gebraeuche, mittelst deren man den Tod-
ten auf anderem Wege, durch Vornahme feindlicher Hand-
lungen unschaedlich zu machen trachtete. Letztere sind zwar
nicht so umstaendlich ausgebildet worden wie die oben er-
waehnten Begraebnisssitten, sie treten aber doch in den ver-
schiedensten Perioden in die Erscheinung. Vor allem sind sie
1 Wiedemann bei de Morgan, prigines de l'Égypte, II. S. 211 f.
2 I. 371; Maspero, Études Égyptiennes I. S. 145 fï. Eine Beschwoe-
rungsformel, um Todte zu verhindern Krankheit zu bringen, enthaelt ein the«
banisches Ostracon aus der Ramessidenzeit, publ von Gardiner in Theban
Ostraka (University of Toronto Studies) S. 13 ff. Vgl. Pap. Ebers S. 1. z. 15,
20 und zahlreiche andere Stellen, an denen neben andern Schaedlichkeiten
und Krankheitsursachen der maennliche und der weibliche Todte genannt
werden.
39
jn den Gebraeuchen der aeltesten Zeit nachweisbar und schei-
n en damais weit staerker betont und verbreitet gewesen zu
sein wie in der klassischen Période des Aegypterthumes.
Dabei nahmen sie die gleichen Formen an wie sie sich in
andern Laendern zum Zwecke der Bekaempfung des Vam-
pyrismus entwickelt haben.
Dasjenige Mittel, welches man den Leichen gegeniiber
in erster Reihe in Anwendung brachte, war îhre Zerstùckelung,
welche den Zerfall beschleunigte und von vorn herein den
Koerper fur ein Umgehen unbrauchbar machen musste. Die
Zerstùckelung konnte entweder den ganzen Koerper treffen
oder wurde darauf beschraenkt, dass man der Leiche nur
den Kopf abschnitt und ihr hiermit den zur Lebensbethaeti-
gung wesentlichsten Koerpertheil raubte. Durch ein solches
Verfahren glaubte man, die Trennung von Leib und Seele
zu beschleunigen und damit dem Verstorbenen das baldige
Wiedererstehn in einer hoehern Welt zu sichern. Von diesem
Gesichtspunkte ausgehend sprechen die religioesen Texte
vielfach von der Enthauptung des Todten und der Wieder-
verleihung des ihm genommenen Kopfes, die im Jenseits
erfolgen sollte. Die betreffenden Formeln finden sich noch
in Texten der jùngeren Perioden, in welchen das Koepfen
der Leichen thatsaechlich nur noch aeusserst selten vorkam.
Wie in anderen Faellen, so hat man auch hier in conserva-
tivem Sinne die alten religioesen Formeln beibehalten, auch
als die Sitten verschwunden waren, denen sie ihre Entste-
hung verdankten 1 . Nachdem die Beisetzung des ganzen
Koerpers in Aegypten Volkssitte geworden war, suchten
diejenigen Kreise, welche auch weiterhin die Zerstùckelung
1 Wiedemann bei de Morgan, Origines II. S. 205 ff.; Die Amulette
der alten Aegypter S. 27 ff. ; Naville, Aeg. Zeitschr. XLVIII S. 107 ff.
eine Stelle bei Virey, Rec. de Trav. rel. à l'Égypt. XXI S. 148 ff. Bis in
spaete Zeit hinein wird Osiris in seinem Grabe gelegentlich kopflos darge-
stellt (Wiedemann, Orient. Litt. Zeit. XL Sp. 112 ff.).
4 o
des Leichnams fur nutzbringend erachteten, beide sich in
ihrer Durchfuhrung eigentlich voellig widersprechenden Ge«
braeuche auf recht umstaendlichem Wege zu einer gewissen
Vereinigung zu brîngen. Sie zerlegten oder koepften zJ
naechst die Leiche, fugten dann aber die einzelnen Theile
derart zusammen, dass sich aus ihrer Lagerung neben oder
an einander die Gestalt eines vollstaendigen menschlichen
Koerpers ergab 1 . Die Zerstuckelung hatte Leib und Seele
getrennt, eine Wiederbelebung des erstern in dern einstigen
Zusammenhange der Glieder war ausgeschlossen. Fur die
das Grab besuchende Seele wurde aber der Anschein erweckt
als laege in der zusammengesetzten Leiche noch immer der
Koerper in seiner ursprùnglichen Gestalt vor.
Im Allgemeinen hat man im Nilthale in der Enthaup-
tung eine schwere Schaedigung des Menschen im lebenden
wie im todten Zustande gesehen. Dieser Gedanke kommt
auch darin zum Ausdrucke, dass in der klassischen Zeit Ae-
gyptens unter den Todesstrafen das Enthaupten voellig zu-
ruck tritt. Ofïenbar empfand man in den meisten Faellen
diesen Strafvollzug, welcher den Menschen bis ùber den Tod
hinaus schaedigte, als eine allzu harte Sùhne fur ein Ver-
brechen. Dargestellt wird das Enthaupten auf den aegyp-
tischen Reliefs seit dem Alten Reiche nicht 2 . Die Abbildung
des Richtblockes braucht nicht auf ein Geraeth fur
Enthauptungen hinzudeuten, es kann sich auf eine Einrich-
tung zur Vollziehung sonstiger Verstiimmelungstrafen beziehen.
1 Ueber Funde von Mumien und Leichen, an denen die Koepfung und
sonstige Zerstuckelung und dann eine Neuzusammensetzung erkennbar war, vgl.
Wiedemann, Orient. Litt, Zeit. XI Sp. 113 ff.; Ruffer und Rietti in Bull.
Soc. Arch. Alexandrie III S. 240 ff.; Waenwright, The Rite of Dismemberment
in ancient Egypt in Pétrie, The Labyrinth, Gerzeh and Mazghuneh.
2 Die von Capart, Aeg. Zeitschr. XXXVI S. 125 f. als Koepfen ge-
deutete Darstellung im Grabe des Merru-ka bezieht sich, wie Spiegelberg
und Mûller, Orient. Litt. Zeit. II. Sp. 364 ff. hervorhoben, auf eine Quae-
lung, nicht auf eine Toedtung des betreffenden Mannes.
41
Die Vorfiïhrungen von Enthaupteten in den Abbildungen von
Szenen aus dem Jenseits 1 koennen nicht herangezogen wer-
den, da es sich bei ihnen nicht um ein Abbild irdischer Ver-
haeltnisse handelt, sondern um die Vorfùhrung jenseitiger
Feinde der Gottheit, welche ewiger Vernichtung geweiht wer-
den sollten 2 . Auch besiegten und gefangenen Feinden ge-
genùber war in der Blùthezeit des Reiches das Enthaup-
ten nicht ùblich, wenn es auch wohl zu weit geht, wenn man
sein Vorkommen ùberhaupt in Abrede stellt 3 .
Thatsaechliche Funde gekoepfter Feindesleichen aus dem
klassischen aegyptischen Alterthume fehlen. Es haben sich
freilich in zwei Graeben bei Schelal die Ueberreste von hin-
gerichteten Mànnern, vermuthlich Blemmyern, gefunden, welche
durch Haengen, vereinzelt auch durch Koepfen ihr Leben
eingebùsst hatten und die auch sonst Verletzungen zeigten 4 .
Wenn auch bei diesen Grùften eine genaue Datierung nicht
moeglich ist, so spricht der sonstige Befund bei denselben
doch entschieden fur ihre Entstehung in der Roemerzeit, in
welcher die Gefangenen bei einem Aufstande oder Kriege
die Todesstrafe erlitten. Dièses roemische Verfahren kann
naturgemaess fur national- aegyptische Sitten nicht inBetracht
gezogen werden. Ebenso wenig ist es moeglich, aus der
Hiéroglyphe jj^f weitergehende Schlùsse zu ziehen. Bei die-
ser braucht nicht die Darstellung eines enthaupteten, an den
Richtpfahl gebundenen Mannes vorzuliegen. Wahrschein-
licher ist es, dass die Hiéroglyphe in die Reihe der defekti-
ven Schriftzeichen gehoert, wie sie in den Pyramideninschrif-
1 Grab Seti I ed. Lefébure pl. 43; Grab Ramses IV ed. Lefébure
pl. 9, 10.
2 Auf ein vereinzeltes Vorkommen der Enthauptung koennte sich die
Stelle Gen. 40, 22 beziehen.
3 Piehl, Aeg. Zeitschr. XXIII S. 86 f.; XXVI S. 114 ff.
4 The Archaeological Survey of Nubia. Report for 1907 — 8, I S. 73;
II, S. 100 f.
ten, auf Saergen des Mittlern Reiches und sonst mehrfach
in Todtentexten auftreten und dann in einzelnen Faellen, wie
in der Verwendung von statt auch in profane Texte
Aufnahme gefunden haben. Ihre Einfùhrung geht auf die
Besorgniss zurùck, es koennten, bei der Belebung der Grab-
bilder durch die magischen Formeln des Todten, auch die
Menschen- und Thierbilder in den Inschriften Leben gewinnen,
sie koennten aus den Textreihen heraustreten, deren Zusam-
menhang vernichten und den Todten im Grabe beaengstigen
und bedraengen. Um dies zu vermeiden, Hess man bei Voe-
geln Flùgel und Beine fort, stellte die Schlangen zerschnitten
dar, bildete nur die halben Menschen und einzelne Glied-
massen statt der ganzen Gestalten ab. In gleichem Sinne wird
man, um die Belebung des festgebundenen Feindes unmoeg-
lich zu machen, ihn ohne Kopf vorgefùhrt haben.
Wollte man in dem historischen Aegypten einen Ver-
brecher endgùltjg vernichten, dann zog man der Enthauptung,
welche nur eine theilweise Zerstoerung des Koerpers zur Folge
hatte, das weit umfassender wirkende Verbrennen vor. Mit
ihm hat man im Mittelalter die voellige irdische Vernichtung
der Hexen zu erreichen gesucht und zu ihm hat man, wie
oben ausgefùhrt, auch bei Vampyren seine Zuflucht genom-
men. In dieser Weise verfuhr man nach aegyptischen Be-
richten gegenùber einer Ehebrecherin *, gegenùber Frevlern
an frommen Stiftungen 2 , gegenùber Missethaetern im Tempel 3 .
Anders wie in der klassischen Zeit lagen die Verhaelt-
nisse den Feinden gegenùber in der Frùhzeit, in welcher, wie
oben auszufùhren war, das Zerstùckeln und Enthaupten der
Leiche weit groessere Verbreitung gefunden hat wie in spae-
1 Pap. Westcar 4, 8; vgl. die analoge Angabe Herodot II, ni.
2 Moeller, Sitz. ber. Berliner Akad. 19 10 S. 934, 946 f.
3 sog. Excomraunications-Stele von Napata bei Maspero, Etudes de
Mythologie III S. 71 ff„ 229 ff. und Schaefer, Klio VI S. 287 ff.
43
tefn Perioden. Hier zeigt eine sorgsam gearbeitete Schiefer-
platte des Koenigs Nar-mer 1 den Herrscher, wie er mit zwei
seiner Beamten unter Vortritt von vier Standartentraegern
heranschreitet. Vor ihm liegen auf dem Boden 10 maennliche
Gestalten, in denen man besiegte Feinde zu erkennen haben
wird. Dièse sind saemmtliche enthauptet und ist jeweils der
Kopf zwischen die Fusse des zugehoerigen Mannes gelegt
worden. Damit giebt das Relief eine genaue Parallèle zu
der oben geschilderten Vampyrbehandlung, bei welcher man
den abgehauenen Kopf zwischen die Fusse des Enthaupteten
legte um dessen Wiedererlangung zu erschweren. Den glei-
chen Erfolg wird Nar-mer durch die Lagerung der Koerper-
theile seiner gekoepften Gegner zu erreichen gesucht haben.
Das zweite Mittel um die Wiedervereinigung von Kopf und
Runipf zu verhindern, welches darin bestand, dass man
Steine oder Sand zwischen beide Theile legte, war gleichfalls
den Aegyptern bekannt. Als Setna die das Zauberbuch
hiitende Schlange bei Koptos getoedtet hatte, erwachte sie
zweimal zu neuem Leben und gewann ihre alte Gestalt wie-
der. Erst als er sie in zwei Stùcke zerschnitt und zwischen
dièse Sand streute, starb die Schlange und gewann ihre alte
Gestalt nicht mehr.
So finden sich denn am Nile die verschiedenen Vor-
stellungen wieder, welche sich an andern Orten der Erde
mit dem Vampyrglauben verbinden. Hier so wenig wie auf
andern Gebieten des religioesen Denkens bildet Aegypten
eine Ausnahme von den Gedankenkreisen, welche sonst auf
der Erde das Empfinden der Menschheit beherrschen. Die
Liebe zum Verstorbenen und vor allem die Furent vor seiner
quaelenden und schaedigenden Macht hat hier wie dort bis
in die fernsten von der historischen Wissenschaft erreichbaren
1 publ. Quibell, Aeg. Zeitschr. XXXVI S. 82, Taf. 12; Hierakonpolis
I Taf. 29; Legge, Proc. Soc. Bibl. Arch. XXII, S. 127 f., Taf. 1; Capart,
Les Débuts de l'art en Égypte S. 237, fig. 168.
44
Jahrhunderte das Fùhlen erfullt. Immer wieder haben der-
artige Erwaegungen, so verschieden auch im Uebrigen die
einzelnen Voelker sein mochten zu den gleichen Vorsichts-
massregeln, zu entsprechenden Sitten und Gebraeuchen ge-
fùhrt.
A. Wiedemann.
University of Liverpool-Annals of Archœology and Anthropology
issued by the Liverpool ïnstitute of Archœology > t. V, fasc.
i — 2 et 3, 4. Juillet 191 2 — Janvier 19 13. Prix de cha-
que fascicule double: 6 sh.
(Deuxième Article).
Les sujets dont il va être rendu compte ci-dessous se rat-
tachent directement au domaine de l'Egyptologie. Ils traitent
des civilisations de la Crète, des Hittites ou du Soudan méroïti-
que, et enfin de l'Egypte proprement dite.
Les premiers sont consacrés à un vase provenant d'Abydos,
aux fouilles de Sakje-Geuzi et à celles de Meroë.
La note «sur un vase de style minoen provenant d'Abydos»
est rédigée par Garstang (p. 107 et pl. XIII — XIV). Elle se
réfère aux fouilles de 1907 en cette localité. Non loin du
«Shounet-ez-zebib», au milieu de sépultures du Moyen-Empire et
de la période Hyksos (?), une tombe fut découverte (n° 146)
présentant toutes les caractéristiques de l'archéologie habituelle
de la XII e Dynastie. Comme évidence chronologique, d'ailleurs,
on y trouve deux cylindres aux noms d'Ousirtasen III et d'Ame-
nemhati III. Il paraît certain à M. G. que la tombe n'avait pas
été réemployée. Parmi les soixante objets inventoriés au moment
de la fouille figure un vase «crétois» polychrome, dans le style
caractéristique de la seconde période minoenne. Il ne paraît
pas possible à l'auteur de séparer le vase, comme date de dépôt
dans la tombe, du reste du mobilier.
On entrevoit les conséquences que Ton peut en tirer pour
l'histoire d'Egypte. La date de la seconde période minoenne
ést généralement placée entre 2000 et 1800. Je doute cepen-
46
dant qu'il y ait en cette trouvaille un argument en faveur du
«comput court» aussi sérieux que Garstang semble le croire. i°)
Il y a trop de posibilités que la tombe ne soit pas de la XII e
Dyn. exactement, mais bien de cette période, tout à fait impos-
sible à préciser comme durée, qui suit immédiatement à Abydos
les tombes protothébaines et que l'on appelle quelquefois, «con-
temporaines des Hyksos». Il n'y a pas de caractéristiques assez
bien établies entre les tombes de ces deux périodes. 2 0 ) Il se
peut que les deux cylindres proviennent d'une tombe plus anci-
enne. Il y a des exemples de cas de ce genre. 3 0 ) La chro-
nologie de l'archéologie minoenne n'est pas d'une si définitive
solidité que la seule présence d'un vase d'apparence Cretoise con-
stitue une preuve péremptaire. Le tout n'est pas de poids à
ébranler les excellentes raisons que Maspero a exposées encore
tout récemment en faveur de la longue durée probable de la
XIII e Dyn. et de la période dite des Hoksos.
Pour les civilisations hittites, nous avons de nouveau cette
année un morceau fort intéressant dans le second rapport préli-
minaire sur les fouilles de Sakdje-Geuzi (p. 63, 73, et pl. III,
IV, V). Le rapport résume d'abord les résultats obtenus dans
la campagne précédente, aboutissant comme point central des
recherches au «tell» de Sungrus Eyuk y où les ruines d'un palais,
ses portiques et ses sculptures d'une technique exceptionnelle-
ment remarquable constituèrent les trouvailles les plus dignes
d'être notées. Les recherches ont été continuées pendant la se-
conde campagne et étendues au Jobba Euk. Garstang pense
pouvoir assurer désormais, qu'il a les preuves matérielles d'une
occupation hittite continue, allant de la période post-néolithique
aux débuts du premier millénaire av. J. C. (p. 72). Les plans,
photographies etc. de ces intéressants résultats sont aujourd'hui
exposés au Musée de Liverpool. L'annonce est donnée d'une
prochaine publication détaillée des découvertes. Elle sera ac-
cueillie avec le plus vif intérêt.
Indépendamment du témoignage chronologique direct, les
47
concordances archéologiques avec l'Egypte fournies par les dif-
férentes couches de vestiges donnent les Dynasties XXVI (=
dernière période hittite), et XVIII e (vases Syro-Hittites).
Le troisième rapport sur les fouilles de Meroë est égale-
ment rédigé par Garstang. Nous l'attendions avec impatience.
Il devait, provisoirement au moins, compléter et résumer le bilan
de ces trois belles années de fouilles au Soudan entreprises par
le comité de Liverpool. Déjà, grâce à leurs efforts, Kabushia
est devenu là-bas un des centres archéologiques dont la visite est
de rigueur à qui dépasse Wady-Halfa.
Les nouvelles fouilles ont porté sur la cité royale, où
la comparaison entre le plan publié à la suite des fouilles
précédentes et le plan actuel montre à lui seul les progrès
accomplis. On peut désormais suivre le développement de la
ville et répartir ses édifices en trois périodes principales. L'angle
nord-est est aujourd'hui complètement dégagé, ainsi que la plus
grande partie de la muraille principale. Le tertre numéroté 08
a été déblayé à fond. Au Nord Est, les travaux ont mis à jour
les bains de l'époque romaine. Un peu plus loin, c'a été la
découverte d'un petit temple prostyle. Enfin la trouvaille la
plus intéressante a été celle, entre le Palais Royal et la muraille
d'enceinte, des Bains Royaux. Le déblaiement n'était pas encore
terminé quand a été rédigé le présent rapport, et j'ignore ce
qu'a pu donner de ce côté la campagne de l'hiver dernier. Le
plan provisoire de la planche VII donne déjà une bonne idée
du dispositif général de cet édifice, avec sa piscine, son frigidarium
et son iepidarium à sièges décorés. Les rangées de chambres et
la colonnade ne sont que partiellement dégagées au net. Rien
n'avait encore été découvert, suivant Garstang, qui pût jeter autant
de lumière sur les caractéristiques de l'art local. Quantité de
débris de la décoration générale du monument, de fragments de
statues, de figures en ronde-bosse, de lions et de taureaux, etc.,
complètent cette belle découverte, sur laquelle nous aurons occasion
de revenir plus à loisir quand paraîtra la publication définitive.
48
Au résumé, le classement archéologique des monuments
méroïtiques peut déjà se ramener provisoirement au suivant.
A. Première période méroï tique (700 — 300 av. J. C.) — Pre-
mière subdivison: La ville, les murs d'enceinte, les ruines du Palais,
l'édifice dit «de Taharqa»; les Temples du Soleil et du Lion; en-
fin le premier sanctuaire d'Isis — Caractéristique épigraphique:
Écriture méroïtique hiéroglyphique.
B. Première période — seconde subdivision: Temple d'Amon;
partie du Palais; partie de quelques chambres réemployées des
Bains Royaux.
Caractéristiques: Tombes de l'âge du fer «développé» Po-
terie décorée rouge-noire. Epigraphie: méroïtique cursif.
C. Seconde Période méroïtique (de 300 av. J. C. à 100 apr.
J. C). — Première division: Palais Royaux. Bains royaux.
Caract.: Introduction des motifs grecs, et d'un style nouveau
de poterie. Ecriture méroïtique cursive.
D. Seconde division: Temple classique. Partie des bains
et remaniements au temple d'Isis.
Caract.: statues classicisantes. Plein développement du verre
et de la poterie locales.
E. Troisième division: Statue d'Auguste. Bains romains.
Palais. Inscriptions gréco-romaines.
F. Troisième période ??iéroïtique (200 — 700 apr. J. C).
Première subdivision: influences romaines (caractéristiques
provisoirement réservées).
G. Seconde subdivision: Invasion des Axoumites (340).
H. Troisième subdivision: Jusqu'à la destruction de Meroë
(700 environ). Toute cette période demande des investigations
plus approfondies.
L'Egypte proprement dite est représentée au présent tome
part trois contributions:
C'est abord une minutieuse étude d'archéologie sur une
bande d'étoffe écussonnée au nom de Ramsès III par Th. D. Lee.
49
Elle est aujourd'hui au Musée de Liverpool et provient de la
collection J. Mayer. Elle mesure non moins de 17 pieds de
longueur sur une hauteur maxima de 5 pouces. Son état de
conservatien est remarquable. Il est malheureusement impossible,
sans reproduire les croquis et la terminologie, de rendre compte
de cet article on ne peut plus technique. Je me déclare entière-
ment incompétent pour pouvoir porter un jugement sur un tel
article, extrêmement serré et pleins de détails sur les moindres
particulatités du métier. Une fois de plus, les gens de la partie
nous montrent les services qu'ils peuvent rendre à l'archéologie
égyptienne lorsqu'ils veulent bien collaborer à nos travaux. On
sait tout ce que Vernier, par exemple, nous a appris en publiant
les inventaires d'orfèvrerie et de bijouterie du Musée du Caire.
Après cette étude archéologique, on passe à des questions
d'un caractère plus général et d'une portée plus haute. Nous
avons deux articles de Newberry consacrés aux religions de
l'Egypte préhistorique. Ce seront deux contributions importantes
sur un sujet où l'on a tant écrit à tort et à travers, et surtout
sans se donner la peine de dresser les indispensables inventaires
préalables.
Parlons d'abord du second article, qui est de beaucoup le
plus solide. L'auteur vient de prendre la peine — tâche ingrate
s'il en fût — de publier la liste de tous les vases préhistoriques
où figurent des insignes divins. Quand ce ne serait que pour
l'utilité d'un répertoire de ce genre, il apparaîtra clairement qu'il
n'est guère possible à l'égyptologue de se passer du périodique
de l'Institut de Liverpool.
Ce catalogue comporte 159 vases, et les insignes ont été
dressés d'après les figurations de 288 barques sacrées. Vingt
cinq musées ou collections privées ont été utilisés. La statisti-
que est curieuse: La prédominance du signe dit du «harpon»
apparaît évidente. Sur un total de 288 «enseignes», il figure à
lui seul pour 116. Lorsque les conclusions de Newberry seront
plus développées, je dirai quelles sont les raisons qui m'incli-
Sphinx XVIII, /. 4
nent à lire cet indice comme une figuration, non pas du tout
d'un nom divin, mais comme l'expression générale de l'idée de
la divinité. Puis viennent, par ordre d'importance décroissante
les autres figurations: la montagne ou le «wady», les flèches (?),
les cornes (?), etc. (Je ne puis résumer le tableau final, faute
de signes d'imprimerie appropriés, et ne voulant pour l'instant
proposer aucune identification). Il serait désirable que Fauteur
veuille bien prendre la peine d'un second tableau, bien fastidieux
à dresser sans doute, mais tout à fait indispensable pour les
recherches. Il donnerait pour chaque figuration les indications
de la provenance vérifiée ou supposée. Il faut se référer pour
l'instant à des séries d'ouvrages, et encore, pour beaucoup de
vases, la recherche est-elle impraticable (Ex.: l'indication Luxor
and Cairo dealers qui accompagne plus de vingt objets. L'auteur
n'aurait-il pu ajouter la date à laquelle ces marchands d'an-
tiquités détenaient le vase mentionné, et la provenance sup-
posée par Newberry, il s'entend). Telles quelles, les tables ac-
tuelles rendront le plus grand service. Elles sont le premier
instrument dont on dispose enfin pour une enquête réellement
méthodique sur ces représentations. Une dernière remarque:
Newberry comprend-t-il, sous le nom de «vases» tous les récipients
de la poterie dite «de Neggadèh» ou seulement les vases propre-
ment dits. S'il s'agit seulement de cette dernière catégorie, il
serait bon de le noter expressément II existe en effet un cer-
tain nombre d'objets autres où figurent les «barques». Par ex-
emple, la boîte en terre n° 32639 du British Muséum. Or il se
trouve justement qae cette boîte — la seule dont je possède
ici une représentation — montre à côté des figurations de l'eau.,
des antilopes, des indices de nombre, etc., une barque sacrée,
avec deux «cabines», mais justement sans «insigne divin». Il
serait intéressant de savoir si le cas est de règle, et si 1' «insigne»
est réservé aux vases. Malheureusement, je ne connais pas de
monument de ce type autre que celui du British Muséum. M.
5<
Newberry, qui a dépouillé les principales collections, pourrait
peut-être nous renseigner à ce sujet.
Le second article n'est plus simplement documentaire, et
se hasarde aux vues historiques. Et sous le titre Some cuits of
pre historié Egypt, Newberry ne craint pas de se risquer au plus
difficile des sujets.
Il s'agit, pour commencer, de ces mêmes insignes ou em-
blèmes figurés sur les navires de la poterie à décorations du
type appelé communément «de Neggadèh». L'auteur s'est borné,
trop brièvement, à rappeler en deux notes préliminaires l'arché-
ologie générale de cette poterie et la bibliographie relative au
sens ou à la nature exacte de ces figurations.
Une remarque en passant. On peut regretter que dans
cette double note bibliographique, Newberry ait omis de citer
la contribution que le signataire du présent compte-rendu a con-
sacrée à la question des barques sacrées des vases de Neggadèh,
{Compte- Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres,
de 1905, p. 257 ff.), ainsi que la minutieuse étude de Boreux
consacrée au même problème au tome I er de la Revue des Etu-
des Ethnographiques et Sociologiques (1908 p. 35 fï.). Comme ces
deux articles sont de conclusions diamétralement opposées, je
n'aurai pas l'air d'introduire ici une réclamation personnelle. En
ce qui concerne la première de ces deux contributions, Newberry
y aurait trouvé des arguments qui peuvent avoir leur poids en
faveur de la thèse qu'il soutient lui-même, et entre autres l'iden-
tité archéologiquement établie entre les bateaux des vases et ceux
qui figurent sur la fameuse fresque préhistorique d'El Kab (cf.
| loco citato, fi g. 3).
Ceci dit, l'article débute par la description minutieuse des
caractéristiques: les avirons (?), les palmes de la proue et son
amarre, les rames-gouvernails de l'arrière, les deux cabines (?)
du centre et les «mâts d'enseigne». Elle a été faite si souvent
qu'il n'était peut être pas nécessaire de se donner tant de mal
pour identifier ces diverses parties du navire, notamment en ce
52
qui regarde l'équivalence du mât d'enseigne et du v ~^~ classique.
Newberry aurait pu, je crois, s'épargner également tout le pa-
ragraphe relatif à l'identité des barques figurées dans les textes
des Pyramides et la barque en brique d'Abousir, s'il avait eu
connaissance d'articles que j'ai publiés à ce sujet, il y a déjà plu-
sieurs années dans le Sphinx (t. X. Recherches sur les cultes
d'Heliopolis), danc la Nature (Juillet 1906 p. 99 ff.) et au Jour-
nal des Savants (Mars 1906 p. 360 ff.).
Il détermine ensuite l'aire géographique des vases où figu-
rent ces représentations: de Kostamnèh en Nubie jusqu'à Gizèh.
Il signale leur rareté relative: deux ou trois à peine pour mille
tombes explorées. Les 160 exemplaires connus représentent
donc un immense travail de fouilles. Ajoutons personnellement
une remarque: Cette rareté est une indication de la valeur spé-
ciale magico-religieuse attachée à ces vases dans l'ensemble du
mobilier funéraire. Il ne peut s'agir de «décoration», mais d'une
pièce particulière ayant un but spécial dans le rituel des funé-
railles.
Les oiseaux, fréquemment représentés à côté des bateaux
et regardés ordinairement comme des «autruches» sont, avec rai-
son, ce me semble, identifiés avec des flamants. Mais de là à
en tirer un argument en faveur de la Basse Egypte, il y a loin.
Il est probable — et en tous cas possible — que la Haute
Egypte possédait autant de ces oiseaux au temps où le pays
avait les vastes roseraies et fourrés aquatiques que nous lui con-
naissons dans les premiers âges. En fait, M. Newberry fait
souvent état de caractéristiques trop menues. C'est ainsi qu'il
rattache ces indices aux ondulations du sol figurées sur certains
vases sous forme de , et qu'il y retrouve l'aspect des «gezirèhs»
du Delta; ou bien qu'il établit, par les dimensions réelles sup-
posées des navires, qu'il ne peut s'agir que de pays où il y a
de vastes étendues navigables, et non pas un simple fleuve
comme le Nil. Je dois dire que ces derniers arguments ne me
paraissent guère d'une grande solidité démonstrative.
53
Mais sans plus s'attarder à la discussion de ces convergen-
ces secondaires, l'auteur entre dans le vif de sa thèse, en tâ-
chant d'établir que les «insignes» divins se rattachent, eux aussi,
à la Basse Egypte La prépondérance numérique des «Harpons»,
Lo2_), des «Montagnes» (rv^, , rv/\/), etc.) et des «flèches
croisées» lui paraissent autant de preuves décisives. Il ter-
mine ce premier article par l'examen de quelques signes sujets
à discussion: ainsi le signe de la chèvre, où Newberry veut re-
trouver le bouc de Mendès (mais qui pourrait tout aussi bien
être l'indice de la Gazelle de Beni-Hassan, avec cette façon de
raisonner).
Il convient d'attendre la suite de l'exposé avant de discuter
la valeur des arguments présentés ici-même. Il est certain que
les positions de début permettent de deviner que c'est à la basse
Egypte maritime, puis finalement à la Méditerranée préhistorique
que l'auteur va tenter de rattacher les cultes de la première
Egypte. Contentons-nous de lui signaler pour l'instant qu'il au-
rait pu utilement consulter la longue étude consacrée par Loret
dans la Revue Egypto logique de 1904 (t. XI, p. 69 — 100) à ces
identifications d'insignes divins, aussi que ce qu'en dit Budge en
ses dernières publications, depuis Y History of Egypt et les Gods
of the Egyptians jusqu'à Y Osiris and Egyptian Résurrection. Au-
cun de ces ouvrages n'est mentionné ni dans le texte ni dans
la trop sommaire bibliographie des notes. D'une façon générale,
Newberry semble procéder comme s'il n'existait pas sur la ma-
tière, dans les dix dernières années, un ensemble considérable de
recherches occasionnelles ou monographiques, dont beaucoup
sont de véritables petits traités didactiques sur la matière, et
dont plusieurs font autorité. Il se peut parfaitement que l'auteur
ait des solutions toute nouvelles à nous proposer, et qu'il arrive
à en faire la preuve. Mais sur des sujets qui ont été l'objet
d'autant de travaux, il aurait été plus sage, sinon de discuter,
au moins de mentionner les publications antérieures les plus
essentielles.
54
Qu'il nous soit maintenant permis d'exprimer un voeu en
terminant ce compte rendu. Les Annales de Liverpool, de par
la constitution de leur comité de rédaction, se sont trouvées
orientées vers une compréhension très largement synthétique de
l'histoire d'Orient. Comme je l'ai signalé dès mon premier ar-
ticle d'analyse critique, c'est d'une Egypte agrandie qu'il est ques-
tion; une Egypte continuée dans les civilisations méditerranéennes,
— ou en relation avec celles-ci, quand-elles étaient préhistorique-
ment autonomes. Comment, en ces conditions, n'entre-t-il pas
dans la programme des Annales d'être complètes, en ne se bor-
nant pas à l'Asie ou au seul pourtour de la Méditerranée?
Il ne s'agit pas de demander aux Annals de se transformer
en une revue de caractère ethnologique. Leur champ d'action
serait tout autre, et il pourrait être par avance assez bien délimité.
L'Afrique occidentale préhistorique, dont les richesses com-
mencent à peine à être explorées, le plateau central Nigérien
et ses monuments mégalithiques, les traces des civilisations néo-
lithiques au Soudan, en Nigeria, dans le Haut Sénégal etc. sont le
parallèle exact, comme champ d'étude, des recherches publiées en
ce recueil pour le préhistorique méditerranéen.
Regardons au Sud de l'Egypte et du Soudan Egyptien les
similitudes que peuvent présenter les phénomènes dits «religieux»
avec ceux de l'Egypte ancienne; l'étude des civilisations, encore
si mal connues, contemporaines des empires éthiopiens; l'ethno-
graphie des peuples qui, de l'Atlantique aux plateaux abyssins,
ont entrechoqué leurs migrations et leurs dominations éphé-
mères; à l'Ouest le problème des civilisations des Peuhls, et la
recherche de leurs origines; au centre la question troublante —
et déjà posée — de la possibilité du berceau des races proto-
sémitiques situé dans la région des grands lacs de l'Afrique Equa-
toriale; les parentés possibles des races de l'Egypte préhistori-
ques avec celles de l'Afrique hamito-noire, et même l'aire des
premières sociétés de la grande famille des BantouS ... : voilà,
à n'en citer au hasard que quelques-uns, des sujets qui se rat-
55
tachent à l'étude du vieil Orient classique dans la même mesure,
exactement, que les articles ou mémoires qui vont, en ces An-
nales, jusqu'à étudier les peuples des antiques groupements proto-
historiques des Balkans, de la Dalmatie, de l'Adriatique Nord,
ou ceux de l'Europe occidentale. J'ai tenté d'indiquer en passant
comment les résultats dégagés de ces contributions avaient fina-
lement des concéquences qui intéressaient à bon droit l'égyptologie.
On doit tenir pour assuré qu'il en serait de même dans le domaine
Africain, et que nous sommes à peine aux débuts de sciences
nouvelles qui renouvelleront entièrement un jour les idées que
l'on se fait en se confinant trop étroitement dans la vallée du
Nil. On l'admet aujourd'hui pour le «monde du Nord», si je
puis me servir des termes de la vieille Egypte? Pourquoi se
refuser plus longtemps à regarder vers le «monde du Sud»? Et
pour ce faire, il ne faut pas que nous soyons obligés plus long-
temps d'aller chercher notre documentation à travers l'énorme
bibliographie des publications ou des périodiques de la littérature
ethnologique ou coloniale. Il ne faut pas non plus que les re-
cherches soient uniquement laissées à des sciences qui, sans contact
assez étroit avec les études orientalistes, risquent de passer trop
souvent à côté de faits ou de constatations dont l'importance peut
leur échapper, faute de s'inspirer dans les enquêtes d'une notion
assez nette des questions ou des besoins qui sont le propre de
l'histoire générale de l'Egypte classique.
Et à supposer enfin que cette Egypte même ne soit pas la
dominante du programme scientifique des Annales, et que celles-ci
se proposent, d'une façon plus générale, d'embrasser le domaine de
la Méditerranée préhistorique ou protohistorique, il me paraît bien
difficile qu'on ne soit pas amené à la nécessité, pour justifier
cette histoire méditerranéenne, de se préoccuper non seulement de
l'Afrique du. Nord, mais en arrière du Sahara, des plateaux ni-
gériens, du Haut Niger et finalement de l'Afrique Occidentale.
A une pareille tâche, le cadre et le genre des articles des
Annales conviendraient on ne peut mieux. La question pratique
56
de trouver des collaborateurs qualifiés est une simple affaire
d'organisation. Les revues anthropo- ou ethnologiques montrent
qu'ils existent en nombre plus que suffisant. La réunion de leurs
travaux ou de leurs thèses, en un recueil où ils ne seraient pl us
dispersés au milieu de recherches qui s'étendent aux cinq parties
du monde, donnerait une avance marquée aux progrès de ces
études si nouvelles. Je ne me livre, en écrivant ceci, à aucune
improvisation facile. Il y a des années que j'étudie cette ques-
tion d'une revue où les études seraient entendues de la façon
que je viens d'esquisser, et je serais prêt â donner de tout ce
que j'avance une justification détaillée. Les Annales de Liver-
pool ont sur un projet de revue une immense supériorité: elles
existent. Elles ont un cadre, elles ont le support d'institutions
savantes, de comités et de tout ce qui est nécessaire pour aller
de l'avant. Si leur direction sait s'y décider, nous pouvons en
attendre avec confiance de très grands résultats.
George Foucart.
\
XIV. In einem Briefe 1 aus Versailles vom il. Novem-
ber 1703 erzaehlt Elisabeth Charlotte von der Pfalz, ein Kauf-
mann habe ihr von seinen Reisen im Orient schoene «Histoer-
cher» berichtet, welche er in einem Bûche, das er ihr de-
dizieren wolle, veroeffentlichen werde. So habe er erzaehlt, es
gaebe im Nil ein vierfùssiges Thier, das den Krokodillen
Feind sei, das setze den Maennern, wenn sie ùber den Fluss
schwaemmen, nach und fraesse ihnen die Geschlechtstheile
ab, sonst fraesse es nichts von ihnen. Dann gaebe es in
Aegypten fliegende Thiere mit Menschengesichtern; als er
eines derselben geschossen habe, da habe ihn ein Araber
davor gewarnt es anzurùhren, da es sehr giftig und boese
sei. Zwischen Damaskus und Jérusalem habe er ein Obst
gegessen, das ihn verhindert habe anderes Obst zu schlucken.
Dann habe er eine gekroente Schlange gesehn, die man fur
einen Teufel und fur den Asmodi halte, den der Engel, der
des Tobias Gefaehrte war, nach Aegypten verbannte.
Die Herzogin nennt den Kaufmann nicht, doch zeigen
ihre Angaben, dass es sich uni Paulus Lucas handelt. Dieser
1 publ. E. Bodemann, Aus den Briefen der Herzogin Elisabeth Char-
lotte von Orléans an die Kurfûrstin Sophia von Hannover, II S. 67, Nr. 524;
abgedruckt auch in Die Briefe der Liselotte von der Pfalz, ausgewàhlt von
C. Kùnzel, Ebenhausen. Langewiesche 191 2. S. 270 f.
Sphinx XV lll, 2. 5
58
hat in der That seine Voyage au Levant 1 der Herzogin zi|
geeignet und erblickt man ùber der Widmung zwischen pj
ramiden, einem Krokodil und einer Art Gans eine Vereinigung
der Wappen der Pfalz und Frankreichs. Gegen Schluss des
Bûches (S. 472 ff.) berichtet er von seinem Empfang bei
der Herzogin und seinen Beziehungen zn derselben. In einem
von îhm abgedruckten Aktenstuck (S. 373) wird er als Kauf-
mann bezeichnet.
Von den «Histoercher», die er bei der Herzogin zum
besten gab und die bei dem Hofe offenbar grosses Aufsehn
erregten, finden sich zwei genau entsprechend in dem Bûche
wieder. Zunaechst erzàhlt er (S. 91) von dem Thiere Toasse
oder Tiasse, es sei ein fast runder, aber etwas ovaler Fisch,
mit 4 kurzen, an Entenfùsse erinnernden Beinen. Es sei ein
Feind der Krokodille, zerbreche deren Eier und fraesse die
jungen Thiere. Schwimmenden Maennern beisse es die Ge-
schlechtstheile ab, schade ihnen aber sonst nicht. Seine
Zaehne seien aeusserst scharf, die Farbe bleigrau, der Kopf
erinnere an den einer Schildkroete, nur sei er etwas dicker.
Eine beigefùgte Zeichnung zeigt ein ganz sonderbares laeng-
liches, schuppenbedecktes Geschopf mit kurzen Beinen,
einem rundlichen Kopf mit scharfen Zaehnen, statt eines
Schwanzes hat es nur eine Zuspitzung nach hinten.
Zunaechst wird man geneigt sein bei einem Krokodil-
feinde an das Ichneumon zu denken, welchem die antiken
Autoren dièse Eigenschaft, das Zerbrechen und Fressen der
Krokodileier und aehnliches gern zuschreiben 2 . Das Bild
entspricht diesem Thiere jedoch nicht, besonders fehlen ihm
die Schuppen. Man koennte, bei diesen freilich annehmen
wollen, es liège eine unklare Erinnerung an die antike Littera-
1 Paul Lucas, Voyage au Levant (depuis l'année 1699 jusqu'en 1703).
Paris 1704. Weitere Ausgaben Haag 1705, Paris 17 14 (naeh letzterer wird
hier citiert). Deutsche Uebersetzung von Vischer. Hamburg 1707 und 1709.
2 Diodor I, 35 (welcher leugnet, dass das Thier die Krokodileier
fresse), 87; Plinius 8, 25, 37; Opptan, de venat. 407 ff.
59
tur vor, auf die Lucas mehrfach anspielt, wie beispielsweise,
wenn er (S. 139) der sonderbaren Gottheiten gedenkt, welcbe
die Bewohner von Pelusium, das er nach Damiette verlegt,
verehrten. In dieser Litteratur wird mehrfach behauptet 1 , das
Ichneumon waelze sich vor der Schlangenjagd im Schlamm,
trockne sich dann und gewinneauf dièse Weise einen Schlamm-
panzer. Trotz dièses Ausweges weicht die Gestalt des Thie-
res aber doch so stark von der des Ichneumons ab, dass sich
dièse Gleichung nicht empflehlt.
Als Fresser maennlicher Geschlechtstheile erscheinen in
der aegyptischen Tradition Fische. So verschluckten nach
Plutarch (de Iside 18) der Lepidotos, der Phagros und der
Oxyrhynchos den in das Wasser geworfenen Phallus des
Osiris. Nach dem Papyrus d'Orbiney (pl. 7 Z. 9) verschlang
der Wels den Phallus des Batau, als ihn dieser nach seiner
Selbstentmannung in das Wasser geworfen hatte 2 . In beiden
Faellen handelt es sich jedoch um abgesehnitten in das Was-
ser gelangte Geschlechtstheile, nicht um ein Fressen solcher
bei lebenden Menschen.
Auf eine, wie es mir scheint, richtigere Faehrte fùhrt
der Name, welchen Lucas dem Geschoepfe giebt. Dieser
entspricht wohl sicher dem arabischen Tirsah oder Tarsah.
Die verhaeltnissmaessig geringe Abweichung kann bei der
Ungenauigkeit, welche Lucas sonst bei der Wiedergabe ara-
bischer Worte zeigt, keinen Gegengrund abgeben. Mit Tir-
sah wird die grosse, rauhschalige, bissige Nilschildkroete
(Trionyx aegyptiacus) 3 bezeichnet, welche auch Abdallatif 4
1 Aristoteles, Hist. anim. 9, 7, 3; Plinius 8, 24, 36; Strabo 17, 812.
2 Vgl, hierzu Wiedemann, Sphinx XIV S. 232 ff,
3 Genaue Beschreibung von Geoffroy Saint Hilatre in Descr. d'Egypte
XXIV S. 1 — 13 (ohne Beifugung von Sagen). Fur Schalen des Thiers im
Muséum zu Kairo vgl. Lortet et Gaillard, Faune momifiée I S. 303 f, ;
Cat. Kairo: Gaillard et Daressy, Faune momifiée S. 69 f. ; doch koennten
dieselben von recenten Individuen stammen. Vgl. ferner Wiedemann, Sphinx
XIV S. 242 ff.
4 Relation de l'Egypte ed. de Sacy 5. 147.
6o
zu den Fischen, d. h. den Wasserthieren, rechnet und bei
der er hervorhebt, dass die knochige Bedeckung des Riickens
Vorsprùnge habe. Ueber das Fressen der Krokodileîer durch
das Thier berichtet er ebensowenig, wie die antike Litteratur,
die sonst haeufig auf Schildkroeten zu sprechen kommt 1 ,
hiervon etwas weiss. Dagegen erzaehlt Sonnini 2 ausfiihrlich
von dem Zerbrechen der Krokodileîer und einem Fressen der
Jungen durch die Schildkroete und geht hieraus hervor, dass
die naturwissenschaftlich unrichtige Angabe bei Lucas nicht
auf seiner eigenen Erfindung beruht, sondern eine in Aegyp.
ten verbreitete Ansicht wiedergiebt.
Der Bericht ùber eine Schlange, die man fur den Teufel
Asmodi halte, den der Engel des Tobias nach Aegypten
verbannt habe 3 , findet sich in dem Bûche (S. 72 ff., 66 f.,
117 ff.) sehr ausfiihrlich, nur fehlt in diesem der Zusatz, dass
sie eine Krone trage. Es handelt sich um eine Schlange,
welche angeblich gegenùber von Taata (Tahta) in einer Hoehle
lebte. Wenn man dièse in Stiicke zerschnitt, so verschwan-
den die Stiicke nach kurzer Zeit um sich in dem Wohnorte
der Schlange wieder zu dem lebenden Thiere zusammen zu
fùgen. Lucas behauptet, er habe die Schlange in ihrer Hoehle
besucht. Als er vor ihr zurùckgewichen sei, habe sie sich
fast senkrecht auf dem Schwanze aufgerichtet, sich unter
dem Kopfe breit gemacht, ihn angesehn und sei dann fort-
gekrochen. Offenbar denkt Lucas an eine Brillenschlange,
die Szene selbst wird auf Erfindung oder auf einer Taeuschung
beruhen, die durch das Bild einer der aufgerichteten Schlangen
veranlasst wurde, welche der Reisende in den altaegyptischen
Jenseitsdarstellungen in den Qraebern zu sehen bekam. In-
1 O. Keller, Die antike Tierwelt II S. 247 ff.; Lenz, Zoologie der
alten Griechen und Roemer S. 413 ff.
2 Voyage dans la Haute et Basse Egypte (1777 — 80). Paris 1799, I.
S. 332 ff.; vgl. II. S. 53 (englische Ausgabe. London 1800. S. 193 f., 664).
3 Vgl. Tobias 8, 3.
6i
teressant ist seine Erzaehlung vor allem als ein Beleg fur
die Fortdauer des altaegyptischen Schlangenkultes 1 und des
Glaubens an die Faehigkeit daemonischer Schlangen nach
dem Zerschneiden wieder zusammen zu wachsen, eine Vor-
stellung, welche sich im aegyptischen Alterthume bei der
evvigen Schlange der Setna-Erzaehlung wiederfindet.
Unter dem fliegenden Thiere mit Menschengesicht wird
man zunaechst geneigt sein einen Fliegenden Hund zu ver-
stehn, von dem eine ziemlich grosse Art in Aegypten vor-
kommt. Von der Vorstellung, dass dièses Geschoepf giftig
sei, ist nichts bekannt, auch fehlt dasselbe unter den bisher
bekannten heiligen aegyptischen Thieren. Wohl aber gilt
sein Toedten bei einer Reihe von Hindus als ein Verbrechen
und gewann die Medizin bis tief in das Mittelalter hinein
von der Fledermaus zahlreiche Heilmittel 2 . Wahrscheinhcher
ist es, dass bei den Angaben der Herzogin eine Verwechs-
lung untergelaufen ist. Bei Lucas (S. 83) findet sich eine
sonderbare schwarze Fliege aus Aegypten geschildert und ab-
gebildet. Dièse soll 1 Zoll breit und 1 Va Zoll lang sein,
ein Negergesicht mit rothem Bart, eine Krone und 2 kleine
Hoerner ' auf dem Kopfe und 6 Beine haben. Die Kinder
spielten mit ihr und man koenne sie ailes lehren. Dièses
eigenartige, in Wirklichkeit in der abgebildeten Gestalt nicht
vorhandene Geschoepf, fur das Zùge von verschiedenen Kae-
fern verwerthet zu sein scheinen, mag bei der Wiedergabe
der Erzaehlungen des Reisenden mit einem der Thiere zu-
sammengeflossen sein, von deren Jagd er an andern Stellen
erzaehlte. Auf dièse Weise wird seine Giftigkeit hinzuge-
kommen und seine Groesse derart gewachsen sein, dass man
es als ein Schusswild ansehn konnte.
1 Vgl. fur dièse Sayce, Religion of Egypt, 2 te Aufl. S. 211 ff.
2 Brehm, Thierleben, 2 te Aufl., I S. 306, 302 f.
XV. Im Besitze des Herrn Heinrich Schmitz in Duis-
burg, Sonnenwall 19, befindet sich eine Alabaster-Kanope
in der ùblichen Form und im Style der saitischen Zeit Ihre
Hoehe betraegt anliegend gemessen 26 cm , der groesste Um-
fang 5o cm Der zugehoerige Deckel fehlt; ein jetzt dabei
befindlicher Kanopen-Deckel mit Affenkopf gehoerte ursprùng-
lich einem etwas kleineren Kanopen-Satze an. Die in 4 Ver-
trialzeilen angeordnete Inschrift lautet: (1) "^""^ 1 0 <
\ (WWW l A
^ il ^ ^1 @ ZI D ^ S 1 ! ^ * Es spricht die
Goettin Selk-it zu Deiner (des Todten) Persoenlichkeit : Ich
bringe herbei Beschùtzung jeglichen Tag um zu machen den
Schutz des Kebsenuf, der in mir ist. Die Beschùtzung des
Osiris T'et-her, des richtig Sprechenden, ist die Beschùtzung
des Kebsenuf. Der Osiris T'et-her, der richtig Sprechende,
ist naemlich Kebsenuf.»
Dièse Worte stammen aus der ùblichen Formelfassung,
welche die Beschùtzung der innern Theile des Todten den 4
Todtengenien und 4 Goettinen ubertraegt' und dabei einen
Theil derselben dem Kebsenuf zuweist. Letztern hat man
meist als den Schutzherrn der Leber und der Gallen-Blase
angesehn, die Mumienuntersuchungen von Elliot Smith haben
im Gegensatze dazu ergeben, dass ihm gewoehnlich die Ein-
gevveide zukommen 1 . Die Formel suchte ihren Zweck da-
durch zu erreichen, dass sie, in einer auch sonst in Aegyp-
ten vielfach angewendeten Art und Weise, die zu sichernden
Theile mit dem Schutzgotte selbst identifîzierte. Intéressant
ist es dabei, dass ausser den Todtengenien grosse Goettin-
1 Vgl. Smith und Hogg in Journal of the Manchester Oriental Society
1911. S. 42, 78.
63
nen als Schutzversprecherinnen heran gezogen werden. Es
gewaehrt dies einen Beleg fùr die Bestrebungen des Neuen
Reiches 1 die alten Sondergottheiten mit beschraenkter
Wirksamkeit durch Gestalten von umfassender Bedeutung
zu ersetzen ohne dabei erstere voellig auszuschalten. Die
Aegypter sind bei dieser Ersetzung ebenso wenig durch
greifend vorgegangen wie sonst bei der fortschreitenden Em>
wickelung religioeser Begriffe. Die Einfùhrung neuer Anschau-
ungen fùhrte nicht zu einem Aufgeben der alten Gedanken-
gaenge, sondern in den meisten Faellen nur zu einem haeufig
wenig geschickten und wenig consequenten Compromisse,
oder wie hier zu einer einfachen Nebeneinanderstellung bei-
der Anschauungskreise ohne dass eine wirkliche Verschmel-
zung derselben eingetreten waere.
Der Name des Kanopen-Inhabers T'e-her kommt in der
spaetern Zeit Aegyptens nicht selten vor 2 , sogar ein Koenig,
der Teos oder Tachos der griechischen Autoren, hat ihn
getragen. Eine Identifikation des Inhabers der Kanope mit
einem der gleichnamigen Privatmaenner ist, da ihm ein Titel
und eine Généalogie fehlen, nicht moeglich. Es ist mir auch
nicht gelungen, den Verbleib der ùbrigen drei Kanopen des
Mannes fest zu stellen. Vielleicht dass in dieser Beziehung
ein anderer Aegyptologe glùcklicher ist. Fùr eine kùnftige
vollstaendige Registrierung der aegyptischen Inschriften er-
scheint es immer von einem gewissen Interesse die Texte
zu verzeichnen, welche sich in Sammlungen befinden, welche
im Allgemeinen nichtaegyptologischen Zwecken gewidmet sind
und in denen man daher aegyptische Alterthùmer nicht
von vorn herein zu finden erwarten wird. Dies ist bei dieser
Kanope der Fall, deren Besitzer wesentlich heimathliche Funde
germanischen und roemischen Ursprunges berùcksichtigt.
1 Vgl. Wiedemann, Sphinx XVI S. 52.
2 Lieblein, Dict. des noms S. 552, 1152 (Index).
64
XVI. Anfang 1907 erwarb ich zu Luxor ein Siegel aus
grùnlich glasiertem Steingut in der ùblichen lang gestreck-
ten Form mit flachem Griff, unter dem eine Oeffnung ange-
bracht ist um das Siegel an einem Bande tragen zu koennen.
Die Unterseite hat die Gestalt einer Cartouche, in welcher
vertieft in etwas verwischten Zeichen die Vornamen-Form des
Gottes Amenophis' IV steht: ^ \^ ^ jj "T^ Bei der
verhaeltnissmaessigen Seltenheit von Denkmaelern aus dieser
Zeit, welche von andern Orten als aus den Trùmmern von
Amarna stammen, verdient dièses auffallend grosse (4, 8: 2 cm )
Siegel immerhin eine Erwaehnung.
XVII. Als Nachtrag zu der grundlegenden Arbeit von
Legrain 1 , in welcher er in ùbersichtlicher Weise die Denk-
maeler zusammen gestellt hat, welche von dem Zeitgenossen
Taharka's Ment -em-hàt und seiner Familie bekannt geworden
sind, moechte ich hier auf einen Text hinvveisen, dessen in
Luxor genommene Abschrift mir unter meinen Reisenotizen
wieder begegnet ist. Es handelt sich um den untern Theil
einer gebrannten Thonplatte, auf der einst das Szepter j
aufgezeichnet war. Erhalten ist nur seine untere Haelfte,
zwischen deren Abschlusslinien die Vertikalinschrift c===é7 ^
^ û -c^
^ I steht. Der Eigenthùmer des Stùckes war im
Februar 1881 H. Wilbour, der jetzige Verbleib der Platte ist
mir nicht bekannt.
1 Rec. de Trav. rel. à l'Êgypt.. XXXIII S. 180 ff. ; XXXIV S. 97.fr.,
168 ff., XXXV S. 206 ff., vgl. fur den Mann auch Wiedemann, Sphinx XVI
S. 36.
A. Wiedemann.
Minima 1
di
Giulio Farina.
I. Vaticano n° ijo. Gli studiosi non hanno ancora,
dopo tante pubblicazioni 2 , una copia esatta e compiuta di
questo monumento. L'edizione piu récente in Urk. va cor-
retta cosi:
Darstellung: nella sommità délia stèle è raffigurato il
disco alato con l'iscrizione, due volte ripetuta:
Il nome del dio Amun con il suo attributo è mar-
tellato.
Inschrift :
sic
, in ea 8: Mi^M^ZÇ^MJi
linea 10: . . Il lapicida ha tralasciato una t, ma
ha incisa l'altra al suo posto.
1 Notre imprimerie ne possédant pas les équivalents de certains signes
ou groupes qui entrent dans cet article, j'ai été obligé d'ajouter quelques
notes explicatives. — Ernst Andersson.
2 Champollion, Not. descr. II, 700 — 71. — Piehl, RT. II 129. —
Marucchi, Catalogo 133 — 135; Bessarione 2 X, 69; Sethe, Unters. I, 110 e
Urk. IV, 311 — 312.
66
sic
Per il principio délia Iinea 4 il monumento offre questa
impronta :
La lettura jnr per jtrzv è richiesta dal senso. La » è serai
pre scritta ^a, quindi il trattino su r è solo una traccia.
I segni J e o| sono certi. La lettura mi sembra sicura 1 .
2. Coni funerari. Recentemente lo Schneider-Preziosi ha
raccolto e pubblicato 2 , corne «spécimen eruditionis» in egitto-
logia, la collezione dei cosidetti coni funerari posseduta dal
Museo Egizio Vaticano. Sono XVII tipi, uno dei quali perô,
il V, présenta nei due esemplari, secondo le mie proprie
copie, due forme:
Del resto quasi tutti questi coni trovano riscontro nelle
ben note pubblicazioni dei Daressy, dei Pellegrini e degli
altri con le quali sarà utile il confronte Uno solo mérita
ancora qualche osservazione, quello segnato nella raccolta
con il numéro IX:
1 cfr. Urk. IV 338 n. e., 345 n. b.
2 Dr. Giorgio Schneider-Preziosi, I coni funerari dei Museo Egizio
Vaticano. Estr. Atti délia Pont. Acc. Rom. di Archeol. 27 aprile 191 1.
67
Questa mia copia differisce alquanto da quella dell'autore
n el nome dei personaggio che egli ha creduto leggere Nâmen.
Taie formazione nominale è impossibile, a quanto io so, per
A f| Iα±±±±± Q
l'ee'iziano. Ho pensato a un aaa^a M ^ e la traccia visi-
° l 1 /WWV\ 1
bile al di sopra di www conferma la facile ipotesi. Essa è
poi fatta certezza da un altro monumento, citato dal Legrain
Wepert. no 197), dove appare un \ \ ^ î
f\ t"2H A K Q
chiamato (J A/VWNA W . Nei due titoli non c'è altra difïe-
I aww\ s Q éZJ
renza che la varia costruzione grammaticale ; in un monumento
il nome «Amun», che compone il nome dei personaggio, in
segno di rispetto è scritto primo, corne è ben noto; sicché si
tratta di uno stesso individuo ^ J è il nome di un
possedimento.
3. Roma Museo Nazionale 52045. E un frammento in
granito rosso trovato in un palazzo di Roma.
La scena appare divisa in due parti dalla volta stellata
dei cielo. Su questa tre persone assise in trono, a sinistra
Oro, poi una divinità femminile barbata (Anuke?), nelie
mani lo scettro J e il simbolo TT , poi Osiride mitriato e
con lo scettro, quindi un altra figura délia quale rimane solo
il bastone j.
Al di sopra délia dea restano ancora alcuni gruppi di
geroglifici
Su Osiride:
a)
\ j 1
a) da leggere
AU
/WVWA
Sotto la volta stellata, nel centro, doveva essere raffigurata
una presentazione di offerte e due scène simili dovevano
svolgersi a sinistra e a destra.
68
Di quella a sinistra restano questi segni:
no 4
E
L 1 £_i
Nel centrojl falco ad ali spiegate, stringente il simbolo q. Sotto;
îi ï sirs? 3
Nella linea inferiore, sopra il segno la dea Buto in forma
di serpente acconciato con la corona ^ e porgente i sirni
boli \ Q. Dietro sta scritto: J ^ . Avanti restano i segni-
Pi Élit
%M W/M rjm,
che formavano la soprascritta di una figura di faraone facente
offerte a Osiride (del quale resta appena Pestremità délia
mitria) come risulta dall'iscrizione che segue:
ÎÂt
A/Wv\A
/W\"W\
^3^sic
A/WWv
/VVW\A
m
11
Q AA/WVA
f ©
w
00 i
I s
fi
m
A destra, la scena è frammentarja. L'avvoltoio di Nehbïjet à\t
stringe il simbolo Q, racchiude fra le ali distese, l'iscrizione
mt-in
1 Si vedono Testremità inferiori dei segni h e nï .
2 N. B.: a et b en sens inverse.
J Equivalent approximatif. Pour le signe exact voir Pyr. 910.
69
Sopra il re scomparso:
%Êk 1 /S.
IIP d 1 m 9m
§m '#W4 w% IIP
Mm. wzm m/A wm.
Suppongo che il frammento provenga da Behbet e che debba
riconnettersi a quelli di Nehtéharéhbejet pubblicati dal Roe
der (ÂZ. XL VI — RT. XXXV).
4. Per la lettura del titolo j. Il Sethe ha pro-
posto, per questo gruppo la lettura wr nid sm^ spiegando
come una sovrapposizione dei segni ^eO, Che questo
geroglifico, invece, debba essere letto ?n i b lo dimostra l'esem-
pio ^w; v q ? J| ^ [j^ 0 ° o m*bw nbw «con la lucentezza
dell'oro» (Fir. 1789) per j s — d J ^ ^ . La parola
f — D S [fi ^ W <<r ^ ucere>> (analogo a «lux solis») è ben
nota. Sicchè in tutte le numerose varianti ortografiche di questo
titolo, come ^ ^ |M Cairo 2031 1, ^ j(| Cairo 20373,^*
^0 Cairo 2031 1, Cairo 20037, r ^ \ Cairo 20230,
nnn ï Cair ° 2 ° 455 ' 2£ \ ^ Cairo 20 54°> ^ jj ,
ni?i ^ airo> 202 5o> 20277 abbiamo tre fenomeni:
1. il segno \ si scinde in 1 <
n *
2. il segno fl si sviluppa in nnn
3. il gruppo n n n si abbrevia in ^
Quanto al segno lo si trova sostituito
che questo sia il segno originale) da ^ , ij. Cairo 20690, da
1 Si vede l'estremità destra del segno ■
' Si vedono Pestremità superiori dei segni Tj e
n
1 1
'concesso
7o
:| . La trascrizione zvrj m 7/ «grande dei trenta» puô quindi
ritenersi fondata.
E possibile che il titolo fosse wrj nffr hnw mhj
«grande dei 30 dell'alto Egitto e del basso Egitto» e che
cosi debba spiegarsi l'ortografia Urk. IV 412, ic
0 <^> n 1 1 *t > 3>
formata sul titolo ^ Anche qui si ha la stessa
scissione di segni già notata n ^ n ^ (RT. V1H
179 — Newberry Bersheh II XIII). Del resto non credo si
abbia esempio di un W in opposizione a un \ Sta
poi il fatto che la collettivîtà «i trenta» è chiaramente indi-
cata dai testi n È C on la loro residenza j| J (j (J ^ ;
che «i trenta» sono rîcordati da Diodoro (I. 75); che, infine,
nella tomba di Rehmirie, il quadro che illustra la seduta del
visir rappresenta almeno venti di questi individui.
5. Naoforo Vaticano n. çj. La copia del TurajefT ri-
chiede qualche piccola correzione. Si îegga:
parte anteriore: linea 1 • • • - Q • • • 2 ■ • • • î f ^ •
parte posteriore: linea 1 jN^ 1 . • - - ^ <:=> ^ -A ij*^
Tîi- ..o^h.... -...ï-î^.*...J
— ' ■ ' ■ 0 1 • • • • i^i n 1 ' ■ - - n 1 y /wvwv
JL 0 AA/VVVN ^
y i 1 1 1 <lj
Roma, aprile 191 3. /r ^_
1 Ce signe complexe s'écrit sur l'original avec à fl à la place de
Sulla "preghiera délie offerte".
di
Giulio Farina.
In una récente pubblicazione 1 il prof. Erman ha cosi
tradotto la «preghiera délie offerte»: «Ein Opfer, das der
Konig gibt. Ôsiris, der Herr von Busiris, der grosse Gott,
der Herr von Abydos, moge er geben ein Totenopfer an
Brot etc. ...» Questa traduzione è, apparentemente, più
grammaticale dell'altra: «un' offerta regale (un' offerta da parte
del re; un' offerta che fa il re) è fatta a Osiride etc. . . . affin-
chè concéda . . . .» 2 . Tuttavia non credo ch'essa corrisponda al
testo egiziano, quale lo mostra l'esame comparato dei monu-
menti. Perciô sottopongo ail' attenzione degli studiosi i risul-
tati da me raggiunti attraverso una lunga série di esempi 3 .
La forma più semplice e la più facilmente comprensibile
è quella sul tipo:
. (Mar. Mast. 160).
I primi segni possono essere variamente disposti per
ragioni simmetriche o in segno di rispetto: la loro giusta
1 Die Hieroglyphen (Sammlung Gôschen, 608) 191 2 pag. 69.
2 Un po' di bibliografîa sull' argomento e una discussione con pretese
grammaticali, si pub trovare in Budge, The Liturgy of funerary cflerings,
pag. 20—23.
3 Cito i primi che mi capitano essendo facile a ognuno accrescerne il
numéro a piacere.
7 2
successione è data dalle varianti corne _ Al Pir.
ÉJk LU T aaaaaa
165 1 ^ I^IJ ^> (Capart, Une rue de tombeau, XI) e
dal demotico htp-d-ns (Pétrie Dendereh, pag. 54). Resta,
dunque, solo definire il valore délie parole. r-| è stato in
□
più modi interpretato : ( Ij/p «tavola di offerte»;
_P I , I ¥P W «^ tpoyal» (Urk. II, 152); , , , W-*
«nutrimento od offerta». Affatto erronea e l'ultima interpre-
tazione giacchè htp è costantemente scritto al maschile. Le
due prime sarebbero possibili. Perô, ch'io sappia, non s'in-
contrano esempi di , nè è conforme, corne si vedrà, al
r , 0
senso richiesto dalla formula. Di ^ ci sono pochis-
simi esempi, i quali possono essere spiegati corne errori an-
tichi o moderni di ^ . Contro il valore «offerta» in
\ * A m ^ tan0 P arecc hi argomenti. Anzi tutto che la
. 0 , richiesta per il defunto concerne, oltre le offerte funebri
e la sepoltura, altri beni, quali il procedere sulle vie belle
dell' occidente, la vita, la vecchiaia lunga, il soffio délia bocca
etc. (vedi. p. es. Torino 46); che è pure ^ rt ^ creare, p.
es., un defunto ~ — ' fl (Urk. I, 147) affinchè sia innalzato, nel-
l'altro mondo, a una classe superiore a quella cui appartenne
in vita. La numerosissima série di esempi è, del resto, con-
corde a scrivere r-, senza determinativi. Onde penso,
... J3
corne già il Dùmichen e il Griffith, che si tratti qui di q
«soddisfazione, segno di favore accordato per mostrare la
propria soddisfazione» e délia frase <==> A Û ^ r- «mostrare
la soddisfazione, concedere il favore» Sin. B. 160 — 161; Torino
53 (sec. Levi Diz. s. v.).
A
73
che parecchi esempi (Mar. Mast. 88 — 116—439; LD.
Text II 121 — Pir. 745 a; 1019 a) scrivono ^ , non puô
essere, in tal caso, altro che la forma èdm.f con valore
ottativo.
Quindi si tratta di una semplice proposizione verbale
con Poggetto anticipato per l'accentuazione (Erman, Gramm. 3
§ 491) che si deve tradurre: «Il favore concéda il re! Sia
egli (il defunto) sepolto .... Il favore concéda Anubi! Pro-
céda egli (il defunto) sulle vie etc.»
Il prof. Erman ha già spiegato il significato di questa
preghiera 1 che corrisponde perfettamente alla preghiera cri-
stiana dei morti «Requiem aeternam». Si richiede che sia
concessa al defunto la prJ-r-krw* in tutte le feste o in quelle
indicate, ch'egli sia sepolto nel deserto occidentale o che
procéda sulle belle vie sulle quali procedono gli jm hjw e
questi sono favori reputati concessi dal re, da Anubi, da
Hntjjmntjw, da Gebeb. E difficile stabilire quale fosse Pin-
vocazione primitiva. Forse il re concedeva la sepoltura e
le offerte, Anubi il procedere sulle belle vie dell' al di là; pare
évidente che Pinvocazione di hntj jmntjw y di Gebeb e, in
seguito, di tutti gli altri dei, sia uno sviluppo posteriore, per
quanto antichissimo.
Quando, subito dopo ^ A ^ segue Pinvocazione di
uno o più dei, la frase incomincia ad assumere un* ortografia
irregolare. Per la più giusta scrittura
a ) \ JL A • • • • x A ovvero • • • • A x come
per esempio:
1 Religion 2 140 — 141.
2 Donde il nome di tutta la formula
«preghiera délie offerte» Sin. B. 195.
Sphinx XVIII, 2.
JîiTÏ l — ni
74
i ™ 1% i ^ □ a Mat - Mast - 2S9 crr - 4,7;
}^Ajl^l~ïJ^I^I
A El
A8S.^..* G J.... 351
UJ u £11 js o c> 111 A D I
IIm'mSAPTi^O Cair ° 2002 5 cfr - 2 °3 lS
si scrive:
Mar. Mast.
b) ^ x. (anticipazione dei soggetti in segno di
rispetto):
88 cfr. 439;
c ) A x " ^* z * ( success i° ne dei soggetti):
jlAiieflT^l^TiflTA
V
I I
2^ J f £à Œ ^ Sïjjj Cairo 2024 cfr. 20240, 20318;
\ A o Mar- Mast- 9 °- II8, 149 ' I5a
230. 336. Cairo 20008 cfr. Mar. Mast. 108:
l
A
i^ 1 'S 1 1 H • ■ • • Man Mast 2 °3-
N. B. Lire -
75,
- S^fl^.Sp «an
Mast. 360.
e) omettendo un r— Q— ■
tA^d à Mar ' Mast 283 ' cfr ' 295 ( 2 volte ^ ;
Sîo Cairo 20070 :
^HA^Q Mar - Mast 2 '4 cfr. 225.
269. 270;
f ) 1 =1= A x> per \ JL A 1=353 A *• ° mettend ° di
ripetere =2= Àî
non — m c°d .,
4=*= 1 □ o$0^ lb - 367, cfr. 368, 438 Cairo
20OOI, 2006.
^T^I^LAP, I , C *"° cfr. 20036.
Del tutto indipendenti appaiono, se esatte:
^ A . AAAAAA FA
f Q û ^ ^ * Mar - Mast - 164.
1 □ ffffï jf jf ^ =0= ^ j Cairo 20293 (vocativo).
VII. 192.
L'ortografia che prévale è appunto la Q 1 ^ A
N. B. Lire
76
Si puô aggiungere che jj -<2> " non è qui nè il soggetto anti-
A û * .
cipato di corne appare dalle formule più brevi ^ A
■ #== ^ U Cairo 20015 cfr. 20089, 20309, 20054. RT. XXV
137; nè un vocativo, corne si vede da 1 A ri ^ Ll
T /M O LJ f " AAAMA M^w,
Cairo 20387 (3 volte). Esso puô essere solo la forma com-
pendiata di ^ ^ ^ e=^= ^ jj fl, Ciô che dimostra an-
cora di più che ^-a-, non è «offerta».
û 0
Quale è il soggetto di ^ ? Non altri che il dio.
Quando, infatti, ce nella formula il nome di una dea, la dif-
ferenza appare chiara: ^A^^-J"}©^^ etc.
(Maspero, Mission en Italie, 93). In un solo caso è il re e
Cairo 20286 e poteva esssere in: ^ ^ ^ |jj j^j
ii \ 1 î ^ ï ■© etc - Urk - IV 2 * u Per 10 p' ù
ail' invocazione del favore del re non corrisponde più l'espres-
sione di un desiderio. Forse la realtà aveva distrutto la fede!
Concludendo, proporrei tradurre la formula cosi: «Il
favore concéda il re! Il favore concéda Osiride, signore di
Busiride, il gran dio, signore di Abido! Concéda egli l'offerta
funèbre in pani . . . ,» x
Rom a, aprile 191 3. Giulio Farina.
1 Le tolomaiche 1 ^ q ^ jj (Catal. gén. Stèles ptolem. pl.
II 22001— III 22005 etc.) ^ ^ jj^j (sic! ib. pl. II, 22003) ^
I I I (ib. pl. VII 20017; VIII 20023) A 4; £^ Q (pl. X 22027) esim.
Ci I I /WW\A / 1\ i A/VW\A
a r— , <^ r e±n f
vanno spiegate sul tipo ] /\ , /www I Ci / ^
AAA vV-
etc. U (n. i. Tor. 80 = Maspero Miss, en Italie 49) cioè: «(Rivolgere)
AV\AAA
la preghiera htp dj njswt a Osiride» o corne già si traduceva: «proscinemi
a Osiride».
Sur trois inscriptions récemment
publiées.
Par
Henri Sottas.
M. G. Daressy vient de faire connaître à la science
deux textes de la période XXII e — XXIII e dynasties gravés sur
une pierre provenant de Tmaï-el-Emdid 1 . Dans un autre
article 2 il réédite en le complétant un très intéressant
monument du Louvre dont les difficultés de copie n'avaient
pas été jusqu'ici entièrement surmontées. La lecture des
traductions et du commentaire de M. Daressy m'a suggéré
quelques remarques que je soumets au lecteur, à l'appui de
mes propres traductions.
I) Je reproduis in extenso le premier texte, pour lequel
les divergences d'opinion avec le premier éditeur sont le plus
accentuées. D'après les indications mêmes de M. Daressy
sur la longueur des lacunes je crois illusoire un essai de res-
titution partielle.
1 Inscriptions historiques mendésiennes, ap. Recueil de Travaux,
XXXV (1913), p. 124 — 129.
2 Notes sur les XXIIe, XXIIIe et XXIVe dynasties, ib., p. 129 — 131.
Ajouter à la bibliographie donnée p. 130, n. 1: traduction partielle (lignes
1 — 4, commencement) dans J. H. Breasted, Ancient Records, IV, § 752 sqq.
73
1 l---lKPfl œ Zkkll^l
ILJ #a — ^. <=> v-7 ™» i — i s* -0*
® ^ — »— *• — ■* n
i
/WWA
S — ! 1 1 r! 1 ^ i ==■ ^ «=*
«. . . . louange, invocation que fait le premier prophète
du Bélier, seigneur de Mendès, grand dieu, incarnation de
Ra, grand chef des Masuaè, prince, Smendès, fils du grand
chef des Maèuaâ Hornecht Bélier, seigneur de
Mendès, grand dieu, incarnation de Ra (a), quand il le
79
choisit (pour être) à la tête de ses orientaux, et l'approuva
comme chef de son sanctuaire (b), aussitôt qu'il eût apprécié
son cœur et remarqué son zèle à faire (c) ce qui est utile à
sa demeure; [il] l'introduisit , Moi je suis ton
serviteur, (d) la bouche qui donne à ton Ka (e), le fils de
tes prêtres d'auparavant, (f) Ton Ka était gravé en moi sur
le lieu de ma naissance (g); j'ai grandi pour créer tes fondations;
j'ai veillé pour rechercher pour toi ton sanctuaire,
pour le prestige de ton objet d'orgueil (h) que j'y ai trouvé.
Je n'ai pas cessé de rassembler (k) mes biens pour donner à
ta majesté. Mes bras se tendent continuellement . . . .»
(a — b) — Sur ce sens de m ht depuis le M. E, cf.
Sethe À. Z, 44, 30, n. 2. La préposition semble régir
les deux verbes, comme plus bas dr. — Daressy:
«après qu'il l'eût désigné à ses Tanites, qui le reconnurent
comme maître de son temple . . . .» Bien que l'assimilation
avec le nom du nome tanite soit séduisante, je ne puis ac-
cepter la construction de ètp sans préposition. Si l'on tient
plus de compte de la correction grammaticale que d'une ren-
contre de mots, les commentaires historiques de M. Daressy
ne sont plus fondés. L'appellation «ses Tanites» pour les
rois de la XXIII e dynastie serait en effet dédaigneuse, mais
combien plus encore anormale dans la bouche d'un Egyp-
tien. — Dans «ses orientaux» je crois voir la désignation
d'une armée; cela cadre d'ailleurs avec les titres militaires
du personnage, mais il est difficile de préciser. M. Daressy
a établi un très intéressant rapprochement entre notre Hor-
necht et le guerrier des mêmes nom et filiation cité dans la
légende démotique de Petubastis. Il est à remarquer tout
d'abord que le nom transcrit Hr~Nht par la plupart des com-
mentateurs revient deux fois dans le Pap. Krall (S. 32; Y 24)
et a semblé de lecture douteuse à M. Spiegelberg, qui en a
laissé en blanc le deuxième élément. La rencontre est-elle
8o
rendue de ce fait moins probable, ou tend-elle au contraire
à confirmer la lecture Hr-NhÛ Je n'ai pas d'avis sur ce
point pour le moment. D'autre part, si, dans la stèle de
Tmaï-el-Emdid, il est question du dieu de Mendès et de ses
«orientaux», un des principaux acteurs du cycle de Petubastis
est Pekrur «le grand chef de l'Est» qui semble commander
aux mit jbt, contingent du nome frontière Arabia. Or, au
Papyrus Spiegelberg, Pekrur se range au même parti que les
troupes du nome de Mendès, tandis qu'au Papyrus Krall il
est dans le clan opposé. Sans qu'il soit nécessaire d'entrer
dans plus de détails on voit combien il serait téméraire
d'étayer le moindre fait historique sur une base aussi
branlante. — Dhn-f s ne peut vouloir dire que: «il
l'approuva». Transformer s en sn est arbitraire. En tous
cas / ne peut être régime (Gramm. § 434; 481). D'ailleurs
il semble que d'ordinaire ce soit le roi qui propose et le dieu
qui dispose, plutôt que le contraire. Il importe de bien fixer
ce point, car dans l'inscription suivante une phrase analogue
revient, où les rapports grammaticaux sont moins nets.
(b c) — D: «. . . . à cause de la sagesse de son cœur,
qui pousse sa piété à faire . . . .» — Dr, «à cause de» est
un sens forcé. Sj> est un verbe, ainsi que le montre la ré-
duplication de f. W paraît a priori devoir être un verbe pa-
rallèle à s/y ; en effet on le trouve, rarement, avec le sens
«remarquer» (A. H. Gardiner, Admonitions, 81).
(d— e) — Il veut peut être dire par là que lui, prêtre,
procure au dieu, comme on fait aux morts, les offrandes par
la parole. On pourrait traduire: la bouche qui donne le «à
ton Ka» expression stéréotypée désignant l'offrande. — D:
«agissant pour ta personne».
(f— g) — D: «. . . . dès que j'ai respiré, ma force a
été en toi, dès le berceau.» — Htj n'est pas nht Les dé-
81
terminatifs sont parfaitement corrects. Htj semble être au
passif sdmwf, assurant ainsi la concordance des temps avec
les formes èdmnf qui suivent. — La métaphore n'est pas très
claire, mais le sens n'est pas douteux.
(h) — Je crois justifié pour ts ainsi, déterminé le sens
«orgueil» adopté par M. Daressy. Ts m peut avoir quelque-
fois le sens: être en colère (cf. Recueil, 33, 80).
(h — k) — D: «Je n'ai trouvé là aucun arrêt à disposer
...... — Cet emploi de la négation hn serait plutôt sin-
gulier.
II) «L'an il, le 13 Paophi sous la Majesté du roi X
(cartouches vides) . . . ., en ce jour de fête fit son entrée dans
Mendès le premier prophète du Bélier, grand chef des Mas-
uas, prince, Hornecht, fils du premier prophète du Bélier,
grand chef des Masuas, prince, Smendès, et dont la mère
est H ( w-n- TsL Les habitants de Mendès furent en grande
liesse de ce que son seigneur était en elle, à la place
qui lui revenait, (a) Son père l'a approuvé pour prendre
possession de son héritage. Le grand héritier de par (?) son
lieu de naissance, c'est donc lui. (b) Ils allèrent en paix
vers la place qui lui revient. Il était tel Horus sur le trône
de son père alors qu'il a abattu le démembreur. (c) Ils l'accla-
mèrent donc jusqu'au ciel, hommes et femmes laissant parler
leur cœur et donnant cours à leurs sentiments intimes, comme
quoi c'était un «fils chéri» occupant la place de son père,
d'après l'ordre à lui donné par le [Bélier, dieu] grand vivant,
de se faire conduire en paix vers le sanctuaire (?) de Mendès
pour la satisfaction et la joie de ses habitants. Alors il
arriva au temple du Bélier; il se prosterna, s'abaissant devant
lui, et dit: «O mon seigneur, que mes yeux voient ta beauté,
82
que mes oreilles entendent (ta) voix, (d) que mes jambes .
parcours en marchant, (e) que mes bras soient forts après le
repos, que les années se succèdent sans trouble. O mon
père [je] vois ta face, ayant souhaité (?) cet instant où ton
cœur est bien disposé. Tu te souviens de moi dans ta pro-
cession, tu me conduis à ta ville, mes bras étant en
de l'ordre sorti de ta bouche, (f) depuis que tu as apprécié
mon cœur et remarqué mon zèle à faire (g) ce qui est utile
à ta demeure. Que tu chasses l'ignorance, et il n'y aura plus
de place ici pour le mal. Détruits, anéantis (h), le mensonge
et les fraudeurs; appréhendé le méchant, (k) C'est ce que
tu ordonnes qui devient réalité. (1) Tu es comme un n ur de
fer, paré pour celui qui est sur son siège(?). Tu es stable,
durant éternellement (m). J'agrandirai ta demeure; j'em-
bellirai ton temple en toutes choses que ton cœur sou-
haite ».
j — j — j r* û — h —
m i
(a-b)
~ — 0 I | | - — n <=> III I a/ww, \T3
1 ^^ < ~ > — <<e ^ e ava ^ a PP rouv é son père quand
il en avait pris possession, et le grand héritier de sa maison
le voici donc.» — Cette fois s pourrait être sujet de dhn.
Mais l'inscription précédente nous a appris que quand la
fonction ne se transmettait pas normalement par droit héré-
ditaire c'était le dieu et non la ville qui faisait la désigna-
tion. C'est ce qui avait eu lieu pour Smendès qui ne tenait
pas son titre de son père Hornecht I er . A son tour il avait
nommé son fils Hornecht II à la fonction qui dans l'intervalle
était devenue propriété de la famille. — Il n'est pas impos-
sible non plus que tf-f de rapporte au dieu lui-même.
(c)_ *5P
r j| — Litt. : celui qui attaque
r
*3
par ablation. Les déterminatifs conviennent à l'assimilation
avec ^ «retrancher, diminuer». P. e. allusion au
démembrement d'Osiris par Set. — D: «le compétiteur*.
mes jambes) aillent, marchant pour ton service.» — Il doit
y avoir confusion entre sm et smêj.
{(—g) — 49B ^ ^ XDC S ? ^
<cz> -<2^ — D: «depuis que tu as instruit mon cœur, tu
guides ma piété à faire . ...» - — Mêmes remarques que pour
l'inscription précédente.
( h-k, i#, S Z ^ - D:
«les menteurs et les transgresseurs, ainsi que des ennemis.»
Je suppose que M. Daressy décompose ainsi: grg th^-tjw
m nf. — ^ après les déterminatifs est très suspect.
Faute de mieux je propose la leçon: ' ^> >\ t>—
O O O ^ ^ /VVWAA ^r~>.
(l_ m ) ^ ^ y j ^ J t|
k^zï* awaaa § o 8 — D : «Tu es un mur de
ÛLJ AMMA IJ / l A A
fer au faîte muni de (créneaux?). Le trône que tu établis
est stable pour l'éternité».
III) — «L'an il, sous la Majesté du roi ... . Takelot
. . . . le il Pachons; le jour où le premier prophète d'Amon-
rasonter, général, prince Osorkon, m-k. y fils du roi ... . Ta-
8 4
kelot .... arriva à Thèbes la vaillante, œil de Ra, reine
des temples, horizon du d ; eu au nom caché, (a) sa capitale
et vint (b) à sa belle fête de Pachons. Le prêtre pénétrant
dans la demeure d'Amon, de service mensuel à *I\hzvA
Mnwt, appartenant à la 3 e classe, Hori, fils et successeur
d'[Ankhf]-n-Khons, m- h, se présenta devant le gouverneur
du sud, disant: «Moi je suis un prêtre pénétrant à ^ Ipt-^ Ht
Je suis descendant des grands prophètes d'Amon par ma
mère (c) et fils du prêtre rapporteur au tribunal du sud, en
place auparavant. Le père de nos pères était «père du dieu»,
initié aux mystères de P\wt-t\wj. Prends mon bien, va,
n'hésite pas; (mais) Thèbes est à moi; j'y suis né et ce n'est
pas à moi, certes, de céder.» (d). Alors (Osorkon) dit:
«qu'on exécute tout ce que tu ordonnes.» Vint alors le pro-
phète (e) d'Amonrasonter, contrôleur en chef, scribe des ar-
chives du roi, Nb-Ntrw, fils d'Hor. Il se purifia dans le
bassin de purification; il se purifia avec le natron et l'encens;
(et ensuite) de se mettre en route pour : * ÏÏhnt-Mnwt, l'horizon
du ciel; de partir de là pour Ipt, le palais sacré de l'âme
redoutable, chapelle du Bélier qui navigue au ciel; d'ouvrir
pour lui les portes de l'horizon de P\wtHrtj et de voir les
secrets du dieu rayonnant, (f) Il en sortit, la joie au cœur.
Une acclamation retentit jusqu'à la ville: «Ce ciel qui est à
toi, il a vu ce qui est dedans!» (g).
(a— b) — Hrw n èpr r WMt ®
^ I
A A
lj a/ww hm-ntr — D: «sa ville où vient le pre-
mier prophète.» Visiblement \j est un infinitif construit avec
n, comme spr et n'est pas à joindre à nwt-f. Par «sa capi-
tale» j'entends la capitale du dieu quoiq'on soit tenté de faire
rapporter le possessif à Osorkon, gouverneur du Sud. Mais
«sa belle fête» qui suit me paraît avoir trait au dieu. Re-
marquer l'étrange place de f après l'épithète.
«S
(c) — Ici ce termine la traduction de M. Breasted.
1 <-*-:~ftïï.^r;£f<i$
— D: «et fils de prêtre; je témoigne au Tribunal
du Midi qu'auparavant le père de mes pères fut un divin
Père, initié aux mystères de Paout-taui. C'est prendre mon
bien que m'envoyer, me faire éloigner de Thèbes dans la-
quelle je suis né; je ne suis pas un voyageur!» La sentence
» — Sur n-wj dans cet emploi, cf. Erman, Gramm. 3 §235.
Le sens: «j'appartiens à Thèbes» est également admissible.
Sur le sens de iêk, cf. Erman, glossar, p. 17. Les
mots ssp t\j Jvw indiquent que le discours est ici teinté
d'ironie. Je ne crois pas qu'on doive prendre au sens propre
les verbes d\j et tsk y soit: «traverse sans t'arrêter». Bien
que Hori ne manque pas d'audace, il ne pourrait guère pré-
tendre mettre le gouverneur du Sud à la porte de Thèbes.
(d _ e) - %*^\@b^± f| (SiC) Jfc, î *
^ ^ ^ l] ^ ^ l| . . . . — D: «La sentence
prononcée: «Qu'on fasse tout ce qu'il réclame» fut transmise
par le prophète . . . .» — Le sens d'iwnl a été établi avec
certitude par A. H. Gardiner, ap. AZ, 41, 139 sqq. — Quand
on songe au ton du discours précèdent, l'emploi du verbe wdj
n'est pas pour surprendre. Je serais assez tenté de lire:
dd in tzv irr m . . . . : «On dit: Agis conformément à tout ce
86
qui t'a été ordonné», discours adressé par Osorkon au p ro .
phète d'Amon, dont l'intervention suit immédiatement. \\
faudrait que le récit ait été abrégé et aussi que le gouver-
neur ait été prévenu de la démarche de Hori.
D: «Il s'en alla
avec la joie au cœur, qu'il cria jusqu'au ciel; s'en éloignant,
il le voit (encore).» — K s'applique au dieu, / à Hori. Le
saint des saints est assimilé au ciel.
Bagnères de Luchon, 6 Août 191 3.
Henri Sottas,
p. M. Chaîne. Sermon sur la Pénitence attribué à S* Cyrille
d'Alexandrie. — Textes traduits et annotés. [Extrait du t.
VI des Mélanges de la Faculté orientale. Beyrout (Syrie)
1913]-
Je ne prévoyais guère en publiant mes deux articles dans
le Sphinx 1 que j'aurais si tôt à en appliquer les règles que j'y
ai données à une publication d'oeuvre copte; je ne prévoyais
pas surtout que ce serait à l'égard de quelqu'un qui m'a fait
l'honneur de suivre mes cours, ou plutôt d'assister sept ou huit
fois, autant que je me le rappelle, aux cours de copte que j'ai
faits à l'école des H tes Études, Sciences religieuses. Devant la
bonne foi de M. Chaîne, sa jeunesse et aussi sa confiance en
lui-même, je suis porté à ressentir de Findulgence, une réelle
indulgence, quoique l'oeuvre ne soit pas d'une grande importance
et quoiqu'elle ait été publiée dans les pires conditions. Je suis
encore retenu par la considération que je pourrais arrêter dans
sa première tentative un jeune auteur qui ne demanderait qu'à
continuer; mais malgré tout, quoique je ne demande qu'à sus-
citer de nouveaux coptisants, si je le puis, à les encourager, je
ne peux cependant pas approuver une publication défectueuse
au premier chef, on va le voir. Je prierai donc M. Chaîne de
ne pas s'offenser des critiques faites à sa petite publication, d'en
prendre au contraire occasion pour faire mieux, après avoir étu-
dié les auteurs coptes, les avoir compris, et par conséquent après
s'être rendu maître des règles de la langue copte, car pour ce
qui regarde la partie éthiopienne de sa publication, j'aime à croire
1 Ortographe et grammaire coptes. Notes et précisions, Sphinx, t.
XVII, 6, pp. 177—207 et t. XVIII, 1, pp. 1—30.
qu'il ne s'y trouve aucun des défauts que je vais signaler p 0Ur
la partie copte qui est d'ailleurs la partie la plus importante d'un
mémoire qui n'a que 36 pages.
Le sujet de ce mémoire est un prétendu sermon attribué à
S fc Cyrille sur la Pénitence: c'est une oeuvre apocryphe au pre-
mier chef, où, sous un vêtement oratoire l'auteur a pris le parti
de raconter une histoire que l'on trouve à peu de chose près
dans les autres littératures chrétiennes de l'époque du Bas-Em-
pire. Il y a déjà bien longtemps, hélas! que j'ai indiqué com-
ment les auteurs coptes s'y prenaient pour faire ces récits apo-
cryphes: leur premier soin était de se mettre à couvert sous un
nom illustre ou connu, un nom de patriarche ou d'évêque, le
plus souvent, car ce nom répondait à toute objection qu'on au-
rait pu élever contre la véracité des faits racontés, puisque ces
saints hommes ne pouvaient décemment raconter que la plus
stricte vérité; leur second soin, c'était de respecter, si le fait se
passait en Egypte, les données de la géographie de leur pays, car
on aurait eu trop de facilité pour incriminer l'oeuvre susdite, si
les données géographiques avaient été par trop lésées K Je
m'imaginais, en donnant ces règles, pour faire accepter comme
authentiques par le lecteur les récits apocryphes racontés par les au-
teurs coptes, que des auteurs qui se respectaient n'avaient pas
versé dans cette littérature d'édification; en publiant, il y a deux
ans, une partie des oeuvres de Schenoudi, M. Chassinat a fait
connaître une lettre de Libérius, le pape de Rome, adressée au
clergé d'Alexandrie sur Ja mort de S fc Athanase: il y déplorait
la mort du grand lutteur sans citer de faits précis pour sa vie,
ce qui était quelque peu surprenant, et surtout sans quelqu'une
de ces phrases qui sont la caractéristique des oeuvres de Sche-
noudi, car l'œuvre était bien de lui, et l'éditeur, M. Chassinat,
avec M. Leipoldt, s'y était laissé trop facilement prendre et
l'avait considéré comme une oeuvre importante de la littérature
L Cf. E. Amélineau, Contes et Romans de l'Egypte chrétienne, I. In-
troduction, p. XXXII et seqq.
89
é gypto-chrétienne. Le malheur a voulu que S* Athanase ne soit
mort qu'en 373, quand le pape Libérius était mort 7 ans aupara-
vant, en 366. Il serait difficile dans ces conjonctures de soute-
nir que le mort ait pu consoler les vivants du trépas de leur
archevêque, alors que ce trépas venait d'avoir lieu 1 .
On voit que dans de pareilles circonstances la valeur de
ces oeuvres apocryphes, quoique se réclamant des plus grands
noms de la littérature chrétienne, ne saurait être bien grande.
Il suffit d'ailleurs de lire l'oeuvre publiée par M. Chaîne pour
être édifié sur sa valeur.
Mais une oeuvre même apocryphe et de nulle valeur his-
torique, si on la publie, doit être bien publiée; malheureusement
ce n'est pas le cas. Je ne veux pas reprocher ici à M. Chaîne
de ne pas avoir accepté les règles que j'ai données pour la pub-
lication des oeuvres coptes; je ne lui reprocherai que les fautes
nombreuses, énormes qu'il a commises de lui-même, car on ne
peut lui demander avec justice de ne pas avoir connu des règles
publiées pendant qu'il éditait le sermon de S* Cyrille.
Tout d'abord M. Chaîne coupe mal les mots; ainsi il écrit
à la page 6 de son mémoire, à la fin de la ligne 4: îîpe, plus à
la ligne suivante qepnoki, lorsque la lettre q aurait dû être
jointe à peq = celui qui fait. Puis comme c'est un préfixe qui
se joint au verbe devant lequel on le met, il fallait écrire îîpeqep
= celui qui fait faisant. De même p. 9 il écrit Âînen^peft
idaerren, et il aurait dû écrire: Mnen^pem^ TOTert = ne faisons
pas que nous lavions nos mains, pour: ne perdons pas courage,
ne nous désintéressons pas, comme fit Pilate qui se fit appor-
ter de l'eau sur son siège pour se laver les mains et montrer au
peuple qu'il se désintéressait du sort de Jésus. M. Chaîne rend ces
mots par: «ne nous méprisons pas nous mêmes», ce qui est bien
loin d'être exact. Les fautes de ce genre sont fort nombreuses;
mais ce sont de légères peccadilles en comparaison de celles
. 1 Mémoires de l'Institut français d'archéologie orientale au Caire, t.
XXIII p. 200 et seqq.
Sphinx XVIJl, 2. 1
9°
qu'il me reste à citer. Ainsi à la même page 9, il écrit unep-xoe
pour Mnep-xoc; à la page 8 il écrit no^.ue,eMTcm, pour ûota^
ÏÏAiTort; à la page 7, il écrit ct^ihott pour ctt^ihott, ^U|HpJ
.pour -VujiJiipi; à la page 10 il écrit T£Àojihc et noToirnoit p 0Ur
TeÀwrïHc et noTo^tio-y; à la page 12, ÛTecxoiv^eK pour ÎÎTec-
•xok-xck; c^tot c^cini pour c^totc ^cmi ; p. 14 eOTTKdA^evn îutoirfi
pour e ovKd^ev ûnoirii, totuott pour ^ottïiot; co^-c^jmï pour
u> ^X£iÂii; eepeep^e'Anic en ot pour eopeep ^e'Anic eno?; p. 2 \
^qoA esSovrt pour *qioÀ e£oim; à la page 24 hm nm pour tiJ
ttHi; p. 25 ^ ott^o^- eopHi exioq pour ^ ovgoi" * e^pm exooq-
à la page 26 ^ueTujeMc>HT pour ^Memjen^Hr ; à la page 27
îîujovumjT pour nujOTOTmmjT, mais je dois dire que cette faute a
pu être commise par le scribe copte lui-même.
Si je passe maintenant à la traduction, je vois que cette
traduction est trop souvent malheureuse, comme à la page 8:
«Vous qui êtes accablés du poids de vos péchés, vous, dont les
blessures du péché se sont multipliées, etc.», pour «Vous qui
êtes chargés des fardeaux de vos péchés, vous dont les plaies
(causées) par le péché se sont multipliées»; il a écrit nHe^m
iAts^h pour ïih e-r^ mn'AwK, et quoiqu'il ait traduit ici le mot
eTcÇiooYi = les fardeaux, cela ne l'a pas empêché de traduire
le singulier erçÇco par joug, quoique le mot de l'Evangile soit:
Jugnm enim meum suave est et onus meum levé. — A la page io,
il traduit: «Laisse-moi donc Rapprendre la vérité des paroles que
je dis»; lorsque le texte dit = Permets donc que tu saches que
ce sont des vérités les paroles que je dis. — A la page 11 il
traduit: «depuis la première lecture jusqu'à l'imposition de la
paix», ce qui ne veut rien dire, tellement les mots sont impro-
pres, et ce qu'il faut traduire: depuis le premier livre jusqu'à
ce qu'ils eussent donné la paix, c'est-à-dire depuis le commen-
cement de l'office jusqu'à la fin.
Ce que je viens de' dire suffira, j'espère, pour montrer com-
bien une pareille publication est défectueuse; et cependant je
serais malheureux si mes paroles pouvaient produire chez M.
9i
Chaîne autre chose que le repentir d'avoir fait un travail trop
hâtif et le ferme propos que sa seconde oeuvre sera plus étudiée.
Un regard exercé s'aperçoit du premier coup qu'un assez grand
nombre des fautes que je viens de reprocher sont des fautes
d'impression, d'inattention, qu'un peu plus de soin dans la correc-
tion des épreuves aurait fait disparaître. J'espère donc que la
prochaine publication de M. Chaîne me prouvera qu'il a profité
de mes remarques. Je serais au désespoir de décourager quel-
qu'un qui peut prendre gout à des études qui me sont chères,
car pour employer une parole évangélique : «La moisson est
grande et les ouvriers sont peu nombreux».
E. Amélineau,
K. Miedema. De heilige Menas. Rotterdam. — W. J. van Hen-
gel. 1913.
Tel est le titre de la thèse que M. R. Miedema a soutenu
devant le jury de l'Université de Leyden pour obtenir le grade
de docteur en théologie. Il y étudie la légende de S' Ménas,
autrement dit de S* Mina; d'après les manuscrits et les monu-
ments, il s'efforce de déterminer les parties communes de cette
légende et les différences qui existent dans le détail. Il me sem-
ble bien au courant des manuscrits et des monuments.
Personne ne sera surpris, je crois, que ce saint qui porte
le nom du premier roi de la première dynastie égyptienne ait
quelques rapports avec l'Égypte, que le nom ait été un nom des
plus communs en Égypte jusqu'à la présente époque, que les
moines aient aimé à le graver ou à l'écrire sur les parois des
tombeaux de l'antique Égypte ou sur les petites stèles que les
vivants, laïques ou moines, consacraient au souvenir des morts,
et que les hagiographes chrétiens, grecs et latins, sans compter
les coptes et les éthiopiens, se soient emparé des faits de la lé-
gende pour en écrire l'histoire ou les Actes de S* Ménas. Au
fond cette légende n'est qu'un tout petit récit de martyre; mais
elle a obtenu une très grande publicité grâce à l'iconographie
copte qui a représenté le saint debout entre ses deux chameaux.
Ce sont ces fidèles animaux qui ont surtout attiré l'attention des
iconographes, et de là est venue la notoriété du saint, quoique
ses actes ne mentionnent qu'un seul chameau qui transporte ce
qui restait du corps du saint dans sa ville natale, en dehors de
la vallée du Nil, dans le désert libyque, en face du lac Maréo-
tis. Cette particularité iconographique de Mîna debout entre
ses deux chameaux a fait tout naturellement penser à Horus de-
bout sur les crocodiles, et je serais assez porté à croire que telle
est bien la genèse de l'idée; mais de là à dire que Mîna fut
identifié avec Horus, il y a tout un monde et je ne suis pas
disposé à franchir ce monde. Quelque artiste de l'Égypte aura
pensé que le soldat Mîna pouvait être représenté debout entre
deux chameaux comme on avait représenté Horus debout sur
les crocodiles, et tout aura été dit. C'est aussi la conclusion à
laquelle M. R. Miedema s'est arrêté, et je crois qu'il a raison.
Il a sans doute fait du copte en vue de sa dissertation théologi-
que, et je ne peux dès lors m'étonner de la variété qui appa-
raît dans la liaison des mots entre eux. S'il avait fait réelle-
ment des études sur la langue copte, je pourrais m'étonner à
bon droit de la manière dont il unit ensemble ôotevgepM^vu) quand
il sépare les autres noms: mi^ mh«^, a>n* recopie; comment il
indique certaines corrections à faire quand il semble ne pas entre-
voir les autres; comment il traduit: ewiicw hochcÇ ne<3V>uj par : apa
Joseph Degosch; quand il devrait traduire par: apa Joseph fils
de Degosch, etc.; mais ce sont là de petites fautes qui ne tirent
p^Jwcjpn séquence. La dissertation en général vaut ce que va-
ieut U s tfëWes de cette nature: ni plus ni moins.
i A E. Amélineau.
S! 1 \ «ri!
Das Heiligthum des Cyrus und
lohannes bei Abukir
von / ' V£L
(Si %
A. Wiedeniann. \ ^
Unter den àvàpyopot, den christlichen Heiligen, weicT
ohne Bezahlung anzunehmen, der Heilung von Kranken sich
unterzogen, spielen neben Cosmas und Damian 1 vor allem
Cyrus und lohannes eine Rolle. Ihre Verehrung hatte ihren
Ausgangs- und Mittelpunkt in Aegypten, sie haben dann aber
weithin im Kreise des byzantinischen und roemischen Reiches
Bedeutung gewonnen. Von ihrem Leben ist wenig bekannt.
Nach einem Sophronius zugeschriebenen Berichte 2 waere Cyrus
Arzt gewesen, dann aber in die arabische Wùste nach Tzote
geflohen. Hier sei er mit dem im Kriegswesen sehr erfahre-
nen lohannes zusammen getrofïen. Als die Christenverfolgung
unter Diocletian wuchs, eilten beide nach Alexandrien 3 um
1 Vgï. fur dièse die erschoepfende Arbeit von Deubner, Kosmas und
Damian, Leipzig 1907; ferner Lucius, Die Anfaenge des Heiligenkultes in
der christlichen Kirche S. 256 ff., fur ihre Darstellung in der bildenden Kunst
Wessely, Iconographie Gottes und der Heiligen S. 135 f., fur ihre Kennzeichen
Pfleiderer, Die Attribute der Heiligen, Index S. 187 unter Cosmas und
Damian, fur ihre Patronate uber Aerzte und verwandte Berufe Kerler, Die
Patronate der Heiligen, Index S. 438.
2 Migne, Patrologia Graeca 87 S. 3677 fl~., ein zweiter analoger, aber
nur im zweiten Theile erhaltener Bericht S. 3689 fT.
3 Aïs Verhaftungsort giebt eine der Viten (bei Migne 87 S. 3689) Cano-
pus an, wo die Heiligen gewohnt hàtten.
Sphinx XVIII, 3. 8
94
verfolgte Iungfrauen und deren Mutter zur Standhaftigkeit
zu ermahnen. Sie wurden dann selbst gemartert und ara 6
Mechir, dem 31 Ianuar der Roemer, hingerichtet und zusam-
men in der Markus-Kirche zu Alexandrien bestattet. Der
Bischof Cyrillus (412—44) beschloss etwa 100 Iahre spaeter,
durch ein Traumbild dazu aufgefordert, die Gebeine des
Cyrus nach Menuthis iïberzufùhren, fand sie aber so eng
mit denen des Iohannes vereint gebettet, dass er am 28 Iuni
beide zusammen in feierlichem Zuge dorthin bringen liess.
In Menuthis, oestlich von Alexandrien, etwa 2—3 Kilo-
meter von dem alten Canopus 1 entfernt, bestand seit alter
Zeit ein Heiligthum, in dem die Goettin Menuthis, eine Ne-
benform der Isis, Kranke heilte und wohin von fern her Wall-
fahrten statt fanden 2 . Dièses Heiligthum hat sich"bis tief
in die christliche Zeit hinein erhalten. Wurde der heidnische
Kult auch nicht mehr oeffentlich ausgeùbt, so wandte mari
sich doch vielfach noch heimlich an den Priester der Isis
und erst zur Zeit des Kaisers Zeno, um 490 n. Chr., wurde
das Heiligthum seiner Goetterbilder beraubt, der Bau zerstoert
und der Kult vernichtet 3 .
Die Ueberfùhrung der beiden Heiligen in die Naehe dièses
heidnischen Heiligthumes sollte die Verehrung der Isis ver-
draengen, sie sollten an ihre Stelle treten. In der That be-
gannen sie auch gleich nach der feierlichen Translation, bei
der Cyrillus selbst predigend thaetig war 4 , ihre heilende
1 Vgl. fur die antike Litteratur iiber die Lustbarkeiten der Alexandriner
zu Canopus, das dortige Orakel des Sarapis, u. s. f. Wiedemann, Herodots
Zweites Buch S. 90 f., 190, 588.
2 Belegstellen bei Deubner, De incubatione S. 96 f.
3 Zacharias Scholasticus, Vita Severi Antiocheni (nur syrisch erhalten),
publ. von Kugener in Patrologia Orientalis II p. 16 ff. mit franzoesischer
Uebersetzung. — Nach dem abweichenden Bericht bei Migne 87 S. 3695
waere das heidnische Heiligthum bereits zur Zeit des Cyrillus mit Sand zu-
geschiittet worden.
4 Cyrillus Alexandrinus, Oratiunculae très in translatione reliquiarum
S. S. Martyrum Cyri et Ioannis bei Migne, Patrologia Graeca 77 S. nooff.
95
Thaetigkeit. Wir sind uber die Art der Heilungen dadurch
gut unterrichtet, dass Sophronius, der spaetere Patriarch von
lerusalem, hier selbst Genesung von einem Augenleiden fand
und zum Danke um 608 zu Menuthis eine Sammlung von
70 Heilwundern der beiden Heiligen begann, die er nach 620
vollendete 1 . Dièses Werk ist ebenso wie eine Reihe anderer
Ausfùhrungen ùber die gleichen Heiligen erhalten geblieben 2 .
Das Heiligthum der beiden Maertyrer, welches bisher
nicht wieder aufgefunden worden ist, lag zwischen dem
Meere im Osten und einem Sandhùgel im Westen und war
weithin sichtbar. Eine Mauer umgab dasselbe, ausserhalb
welcher sich eine heilige Quelle befand. Innerhalb der Um-
wallung lagen die Kirche, die Wohnung des Diakon, eine Reihe
von Krankenkammern, ein Bad, u. s. f. Zu Heilzwecken
verwendete raan das Oel der Lampe und das Wachs der
Kerzen, die auf dem Grabe der Heiligen brannten. Die er-
forderlichen Heilmittel theilten die Heiligen den Hùlfesuchenden
im Traume 3 oder auch im Wachen mit, doch galt als der
thatsaechliche Helfer der Heiland selbst. Die Heiligen ver-
mittelten nur zwischen ihm und den Kranken und legten fur
Letztere Furbitte ein 4 .
1 Vgl. Usener, Der Heilige Tychon S. 98, 100, der S. 83 ff. das Leben
des Sophronius eingehender behandelt.
2 Zusammen abgedruckt bei Migne 87 S. 3373 ff. (aus Mai, Spicilegium
Romanum 111 p. V ff, IV p. 226 ff.). Kûrzere Berichte, die auf die gleiche
Qaellenreihe zurùckgehen, ûber das Leben der Heiligen, ihr Maertyrerthum
zu Alexandria, 15 Wunder, die Translation nach Rom in Acta Sanctorum
II p. 108 1 ff. (31 Ianuar). Auf andere Relationen weist Migne, 1. c. S. 3377
hin. Ueber den Inhalt der Schrift vgl. Lucius, a. a. O. S. 262 ff
3 Deubner sah in seinem grundlegenden Werke De incubatione S. 87 f.
hierin ein Fortleben heidnischer Incubations- Vorstellungen, Delehaye, Les
Légendes hagiographiques, 2:te Aufl. S. I73(deutsch: Die hagiographischen
Legenden S. 152) dagegen nur vereinzette Faelle. Soweit die Quellen Schlusse
gestatten, hat hier zwar eine regelrecht durchgefiihrte Organisation der
Traumheilungen nicht bestanden, dièse Art der Heilung aber, entsprechend
der Gesammtauffassung des Alterthumes, einen sehr grossen Umfang einge-
nommen.
4 Vgl. Lumbroso, L'Egitto dei Greci e dei Romani, 2:te Aufl S. 147 ff.
9 6
Nicht lange, nachdem Sophronius geschrieben hatte,
drangen die Araber in Aegypten ein. Der Kult der beiden
Heiligen hoerte damit im Kreise der Christenheit nicht auf.
Er fand eine Staette in Rom und behauptet eine Inschrift
ùber einer Thûre der Kirche Santa Passera auf dem rechten
Tiber-Ufer gegeniiber S. Paolo «Corpora sancta Cyri iacent
(andere Lesung: renitent) hic atque Ioannis, quae quondam
Romae dédit Alexandria magna» 1 . Auch in anderen Kirchen
Roms fand ihre Verehrung und besonders die des Cyrus, der
als abba Cyrus 2 oder als Abbacirus 3 (lpp« Kûpoç) bezeichnet
zu werden pflegt, im frùhen Mittelalter Aufnahme. In den
roemischen Heiligenverzeichnissen spielen beide Maenner
freilich keine weitere Rolle. Nur ganz vereinzelt findet sich 4
einmal unter VIII Kal. Aprilis die Bemerkung: «Romae Cyri
Martyris.»
Duchesne 5 hat die Angabe der eben erwaehnten latei-
nischen metrischen Inschrift als richtig angenommen und es
fur sehr wahrscheinlich erklaert, dass das Heiligthum von
Abukir bei dem Herannahen der Sarazenen verlassen wurde
und dass die Moenche mit ihren Reliquien von dort entflohen.
Demgegenuber scheint es mir, dass man auf die Behauptung
der Inschrift kein allzu grosses Gewicht legen kann, um so
weniger, als dieselbe von vorn herein als Herkunftsort der
auf Grund von Sophronius) und die ubersichtliche Zusammenstellung der
Heilungsarten bei Deubner, a. a. O. S. 80 ff., der in Cyrus und Iohannes
Doppelgaenger des Cosmas und Damian sieht.
1 Aus diescm Ruhen der Koerper zu Rom ist, wie die Acta Sanctorum.
Ianuar II p. 1081 erwaehnen, mehrfach der irrige Schluss gezogen worden,
die Toedtung der Heiligen habe zu Rom stattgefunden.
2 z. B. Liber Pontificalis ed. Duchesne (Bibl. des Écoles Françaises.
2 Ser. III) IL S. 25, 32.
3 a. a. O. II S. 75.
4 Urbain, Ein Martyrologium der christlichen Gemeinde zu Rom am
Anfang des V Iahrhunderts (Gebhardt und Harnack, Texte und Untersuchungen
XXI. 3 [N. F. VI. 3]) S. ,35.
6 Le Sanctuaire d'Aboukir in Bull. Soc. Archéol. d'Alexandrie. Nouv.
Ser. III. S. 13.
97
heiligen Koerper Alexandrien angiebt und nicht ihre wahre
Heimath Menuthis, den Ort, den sie in der Christenheit
beruhmt gemacht hatten. Die Angabe ist demnach min-
destens ungenau. Sie steht denn auch zweifelsohne in
Zusammenhang mit einer Translations-Légende, vvelche
sich vollstaendig nebst einer Schilderung der feierlichen Ein-
fùhrung der heiligen Gebeine durch den Pabst und die
Moenche in die Kirche Santa Passera bei Aringhi 1 findet
und deren Beginn auch Mai 2 abgedruckt hat.
Letzterer bemerkt dabei, der Bericht, welcher die Trans-
lation unter Honorius und Arcadius verlegt, widerspreche
sich selbst in den Datenangaben, nenne einen falschen
Pabst, mâche sonstige sachliche Fehler, lasse vor allem die
Ueberfùhrung in einer Zeit stattfinden, in welcher die Heili-
gen, wie die Wundererzaehlungen des Sophronius zeigen,
noch Iahrhunderte lang in Menuthis verblieben. Trotzdem
will er den Bericht nicht voellig fallen lassen und vermuthet,
es habe doch eine Translation stattgefunden, welche in das j:te
Iahrhundert, nach die Einnahme von Alexandrien durch die
Araber, zu set zen sei. Dieser Ausweg erscheint nicht unbedenk-
lich. Bei ihm bleibt die fehlerhafte Angabe der Herkunft aus der
Civitas Alexandriae unerklaert. Man kann nicht annehmen,
damit solle die Umgegend der Stadt bezeichnet werden, da
es ausdrucklich heisst, die Moenche Grimaldus und Arnulphus
seien durch einen sich dreimal wiederholenden Traum ermahnt
worden, die Reliquien nach Rom zu bringen, da die Barbaren
vorhatten, sie nach der Einnahme von Alexandrien zu ver-
brennen. Die Moenche seien dem Befehle gefolgt und
haetten fur ihre Fahrt den Umweg ùber Konstantinopel ge-
1 Roma subterranea I (Rom. 1659) S. 221 f., der die Heiligen als Abba
Cyrus und Ioannes auffûhrt. Martinello, Roma ex Ethnica sacra (Rom.
1653) S. 287 f., der die Translations-Erzaehlung kennt, nennt sie Cyrus oder
Abbacyrus und Ioannes.
2 Spicilegium Romanum III p. X, abgedruckt bei Migne, Patrologia Graeca
78 S. 3375.
waehlt. Die Begrùndung der Aufforderung an die Moenche
hat nur dann einen zutreffendên Sinn, wenn sie an die Stadt
Alexandrien denkt; das freigelegene Heiligthum zu Menuthis
haetten die Araber auch ohne die Einnahme der Stadt ohne
Weiteres zerstoeren koennen. Ferner entspricht es nicht
den Zeitverhaeltnissen, wenn die Moenche bei der Annaeherung
der Araber fliehen mùssen. Dièse kamen bei der Eroberung
Aegyptens als Gegner der byzantinischen Herrn des Landes,
nicht aber als Feinde der aegyptischen Christen. Eine Be-
laestigung und Verfolgung der Christen ist im Nilthale erst
vveit spaeter eingetreten. Auffallend ist endlich, dass, wie
auch Mai 1 erwaehnt, ein Schriftsteller des I2:ter Iahrhunderts
die Translation der Koerper der Heiligen nicht kennt. ^
Unter diesen Umstaenden erscheint es, wenn man das
Vorhandensein von Koerperresten der beiden Heiligen in der
genannten roemischen Kirche als eine Thatsache annimmt,
weit wahrscheinlicher, dass man es nicht mit den vollstaen-
digen Koerpern derselben zu thun hat, sondern nur mit
Theilreliquien, 2 welche naturgemaess zu den verschiedensten
Zeiten hierher gelangt sein koennen. Das Bestreben Theil-
reliquien zu besitzen, hat sich in der christlichen Kirche
bereits sehr frùhe entwickelt und hat weite Verbreitung ge-
funden 3 . So wird beispielsweise in einer alten Heiligenvita
berichtet: Als der heilige Tychon gestorben war, da seien
«Aile zu ihm wie Adler zum Aas zusammen gefùhrt worden»
und haetten gehofft «ihn zu zerreissen und wenigstens ein
kleines Theilchen, das den Werth des Ganzen gehabt haben
wiirde», mit sich nehmen zu koennen. Glùcklîcherweise habe
1 bei Migne 78 S. 3377.
2 Ein Theil der Reliquien des Cyrus wurde spaeter in die Mtchael-
kirche zu Mùnchen ùberfûhrt (Acta Sanctorum. Ianuar II p. 1083, die auf
einen Brief des Pabstes Clemens VIII von 7 Febr. 1629 verweisen).
3 Vgl. Usener, Der Heilige Theodosius S. 97, 188.
99
die Wachsamkeit der Geistlichkeit dièse Zerstùckelung zu
verhindern vermocht 1 .
Die Annahme des Vorhandenseins nur solcher Theil-
reliquien in der roemischen Kirche erscheint um so empfeh-
lenswerther als daneben auch andere Staetten als Ruheplaetze
des Cyrus und Iohannes angegeben werden. So gilt als
solcher die Chiesa nuova, d. h. die 1584 erbaute, mit Fresken
u. a. von dem 1657 — 1747 lebenden neapolitaner Maler Soli-
mena ausgeschmùckte Kirche Gesù Nuovo in Neapel 2 . Ein
drittes Grab wurde in Palaestina gezeigt und bemerkt der
am Anfange des neunten Iahrhunderts schreibende Epiphanios
von Hagiopolis 3 , etwa 6 Milien noerdlich von Iericho liège
Edessa, dort ruhten Kyros und Ioanes. Wenn die topo-
graphische Angabe auch fur das bekannte Edessa 4 nicht
passt, so zeigt die Stelle doch auf aile Faelle, dass man im
frùhen Mittelalter ein Grab der Heiligen ausserhalb Aegyp-
tens auf asiatischem Boden suchte. Man waere damit in
Widerspruch zu den sonstigen Versionen getreten, falls man
nicht auch hier an Theilreliquien zu denken haben wird.
Unter dem Namen Abukir erscheint der Heilige in dem
Koptischen Synaxar 5 . Nach diesem war Abukir ein from-
1 Iohannes Eleemon (gest. 617) bei Usener, Der Heilige Tychon S.
138 f-, 10.
2 Wessely, Iconographie S. 127 erwaehnt eine auch im Stîch ver-
breitete Darstellung des Maertyrers, Arzts und Eremiten Cirus, in der er von
Kranken umgeben erscheint, waehrend ihm ein Engel einen Kranz und die
Palme bringt.
3 bei Migne, Patrologia Graeca 120 S. 269.
4 In dem von Delehaye herausgegebenen Synaxarium der Kirche von
Konstantinopel (Propylaeum ad Acta Sanctorum Novembris; Delehaye Synaxa-
rium Ecclesiae Constantinopolitanae S. 434 f,) wird angegeben, dass der Arzt Cy-
rus aus Alexandrîen, Iohannes aus Edessa stammte, der Ort des unter Diocletian
erfolgten Martyriums sei Alexandrien gewesen. Die gleichen Herkunftsorte
nennen auch die Acta» Sanctorum Ianuar. II p. 1081 ff.
5 arabisch in Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium. Scriptores
Arabici. 3 Ser. 18. Synaxarium Alexandrinum ed. Forget. I; deutsch von
Wûstenfeld, Synaxarium der Coptischen Christen S. 282 f. unter dem 6:ten
IOO
mer Moench, Iohannes ein Soldat in der kaiserlichen Leib-
wache; beide stammten aus Alexandrien und wohnten in
Antiochia. Als sie sich vor Diocletian als Christen bekannten,
wurden sie von dem Kaiser gefragt, woher sie stammten,
und auf ihre Antwort hin nach Alexandrien geschickt, dort
vor den Statthalter gefuhrt und auf ihr émeutes Bekenntniss
zum Christenthume, nachdem sie Andere beim Maertyrertode
im Glauben gestaerkt hatten, enthauptet.
An den Heiligen Abukir erinnert in Aegypten noch der
Name des Ortes Abukir, welcher an der Stelle des alten
Menuthis und damit des Heiligthumes des Cyrus und Iohannes
gelegen ist. Die Uebereinstimmung der beiden Namen ist
bereits von den mittelalterlichen Arabern bemerkt worden
und hat bei der Zusammenstellung einer eigenartigen Erj
zaehlung in der Sammlung von Tausend und Einer Nacht
eine wesentliche Rolle gespielt 1 . Die betreffende Geschichte
handelt von dem Faerber Abu-Kir und dem Barbier Abu-Sir,
welche zu Alexandrien auf dem Bazar ihre Buden neben
einander hatten. Ersterer war ein verworfenes Wesen, ein
Lùgner und Betrùger, waehrend Letzterer fleissig und gut-
mùthig war. In geschickter Weise erreichte es Abu-Kir,
dass sich beide gegenseitig Hùlfe schworen und sich zusam-
men auf eine Seereise begaben. Auf dieser und nach der
Ankunft in einer fernen Stadt arbeitete Abu-Sir fleissig und
sorgte fur den gemeinsamen Unterhalt bis er erkrankte. Der
Noth gehorchend musste Abu-Kir nunmehr selbst arbeiten
und gelangte als geschickter Buntfaerber zu grossen Ehren
Amschir. In griechischen Texten erscheint als Tag des Cyrus und Iohannes
der erste November, der als allgemeiner Tag der àvdpfopoi galt (Deubner,
Kosmas und Damian S. 45).
1 ûbers. Lane, The Arabian Nights Entertainments III. London, 1850.
S. 400 ff. und Madrus, Le Livre des Mille Nuits et Une Nuit IX S. 7 ff. (Nacht
487 — 501); ferner in einer kiïrzern Fassung Weil, Tausend und eine Nacht.
IV (Pforzheim. 1841. Nacht 813—8) S. 293 ff. und IV (Stuttgart. 1872) S.
167 ff.
I 01
u nd Reichthum. Als ihn der wieder genesene Abu-Sir auf-
suchte, prùgelte er diesen durch und liess ihn heraus werfen.
Abu-Sir fand bei dem Koenige Unterstùtzung, erbaute
ein praechtiges Bad, wurde seinerseits ein reicher Mann und
nahm den Abu-Kir, als dieser zu ihm in das Bad kam,
freundlich auf. Allein, Abu-Kir verleumdete ihn bei dem
Koenige, welcher beschloss Abu-Sir zu toedten. Ein Schiffs-
fiihrer rettete ihn und stellte ihn als Fischer an. Abu-Sir
fing einen Fisch, der den Zauberring des Koenigs verschluckt
hatte. Dieser Ring besass die Kraft, dass dem Menschen,
gegen den man ihn ausstreckte, der Kopf absprang. Abu-Sir
erkannte dies, als zwei Dienern, denen er den Ring zufaellig
entgegen hielt, der Kopf abfiel, dann brachte er den Ring
dem Koenige zurùck und entlarvte den Abu-Kir. Der Koenig
liess den Boesewicht in einen Sack mit Kalk stecken und in
das Meer werfen, so dass er ertrank und verbrannte. Nicht
lange nachher kehrte Abu-Sir nach Alexandrien zurùck,
wohin gleichzeitig das Meer den Sack mit Abu-Kir anspîilte.
Abu-Sir liess den Abu-Kir nahe dem Meeresufer begraben,
errichtete ihm ein Grabmal, fur das er reiche Stiftungen
weihte. Nach seinem Tode wurde Abu-Sir in der Naehe
begraben und der Ort hiess daher Abukir und Abusir 1 , wofùr
man spaeter nur Abukir sagte.
Dièse Erzaehlung sieht im Gegensatze zu dem groessten
Theile der arabischen Sagen und Maerchen von Geisterein-
grifïen ab. Sie sucht unter Verwerthung des Motivs vom
Ringe des Polycrates in breit phantastisch ausgesponnener
Weise auf aetiologischem Wege die Entstehung des Wall-
fahrtsortes von Abu-kir zu erklaeren. Dabei treten ent-
sprechend den beiden Heiligen zwei hier begrabene Maenner
auf. Dem in der christlichen Légende ganz zurùcktretenden
1 Dieser Name mag fur den des Iohannes gewaehlt worden sein in
Erinnerung an den Namen des Ortes Abusir westlich von Alexandrien, der in
seinem Klange an den Namen des Ortes Abu-kir erinnerte.
102
Iohannes entspricht der edele Abu-Sir, waehrend der Doppel-
gaenger des Hauptheiligen Cyrus Abu-Kir als schlechter
Mensch dargestellt wird. Von Einzelzùgen koennte das in
diesem Zusammenhang wenig nothwendige Abfallen der Koepfe
der beiden Diener von der Enthauptung der Heiligen ausgehn,
die Ruckkehr des lebenden Abu-Sir und der todten Abu-
Kir nach Alexandrien von der im Koptischen Synaxar
erwaehnten Ueberfuhrung der Heiligen von Antiochia aus,
u. s. f.
Wenn sich auch ùber die Zeit der Zusammenstellung der
arabischen Erzaehlung nichts Genaueres sagen laesst, so er-
folgte dieselbe doch sicher erst betraechtlich spaeter als die
Eroberung Aegyptens durch die Araber, in einer Période, in
welcher das Land bereits voellig von muhammedanischen
Elementen durchsetzt war. Damais muss demnach der Wall-
fahrtsort von Abukir noch bekannt genug gewesen sein, um
das muharnmedanische Volk zu veranlassen an ihn Erzaeh-
lungen zu knùpfen, und es dabei der Miïhe fur werth zu
halten, in diesen in einer wenig schmeichelhaften, die christ-
liche AufFassung parodierenden Weise den Mann, dem hier
die Verehrung in erster Reihe galt, als faulen und tùckischen
Schurken hinzustellen. Dièse Thatsache scheint mit Sicher-
heit zu erweisen, dass das Heiligthum nicht mit der arabischen
Einwanderung sein Ende gefunden haben kann, sein Ansehn
in christlichen Kreisen dièse vielmehr geraume Zeit ùber-
dauert haben muss.
Die grosse Wichtigkeit, welche der Kirchen-und Graban-
lage nach dem Berichte des Sophronius beigelegt wurde,
ihre von diesem geschilderte Grossartigkeit und Reichthùmer,
die hier vollzogenen Heilungen, die lange Dauer ihres Ansehns
legen es nahe, in ihr eine Art Gegenstùck zu dem von
Kaufmann wieder aufgefundenen Menas-Heiligthume in der
VVùste der Mareotis zu sehen. Alexandrien haette demzu-
folge im Osten wie im Westen in frûhchristlicher Zeit eine
io3
solche Heilstaette besessen. Es wùrde ein lohnendes und
dankenswerthes Unternehmen sein, wenn sich die Aus-
graberthaetigkeit dieser zweifelsohne noch im Sande von
Abukir verborgenen christlichen Ruinenstaette zuwenden
wollte.
HENRI GAUTHIER. — Le X e nome de la Haute Egypte ou
nome Aphroditopolite. (Etude Géographique.)
Monsieur H. Gauthier poursuivant ses études géogra-
phiques sur les provinces antiques de l'Egypte vient de pu-
blier le résultat de ses recherches sur le dixième nome, l'Aphro-
ditopolite des Grecs x . Ce travail est d'autant plus le bien-
venu que les découvertes de papyrus faites à Kom Ishgaou
et à Kom Esfaht au cours des dernières années ont attiré
l'attention sur cette région jusqu'ici plutôt négligée. Ce dé-
pouillement consciencieux de textes de toutes les époques et
de toute nature, avec de nombreuses indications bibliographi-
ques, groupe les documents et les condense pour la plus
grande commodité des étudiants. Quant aux conséquences
que M. Gauthier a tirées de la comparaison des textes, il me
paraît que la solution donnée à certains problèmes n'est pas
entièrement satisfaisante et demanderait à être vérifiée; je vais
signaler ici les points sur lesquels je suis en divergence d'o-
pinion avec l'auteur de cet utile ouvrage et ajouter mes notes
à ce recueil de documents.
M. Gauthier, suivant en cela les indications de Brugsch
et de Duemichen a considéré v-^rl . *-4r-ï v> ~ ~ comme
désignant la montagne du nome Aphroditopolite alors qu'en
réalité nous avons affaire à une signification toute différente.
Quand | ou -i jj est suivi de TfffF ou de S, il se rapporte
au X e nome ou à son chef-lieu; mais avec des déterminatif:
1 H. Gauthier. Le X e nome de la Haute Egypte, dans le Recueil de
Travaux, T. XXXV (1913).
autres, tels que les blocs de pierre ou les montagnes, il n'est
plus question que du désert en général, sans localisation pré-
cise. Deux exemples tirés de textes que j'ai publiés autre-
fois ne laissent subsister aucun doute à cet égard.
L'hymne à Khnoum du temple d'Esneh 1 débute par un
récit de la création du monde dont certains points peuvent
être rapprochés du récit biblique. Khnoum commence par
donner une forme à la matière, puis il sépare la terre du
ciel et donne à l'Egypte (la terre) sa configuration. Il pro-
duit ensuite la lumière, et crée enfin l'homme ainsi que tout
ce qui est nécessaire pour sa subsistance, animaux ou végétaux ;
H ç - » ^ AAAAAA
mais le premier terme de cette oeuvre ultime est | '
que j'ai traduit «il a séparé les deux plaines».
Le sens véritable est «il a écarté les deux lisières du désert»
pour laisser place au sol fertile de la vallée. On sait qu'en
Egypte un seul mot J»*â» désigne à la fois le désert et la
montagne; tout ce qui n'est pas la plaine, constituée par les
dépots de limon nilotique, est aride, une dénivellation de
quelques centimètres suffit à trancher d'une façon absolument
nette le sol arable du désert improductif; les uezui sont ces
deux bandes arides qui bordent le vallée. De toute évidence
il ne peut y avoir dans la phrase ci-dessus la moindre allu-
sion aux montagnes du X e nome; il en est de même dans
le second exemple tiré de l'inscription hiératique du temple
de Louxor relative à une inondation à Thèbes sous le règne
d'Osorkon III 2 . A la deuxième ligne on lit: 0 ^ Jj y C ^Y^
^ ^) □© ^ ^- *I-'eau était montée (couvrant)
1 Recueil de Travaux. T. XXVII, p. 84.
2 Recueil de Travaux. T. XVII, p. 181.
i o6
cette terre jusqu'à ses extrémités, elle avait envahi les deux
rives comme la première fois», ou mieux «elle avait envahi
les lisières du désert». On pourrait à ce sujet féliciter les
Egyptiens de leurs connaissances géologiques, car dire que
le fleuve sortait de son domaine comme aux premiers âges
c'est montrer qu'on attribuait à l'action de l'eau le creuse-
ment de la vallée du Nil.
C'est là je pense la signification propre de ce mot, mais
souvent, et aux basses époques spécialement, I ^ fut pris
dans un sens plus étendu et désigna tout le désert, les mon-
tagnes voisines du Nil. Comment se fait-il que les Egyptiens
aient désigné le par un mot dont la racine est J
«vert» ? J'ai déjà eu occasion de signaler qu'à mon avis nez
ne veut pas toujours dire vert pour nous 1 , et qu'une imper,
fection dans le sens d'appréciation des couleurs leur faisait
désigner par le même mot uez des teintes tirant sur le rouge
ou le rose. C'est encore à cause de ce daltonisme que le
désert qui est plutôt jaunâtre ou brun aurait été appellé
«verdâtre»; on ne doit pas oublier que la déesse du nord
1 (j Ij est caractérisée par une tête de lionne, type des ani-
i ^ ESI
maux à robe fauve comme leur habitat; par suite -\ — ^| ^
équivaudrait aux «terrains fauves».
Dans ces conditions il y a lieu de suspendre la décision
sur la signification du nom t-^pf du X e nome. Au lieu d'être
la province du sceptre | ce pourrait être celle de l'animal fauve,
de Typhon qu'Horus tua près. d'Antseopolis. Les documents
que nous possédons sont si peu concordants quant à l'ortho-
1 Litanies d'Amon, dans le Recueil de Travaux, t. XXXII. Les fellahs
ne sont pas beaucoup plus avancés, car pour eux un âne gris est vert
ou bleu
if)
107
graphe et de date si récente par rapport aux âges reculés
dans lesquels se créèrent les principales fictions mythologiques
et dénominations géographiques qu'il y a quelque danger à
vouloir préciser l'étymologie du nom de la province.
Mon explication est donc toute différente de celle de
Duemichen qui voyait dans <iIT| ^ les montagnes dépen-
dant du X e nome et rattachait par suite à cette région toutes
les mentions de carrières situées dans les uezit. Or si les
carrières du Gebel Haridi dépendent du nome Panopolite, il
n'y a dans la chaîne arabique dans cette zone que des ex-
ploitations de calcaire pour l'usage local; d'autre part s'il est
vrai qu'à la hauteur d'Aphroditopolis on trouve dans le voi-
sinage de la Mer Rouge des pierres rares ou précieuses, l'ab-
sence de route directe empêchait de les apporter par voie
d'Antaeopolis, et leur transport ne pouvait s'effectuer qu'en
suivant les vallées qui convergent vers Qeneh et vers Assiout.
Le X e nome ne peut donc être considéré comme un district,
minier. Pour ces diverses raisons il me paraît nécessaire de
supprimer plusieurs des citations faites par M. Gauthier 1 .
P. 5. 9. Le 55 qui suit dans la publication de M.
ITÏÏÏÏ1
Naville ne serait-il pas une erreur de copie pour ? Te ne
me rends pas compte de l'utilité de faire venir les Aphro-
ditopolitains pour assister au transport des obélisques, tandis
qu'il est tout naturel que les populations de la région entre
Eléphantine et Thèbes se soient groupées sur les berges
pour contempler
la flotte.
P. 5. 10. Il y a doute sur le sens à attribuer à •
1 Je cite les pages d'après le tirage à part de l'étude de M.Gauthier.
Les pages 1 à 26 correspondent aux pages 1 à 26 du vol. XXXV du Recueil
de Travaux, la fin aux pages 162 à 192 du même tome.
ioS
Pour moi le proscynème ne s'adresse pas à tous les dieux
et toutes les déesses du nome Aphroditopolite, mais à ceux
de la montagne. fl jj èfj qui a suivi Thotmès dans
ses expéditions lointaines et a dû parfois souffrir de la cha-
leur, de la faim et de la soif, prie les divinités des déserts
qu'il a traversés de le laisser revenir prendre le frais et boire
au bord du Nil terrestre ou céleste.
P. 6. il. La hauteur des murs de la salle hypostyle
de Karnak est comparée à celle des montagnes qui bordent
l'Egypte, mais sans rien de plus.
P. 7. Les trois citations 20, 21, 22 se rapportent au
désert et non à la région d'Aphroditopolis. Ce sont des
dons de pierres précieuses de toutes provenances et non- d'une
zone déterminée.
P. 7. 24. La lecture x est-elle bien certaine?
la finale ne serait-elle pas^? On sait que le temple d Edfou
est construit en grès, or dans les environs d'Antseopolis on
ne trouve que du calcaire. Cela me pousse à suggérer cette
modification dans le texte, entraînant celle de la traduction.
P. 7. 27. Comprendre «pierres des montagnes» •
P. 8. 28. Le parallélisme de xv _ _ et de v-^r-f
1 /wwv\ vv I ^-^ 1 Y V I — I
montre encore le sens général de ueziri. La persistance d'em-
ploi des blocs de pierre comme déterminatif tendrait à faire
croire qu'une idée de «gisement, massif exploitable», était
attachée à ce mot, tandis que menti est l'expression géogra-
phique. Tels sont les exemples cités par M. Gauthier qu'il
faut retrancher de la liste par suite de la confusion faite entre le
nome et le désert, d'autres sont à rayer pour des motifs différents.
P. 4. I. Il est bien improbable qu'il s'agisse d'Aphro-
ditopolis dans ce passage des textes des Pyramides (v.
iog
aussi Tombeau de Horhotep, 1. 66 ^ f ^ans
Maspero, Trois années de fouilles p. 141) où l'on parle du
taureau d'Héliopolis.
P. 7. n° 26. La ville c," 1 -^) & mentionnée sur un bloc
à Erment n'est pas Aphroditopolis. La déesse t =^= > ^ ^, ne
se trouve guère que dans la région d'Hermonthis ; le groupe
des trois serpents a parfois aux basses époques la valeur
q est peut-être «la demeure de
Bachîs», le taureau sacré: une inscription de Toud cite ggg*
, si bien qu'il y a toutes probabilités pour que
ce soit Hermonthis qu'on désigne ici sous différents noms.
En continuant la lecture de l'étude de M. Gauthier j'ai
trouvé certains passages donnant lieu à des observations di-
verses.
P. 10 et 14. La liste des mentions des deux dieux et
de la ville des sandales n'est bien entendu pas complète.
Dans Pierret, Etudes égyptologiques, p. 63, on trouve (j (j ^
S ^ ^ © qui est évidemment à corriger en] ] ^ ^ ^
^ S © " Comme ce passage du papyrus du Louvre (V.
12 ou E. 3148) est copié sur le livre «Que mon nom fleu-
risse», la variante |j ^ ^ au lieu de ^-^f ^ ® 9 ue portent
les autres éditions est intéressante. Il me reste cependant
un doute sur l'identité de ffl ffl ^ et ^-^-l* @- Le papyrus
Golénischeff indique séparément ces deux villes et je ne vois
pas d'autres exemples dans ce document précieux d'une loca-
lité mentionnée sous plusieurs noms. Si l'on arrive à recon-
naître que ce sont deux localités différentes, v parais-
Sphinx XVIII, 3. 9
I IO
sant bien correspondre à Aphroditopolis — Kom Ishgaou, la
«ville des sandales» serait plus au sud, probablement à Tahta,
centre important de la région, qui est encore le chef-lieu d'un
district.
Le morcellement à l'époque romaine de l'ancien dixième
nome en trois districts: Aphroditopolis, Antaeopolite et Apollo-
nopolite est un fait maintenant bien démontré, mais le nom
égyptien de ces trois provinces nous est inconnu. M. Gauthier
semble croire que ^ itfcfcfc a primitivement désigné la zone
de la rive droite et qu'on a ensuite étendu cette désignation
à tout le X e nome; or c'eut été l'occasion lors de la déclara-
tion d'autonomie d'Antaeopolis de reprendre cette dénomina-
tion exclusivement pour la section orientale si elle lui avait
appartenu primitivement. Les textes indiquent le contraire:
^ 3EEEE ou ±ttfcb est toujours en rapport avec
© et d © ' m ^ me ^ ans ^ es inscriptions datant de l'époque
où le nome Antaeopolite était libre. Le «terrain des deux
dieux» doit donc s'entendre uniquement de la partie du nome
Aphroditopolite située sur la rive gauche. Il y aurait lieu
aussi de rechercher si par cette dénomination de ^j^^^ les
Egyptiens n'entendaient pas parler d'Horus seul. Après la
mort de Set, tué à Antaeopolis. Horus devient seul maître
de toute l'Egypte, comme le dit le texte d'Edfou reproduit
dans le Dictionnaire géographique de Brugsch, p. 1384,
-fc^ r^j q o (J a r? N ><^ «Horus d or c'est em-
paré du trône des deux seigneurs et a réuni les deux parties
(de l'Egypte)», il est donc doublement dieu ou seigneur et c'est
ce que voudrait exprimer ce mot au duel. Tout ceci demande
un supplément d'information avant d'être admis comme
certain.
P. 16. 4. Le jg^ q du tombeau de Mentou-her-
khopech-f ne serait-il pas à rapprocher de ^ qui,
d'après Brugsch désignerait Khargeh dans l'oasis?
Pour le ^ q je soupçonne une ou plusieurs erreurs
des scribes. Duemichen, Geogr. Inschr. IIL pl. LXXVII, re-
produit un texte d'Edfou où ^ ^ y f| ^ ^ ^
^ est mis en rapport avec _F ( ; Brugsch dans son Dic-
tionnaire Géographique p. 1391 donne une autre inscription
d'Edfou où cette fois c'est à propos du nome de Tentyris
qu on parle de fs, , Les deux mentions ont
ûO Cl AAAAAA ^TT—ir
évidemment un source commune, mais une confusion entre 4^
et ° l ~ S=: ^ a fait attribuer cette déesse et son sanctuaire à deux
provinces différentes. Si l'on parvient, à établir que cette
Sit-ra, c'est à dire ^ ou ~ était bien adorée dans le
X e nome, ne pourrait-on localiser cette terre de Toum à Tema,
chef-lieu actuel du district dans lequel est situé Kom Ishgaou.
Si la déesse est à restituer au VI e nome, to-11-tum peut n'être
qu'une erreur graphique pour^j^^©» nom de la ville de
Dendérah.
P. 18. Une citation géographique a échappé à M. Gau-
thier. Dans le Recueil de Travaux, T. XI p. 96, M. Golénischeff
a donné dans une lettre à M. Maspero sur trois petites trou-
vailles égyptologiques des inscriptions copiées sur des blocs
d'un temple découvert à Tahta. On y parle de ^ j^J
n 1 ^) ^\ © e ^ nous P our rions avoir là un des noms de cette
ville qui est acuellement la plus importante de la région.
P. 19. 4. Je ne suis pas d'avis que a jg^ A ^ (j {j ^
o ^ ^ etc. soient des formes anciennes de Crû
Antaeopolis; le mot est trop important pour avoir été
omis et l'étymologie du nom remonte effectivement à la mon-
tagne élevée, abrupte, qui domine au nord le site de la ville,
A l| (j Y figure comme terme topographique au papyrus
Wilbour-Hood et a été traduit «tertre» par M. Maspero; c'est
l'équivalent du ^yS arabe et il devait exister quantité de bour-
gades de ce nom. Ne serait-ce pas une forme semblable à
J'Y"! A l| (j © Aphroditopolis-butte qui aurait donné
naissance à ^rwot et ryi^!, puis par pléonasme j*sLï\+y , tout
comme £=3 ^ ^ est devenu tkcoot et jL3.
P. 21. 4. Le mentionné sur un autel de Turin
ne peut être Antseopolis. Cet autel provient du Delta et
probablement d'Athribis; Nectanébo I fait offrande aux divi-
nités des localités situées aux quatre points cardinaux par
rapport au temple; or Hat-reshep étant portée comme étant
à l'est, on ne peut songer à la mettre en Haute Egypte.
P. 25. 2°. b. Dans l'inscription de la statue rapportée
d'Aboutig, il y a lieu de rectifier la restitution que j'avais
faite du nom d'Amon au commencement du proscynème
gravé devant les pieds. On lit en effet à la suite ^ ^ ^
111 ^™ D ' par conséc l uent ^ s ' a g il: d'une déesse. A la se-
conde ligne, où j'ai publié il y a en réalité c^jpf*
P. 27. Il aurait été bon de rappeler qu'il a existé deux
AnUeopolis. La plus importante est celle qui nous occupe,
mais Létopolis, capitale du II e nome de la Basse Egypte s'est
aussi nommée Antseopolis (Géographie de Ptolémée, Table
Théodosienne, Liste copte des évêchés), et le départ n est
pas fait des monnaies à attribuer à l'un ou l'autre de ces
nomes.
113
P. 31. i°. La liste des Evêchés ne donne pas Gaou
comme identique à Aboutig. Plusieurs listes coptes (citées p.
32) montrent que Gaou a été ruinée ytp* de bonne heure ;
l'évêché dont elle était le siège fut alors transféré à Aboutig,
d'où la double mention ^«Tev = Médinet Qaou et Aboutig.
Ce que nous ignorons c'est si la ruine provient d'événements
politiques, ou de faits physiques. On sait en effet que la
ville antique de Gaou était située plus à l'ouest que la Gaou
el Kébir actuelle et au bord du Nil, si bien que dès le temps
de V Expédition française (cfr. Description de l'Egypte, T. IV
p. 80 et Villiers du Terrage, Journal et Souvenirs, p. 216) on
pouvait prévoir la disparition du temple et des ruines d'An-
taeopolis par suite des attaques du fleuve, destruction qui fut
achevée en 1823; mais peut-être au moyen-âge une partie
de la ville avait-elle déjà été emportée par les crues du Nil.
P- S3« 9« J e cr °is q ue Muthi de l'Itinéraire d'Antonin
n'était pas compris dans le nome Antaeopolite. Les divisions
territoriales ont gardé plus qu'on ne pense les mêmes tracés
qu'aux époques anciennes. Jusqu'en 1890 la limite des mou-
diriehs d'Assiout et de Girgeh se trouvait juste à la montagne
bordant au nord la plaine de Gaou, si bien qu'El Himamieh
était déjà dans la province d'Assiout, Gaou étant dans celle
de Girgeh. Or la distance de 8 milles au nord d'Anteu fixée
par l'Itinéraire nous montre l'emplacement de Muthi à EPEqal
qiblieh ou Bayadieh, villages près desquels existent des tom-
bes et des carrières creusées dans la montagne, au nord d'El
Himamieh. Muthi me semble donc avoir dépendu du nome
de^ et son nom pourrait dériver de *| (j ^ j^,
(J (j ^ ou — ^ 1 v nom d'une Isis spéciale à ce nome.
Monsieur Gauthier n'a peut-être pas tiré tout le parti possible
des listes géographiques nous donnant un état des villes à
l'époque pharaonique, vers la XX e dynastie. Le papyrus
114
Golénischeff après ^ nui®, placée par hypothèse à
EPAgagieh, et un nom détruit, sauf ©, nous donne L j J ^
^ WWW n ^
® J) I est un terme géographique qui dans le papyrus
Wilbour-Hood a été traduit «plaine, pays plat» par Maspero
et Brugsch. (j ]ïlï[ est la même mot que t=i JVTflî
/îïj' ^) B^I que Brugsch (supplément au Dictionnaire,
p. 20) a traduit «hund, schakal, hollenhund». Mais le déter-
minatif n'est pas un chacal, c'est l'animal typhonien et par
suite on ne peut se fier à sa forme pour savoir quel quadru-
pède était ainsi appelé. Or je crois que nous avons ici la
forme exacte de euj^ir, euju) qui désigne en copte le pourceau
et le sanglier, et le chapitre 112 du Livre des Morts nous
dit bien que Set avait pris la forme d'un porc 1 flîflî (j
'^^ JlTiX (| ^ ^\ La localisation de cette «demeure
de la plaine du pourceau» dépendra de ce qui sera décidé
pour $ $ ^ © et ©. Si ces deux noms correspondent
à une même ville, nous pouvons avoir cette demeure sur la
rive droite, et ce serait alors le nom vulgaire ancien d'An-
taeopolis ou d'une bourgade voisine. Si nous avons affaire
à deux endroits distincts, cette demeure serait plus au sud
que Tahta et par suite sur la rive gauche, puisqu'à l'est le
Gebel Sheikh Haridi vient jusqu'en bordure du Nil. Nous
sommes alors au milieu d'une 'des plus vastes plaines 5 Iao7U£Sov
de l'Egypte, dont l'Itinéraire d'Antonin a fait par abréviation
Hisopis. Mesurées sur la carte les indications milliaires nous
1 Dans les Nouvelles notes géographiques sur le nome Panopolite. T.
X p. 104 du Bulletin de l'Institut Français, ou page 16 du tirage à part, M.
Gauthier en parle sans déterminer son emplacement.
115
conduisent vers Maragha, dont la signification «prairie» est
encore quelque peu en rapport avec celle de Nekhebu-Hisopis.
Peut-être cette demeure n'était pas à Maragha même, mais
dans le voisinage, par exemple à Banaouit ou existent les
restes d'un temple ptolémaïque.
Les inscriptions mentionnent le culte de Maut dans une
ou plusieurs localités situées au nord d'Aphroditopolis et qui
offrent cette particularité d'avoir jb^ ZS comme premier élé-
M <*fl A/WWV
ment de leur nom: & jjj^ ^ ® ( Pa Py rus Goléni-
scheff) J| ^ (Hymne de RamsèsIII à Karnak 1 ) ) ^~
-J-û © ^ v^|* (Temple de Médinet Habou), sur la sta-
tue d'Aboutig on peut restituer le nom de Maut et le der-
nier signe étant mutilé lire ^ ffi ^ S ou ^ ZS
^7, £=-jp^ Pétrie, Abydos I. pl. 75). Quelle que soit la
forme définitive, Mâgen ou Mâgub, je considère qu'il est ques-
tion de la même ville dans les cinq cas, ce qui annonce une cité
de quelque importance; comme à l'époque romaine on a cru
nécessaire de distraire du nome Aphroditopolite la partie
nord pour en former une province spéciale, Heptacomias,
avec Apollonopolis pour capitale, sans pouvoir apporter ac-
tuellement aucune preuve du fait j'ai néanmoins l'intuition
que Mâgen ou Mâgub est le nom antique de cette Apollono-
polis = ciie^T — Kom Esfaht.
La Hp J (j (j ^ qui suit sur le papyrus Golénischeff est
en connexion avec J [j (j ^ I T I du teXte de Karnak >
mais je crois que nous ne sommes plus sur le territoire du
X e nome. Si nous restons sur la rive gauche nous arrivons
dans les parages d'Aboutig, donc dans le nome Hypsélite,
si nous avons franchi le fleuve pour aller à Bouit nous péné-
1 Duemichen, Recueil de Monuments, T. III pl. XCÎII.
n6
trons dans le nome de
Quant à
de
elle est évidemment la même que Hathor de ^
-Wvnaa
des sarcophages d'Assiout du Moyen Empire, qui va de pair
<==> A c±
avec Anubis de , ce qui nous mène vers Dronkah.
L'hymne de Karnak 1 contient quatre noms géographiques
pouvant se rapporter au X e nome; après (j 9-.^ Panopolis il
dit en effet:
-
I an e
n
^ I
vient Uezit maîtresse des Debennu que j'ai citée plus haut.
I î o©t est Aphroditopolis, capitale du nome. Pour fixer
l'emplacement de 42o 2 nous avons l'aide des sarcophages
trouvés à Abydos et actuellement au musée du Caire. 3 L'un
d'eux est au nom de jj 1 ^ ^""^ $
fils de
autre a jl
1 Duemichen, Recueil de Monuments T. III pl. XCIII.
2 La forme du poisson est indécise dans la copie de Duemichen, elle
est bien nette sur les sarcophages : c'est le Iépidote, emblème de la déesse
Méhit, avec une épine sur le dos, type qui manque à l'imprimerie.
3 Publiés dans Pétrie, Abydos I. 75; cités par Spiegelberg dans Zeit-
schrift 1907 p. 133. 11 est assez difficile de concevoir pour quel motif tout
un groupe de cercueils d'une famille d'Anteeopolis a été transporté à Abydos
dans l'antiquité. Sur le sarcophage de Pa-du-ni-ast au lieu de
îCV je lirai plutôt fi ri amam
, . . . ^ |^ ^ ^ | ,:r =^ 3 ' | Q ^ V ^** ^ es deux frères por-
tent des titres sans doute honorifiques, se rapportant à des
cultes différents: ^ ^ 5 S est ^ e ^ tre ^es Patres ^ e Lyco-
polis, r:: ^ 7 appartient à ceux du nome de ; est
le second prêtre d'Hypselis; les autres titres ne figurent pas
dans la liste de Dendérah, mais la fonction de «comptable
du temple de la demeure de la Maîtresse d'Uezit» devait être
réelle et exiger la présence du personnage. Il a donc dû
faire creuser le tombeau de famille près de la ville où il vi-
vait, et par suite <0< serait le nom d'Antaeopolis-Gaou.
On peut seulement s'étonner de la diversité des sens attribués
au nom de la ville, puisqu'ici on lui donne un nom de poisson
comme étymologie, tandis que sur un autre sarcophage (celui
publié par M. Lefebvre, Annales T. XII) le déterminatif \fy
marque que Ton pensait à un végétal Antaeopolis s'appelait
donc Uezit comme Aphroditopolis; il n'y aurait rien d'im-
possible à ce que l'orthographe des listes de basse épo-
que, au lieu de | , alors que les deux rives du Nil avaient
leur administation distincte, ne soit un artifice pour marquer
la dualité du nome et l'identité des noms des deux chefs-
lieux, les deux Uezit.
Le sarcophage publié par M. Lefebvre indique que C^) A
^ était le nom de la nécropole d' Antaeopolis ^; pour
éviter la confusion avec Aphroditopolis @ on dut prendre
l'habitude d'ajouter ce terme et ]| © P ar res ^ er seul
pour désigner Antaeopolis, la tkioott des Coptes.
Le nom p ^ @ est trop mutilé pour qu'on essaye de
l'identifier. Il n'y a que dans le cas, qui me semble peu
probable où ^„ ir ^ serait à attribuer au X e nome, que je
proposerais d'y voir un reste de ce nom, localisé à Tema.
P- 53- J e ne vo ^ s P as de motif sérieux pour identifier
le Silili de la Notifia dignitatum avec la Selino de F Itinéraire
d* Antonin et il est infiniment probable que nous n'avons là
qu'une erreur de copistes pour Silsilis. Selino étant à mi-
chemin entre Antaeopolis et Panopolis devait se trouver au
sud du Gebel Haridi, dans le IX e nome, dans les parages de
Galaouieh et Rayaïneh où existent en effet des koms et des
tombes. Quant à l'identification de cette «ville du persil»
SéXtvov avec une Silin arabe qui se trouverait en face de
Nekhileh et Aboutig, il faut l'abandonner pour la bonne raison
que cette Silin n'a jamais existé: c'est une erreur de d' An-
ville qui a porté ce nom sur sa carte au lieu de Sahel Sélim
(v. Sonnini, Voyage, pl. 38).
Passalos étant noté par Ptolémée comme faisant partie
du nome Antaeopolite ne peut être Selino. Les indications
de position la mettent au sud-ouest de sa métropole, il y a
donc toutes probabilités pour qu'elle ait été près de Khazin-
darieh, où des buttes existent encore sur le versant nord du
Gebel Haridi. Le nom égyptien de cette cité ne nous est
pas encore connu; le grec ïlàaaaXoç «pieu, poteau» est sans
doute en rapport avec quelque particularité du culte local:
il est possible que □ Y mentionné dans le sarcophage
Lefebvre ait été l'emblème sacré de l'Horus du lieu, ayant
des prophètes ^ | et des mainteneurs J "f ^\ ^ (sarco-
phage d'Hor-uza).
Avant de terminer ces notes, je signalerai un sarcophage
encore inédit, trouvé à Gaou en 1900, qui est au Musée du
I \L
Caire. Il est aussi au nom d'un *\l M; le proscynème est fait
à Osiris ^ | |j ^ "^ f, des inscriptions en pe-
tites lignes verticales, gravées sur les épaules, nous donnaient
les titres du personnage, mais la tête manque et il ne sub-
siste que la fin des lignes: à gauche | j| ^ ^ j] \^
?j2iiKïitMinii^-iïi
7"T g|£ C3 cq Cj n ^
o !» 1 I I I etC " ^ ^ ta ^ P eut- ^tre le père du * pour
qui fut fait le cercueil publié dans les Annales T. XII, p. 88.
Il n'y a pas de titres nouveaux, mais confirmation des ren-
seignements tirés des autres documents et nouvelle mention
de Maut maîtresse de Mâgub. Faut-il ajouter que les inscrip-
tions de droite semblant réservées à l'énoncé des fonctions
exercées sur la rive gauche, à Apollonopolis, par un hasard
singulier le titre ^ Q inversé (cfr. ^'\^f|) du sar-
cophage de Hapimen d'Abydos) peut se lire H-p-t k-m m-t
dans lequel on retrouve les éléments du nom du nome
Je me suis laissé entraîner à développer plus longuement
qu'il ne convient mes observations sur l'œuvre due aux pa-
tientes recherches de M. Gauthier; c'est justement l'abondance
de documents qu'il a mis à la disposition de ses confrères
sous une forme pratique qui m'a rendu facile cette critique.
On a vu que bien des questions restent encore en litige ou
sans solution, les données précises faisant encore défaut, mais
1 L'urœus devrait se trouver entre les bras.
je crois que nous arrivons au point où il suffira de quelques
renseignements nouveaux pour que tout soit fixé et que la
géographie du X e nome soit bien établie dans ses grandes
lignes après être restée si longtemps une des plus obscures.
G. Daressy.
P. S. Dans les inscriptions peu nettes au bas du naos
du Deir-el-Abiad publiées par M. Weill (Recueil XXXVI p.
97) au lieu de H$J ^ ne faudrait-il pas lire CZZD JmT ^ et
voir là une autre mention de la ville du Pourceau?
G. Maspero, Essais sur l'Art Egyptien. Paris. E. Guilmoto
191 2 g d in 8°, VIII 276 p. avec 102 illustrations dont
plusieurs planches hors texte.
Je crois que M. Maspero se trompe quand il pense que
les charmants articles que voici réunis en volumes étaient jus-
qu'ici «demeurés presque ignorés des gens du métier». Je ne
voudrais pas supposer qu'il y ait un égyptologue ignorant des
«Monuments de l'Art antique» ou des «Monuments Piot». Tout
au plus peut-on admettre que la «Nature», la «Gazette des
Beaux- Arts»» et la «Revue de l'Art ancien et moderne» n'ont pas
toujours droit de cité dans quelques centres universitaires très
loin de France. Mais je pense bien qu'en pareil cas, tout égyp-
tologue un peu soucieux de sa science savait se procurer ces
recueils, lorsqu'on lui y signalait un article signé Maspero.
Aussi bien, la question de l'inédit plus ou moins relatif de
ces pages • est-elle secondaire. Nous avons là, serrées d'affilée,
des études dont les plus anciennes ont plus de trente ans, dont
les dernières sont de 191 2, et le grand intérêt, la valeur toute
nouvelle de ces articles publiés à intervalles si divers, c'est
d'offrir, ainsi présentées, le développement progressif, continu,
du jugement que l'auteur a porté, graduellement plus motivé, sur
la nature et les caractères de l'art égyptien. En relire réunis
des feuillets jusqu'ici dispersés est une leçon d'archéologie que
ne pouvait offrir la vingtaine de tomes où ils parurent en leur
temps. C'est cette recherche des secrets de l'artiste égyptien,
de ses façons de faire, de son objectif, de ses traditions, qui,
poursuivie, remaniée, améliorée, finit par dégager une synthèse
de tant d'analyses.
12 2
L'ordre adopté pour la réédition de ces vingt-cinq articles n'est
pas celui de la date de publication; il préfère suivre plutôt la
série chronologique des œuvres égyptiennes, dans la mesure
compatible au moins avec les sujets traités. La statuaire y oc-
cupe sans conteste la place d'honneur, sinon presque toute la
place, puisque vingt sur vingt cinq des articles lui sont consa-
crés. Une partie des meilleures œuvres de l'Egypte pharaonique
y a été étudiée. — D'abord les Memphites, avec trois des plus
belles pièces de notre Louvre, les «scribes», le Nain Knoumou-
hâtep et les merveilleux groupes de Mycérinus, trouvés par
Reisner, en 1908, et aujourd'hui pour partie au Musée du Caire.
Le premier empire thébain est représenté par les trouvailles de la
«favissa» de Karnak, qui amorce le nouvel Empire. Le Louvre et
le Caire se partagent à peu près également les types de cette épo-
que: la vache de Deir-el-Bahri, la plus belle des trouvailles de Na-
ville, l'Harmhabi de Mariette, les canopes dites de Tiaya, décou-
vertes en 1907 par Davis au Biban-el-Molouk, enfin une tête thébaine
de Sheikh Abd-el-Gournah appartiennent aux trésors qu'a gardés
l'Egypte. Notre Musée français a fourni la fameuse statuette de
Khou-ni-Atonou, trois statuettes thébaines et la dame Toui. La
même équitable répartition se partage les arts décoratifs: bijoux
et cuillers à parfum du Louvre contre le trésor de Zagazig et celui
de Saqqarah pour le Musée du Caire. Les statues saïtes sont
prises exclusivement à la première des deux collections.
Il ne s'agissait pas de refaire un manuel d'archéologie
égyptienne, ni même un résumé de l'histoire de la sculpture. Ce
n'est ni un historique, ni un traité didactique. C'est un recueil.
L'avouerai-je? J'aurais aimé que, par un artifice ou un autre,
M. Maspero nous donnât, à propos de certaines maitresses œuvres,
presque indispensables pour rendre la série bien soudée, quelques-
unes des pages qu'il écrivit à leur sujet et que je ne retrouve
pas ici. Le Sheikh-el-Beled, le Khonsou de Karnak, la pseudo
Tiaya ont été trop joliment appréciés et décrits dans son «Arché-
ologie», ou son «Histoire», dans les «Annales» ou dans le «Guide
da Musée du Caire» pour que ce ne soit pas pitié que ce qui
en a été dit ne figure pas au recueil que voici.
Les lecteurs du Sphinx n'attendent pas que j'analyse une
série d'articles que je persiste à déclarer classiques, et qu'ils
connaissent donc par avance sur la simple énumération que je
viens de faire de leurs intitulés. Ils ne me demandent pas non
plus, je suppose, d'en formuler une appréciation. Tout au plus
dois-je leur faire remarquer combien la lecture a encore gagné
en agrément à se poursuivre par la série sans subir la rupture
qu'imposait l'éparpillement de jadis en des volumes trop divers.
Et ce disant, je crois en donner une caractéristique qui n'est
point le loti commun de ces sortes de recueils par réimpression.
Pas encore à ce point, nous n'avions pu vérifier la souplesse et la
variété du vocabulaire, la précision à la fois technique et aisée de
l'analyse ou de la description d'une œuvre. L'on s'aperçoit encore
que s'il est aussi facile de comprendre ce que l'auteur nous explique,
c'est qu'il aime d'une réelle tendresse les choses et les gens dont
il parle: c'est la première condition pour être clair. Et sa bonne
humeur, nuancée parfois de quelque affectueuse émotion, nous
communique un peu de son allégresse à ressusciter la vision de
la vieille Egypte. Ne fallait-il pas beaucoup l'aimer, pour avoir
trouvé ces rapprochements, si vivants et si propres à faire pé-
nétrer l'intelligence d'un sujet d'archéologie, entre les hommes du
temps des Pharaons et ces fellahs, ces bédouins, ces paysannes
de Thèbes ou ces femmes de Nubie qu'il évoque en quelques
lignes, en face d'une tête d'une Taiya, d'un Harmhabi, d'un
Scribe ou d'un Sokhimkha? L'Egypte qui n'est plus semble soudain
si étroitement mêlée à celle d'aujourd'hui qu'elle cesse de nous
être lointaine et incompréhensible. Parfois même, ce n'est plus
des hommes que le parallèle sait tirer en trois lignes toute la
sensation de ce que mit d'âme en son œuvre le sculpteur d'au-
trefois: et les quelques mots, par exemple, où Maspero évoqua
la silhouette fine et menue des maigres et agiles vaches souda-
naises, font plus pour faire comprendre tout le mérite plastique
124
de la Divine Hatlior de Deir-el-Bahri que les pages accumulées
de vingt consciencieuses études d'archéologie qui lui furent consa-
crées depuis tantôt sept ans.
Voici encore en quoi, très probablement, le présent recueil
l'emporte de beaucoup sur les traités composés d'une venue. En
ceux-ci point de répétitions. Et-elles nous manquent, comme y
manque aussi l'espace nécessaire à ce tour quelquefois un peu
familier, qui contribue tant au charme de la leçon, et par là à la
solidité de ce qu'il nous en reste acquis. Trop préoccupé de l'unité
de la démonstration, de la solidité des enchaînements, l'enseigne-
ment de l'auteur perd souvent en vie ce qu'il gagne en rigueur.
Tel est le cas, quand il s'agit de traités, par exemple, du type
de Y «Egypte» de la collection Ars Una. Il y a alors tant et
tant à dire, en si peu de pages — l'art entier de l'Egypte pré-
historique aux Romains! — que la proposition se fait presqu'ex-
clusivement théorique. Les phrases se succèdent, se pressent et
chacune d'elles contient une preuve ou une articulation nouvelle
de la démonstration. On aimerait entendre Maspero parler en-
core de cette statue, de cette silhouette qui nous amuse ou qui
nous charme tant, depuis qu'en deux mots il en a fait pour nous
une chose soudainement familière. Nous nous sommes arrêtés pour
l'écouter .... il est déjà là bas, pressé par la nécessité d'avoir
tout montré dans un délai impitoyablement court. Je ne sais ce
qu'il peut en être pour les besoins de ce que l'on appelle «le
grand public». Mais artistes ou archéologues, nous dirons sans
hésiter que les «Essais sur l'Art Egyptien» sont cent fois mieux
notre fait que F «Ars Una». Au surplus, s'il est des arts qui
supportent l'illustration microscopique ( — ce que j'ignore, encore
qu'une cathédrale doive certainement perdre quelque chose à
être réduite à une figure de 4 centimètres de côté), l'art égyptien
n'est certainement pas du nombre. Ni la face des dieux ou des
Rois d'Egypte, ou celle d'un Sheikh-el-Beled, ni la colonnade
d'un Luxor, ni rien enfin ou à peu près de la vieille Egypte ne
se laisse plus apprécier, lorsque le tout est réduit en autant de
I2 5
figurines de timbres-poste. Répertoires, et collection d'aide-mé-
moires, soit. Mais le plus nécessaire est perdu, qui est cette
impression, ce je ne sais quoi émané de l'original que. les réduc-
tions outrées des dimensions ont fait s'évanouir sans qu'il en
subsiste rien. Combien plus vivantes les figures des présents
«Essais»!
Ni analyse, ni commentaires d'appréciation. Une sèche
énumération sera-t-elle tout ce qui suffit? Il y a peut être autre
chose à dire. Je ne sais si je me trompe: j'imagine qu'à relire
ses articles devenus un livre, M. Maspero a pris autant de plaisir
que nous-mêmes, et qu'il y a trouvé une satisfaction de même
ordre. Il a pu voir — plus clairement qu'avant — cette unité
dans la direction de l'effort qui s'exerce, souvent à notre insu,
à travers une longue série d'articles isolés, quand ils se répar-
tissent sur des années et des années. Une thèse se dégage gra-
duellement de ce qui n'était qu'hypothèse. C'est quelquefois le
cas de répertoires de ce genre — mais beaucoup moins souvent
qu'on ne l'aimerait — que de mettre soudain en évidence la
cohésion intime qui relie entre eux des articles de premier abord
sans armature commune et de faire apparaître le développement
progressif, justifié pas à pas en sa croissance, d'une idée direc-
trice. Plutôt intuitive au début, elle est peu à peu menée à sa
formule définitive. Il y a là un aspect pour ainsi dire psycho-
logique du travail qui voudrait que je m'y arrête plus que je ne
puis le faire.
Que l'on relise plutôt l'ensemble des articles consacrées à
la statuaire. Une coupure très nette y apparaîtra entre deux
groupes, et cette coupure correspond à une date précise de la
vie scientifique de M. Maspero. Au second de ces groupes cor-
respondent les articles du type des cinq petits mémoires consa-
crés respectivement aux Denkmaeler de Bissing, à l'Hathor de
Naville, à la Cachette de Karnak de Legrain, aux têtes canopi-
ques de Davies, et aux Mycérinus de Reisner. Une théorie ex-
plicitement formulée domine en chacun l'exposition monographi-
Sphinx XVIII j. 10
126
que du sujet Elle se précise, s'affirme au fur et à mesure avec
plus d'autorité, s'entoure à chaque fois d'un luxe plus précis de
références, de rapprochements, d'exemples typiques, de raisonne-
ments plus minutieux. Et à ce point de vue, je conseillerai au
lecteur de ne plus suivre Tordre des matières de volume, mais
celui des dates primitives d'édition de chacun des articles.
Quelle est cette thèse? Celle des Ecoles Locales, base de
Tintelligence de toutes les particularités et de toutes les évolu-
tions en apparence contradictoires. Cette préoccupation de re-
trouver la marque des écoles sera l'essentiel de la leçon; elle
s'affirmera à toute occasion (cf. p. 10, p. 100, p. 139, p. 163).
Elle aboutira à la vue généralisée des quatre grandes écoles de
l'époque pharaonique: la Memphite, la Thébaine, l'Hermopolitaine
et la Tanite. (Ceci pour la période classique. Je laisse de côté
la filiation de la Memphite procédant de la Tanite, et la forma-
tion postérieure et composite de la Saïte).
Sitôt la thèse affirmée en formules définitives, les conséquen-
ces s'en déduisent à l'infini. Elle ne prétend pas seulement justifier
nombre de particularités jusqu'alors inexplicables — telles, par ex-
emple, que le problème des pseudo Pasteurs, des Nils de Tanis,
du Khyan de Bubastis. Elle ne va pas seulement contribuer à la
réfutation décisive de la prétendue uniformité monotone de l'art
égyptien, ou à faire justice de la soi-disant «basse époque» ou
des «pastiches» saïtes, où l'archéologie allemande voulut faire des-
cendre nombre d'œuvres bel et bien du «memphite» le plus au-
thentique. Il y a mieux. Les raccords établis entre les carac-
téristiques d'écoles vont nous faire pénétrer plus avant dans l'in-
telligence des formations (cf. p. 8 et 23). Par les écoles, M.
Maspero s'engage jusqu'à reconstituer ou deviner les ateliers
(p. 102). Il arrivera parfois même à retrouver les individus, à mon-
trer comment trois ou quatre statues sont manifestement du même
ciseau (p. 107, 120). C'est presque l'Histoire de l'Art conçue
sur le modèle de celle des civilisations classiques ou des nôtres,
se substituant ainsi peu à peu à l'étude des masses d'œuvres
127
collectives ou anonymes. Des dates et des emplacements d'ate-
liers jalonnent déjà 3a route. Arriverons-nous à la conquête des
noms propres? Pourrons-nous envisager, pour un jour à venir,
les annales artistiques des praticiens dont nous saurons, je ne
dis pas la vie, à la manière de celles d'un Phidias, d'un Praxi-
tèle, mais au moins les noms et les œuvres? Ce serait peut-
être trop beau. Et cependant, sans se payer d'illusions, à dé-
faut des signatures que les praticiens d'Egypte n'apposèrent ja-
mais, les inscriptions ne permettent-elles de rien espérer? Je songe
en ce moment à ces noms de décorateurs de mastabas qui figu-
rent çà et là — comme au tombeau de Phahhotep — ou à ces
figurants, parfois dénomnés, des cortèges des hypogées Thébains.
Et je me demande, si, par les chronologies et par les ateliers
reconstitués d'autre part, on ne pourra pas arriver, par raccords
et pour quelques œuvres au moins, à retrouver l'artiste qui les
créa. N'oublions pas qu'un travail parallèle enserre peu à peu
les œuvres maîtresses autour de noms, mieux assurés, de surinten-
dants des arts et des bâtiments, ou de hauts administrateurs du
Palais ou du temple: un Amenhothès, fils d'Hapoui, un Sonmaut
un Rekhmara, un Montoumihait peuvent ainsi apparaitre peu à
peu, revivant pour nous leur carrière de grands fonctionnaires,
et entourés de maîtres d'art dont nous saurons, pour partie au
moins, les œuvres, la famille, et — qui sait? — quelques épiso-
des de leur vie. Ce sont là, je le reconnais, vues un peu opti-
mistes sur les possibilités de l'histoire future de l'art égyptien.
Mais si optimistes il y a, qu'on ne me dise pas: chimériques.
Il est rare qu'une vue juste ne mène pas, en cours de route,
à des conséquences qui se ramifient diversement et toujours de
plus en plus loin. Et la métaphore de ramification ne fait
qu'adapter plus ou moins exactement à notre pensée faite d'ima-
ges sensitives cette vérité plus abstraite: une idée juste, en déga-
geant la réalité d'un fait ou l'exactitude d'une loi, retrouve né-
cessairement, dans la complexité des phénomènes de tout ordre,
les conséquences obligées du phénomène plus général dont elle
128
ne signalait qu'une application particulière. En sorte que parfois
en ces pages, la leçon qui ne visait que la pure archéologie vi-
ent soudain contribuer à confirmer une question de chronologie
ou à étayer une hypothèse d'ordre historique ou religieux. Le
domaine de pareilles déductions est trop vaste pour l'aborder
à propos des présents «Essais». Je signale, à titre d'exemple,
ce que peut produire l'examen, ainsi entendu, du groupe des
effigies royales de la famille d'Amenôthès III, de Khouniatonou,
d'Harmhabi, ou de Toutânkhamon, où l'examen de M. Maspero,
s'appuyant sur l'histoire et sur la compétence technique des hom-
mes de l'art médical, va jusqu'à chercher dans la maladie ou la
tare héréditaire l'explication simultanée des caractères de l'œuvre
d'art et des faits attestés par l'histoire.
Ceci touche à la virtuosité. Convient-il d'insister? Que ce
soit au moins à condition que l'archéologue et l'historien restent
les chefs de file. Le médecin non initié à l'égyptologie est
parfois mal qualifié à vouloir expliquer le premier une œuvre
d'Egypte. Je me rappelle avoir lu jadis — je crois bien que
c'était dans le «Correspondant médical» — de réjouissantes pe-
tites monographies, où il était démontré, statues à l'appui, com-
ment Amenothès IV était surtout affligé d' «insuffisance testicu-
laire», et comment les Egyptiens, avec leur «Phtah-Embryon»
avaient entendu exprimer par r«achondroplasie fœtale», le sym-
bole «de l'éternel départ et du renouveau de la vie». Je reçois bon
an mal an un assez bon nombre de contributions de ce genre.
Elles m'ont inspiré quelques appréhension, sur la solidité de ces
diagnostics portés sur les images de «sujets» si lointains.
Et maintenant considérons les dates où furent écrites les
pages de ces cinq articles des .«Essais». Le premier est de
1907, le dernier de 191 2. A première vue, la thèse des écoles
est nouvelle. La série contemporaine des «Monument Piot» ou
des «Monuments» de Rayet est muette sur leur compte, et jus-
qu'en 1902 ou 1903, nous ne verrons rien à première vue qui
s'y rattache dans l'œuvre de l'auteur. Que s'est-il passé? Dans
l'intervalle, la Direction du Service des Antiquités a été reprise
par M. Maspero. Pendant treize ans, il a vu jaillir du sol les
statues par centaines, il a pu les comparer, les voir encore taute
vivantes, si j'ose dire, avant leur dispersion à travers les Mu-
sées du monde entier. Il les a vues à quelques mètres encore
du temple où elles séjournèrent leur existence de doubles, dans
leur cité, dans le cadre de la vallée du Nil. Et cela vaut plus
qu'une vie à parcourir les publications les plus fidèles, les gale-
ries les mieux classées des collections européennes.
Est-ce à dire que M. Maspero, ayant eu l'unique fortune
d'assister à tant de fouilles et de pouvoir comparer, sur place
ou au Caire, des œuvres à la centaine, a pu aussi se former un
jugement d'une exceptionnelle compétence? L'explication serait
probablement superficielle. D'autres ont vécu là bas autant d'années
et en contact aussi étroit avec la vie des statues d'Egypte. Je ne
vois pas qu'ils aient formulé avec cette ampleur des vues géné-
rales aussi minutieusement assurées sur les preuves de détail.
Relisons mieux les articles antérieurs à 1900. La théorie des
Ecoles n'y est pas formulée en termes exprès, soit. Mais la
préoccupation est visible, qui doit parvenir, une fois les circon-
stances propices, à se dégager en formule. Certaines lignes sur
les ateliers memphites (p. 67) sont caractéristiques à cet égard.
D'autres en contiennent presque la substance, dès 1893 — 1894.
(p. 60.) En fait, une idée constante a soutenu et dirigé intui-
tivement les analyses archéologiques de M. Maspero, dès les
débuts. Il voulait se justifier les divergences ou les caractères
notables des œuvres qu'il étudiait. Il devinait, au delà des formes
isolées, une histoire de l'art dont ces images encore trop rares,
trop dispersées, étaient les témoignages manifestes. Il voulait
rattacher à des ateliers, voire à des maîtres déterminés, les statues
où il notait les particularités techniques, les traits, les coloris,
l'accentuation ou l'exagération de tel ou tel faire spécial. En
somme, il possède dès la première heure la méthode d'investiga-
tion, il est dirigé par une préoccupation dominante, et ce qui
, 3 o
lui manque, ce sont les documents et la présence sur les lieux.
Si la méthode et l'idée ne sont pas encore formulées en termes
définitifs, c'est ce qui a lieu dans maintes longues séries d'ex-
périmentations dans Tordre des sciences physiques. Mais l'essen-
tiel y est déjà, qui est du domaine de 1' «hypothèse créatrice».
Pour passer de l'analyse à la synthèse, il ne manque plus que
les conditions indispensables, ■ — mais désormais suffisantes: être
en possession d'éléments assez nombreux pour procéder à la
vérification. Après celle-ci, la rédaction formelle des résultats
viendra d'elle-même. Assurément, les conditions indispensables
ont joué leur rôle. Et M. Maspero ne serait pas arrivé à déga-
ger sa thèse comme il a pu le faire, si sa vie scientifique ne l'avait
pas ramené dans la vieille Egypte. En sorte qu'à tout résumer,
les «Essais» apparaissent la réussite finale d'une conjonction de
deux éléments: les matériaux nécessaires au service d'un expéri-
mentateur maître de son hypothèse. Mais il est aisé de com-
prendre auquel des deux éléments revient le premier rôle.
Toute thèse développée en ses conséquences extrêmes ris-
que de mener à des conséquences trop rigoureuses. La théorie
des quatre grandes écoles égyptiennes, à la vouloir retrouver
comme explication finale, ne suffit plus à tout expliquer. Une
série de rapprochements extrêmement ingénieux, de raisonnements
pressants, de déductions fort habiles, arriveront bien à justifier
entre des Ramsès ou des Ousirtasen trop différents entre eux ce
qui les rend si peu semblables d'une image à l'autre. Et les
considérations d'âge du modèle, en intervenant, justifieront le
surplus de divergences véritablement excessives quelquefois. Le
tout suffit-il à expliquer le peu de traits communs qu'il faut bien
se résigner à constater? Oui, «ans doute, comme c'est le cas
pour les Mycérinus de Reisner, à propos desquels M. Maspero
a exposé, dans sa forme la plus récente et la plus achevée, sa
théorie de la ressemblance des modèles royaux. Non, s'il fallait
appliquer mécaniquement le principe à toutes les effigies pha-
raoniques.
Je n'ai eu que trop rarement la fortune de les comparer entre
eux, par larges séries. Nos plus belles collections d'Europe sont
trop pauvres encore. Seule l'Egypte, avec son Musée du Caire
et les œuvres laisées in situ, permet ces comparaisons des origi-
naux que la plus habile et la plus fidèle des reproductions
photomécaniques ne donnera jamais. Et cependant, le peu que
j'en revois à trop longs intervalles me fait douter en bien des occa-
sions que la recherche de la traduction exacte des traits et de
la physionomie du modèle royal ait été toujours une obligation
bien stricte. Expliquer les différences qui, dans un même
temple, séparent deux figures d'un Ousirtasen, par l'exécution
des statues à deux âges différents du règne du Pharaon? Elle
est ingénieuse au possible. Mais vaut-elle plus qu'une ingéniosité?
Hall vient de la reprendre pour son compte à propos de Deir-
el-Bahri. Elle ne m'a pas convaincu. Oui sait s'il n'y a pas
eu tout simplement deux praticiens de valeur inégale? Et si
l'Ecole Thébaine s'inspirait séculairement de certaines manières
de faire ou de certaines traditions, pourquoi ces différences in-
conciliables entre un Ousirtasen d'Abydos et le même Ousirtasen
à Thébes? Abydos n'est pas une école à part — et je ne pense
pas que ce soient des Memphites qui y aient fait prévaloir leur
école. Dans le même ordre d'idées, mais à un point de vue un
peu différent, je ne trouve pas dans les filiations des ateliers
memphites ou hermopolitains une explication satisfaisante de la
facture étrange du Pharaon anonyme de Mit-Farès? Enfin, et
malgré la plaidorie si subtilement démonstrative de M. Maspero,
et les convergences qui se pressent de tous côtés, je ne me
déclare pas convaincu pour ce qui regarde les têtes canopiques
découvertes par Davis. Leur attribution à Tiya garde mes pré-
férences. Et l'admirable petite tête de Khouniatonou découverte
l'an dernier à Amarna, me semble un argument de plus pour
m'y tenir. J'en ai vu cet hiver chez Borchardt un facsimile qui
vaut, me disait-il, l'original. Il y a trop de différence avec les
têtes canopiques, et l'argumentation tirée des ressemblances entre
132
Tiya et le «Roi hérésiarque», sans rien changer à ce qu'en dit
M. Maspero, peut aussi bien servir à expliquer, par les ressem-
blances de famille, ce qu'il peut y avoir de commun dans les
deux physionomies.
Tout bien pesé, ne conviendrait-il pas de se représenter
les choses de façon bien souvent un peu plus atténuée? Des
ateliers ou même, bien plutôt, des artistes originaux, ayant eu
leur technique bien à eux. ayant créé, au milieu de cent, de
mille médiocrités banales de leurs contemporains, des œuvres
réellement puissantes et originales? Puis, de leur vivant, des
imitateurs plus au moins heureux? Ensuite des siècles de pauvre-
tés et de barbares maladresses ou d'affligeantes médiocrités?
Survenait ici ou là, par brèves périodes, un renouveau d'activité.
Dans le nombre des sculpteurs, quelques-uns sentaient mieux la
valeur des œuvres des maîtres d'autrefois. Leurs chefs d'oeuvre
étaient encore pour partie sous leurs yeux dans les demeures divines
ou dans les chapelles funéraires, voire en certains tombeaux encore
accessibles. Ils reprenaient leurs façons de faire, à peine modifiées
au gré de la mode du jour, ceux de Thèbes à Thèbes, et ceux
de Memphis à Memphis, avec les caractéristiques propres à chacun
des artistes d'autrefois en son temps. Etait-ce bien là ce qu'on
peut réellement appeler traditions, et convient-il d'y voir au juste des
«écoles», au sens que lui attache l'histoire de nos arts européens?
Ecole ou ce que l'on voudra, le fait n'en est pas moins trop
évident à constater que pour une statue qui présente les mar-
ques typiques du faire propre aux Memphites ou aux Thébains,
ou quelquefois aux Tanites ou aux Hermopolitains, cent autres
statues n'appartiennent à aucune école, sinon celle des barbares.
Statuaire commerciale? La réponse est aisée pour les images
privées d'un hypogée ou d'un mastaba. Mais j'ai peine à croire
que s'il s'agissait du Pharaon, des ateliers royaux se conten-
tassent de débiter de l'effigie «commerciale». Passe encore aux
extrémités de l'Empire. Mais dans les sanctuaires de la Haute
Egypte ou du Delta, si près des fameuses «écoles», voit-on bien
!33
fabriquer à la grosse les statues du roi régnant? Il faut pour-
tant bien en convenir: tel Amenhothès ou tel Ramsès n'est
qu'une caricature et d'une barbare maladresse. Il en est dans
la série, qui n'excèdent guère en mérites plastiques les bonshom-
mes du Mayombé ou les rois des Bushongo qu'expose à Tervue-
ren le Musée du Congo.
Le sujet, comme le livre, pourraient prêter matière à bien
d'autres observations. Je ne puis même les effleurer. Si l'his-
toire de la statuaire sort remaniée de cette belle série, celle de
la sculpture méplate n'y a été qu'attaquée par petits points et
par petites retouches. Ce que je viens de relire de la facture
protothébaine, à propos de l'admirable pilier de Karnak (cf. p.
96) me fait regretter qu'il n'y ait pas quelque part une étude
des œuvres de la XI e Dynastie. A six semaines de distance,
j'avais la chance l'hiver dernier, de revoir successivement à Lon-
dres, au Caire et sur place les merveilleux fragments du Temple
des Montouhotep à Deir-el-Bahri. Ce que M. Maspero a dit à
plusieurs reprises — par exemple dans la Revue Critique ou en sa
dernière archéologie — du Mastaba memphite est comme un
autre chapitre d'un second volume dont les diverses parties ont
déjà leurs amorces, et qui traiterait du bas-relief comme il l'a
fait ici de la statuaire. Nous aimerions à nous dire qu'il travaille
déjà à nous le composer. Et puisqu'il faut bien abréger à la
limite raisonnable un compte rendu, où j'ai du cependant passer
sous silence tant de choses, il ne me reste qu'à dire quelques
mots sur l'illustration. Il y a là quelques inégalités, surtout pour
les petites vignettes rééditées des articles de la «Nature». Les
procédés de reproduction alors en usage sont trop différents de
ce que l'on fait maintenant, et les objets décrits, comme celui
qui les décrit, voudraient à bon droit l'emploi de clichés plus
modernes. Une dernière requête pour terminer. Je lis, à propos
des «Denkmaeler» de Bissing, que M. Maspero souhaiterait une
édition de ce magnifique recueil à des prix accessibles au public
ordinaire. C'est on ne peut mieux dire. Et ceci m'autorise —
1 34
j'ose l'esperér — à demander quelque chose de semblable à mon
tour. Mais c'est du propre Musée de M. Maspero qu'il s'agit.
A côté du formidable catalogue de plusieurs milliers de francs,
n'y aurait-il pas place pour une autre édition moins coûteuse?
La merveilleuse petite série égyptienne du British Muséum est-
elle donc impossible à réaliser pour les collections du Caire? Je
l'ai réclamée assez de fois pour avoir acquis le droit de me ré-
péter. J'ajoute que le nombre grandit de ceux qui s'intéressent
à l'archéologie égyptienne et qui voudraient bien avoir un réper-
toire du Musée à des conditions abordables.
George Foucart.
La Morale des Egyptiens à prc
d'un livre récent de M. Baills'f%^
La «connaissance du bien et du mal», science mysté-
rieuse où la Bible a vu la cause de toutes nos misères, nous
paraît aujourd'hui avoir été le signe divin qui, après de lon-
gues ténèbres, a annoncé l'apparition de l'homme et fait luire
l'espoir de jours meilleurs. Des voiles impénétrables nous
cachent et nous cacheront probablement toujours le secret
de nos origines. Tant que la paléontologie de notre espèce
ne pourra formuler de conclusions plus précises, c'est la pré-
sence d'idées morales qui restera le trait distinctif des socié-
tés humaines. Lors même que ces idées ne sont pas for-
mulées en textes positifs, il n'est point de groupement où
elles n'occupent une place prépondérante et n'aient déterminé
la poursuite d'un certain idéal, individuel et collectif.
L'étude des idées morales est donc l'étude de l'humanité
dans la plus noble et la plus caractéristique de ses manifesta-
tions, mais cette étude prend une importance particulière
lorsqu'elle porte sur une civilisation qui, comme celle des
Pharaons, est à la fois l'une des plus anciennes et l'une des
plus riches en monuments écrits. «L'intérêt que soulève
l'Egypte ne se borne d'ailleurs pas à elle seule. C'est l'hu-
1 Le régime pharaonique dans ses rapports avec l'évolution de la mo-
rale en Egypte, Paris, Geuthner 1913, in-8°, XV- 810 pp. Cet excellent
ouvrage traite d'une manière approfondie du régime pharaoniqne et de la mo-
rale en Egypte, mais il y est à peine question d'une évolution de la morale
égyptienne, ce qui n'enlève d'ailleurs rien à son mérite.
Sphinx XVIII, 4. M
136
manité tout entière qui s'étudie elle-même en l'étudiant . .
Le monde civilisé classique et le monde moderne ont reçu
de l'Egypte beaucoup plus qu'ils ne l'ont avoué et qu'ils ne
s'en doutent encore. Que Ton se préoccupe de l'origine
des races, de celle des institutions politiques et civiles, de
celle des religions, des idées, des arts plastiques, il est indis-
pensable de recourir à l'Egypte. Nulle part plus de textes
authentiques et de documents certains ne permettent de ja-
lonner de faits aussi loin dans le passé, le champ des hypo-
thèses» 1 . C'est en ces termes excellents que s'ouvre la con-
sciencieuse étude sur le «Régime pharaonique dans ses rap-
ports avec l'évolution de la morale en Egypte» à laquelle,
depuis plus de vingt ans, M. Baillet a consacré le meilleur
de son temps et de sa pensée.
Les idées morales des Egyptiens n'avaient pas jusqu'ici
fait l'objet d'une enquête aussi approfondie. Les histoires
générales de l'Egypte ou de sa civilisation de Brugsch, de
Maspero, d'Erman se bornent à l'essentiel. Les études spé-
ciales auxquelles ont donné lieu le Papyrus Prisse, le Papy-
rus de Leyde, le papyrus d'Ani, ou d'autres documents de
la même nature ne dépassent guère les limites de simples
monographies. M. Amélineau, qui est le seul à avoir exa-
miné la question dans son ensemble^, s'est inspiré surtout du
Chapitre CXXV du Livre des morts et placé à un point de
vue assez différent. L'on a jusqu'ici presque entièrement
négligé les témoignages personnels, si nécessaires pourtant à
l'exacte intelligence du passé et que tant de stèles, de sta-
tues, de tombeaux nous ont conservés. «J'ai été les délices
des hommes et la joie des dieux 3 . . . celui qui est large de
1 Cf. Baillet op. cit. Préface, p. I.
2 Essai sur l'évolut. hist. & phil. des id. mor. dans l'Eg. anc. Paris,
jg 95) — & Prolég. à l'étude de la rel. égypt. (Bibl. de l'Ec, des Hautes Etu-
des, Se. rel., XX).
3 Mariette M. D. 29 A; Piehl, JE. Z. 1887, 120—122. (Cité par
Baillet, p. 478.)
137
récompence . . . qui rend la justice sans distinction du maître
et de son esclave; ... le mari de la veuve, ... le père du
petit et du faible; . . . l'asile de l'orphelin, . . . l'appui iné-
branlable de qui est dans le besoin, . . . celui dont la main
est toujours ouverte à qui n'a rien sans que mon coeur ait
jamais dit: «J'ai déjà donné!» 1 Malgré des exagérations cer-
taines, ce sont là d'inestimables documents. Il s'y révèle par-
fois un idéal de justice et de douceur que le Christianisme
même a rarement dépassé. Semblables à ces essences dessé-
chées au fond des jarres funéraires dont l'arôme atténué par
les siècles nous est une survivance des fleurs embaumées de
jadis, ces louanges d'outre-tombe, simulées ou sincères, exha-
lent encore le parfum des nobles qualités prisées autrefois
sur les rives du Nil et constituent le plus antique hommage
rendu à la vertu.
Mais, par une confusion qui n'a pas lieu de surprendre
dans ces vieilles sociétés si éloignées de nos habitudes d'ana-
lyse, la ligne de séparation entre l'homme public et l'homme
privé reste le plus souvent indécise. Dans la vie si bien
remplie d'un Rekhmarâ, d'un Ahmès, d'un Ouni, et de tant
d'autres, l'exercice des fonctions administratives se confond
la plupart du temps avec la pratique des vertus morales. Tous
les fonctionnaires qui, à force de tact, sont parvenus à s'ac-
quitter des devoirs de leur charge sans abuser des droits
qu'elle leur confère se vantent comme d'un mérite éminent
de la manière élevée et humaine dont ils ont entendu leur
mission. Ils n'ont pas tort. L'un des signes les plus cer-
tains d'une civilisation supérieure est, en effet, cette incon-
sciente alliance entre la morale et l'administration. L'ad-
ministration n'a pas à faire régner la morale, mais elle ne
saurait non plus y demeurer tout à fait étrangère. Tous les
gouvernements qui se sont proposé uniquement de régir les
1 Sarcophage d'Ounnofri, Mariette M. D. } pl. 59, p. 19; cité par
Baillet p. 503.
138
hommes sans se préoccuper de les garantir au moins contre
les deux grandes causes de déchéance morale, l'injustice et
la brutalité, n'ont pu longtemps survivre au discrédit public.
L'étonnante longévité du régime pharaonique est une preuve
que ce régime reposait sur un fonds d'idées conforme aux
plus nobles aspirations de notre nature et qu'il a mérité,
somme toute, l'estime des nombreuses générations qui, au
milieu d'une humanité encore barbare, lui ont confié le dépôt
sacré de leurs fragiles destinées. Ces quelques réflexions
étaient nécessaires pour faire comprendre l'étroite relation
qui unit les questions de conscience aux questions de gou-
vernement.
I. .
Le choix d'un pareil sujet est à lui seul un indice du
degré de maturité auquel sont parvenues les études égyp-
tiennes. Malgré la double incertitude résultant d'un idiome
qui déroute toutes nos habitudes de pensée et d'une écriture
qui indique plutôt le contour général des mots qu'elle n'en
reproduit la physionomie exacte 1 , laissant par conséquent
place au doute toutes les fois qu'une même graphie est sus-
ceptible de recouvrir des termes différents, les progrès réalisés
sont considérables. Les exigences mêmes d'une méthode
sérieuse ont obligé les premières générations d'égyptologues
à se consacrer presque exclusivement à la grammaire, au
lexique, à la chronologie, à l'archéologie afin d'établir des
cadres généraux. Ils ont laissé à leurs successeurs le travail
moins austère mais non moins délicat de rechercher dans ces
vieux documents désormais utilisables le souvenir précis des
réalités familières faute desquelles l'histoire n'est jamais qu'une
ébauche, précise à la rigueur, mais à peu près dépourvu
d'intérêt. Dans ses «études égyptiennes» dans ses «contes
1 Cf. les remarques si judicieuses de M. Amêltneau à ce sujet dans le
Journ. Asiat. 1913 p. 42 sqq.
139
populaires de l'Egypte ancienne», en d'innombrables et savour-
eux articles, M. Maspero a montré avec autant d'éclat que
de savoir la vie étrange et pittoresque qui vient animer ces
vénérables restes lorsqu'on les interroge avec patience, avec
amour. Nous pénétrons aujourd'hui dans" le sanctuaire de
l'âme, dans le domaine des idées et des sentiments faute des-
quels le royaume des Pharaons ne serait jamais resté qu'un
informe assemblage, sans consistance et sans unité.
L'extraordinaire contre-sens qui a conduit Israël à con-
fondre les vicissitudes de l'histoire avec la rétribution provi-
dentielle des mérites moraux, l'amère constatation qu'en ce
bas monde la vertu réduite à ses seules forces a rarement
le dernier mot, ce qui est vraiment un comble sous le gou-
vernement d'un Dieu de justice et d'amour, ont imprégné
presque toute la morale juive de je ne sais quelle humeur
âpre et chagrine dont le Christianisme même ne s'est pas
entièrement défait. Les peuples pas plus que les individus
ne sauraient se passer d'être philosophes. La nation élue à
eu une conception trop farouche du bien. Elle a compris
seulement beaucoup plus tard que toute chose doit avoir sa
part, même le mal. Comme toute les personnes religieuses,
elle s'est exagéré l'importance de ses destinées. C'est cette
obstination dans ce point de vue faux, mais élevé et moral,
qui, d'ailleurs, a fait la grandeur d'Israël. En Egypte rien
de semblable. La croyance à plusieurs grands Dieux y lais-
sait moins de place à la crainte qu'inspirent toujours les
fantaisies d'un Dieu unique et terrible. A cet égard le poly-
théisme a certainement épargné à ses adeptes bien des an-
goisses auxquelles les croyants en un seul Dieu pouvaient
difficilement échapper. L'existence de plusieurs divinités a
toujours en effet quelque chose de moins inquiétant; outre
qu'elles ne sont pas toujours du même avis, il semble que,
en cas d'irritation de l'une d'elles, il soit plus facile de se
tirer d'affaire grâce à l'intercession possible des autres. Râ
140
n'intervint-il pas pour apaiser Sokhit qui persistait, malgré
lui, à vouloir détruire l'espèce humaine? Et ce n'est pas le
seul exemple.
Un autre facteur de paix dans l'âme égyptienne était
le rôle considérable que l'on attribuait aux opérations magi-
ques. Je ne crois pas que, chez aucun peuple arrivé à un
niveau comparable de civilisation, la magie ait occupé une
aussi large place et pendant aussi longtemps. Il a fallu des
siècles pour constituer les recueils énormes de formules et d'in-
cantations préservées dans les livres des Pyramides, dans le
Livre des Morts ou dans les autres compilations analogues,
et, pendant des siècles après leur codification, ces formules et
ces incantations ont conservé leur vertu. Ces enchantements,
car c'en étaient, lorsqu'ils étaient prononcés selon le rite,
avaient un effet certain et quasi obligatoire sur la volonté du
Dieu, qu'ils liaient, pour ainsi dire. Bien muni de son talis-
man, pourvu d'instructions qui prescrivaient par le menu tou-
tes les précautions à observer, et guidaient pas à pas le vivant
et le mort à travers les multiples dangers de ce monde et de
l'autre, l'Egyptien n'a pu connaître cette angoisse effrayante
de l ame qui se sent seule devant son Dieu sans aucun moyen
de faire fléchir ses arrêts. Aussi, par un phénomène unique,
ce peuple auquel nous devons la plus ancienne attestation
des obligations morales et de l'influence d'une vie irrépro-
chable sur les rémunérations d'outre tombe, ce peuple, dis-je,
est aussi celui qui a le plus longtemps et le plus fortement
affirmé sa croyance en l'efficacité des charmes magiques pour
parvenir sans obstacle au séjour de l'éternel repos.
Ainsi, malgré une remarquable intuition de la valeur
religieuse des vertus morales, cette race n'a jamais su se
dégager de conceptions qui remontaient à un autre âge. Elle
paraît avoit été rebelle à ces grandes crises de l'âme qui ont
si souvent ébranlé le monde sémitique ou indien. La di-
vine inquiétude qui chassait du palais paternel Gôtama en
m
141
quête de «la délivrance», la pieuse indignation qu'inspirait à
un Amos ou à un Isaïe le contraste choquant entre les mani-
festations vulgaires d'un culte purement formel et les exigen-
ces sacrées d'un Dieu pour qui le bien était le seul hommage
digne de sa sainteté, demeurèrent toujours étrangères à l'âme
placide de l'Egypte. Ce peuple semble n'avoir jamais eu
souci des hautes spéculations à aucun point de vue.
La forte opposition que la philosophie grecque établissait
entre le corps et l'âme était impossible en Egypte parce que
les idées que Ton s'y faisait de la structure de l'être humain
étaient plus primitives et par conséquent plus compliquées.
L'assemblage du ka, du Khou, du ba, du àb ne permet-
tait pas cette distinction entre le spirituel et le corporel
que l'on peut trouver fausse, comme toutes les distinctions
artificielles, mais qui a eu sur notre développement philoso-
phique une influence très salutaire. La morale égyptienne
consistait en une sorte de sagesse toute pratique et sans
grandes envolées qui n'excluait nullement le recours aux rites
encore barbares hérités des ancêtres. Amulettes et charmes
qui, aujourd'hui, paraissent inconciliables avec la souveraine
justice de la divinité s'accommodaient fort bien de ce bon
sens tranquille et un peu terre à terre dont les préceptes de
Ptahhotpou, les maximes d'Ani, les sentences de Phibefhor
nous ont conservé quelques spécimens plus particulièrement
estimés pour leur bonne tenue littéraire. D'ailleurs, lorsqu'on se
place non plus à un point de vue logique, mais à un point de
vue humain, l'on s'aperçoit que magie et morale sont fort loin
de s'exclure. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le Paradis a été
ouverte à Philagie« par cent dévotions nouvelles aisées à
pratiquer».
Le ton des oeuvres morales que l'Egypte nous a lais-
sées n'est donc nullement celui du prophétisme hébreu. Il
rappelle un peu la manière d'Hésiode — un agriculteur lui
aussi — ou des gnomiques comme Théognis ou Phocylide.
142
Mais le genre avec lequel cette littérature offre les plus frap-
pantes ressemblances est celui de matais ou proverbes bibli-
ques et de ces recueils d'aphorismes où les Orientaux de
tous les temps se sont appliqués à résumer les leçons de la
vie et à formuler les conseils légués par l'expérience des
hommes sages. Rien d'abstrait en de pareils ouvrages; une
grande simplicité morale, populaire, touchante, parce qu'on la
sent sincère et qu'elle se nuance parfois de délicatesses char-
mantes. «L'homme maître de son âme est supérieur aux
privilégiés de Dieu, mais l'homme qui obéit à sa passion dé-
pend de sa chose-femme» 1 , c'est-à-dire qu'il s'abandonne aux
sentiments impulsifs, aux agitations irréfléchies qui constituent
en quelque sorte une partie féminine de sa personnalité.
«Quand un homme a pris pour base la justice, marche dans
ses voies et y fait sa demeure, il n'y a pas de place pour la
mauvaise humeur» 2 . — «Ne pas se courroucer contre un ad-
versaire, même méchant» 3 . — «Ne pas s'amuser d'un spec-
tacle que donne un adversaire vicieux» 4 . — «Ne pas se faire
un divertissement de se jouer de ceux qui dépendent de
soi» 5 . — «Celui qui est doux et dont la nature est bonne
fera sa félicité lui-même» 6 . — «La bonne destinée est réser-
vée à l'homme bon, à celui qui donne au pauvre son coeur
à lui-même» 7 . — Précurseur ignoré de Pascal, Ptahhotpou dé-
clare qu'«un grand doit se prémunir contre la parole qui
multiplie les flatteries, car elle élève l'orgueil; produit la
vanité» 8 . Les juges doivent «écouter avec patience les dis-
1 Cf. Baillet, p. 488. Mon interprétation s'écarte de celle de M. Baillet,
lequel traduit: tombe en quenouille^ qui ne me paraît n'offrir ici aucun sens
satisfaisant. — Ptahhotpou, préceptes; pap. Prisse § 14 (VIII 6 — 11).
2 Ibid. X, 4 — 5; Baillet, p. 488..
3 Ibid. VI, 1; p. 488.
4 Ibid. VI 2; Baillet, p. 488,
5 Pap. démot. 2. 414 du Louvre, Rec. Trav. I, 46; Baillet, p. 488.
6 Phibefhor, sentences, Ch. VII, 52. Pap. mor, dém. Leyde; Révil-
lout, J. As. 1905, p. 215; Baillet, p. 475.
7 Ibid. Chap. VI, 19. p. 201. Baillet. p.* 475.
8 Ptahhotpou, Préceptes, § 16. pap. Prisse IX 2 — 3. Baillet, p. 488.
i43
cours du plaignant et ne le point malmener pour ne pas le
décourager» 1 . — Le propriétaire qui commande un travail
ne doit pas se conduire en crocodile 2 , c'est-à-dire se montrer
impitoyable et avide. Pour se faire aimer, il est nécessaire
de témoigner de la douceur et de faire preuve de patience 3 .
L'élévation du rang ne doit point endurcir le coeur; il faut
«être pour son semblable un compagnon» 4 , donner des ordres
d'un ton tranquille; «l'homme doux pénétre les obstracles»*
Eviter d'inspirer la crainte 6 ; faire régner la paix 7 ; n'être ni
trop absolu ni trop humble 8 ; être d'un accès facile 9 , consoler
celui qui pleure 10 ; protéger la veuve et l'orphelin, respecter
le vieillard, aider le pauvre et lui parler doucement ; tels sont
en somme les devoirs essentiels des classes élevées. Aux
petits, que demander sinon de la soumission, du respect, de
la décence dans la conduite et le maintien, de la reconnais-
sance, de la probité, des services diligents et ponctuels 11 ?
Mais cette physionomie ne saurait être tout à fait res-
semblante si Ton ne demande point aux individus eux-mêmes,
aux Karos, aux Antef, aux Rekhmarâ, aux Zod-Khonsou, aux
Amoni l'idéal qu'ils se sont fait de. leur rôle en ce monde
et les qualités dont ils croient y avoir fait preuve. Evidem-
ment ces eulogies funèbres, que les tombeaux nous ont ren-
dues par centaines, sont dans la plupart des cas assez peu
conformes à la vérité historique. En Egypte comme partout,
la mort est semblable au voile merveilleux des fées qui, de
1 Ptehhotpou, Préceptes § XVL Pap. Prisse IX; Baillet p. 486.
2 Ptahhotpou § 89, Pap. Prisse VU.
3 Ibid. XIV. Baillet p. 477.
* Ibid. XIII. Baillet, p. 489.
5 Ptahhotpou, préceptes; pap. Prisse XII, 5; Baillet p. 489.
6 Cf. Baillet, p 493.
7 Ibid. p. 493.
8 Baillet p. 489.
9 Ani, maximes; Pap. de Boulaq IV, XXII 10 — 11: Baillet p. 534.
10 Pap. 1. 116 S* Pétersb. § 8. JE. Z. 1876, 107. Baillet p. 513.
11 Cf. Baillet p. 538, 539, 541, 542, 543/45.
144
lui-même, cache les imperfections et pare de nouvelles grâces
la beauté.
Les stèles nous content non ce qui fut, mais ce qui
aurait dû être. Qu'importe, du reste, puisque ce n'est pas
de biographies qu'il s'agit. Qu'ils aient été dictés par l'affec-
tion, la reconnaissance ou la vanité, ces éloges expriment à
n'en pas douter l'idée que des Egyptiens se sont faite d'une
vie utile et vertueuse. En bien des cas la variété des for-
mules présente en outre l'avantage de préciser par comparaison
ce qu'un texte isolé pourrait avoir d'obscur. Les qualités
morales nous apparaissent dans leur application pratique.
Tel, parmi ses mérites, vante de préférence son impartialité;
tel autre, sa patience; tel autre son désintéressement, son
tact, sa bonté, sa courtoisie, son obligeance, sa libéralité.
Même, quelques inscriptions renferment des expressions in-
attendues et touchantes que l'on chercherait vainement ail-
leurs. «Il n'y a pas d'enfant mineur que j'aie mis en deuil;
pas de veuve que j'aie dépouillée, dit Amoni de Beni-Hassan 1
il n'y a pas de laboureur que j'aie repoussé; pas de chef de
cinq hommes à qui j'aie pris ses hommes pour la corvée; il
n'y a pas eu de misérable en mon temps.» Haroua a été
«doux de parole, gracieux envers le grand et le petit; il ras-
sérénait le visage du craintif ... ; gracieux de main (libéral)
il approvisionnait les humbles et apaisait l'indigent en sa
misère ... Il donnait le nécessaire à qui ne l'avait pas; il
réconfortait le misérable dans sa nouit ... Il donnait des
richesses au malheureux, des provisions à qui avait la main
vide, des trésors à qui n'avait rien;? il donnait du pain à
l'affamé, un vêtement au nu, . . servait d'appui au vieillard
et chassait le chagrin du pauvre.» 2 — Karos «fut homme de
bien, reconnu juste, exempt de fautes au jour de peser les
paroles, protégeant le miséreux, défendant l'indigent. Il fai-
1 Baillet, p. 494. LD. II, 122. —
2 Baillet, p. 50^.
M5
sait retourner chez eux réconciliés deux adversaires, allant
de sa bouche juste comme la balance . . . appliquant son
coeur à entendre les paroles comme le dieu en sa porto 1
— Tehutinofri n'a «point tourmenté, point commis le mal;
il n'y a pas eu de calomnie de son fait; le mensonge n'est
jamais entré en lui depuis sa naissance» 2 . — Menkhopir n'a
«point sacrifié le travailleur, point enlevé chose à l'indigent» 3 .
— Rekhmarâ a «protégé les faibles de bras, reprimé les au-
teurs de troubles et de violences» 4 . — Amonhotpou ne s'est
point «complu à entendre le mensonge formé pour frauder
un autre de ses redevances» 5 . — Horaraâ a été «le protec-
teur qui sauva le misérable du puissant» 6 . — Ce fut «l'asile
des étrangers» que Zaho fils d'Ouahabrâ 7 . — Zabanebdidounan
a été bon pour ses esclaves 8 ; Khiti n'a pas «enlevé l'enfant
à sa mère, l'humble à sa femme, ni gâté les choses qu'ils
aimaient» 9 .
Cet ensemble de vertus pratiques et modérées que les
dieux aiment et que les hommes louent se rattachait pour
les Egyptiens à un concept d'ordre plus général auquel ils
donnaient le nom de Maâ (ou Maât) L( \ concept dont Implica-
tions aux idées morales témoigne d'un sens beaucoup plus
juste des réalités de ce monde que la «délivrance» du boudd-
histe ou la sainteté du chrétien.
La Maât, dont ils ont fait une déesse, occupe une place
à part dans le Panthéon de l'Egypte. Seule de toutes les
divinités de la vallée du Nil, elle n'apparaît nulle part sous
1 Baillet, p. 482.
3 Baillet, p. 494.
3 Baillet, p. 494.
4 Baillet, p. 497.
5 Baillet, p. 494.
6 Baillet, p. 497.
7 Baillet, p. 498.
8 Baillet, p. 501.
9 Baillet, p. 513.
10 II est regrettable que M. Baillet n'ait parlé de la Maât qu'incidem-
ment. Il valait la peine de lui consacrer un chapitre spécial.
146
une forme animale. Sa nature primitive nous est inconnue.
Elle était fille du soleil; certains textes l'appellent même
a-maîtresse du ciel», «Rége?tte des dieux». Râ l'avait pour
alliée dans sa lutte quotidienne contre ses ennemis. A l'ori-
gine elle a été peut-être une épithète, un doublet ou une
parèdre de Nepthys ou d'Hathor. Mais, dans la suite, c'est
avec Thot qu'elle offre les plus étroites affinités. «Douce est
Maât», repète-t-on en mangeant des figues au jour de la fête
de ce dieu, le 19 du premier mois 1 .
Dans les cartouches de tous les Touthmés, la plume p,
symbole de la déesse, est associée à l'ibis divin. Comme
Thot, Maât a pour attribut le vent frais du Nord. Comme
lui, elle occupe des fonctions importantes dans les rites d'outre-
tombe. «Au jour de peser les paroles», c'est la plume, son
emblème, qui, placée sur un des plateaux de la balance du
jugement, sert à peser le «coeur» des défunts, pendant que
Thot, debout, style et tablette en main, inscrit le résultat de
l'opération. Parfois même, juchée sur le fléau, elle en règle
l'aiguille indicatrice, à moins que Thot, sous forme de cyno-
scéphale, ne la remplace, indice évident d'attributions du
même ordre. Un grand nombre de monuments la montre
unie à Thot et aux comptes, et même il n'est pas rare de la
voir désignée comme l'épouse de ce dieu.
Dès lors nous entrevoyons à peu près la nature des
relations unissant Thot à Maât, car Thot est le dieu savant
par excellence, le dieu des comptes et des nombres. Il est
le «scribe exact de la neuvaijie des dieux» et, à ce titre, il a
joué un rôle capital dans l'oeuvre de création. Or Maâ, nom
commun, signifie «nombre», «compte»; adjectif, il a le sens de
«Juste de nombre», «juste de poids». Maât nous apparaît donc
comme l'incarnation de l'exactitude, de la régularité qui
1 De Iside et Osiride, Ch. LXVIII: vq . . * svohfl ïzt ovm tou TUpo'jxou
u.yjvo; Eop-cîCovxsç iw 'Epjtfl (= Thot), uiXi xotl ouxov safr'ouatv, e-î'.XspvTsc,
FXuzù q ôXrftv.a (ce mot ns traduit que très inexactement le sens de Maât).
147
est, en effet, l'un des attributs caractéristiques du dieu
Thot 1 .
Mais ce serait une erreur de croire que cette notion
toute numérique et comptable dût être limitée au monde ma-
tériel. Peu d'exemples montrent d'une manière plus claire
à quel point une éducation scientifique en arrive à fermer
peu à peu la moyenne des hommes à l'intelligence de ces
vieilles conceptions.
De fort bonne heure, redoutant les dangers manifestes
auxquels l'exposaient les caprices de l'univers, l'humanité a
vu dans la régularité des phénomènes naturels l'effet rassurant
d'une protection divine. Elle a fort bien compris que les
habitudes exactes du soleil, de la lune, des constellations, le
cours uniforme des saisons, la fixité des espèces animales et
végétales constituaient la principale garantie de sa chétive
existence. Ni l'élevage, ni l'agriculture, dont notre espèce
tire sa subsistance ne seraient possibles sur une planète où
l'habitude ne serait point la règle des choses. De là l'horreur
des peuples peu civilisés pour les éclipses, les météores, les
monstres, en un mot, pour tout ce qui vient déranger l'ordre
établi, accidents où l'on a toujours vu un symptôme inqui-
étant de l'état général du monde, symptôme qu'il y a intérêt
à voir cesser au plus vite. Bien des peuples pensent encore
ainsi et les processions qui se déroulent dans nos campagnes
pour demander la pluie ou le beau temps ou pour implorer
la cessation d'un fléau n'ont en définitive d'autre objet qu'un
retour à la normale. L'importance religieuse et sociale du
calendrier chez les anciens et chez les primitifs est due au
même état d'esprit et ceci permet de comprendre pourquoi
l'un des premiers usages de l'écriture a été partout la nota-
tion des temps. 2 En ce domaine plus qu'en aucun autre, c'est
l'habitude qui a créé la règle.
1 Cf. le sens de la oî'zy} grecque: sanscrit: dic-a-mi, montrer, indiquer;
oeixv'jat, montrer, indiquer; or/yj: la voie indiquée.
2 Cf. Th. W. Danzel, Die Anfânge der Schrift, Leipzig, 19 12 p 189.
148
Les Egyptiens, à cet égard, ne différent point des
autres races. Ignorant l'idée de «lois naturelles'», qui corres-
pond à un état déjà très avancé de la réflexion, ils ont conçu
l'ordre cosmique sur le modèle de l'ordre social, et ce point
de vue était d'autant plus légitime qu'ils voyaient des volon-
tés là où nous constatons des lois. Tous les êtres, «ceux qui
sont en haut et ceux qui sont en ôas» , • «Herouou Kherouou»,
comme ils disaient, les dieux, les astres, les créatures, le
monde inanimé formaient pour eux une vaste société dont
l'homme était le centre sans en être le maître et dont il de-
vait, lui comme tout le reste, respecter l'ordonnance tradi-
tionnelle. Ne pas être un bon fils, un bon maître, un bon
sujet du Pharaon, ne pas respecter les dieux, ne pas s'aquitter
de ses fonctions ici-bas c'était, en somme, un accident du
même ordre qu'une éclipse ou une sécheresse. C'était violer
la Maât, c'est-à-dire violer l'état naturel des choses, ce qui,
normalement, devait être. Ainsi l'idée de nombre juste,
d'exactitude, de régularité vient se confondre avec le devoir
moral envisagé, non sous la forme abstraite d'un idéal trans-
cendant supérieur à l'humanité, mais comme un acte normal
de soumission aux lois généralement respectées qui assurent
l'ordre universel 1 .
1 A l'époque la plus ancienne, l'Erinys grecque jouait dans le monde
un rôle absolument analogue. Elle était née de la blessure d'Ouranos, dont
le sang avait été recueillie par Gaïa, la Terre. Elle avait pour mission d'assu-
rer le maintien des lois naturelles; cf. par ex. II. XIX; 418, l'intervention
d'Erinys pour réduire au silence Xanthos, le cheval d'Achille, doué un instant
de la voix par Junon. Cf. aussi Plut, de Exilio. ji: « • • oùy ozsrjfirfîszai
-jj jisTpçt. ©yjoiv ô 'HocfxXefCOî, si o'z \rq. 'Epivueç iuv AtX7}£ ixixoupoi i^supvpouaivj
Cf. de ls. & Os., 48. — Plus tard, prob. sous l'influence de l'homonymie avec
spivuoj être en fureur les Erinyes ont pris un caractère plus actif. Mais leur
rôle primitif reste néamoins encore perceptible dans certains passages des
Euménides d'Eschyle. Sur les Erinyes, cf. Descharme, Mythologie de la Grèce
antique, Paris, 3e édit. p. 420 sqq.
La maât présente beaucoup de ressemblances avec le Dharmma hindou
«that which is to be held fast or Kept-law, usage, custom religion, piety,
right, equity, duty, good works & morality». (Cf. A. Avalon, Tantra of the
great libération, London, Luzac & C:o 1913; Introd. p. CXLTI).
149
A mon avis, ce caractère de la Maât égyptienne ne fait
nulle part l'objet d'une illustration plus frappante que dans
le jugement de l'âme du Papyrus d'Ani. L'une des vignettes
de ce document représente, comme on le sait, la «pesée du
coeur». La balance de justice est dressée au milieu d'une
grande salle. A son pied, Shaït ou la destinée, et, quelques
pas en arrière, Raninit ef Maskhonit, déesses de la naissance,
la jambe gauche en avant, paraissent toutes prêtes à s'ap-
procher pour déposer. En haut, à peu de distance, l'âme
d'Ani sous forme d'oiseau à tête humaine, perchée sur le
faîte de sa «demeure d'éternité», regarde anxieuse l'opération
et semble n'attendre qu'un dernier mot pour s'envoler en
paix. Dans l'un des plateaux celui de droite, le plus voisin
du dieu Thot qui surveille, écritoire en main, l'emblème de
Maât fait équilibre au «coeur» placé dans l'autre plateau. Vigi-
lant, un genou en terre, Anubis observe le résultat de 1 épreuve.
Or la plume ne saurait signifier ici que le «poids réglemen-
taire» exigé pour l'homme symbolisé par son coeur. L'en-
semble de ses actions doit peser tant, et pas plus, chaque
action mauvaise constituant un poids. Aussi le plateau qui
porte la plume est-il d'ordinaire plus pesant que celui qui
porte le coeur; ce symbole montre que le défunt a été meil-
leur même que la moyenne, et n'aurait aucun sens si Maât
signifiait simplement «La vérité» 1 .
1 Ces considérations me portent à croire que le sens de maâ Khroou
juste de voix = juste de ton dans ses incantations, ne doit pas être accepté
sans réserves. Outre que cette interprétation paraît un peu factice, elle me
paraît contredite par le fait suivant: maâ Khroou signifiant à la voix juste
devrait être l'épithète particulière des magiciens pendant leur vie et non celle
des défunts après leur mort. Or nous voyons par l'histoire du roi Khoufoui
et du magicien qu'il n'est pas dit une seule fois que le magicien soit maâ
Khroou. U me paraît donc infiniment plus vraisemblable que maâ Khroou
signifie: celui dont la voix a été trouvée conforme à la maâ, celui qui, au jour
de la pesée du coeur et de la confession négative, jour où l'on ne peut dire
que les choses vraies, a été trouvé juste de voix, non dans le sens magique,
mais dans le sens moral: sa confession devant les dieux a témoigné qu'il
avait vécu conformément à la maât. Ceci expliquerait fort bien, ce me semble,
l'attribution de cette épithète à chaque défunt, et serait une formule banale
signifiant simplement qu'il a été un brave homme.
i5°
On peut voir par là à quel point la notion à laquelle
ce mot correspond se prête mal aux formules arrêtées et
presque toujours inexactes que les exigences d'une analyse
précise imposent à notre pensée. Rien n'est moins précis
que la Maât. 1 Ce terme recouvre toute une philosophie du
monde et de la vie à laquelle l'humanité est encore fort loin
d'avoir renoncé. Cette philosophie est très simple et peut
paraître vague parce qu'elle émane du sentiment plus que de
l'intelligence, mais elle est l'expression toute pure d'un besoin
de sécurité qui est aussi ancien que la faiblesse humaine, besoin
d'ordre, de paix, de régularité, indépendant de toute con-
sidération abstraite. Elle est encore, heureusement, celle du
plus grand nombre, celle des gens d'esprit et celle des per-
sonnes de sens rassis que les mystères de l'impératif caté-
gorique laissent indifférents et qui ne voient pas de bonne
raison pour obscurcir des idées qui leur paraissent très clai-
res. Sous réserve de quelques nuances, qui tiennent surtout
au progrès de nos conceptions scientifiques, cette morale est,
au fond, celle de Montaigne, de Molière, de la Fontaine, de
Voltaire même, car Bababec, Zadig et Candide n'en sont que
de modernes représentants. Il est d'ailleurs possible que ce
soit la vraie. Sans soulever les problèmes insolubles relatifs
au souverain bien, à la liberté, à la responsabilité, à la ju-
stice en soi, elle se borne à constater dans les profondeurs
immuables de la conscience humaine l'intuition très nette que
la vie normale est, en définitive, la vie vertueuse et qu'il n'y
a ni paix ni vertu possible hors de l'accomplissement des
simples devoirs de chaque jour. Ce sentiment échappe à
toute analyse; il est aussi spontané, aussi irréfléchi que la
faim ou la soif. Etre bon fils, bon père, bon époux, bon
citoyen, bon maître, bon serviteur implique un ensemble de
1 De Rocheraonteix a donné une excellente définition du mot maâ, qu'il
rapproche de l'Arabe moderne 1*1}^ qcrnoun (cf. Bibliotb. égypt. Tome 111,
P- 253)-
qualités fort complexe qu'il est impossible de définir d'une
manière satisfaisante; et cependant chacun de nous, lorsqu'il
s'abandonne à son génie familier, sent clairement les obliga-
tions auxquelles, ces termes répondent et, lorsqu'il s'y soumet,
éprouve l'impression apaisante qu'il a fait ce qu'il doit.
Qui sait? Peut-être ce penchant qui nous pousse à rem-
plir notre devoir d'hommes est-il de la même nature que
celui qui porte l'abeille à faire son miel ou la fourmi à me-
ner sa vie laborieuse. Ces voix mystérieuses qui s'élèvent en
notre âme et dont l'harmonie fondamentale ne varie guère,
quelle que soit l'époque ou la race, sont, il faut le croire,
celles de l'instinct propre à l'espèce humaine. S'il en est
ainsi, peut-on s'étonner que l'intelligence éprouve tant de peine
a en saisir exactement la nature? Le discernement dont
font preuve le sitaris ou la mante religieuse 1 au cours de leur
lutte pour la vie les aide-t-il à découvrir les fins cachées que
poursuit l'éternelle illusion lorsqu'elle les fait travailler pour
une progéniture qu'ils ne verront jamais? Pourquoi donc er^/* V. A
saurions-nous davantage?
Telles nous apparaissent, du moins dans leurs tràtàj^
essentiels, les idées morales de l'Egypte? Nous voudrions^ ' '^^^V
maintenant examiner la nature des relations existant entre ces
idées et le régime pharaonique..
L'une des manifestations les plus élevées de la consci-
ence humaine et de l'instinct divin qui régit nos destinées
est, sans contredit, l'universel besoin de toute société libre
d'estimer ceux auxquels elle obéit. C'est la méconnaissance
de cette vérité, constante cependant, qui a entraîné les plus
grandes révolutions de l'histoire. Lorsque les cités grecques
cessèrent d'avoir foi en la valeur morale de leurs institutions,
elles n'offrirent plus qu'une proie facile à l'ambition énergique
1 Cf. J. H. Fabre, Souvenir entomologiques, Paris, Delagrave.
Sphinx XVIII, 4. 12
152
des princes macédoniens. L'Empire romain ne devint possible
que lorsque émeutes, factions et scandales eurent déconsidéré
la République et cessa de l'être lorsqu'il se fut déconsidéré
lui-même par des misérables querelles intestines. La Réforme
et la Révolution sont dues dans une large mesure à l'affai*
blissement du prestige moral des papes et de la royauté.
Ainsi, toutes les grandes organisations collectives sont vouées
à une destruction certaine lorsqu'elles cessent d'inspirer à
ceux qui sont chargés de les défendre la ferme conviction
qu'elles valent la peine d'être défendues. Cette constatation
n'est pas l'un des moindres réconforts pour ceux qu'effraie
l'apparente fragilité de nos pauvres sociétés humaines, que
guettent tant de causes de dissolution.
Cette foi en la valeur morale du gouvernement que
l'expérience démontre si nécessaire à la solidité des régimes,
les Egyptiens l'ont exprimée à leur manière par des louanges
d une emphase bien orientale à l'adresse de leur Pharaons.
«Dieu bon . . . bel épervier de vermeil; très vaillant contre
les nations, dont le glaive est tranchant, le coeur magnanime,
qui veille sur tous ceux qui reposent, penseur aux projets
parfaits, promulguant les lois qui donnent l'allégresse, vivi-
ficateur éternel à jamais.» «Le roi ne peut faillir», disait
l'ancienne France; Soutonou nibou maât, disait l'ancienne
Egypte, expressions équivalentes d'un même sentiment. Le
roi était «le coeur» de la nation, suivant une expression
heureuse de M. Baillet. C'est en lui que se personnifiait
l'Egypte. Au point de vue religieux, politique, administratif,
il occupait sur terre le premier rang puisqu'il était fils des
dieux et dieu lui-même, possesseur du pays et de tout ce
qu'il renfermait. Sa volonté ne souffrait pas de limites. Ses
officiers ne tenaient leurs pouvoirs que de lui et il pouvait
quand il lui plaisait les leur retirer. En fait, il paraît bien
probable que les princes des nomes et les grands feudataires
se sont trouvés dans une situation comparable à celle des
T 53
puissants seigneurs de notre moyen-âge à l'égard du roi leur
suzerain. Les querelles intestines que nous entrevoyons dans
l'histoire de l'Egypte ancienne, les révoltes des grands vas-
saux, les désordres qui accompagnaient si fréquemment la
mort du souverain régnant, le soin que prenaient certains
Pharaons de nommer pendant leur vie le successeur qu'ils
s'étaient choisi, l'association si fréquente de leur fils préféré
aux honneurs et aux charges du trône afin que le pouvoir
se transmît sans secousse sont une preuve que dans la vallée
du Nil, comme ailleurs, le gouvernement central contrariait
certaines ambitions qu'il devait contenir pour vivre. Mais
l'histoire officielle porte rarement le témoignage de ces diffi-
cultés d'ordre intime. Tous les régimes se flattent d'avoir
réalisé le voeu des populations gouvernées; tout se vantent
d'avoir été moraux, débonnaires, préoccupés du bien du peuple,
soucieux de la prospérité générale. Les monuments publics
n'ont d'autre raison d'être que de proclamer les mérites de
ceux qui les ont élevés et il va sans dire que ces mérites
sont toujours supérieurs. C'est une publicité d'un genre spé-
cial semblable à celle dont notre Académie des Inscriptions
fut au XVII e Siècle chargée de rédiger les annonces. Il me
paraît imprudent de prendre au sérieux de pareilles louanges
et d'en tirer des conclusions scientifiques. —
Le Pharaon se trouvait donc dans une situation analogue
à celle de tous les monarques. Les textes disaient qu'il était
un dieu, mais ses sujets savaient bien qu'il était un homme.
Ce qu'il était en réalité, son caractère, ses défauts, ses ori-
ginalités, un petit nombre seulement pouvait le savoir; c'étaient
ses officiers particuliers et ce que nous appellerions aujourd'hui
son état-major et sa Maison. Mais ces quelques familiers admis
par privilège ou à raison de leur fonctions dans l'intimité du
souverain, ne nous ont pas laissé de mémoires secrets, si bien que
nous ne possédons des rois de l'Egypte qu'un portrait officiel
et en grande partie de convention. Pourtant les histoires qui
154
couraient sur quelques Pharaons, sur Chéops par exemple, suffi-
sent à prouver que le monarque n'incarnait pas nécessairement
les quatre vertus cardinales. En pareille matière les potins de
cour renferment généralement plus de vérité que les actes pub-
lics, les seuls que nous connaissions. La flatterie, la crainte,
la nature humaine ne permettaient pas qu'il en fût autrement.
D'ailleurs les idées morales de l'Egypte ont nécessaire-
ment précédé le régime pharaonique, qui en est la dernière
et la plus complète expression. Ce régime pas plus que notre
monarchie absolue n'a jailli d'un seul coup du cerveau égyp-
tien, — Le Pharaon est un chef de tribu, ou un prince de
nome qui a réussi; ses armes, sa diplomatie, les circonstances
ont assuré sa victoire sur les puissances susceptibles de lui
disputer l'empire et ce n'est certainement pas sa vertu qui
est la cause principale de ses succès. Nous la connaissons
tous l'histoire classique de ces monarchies orientales à l'ori-
gine desquelles les massacres, l'esclavage, les formes les plus
odieuses de la brutalité et de la perfidie sont d'un emploi
courant. S'il fallait chercher des comparaisons ce serait dans
les chroniques persanes et musulmanes ou dans les traditions
de certaines peuplades soudanaises ou berbères que l'on pour-
rait trouver l'analogue. Ces guerres atroces et sans merci
que se livrent parfois les petits potentats africains et qui
finissent par la constitution de royaumes souvent fort étendus
nous donnent probablement une image assez exacte des cir-
constances historiques qui ont amené la fondation du régime
pharaonique. Mais chacune de ces tribus, chacun de ces
clans possède un certain stock d'idées morales et sociales
qui se retrouvent fatalement dans les monarchies plus vastes
qui se constituent peu à peu au cours des siècles. Ces monar-
chies à leur tour, par une tendance naturelle à tous les orga-
nismes centralisés, favorisent l'élaboration d'une doctrine poli-
tico-morale qui attribue le premier rôle et les plus hautes
vertus au pouvoir établi. L'impression qui se dégage de ces
i55
systèmes formés après coup est nécessairement celle d'un
ensemble cohérent, raisonné, bien ordonné, d'une hiérarchie
des pouvoirs conforme aux supériorités naturelles; mais c'est
précisément ce caractère logique, je dirais presque théologique,
qui doit nous induire en défiance.
Telles sont, exposées très brièvement, les raisons pour
lesquelles je suis très éloigné de partager à l'égard du roi
d'Egypte les idées de M. Baillet. Son pharaon m'apparaît
comme une sorte d'abstraction vertueuse qui domine l'Egypte
et où chaque Egyptien voit le modèle qu'il doit s'efforcer de
copier. Depuis le grand seigneur jusqu'au plus humble fellah,
tous gardent les yeux fixés sur cette perfection vivante comme
un enfant de choeur sur le prêtre pendant la messe. Je me
refuse à croire qu'il en ait été ainsi. Outre que les vraisem-
blances ne s'y prêtent point et que les perfections attribuées
au roi me paraissent s'expliquer d'une manière beaucoup plus
naturelle, cette morale hiérarchique me paraît peu conforme
à ce que nous savons du caractère égyptien. Ce peuple s'est
toujours montré rebelle aux constructions systématiques. —
Rien ne lui est plus étranger que ces rigoureux édifices théo-
logico-politiques où s'est complue l'âme cléricale de l'auteur
des Chroniques ou du Code sacerdotal. L'idée d'un roi, mo-
dèle pour ses sujets de toutes les vertus, pouvait naître des
espérances du prophétisme hébreu ou des illusions du messia-
nisme juif, non du tempérament pratique et du bon sens
tranquille des indigènes de la vallée du Nil.
C'est pourquoi je pense qu'il n'était pas utile d'alourdir
cet excellent ouvrage de ce long exposé relatif à la divinité
du Pharaon, à sa beauté, sa force, sa santé, à ses triomphes,
aux constructions de temples, aux liturgies, aux guerres des
dieux, à l'emploi des troupes auxiliaires, aux mariages inter-
nationaux, aux navigations au long cours. Ces développe-
ments qui, envisagés isolément, sont loin d'être dépourvus
d'intérêt n'ont cependant avec les idées morales que des rap-
i56
ports extrêmement vagues et présentent l'inconvénient de
faire perdre de vue le véritable objet du livre. M. Baillet
n'avait donc nullement à s'excuser de n'avoir «tracé le tableau
complet d'aucune administration, de n'avoir rien dit sur la stra-
tégie ni sur la poliorcétique, pas plus que sur l'armement» 1 .
C est là le seul défaut de son remarquable travail et ce
défaut est peut-être l'effet d'une préparation trop prolongée.
En ces vastes sujets, le plus difficile est souvent de se bor-
ner au nécessaire; les lectures, les méditations suscitent peu
à peu des rapprochements dont on ne s'avisait point tout
d'abord; puis on découvre une infinité de relations délicates
entre des phénomènes qui paraissaient indépendants et l'on
finit par oublier les limites que l'on s'était assignées en com-
mençant.
Par contre une comparaison de la morale égyptienne
avec celles des grandes races qui ont fondé la civilisation
m'aurait paru de nature à préciser le genre d'influence que
les idées morales ont exercée sur le régime politique et réci-
proquement.
Avec Israël les ressemblances sont frappantes. Des dix
commandements du Décalogue il en est six dont les prescrip-
tions témoignent de sentiments identiques chez les Hébreux
et chez les Egyptiens. Cette constatation a d'autant plus de
valeur qu'ici la priorité de l'Egypte est incontestable. Les
seuls commandements exclusivement juifs sont les quatre pre-
miers, qui proclament l'unité de Dieu, l'interdiction du culte
des images, la défense d'invoquer en vain le nom d'Iahweh
et l'obligation d'observer le Sabbat. Comme on le voit,
l'objet en est purement religieux 'et cultuel. Tout ce qui se
rapporte aux devoirs familiaux et sociaux, respect dû aux
parents, condamnation du meurtre, de l'adultère, du vol, du
faux témoignage, des convoitises coupables existait déjà de-
puis longtemps dans le royaume des Ramsès.
1 Préface, p. IX.
i57
A la différence des Israélites, dont le Décalogue ne
mentionne pas encore le devoir de bonté, les Egyptiens ont
senti de fort bonne heure la haute importance morale de
cette aimable vertu. Ils en ont fait un des attributs essentiels
des dieux et du Pharaon et les fonctionnaires de tout ordre
se vantent de l'avoir pratiquée. Pour trouver l'équivalent des
formules bien connues «j'ai été le mari de la veuve, le père
du petit et du faible, l'asile de l'orphelin, le vêtement de qui
n'a plus de mère, etc.» il faut descendre jusqu'à l'époque
prophétique et au livre de Job. Dans ce dernier, en parti-
culier, quelques passages rappellent d'une manière frappante
le ton des stèles égyptiennes: «je sauvais le misérable qui
implorait secours et l'orphelin et celui que personne n'aidait;
l'homme voué à périr me bénissait et j'emplissais d'une cla-
meur de joie le coeur de la veuve; . . . j'étais les yeux de
l'aveugle, les pieds du boiteux; j'étais un père pour les pauv-
res et le procès de l'inconnu je l'étudiais avec soin» 1 .
Est-ce à dire qu'Israël ait, à ce point de vue, subi
l'influence directe de l'Egypte? Rien ne le prouve. Il est
fort probable que les Hébreux ont emprunté à la civilisation
égyptienne beaucoup plus qu'on ne le croit communément.
Lorsque le vif mouvement de curiosité qui attire depuis quel-
ques années les philologues bibliques vers les textes cunéi-
formes se sera un peu ralenti, l'on s'apercevra certainement
que la Mésopotamie, malgré les trésors qu'elle renferme, ne
suffit pas à tout expliquer et que l'Egypte nous réserve en-
core à l'égard d'Israël plus d'un enseignement. Mais, d'autre
part, les idées morales présentent parfois de si étranges ressem-
blances, même entre nations qui s'ignorent, qu'il faut des
preuves tout à fait positives pour que l'on puisse conclure
de ressemblances à un emprunt.
1 Cf. Livre de lob, Chap. XXIX & XXX. L'influence égyptienne est
d'ailleurs très sensible dans le livre de Job et a été constatée par tous les
commentateurs. Cf. par ex. le commentaire de K. Budde (collection Nowack,
Gôttingen. 1913).
i5«
Peut-on dire qu'il existe entre l'Egypte et la Grèce les
mêmes analogies qu'entre l'Egypte et Israël? Je ne le crois
pas. En ce domaine comme en tous ceux qu'elle a illuminés
de son rayonnant génie, la Grèce a fait preuve de cette fierté
simple et de ce sens philosophique élevé que, sans elle, le monde
n'eût peut-être jamais connus. Sans doute elle a proclamé,
comme l'Egypte, le respect dû au vieillard, la protection due
à la veuve, à l'orphelin; elle a loué la bienfaisance, poursuivi
le vol, flétri la débauche, puni l'adultère; elle a défendu le
meurtre et condamné l'injustice. Mais elle a honoré des ver-
tus dont l'Egypte paraît s'être à peine doutée. La dignité
de l'individu, la patience dans le malheur, la résistance cou-
rageuse aux fléaux naturels, la lutte contre l'adversité, l'esprit
de sacrifice, le dévouement à son pays, le respect du vaincu
ne sont sur les monuments égyptiens jamais ou presque ja-
mais mentionnés. Ce silence à peu près complet paraît tenir
à ce que les préoccupations morales de l'Egypte, comme
celles de la plupart des peuples orientaux, ne dépassent guère
le cadre relativement étroit des qualités qui rendent la vie
facile et paisible. Le domaine autrement étendu des vertus
qui, faisant partie de l'esthétique supérieure de l'être humain,
profitent rarement et nuisent le plus souvent à ceux qui les
pratiquent leur est demeuré à peu près fermé.
N'est-ce pas là une preuve que les illusions nobles sont
un facteur essentiel de la valeur des races comme de celle
des individus? Jamais des vertus bourgeoises ne sauraient
suffire à fonder l'idéal. Les grands peuples sont ceux qui,
comme le héros d'Aristophane, s'escriment à escalader le ciel
au risque de se rompre le cou.- Mille choses, la patrie, la
religion, la gloire, la liberté leur paraissent toujours préfé-
rables à l'existence. Pareils au Dionysos des Bacchantes, ils
sont en proie à une folie divine qui n'est que le signe d'une
sagesse supérieure. Eux seuls ont pu faire preuve de cet
étonnant mépris des vraisemblances et des réalités qui si
159
souvent est le signe des hautes destinées. Si à sa vie natio-
nale Israël n'avait préféré son Dieu; si la Grèce n'avait, par
une témérité de génie, défendu contre le Grand Roi les droits
sacrés du patriotisme et de la liberté; si les tribus errantes
des bords du Rhin et de l'Elbe n'avaient, dans une lutte qui
paraissait désespérée, soutenu contre le colosse romain la
cause des libertés particulières contre l'omnipotence de l'Etat,
tout ce qui constitue la supériorité religieuse, philosophique,
politique de la civilisation moderne n'eut peût-être pas vu
le jour.
Cette différence de point de vue entre le monde égyp-
tien et les races énergiques dont nous continuons la tradition
s'explique jusqu'à un certain point par une différence d'état
social et politique. L'on est frappé, en parcourant la longue
série des stèles et des textes moraux de voir que les vertus
civiques se résument en l'obéissance au Pharaon, en l'industrie
dont on fait preuve pour lui plaire. Alors que la Grèce,
Rome, la Germanie ont eu si tôt le sentiment très net des
devoirs de chaque homme vis-à-vis de la communauté, l'Egyp-
tien n'a conçu ses devoirs de citoyen qu'en fonction de ses
obligations envers son souverain. Il ne se glorifie pas d'être
mort pour obéir aux lois, comme les Spartiates de Léonidas,
ou pour défendre le sol natal comme les Athéniens de Mara-
thon. Ces grandes monarchies orientales se prêtaient mal à
l'épanouissement des viriles qualités que favorisait à un si
haut degré la vie si complète et si libre des anciennes cités
grecques ou l'indépendance farouche des forêts de la Germanie.
Un Solon, un Thémistocle, un Arminius, un Civilis y eussent
été impossibles. Toute la vie nationale y demeurait concen-
trée en la personne du prince. C'était lui dont la volonté
décidait à son gré toute chose; ses sujets n'avaient qu'à obéir.
Point de discussion; point de vote; des ordres. Tout au plus
un conseil intime, une assemblée de chefs dont l'avis ne liait
pas le souverain. Comment s'étonner dès lors que, soumise
i6o
à pareille tutelle, l'âme égyptienne se soit amollie et qu'elle
se soit déchargée sur le pharaon des nobles préoccupations
qui forment le citoyen? Les énergies et les initiatives que
suscite la recherche en commun du bien général ne pouvaient
se développer ici. En Egypte, comme partout, le despotisme
s'est montré contraire à la naissance d'un esprit public et il
a été la principale cause qui a maintenu le patriotisme indi-
viduel dans un état de perpétuelle langueur. Il est vrai
qu'Israël a fait preuve à travers toutes son histoire d'un sens
national et d'une énergie morale qui n'ont jamais été sur-
passés. Mais il faut remarquer que les rois juifs ont beau-
coup mieux gardé que les rois d'Egypte leur caractère pri-
mitif de chefs de bandes, chefs dont l'autorité n'était jamais
absolue. En outre, à côté de leurs rois, parfois même au-
dessus d'eux, les Hébreux ont eu les prophètes, incomparables
agents d'idéalisme moral, dont l'Egypte, décidément, a manqué
et que les Pharaons n'eussent jamais soufferts à côté de leur
trône. Ces marabouts admirables et toujours irrités qui se
nommaient Elie, Amos, Isaïe, en confondant la cause de leur
race avec celle de Dieu, en prêchant le triomphe final de la
justice et de la vertu sur les complots toujours infâmes des
princes de ce monde ont à jamais sauvé Israël des voies
d'une sagesse purement humaine au-dessus de laquelle l'Egypte
ne paraît pas avoir cherché à s'élever.
Chose étrange! Alors que quelques tribus de bédouins
ont suffi pour donner au monde la Bible et le Coran, livres
où deux fractions importantes de l'humanité puiseront jusqu'à
la fin des temps le sentiment de leur devoirs, cette aimable
nation dont tous les peuples anciens s'accordaient à vanter
l'antique sagesse, n'a laissé jusqu'ici qu'une trace anonyme
dans l'histoire du progrès moral. Il a fallu près de cent ans
d'études égyptologiques pour rendre enfin probable l'influence
considérable que les idées égyptiennes ont, à ce point de
vue, exercée sur la formation de notre mentalité occidentale.
i6i
Cela tient en grande partie à ce que ce peuple n'a pas été
le peuple d'un livre comme les Arabes ou les Hébreux. Si
pures qu'elles soient, les morales qui ne se présentent point
ramassées en un recueil censé révélé et destiné à défier le
cours des siècles ne résistent pas mieux à l'usure du temps
qu'un tas de sable à l'assaut du vent du désert. Les élé-
ments en sont dispersés aux quatre régions du ciel et nul
n'en connaît plus l'origine. I'aute d'une «Bible» égyptienne,
le plus clair des idées morales de l'ancienne Egypte s'est
éparpillé un peu par tout le monde antique sans qu'aucun
des peuples qui en ont recueilli l'héritage paraisse avoir eu
conscience d'un apport étranger. Après des siècles, M. Baillet
restitue à la civilisation de la vallée du Nil le rang éminent
qui lui revient. Antérieure à Israël, à la Grèce, à Rome,
l'une des premières, elle a élevé la voix au nom de la justice
et de la bonté, proclamé dans un monde où la violence pou-
vait régner sans obstacle le respect dû au vieillard, à la veuve,
à l'orphelin, revendiqué les droits inviolables du petit et du
faible et affirmé qu'un coeur compatissant pendant cette vie
devient après la mort une garantie puissante contre l'inclé-
mence des dieux.
C. Autra?i.
Friedrich Zimmermann. Die aegyptische Religion nach der Dar-
stellung der Kirchenschriftsteller und die aegyptischen Denk-
maeîer (Studien zur Geschichte und Kultur des Altertums,
herausgegeben von Drerup, Grimme und Kirsch. Paderborn.
1912. 8. 201 S.).
Die commentierende Thaetigkeit der Aegyptologen hat sicb
der klassischen Litteratur gegeniiber im Wesentlichen auf Herodot
beschraenkt und hat bei dessen Erklaerung die mit seinen Be-
richten in mehr oder weniger losem Zusammenhange stehenden
Bemerkungen anderer Klassiker herangezogen. Fur Horapollo
ist seit den fur ihre Zeit grundlegenden Erlaeuterungen von Lee-
mans (1835), trotz der seither viel weiter fortgeschrittenen Kennt-
niss der aegyptischen Schrift kein neuer Commentar erschienen.
Eine zusammenhaengende Bearbeitung der aegyptischen Theile
des Diodor und damit des Hecataeus von Abdera, seines Haupt-
gewaehrsmannes fur das Nilthal neben den auf die herodoteische
Auffassung zuriickgehenden Angaben, fehlt ebenso wie eine soîche
des aeusserst wichtigen Strabo. Monographische Arbeiten iïber
einzelne Stellen dieser Autoren oder liber die auf Aegypten be-
ziiglichen Stiicke weiterer Schriftsteller liegen nur in sehr geringer
Zahl vor. Vor allem wurden ganze Kategorien von Quellen nur
kurz gestreift, obwohl gerade bei diesen eine einheitliche kiï-
tische Untersuchung nothwendig und weit mehr Erfolg versprechend
erscheinen musste als die gelegentliche Anfùhrung der einen oder
anderen Stelle. Hierher gehoeren die Bemerkungen iiber natur-
wissenschaftliche Verhaeltnisse des Nilthales, liber die Rechts-
zustaende, u. s. w. Dass auf diesem Wege manches Neue zu
163
gewinnen ist, hat vor Kurzem die Bearbeitung der Stellen ûber
die aegyptische Schrift durch Marestaing gelehrt.
Eine Quellenreihe, welche eine in gewissem Masse ge-
schlossene Gruppe bildet und welche bisher fiir die aegyptologische
Forschung nur wenig herangezogen worden ist, sind die Kirchen-
schriftsteller. Die aeltern unter ihnen schrieben in einer Zeit, in
welcher das aegyptische Leben in seînen Kulturerscheinungen
und vor allem in seinen religioesen Aeusserungen noch zu Recht
bestand, so dass sie auf zeitgenoessische Beobachtungen auf bauen
konnten und nicht ausschliesslich auf Buchgelehrsamkeit ange-
wiesen waren. Dies gilt vor allem von den Autoren bis auf
Eusebius herab, waehrend bei den spaeteren Schriftstellern nur
einzelne Theile auf eigenen Quellenwerth Anspruch erheben koen-
nen. Das Vorhandensein dieser Litteratur und ihr Interesse fiir
aegyptologische Zwecke war bekannt, ihre Ausnutzung erschwerte
aber der Umstand, dass einerseits den Aegyptologen die noethige
Uebersicht ûber die aeusserst umfangreiche patristische Litteratur
fehlte, andererseits den Theologen die aegyptische Kultur zu fern
lag als dass sie mit Nutzen die Bearbeitung der Kirchenschrift-
steller haetten in Angriff nehmen koennen. Es war daher ein
gliicklicher Umstand, als bei einem jùngeren katholischen Theologen
das Interesse ftir die friihchristliche Litteratur mit einer Vorliebe
fiir orientalische Studîen zusammen traf.
In mehrjaehriger Arbeit hat, diesen seinen beiden Interesse-
kreisen entsprechend, Zimmermann die zahlreichen in Betracht
kommenden Schriftsteller durchgearbeitet, ihre Angaben iiber die
aegyptische Religion ausgezogen und in ihrem Sinne und Werthe
geprûft. Zugleich hat er sich dem Studium der semitischen
Sprachen und des Aegyptischen gewidmet. Vor allem zog ihn
letzteres an und so hat er sich, ehe er an die Ausarbeitung seines
Werkes herantrat, eine eingehende Kenntniss der aegyptischen
Sprache und Litteratur und ihrer modernen Bearbeitungen ange-
eignet. Er war, in Folge dessen, im Stande, nicht nur die
Angaben anderer Bearbeiter der Texte und ihres Inhaltes nach-
164
zuprufen, er konnte auch selbstaendig an das aegyptische Mate-
rial herantreten. Dièse aegyptologische Vorbildung des Verfassers
muss besonders betont werden. Waehrend es auf dem Gebiete
der klassischen Altertumskunde fur selbstverstaendlich gilt, dass
sich nur derjenige wissenschaftlich zu aeussern verra ag, der eire
Kenntniss des Griechischen und Lateinischen besitzt, ist eine
entsprechende Einsicht fur den alten Orient noch nicht allgemein
durchgedrungen. Hier finden sich, wie neuerdings wieder ein
Comnventar zu Herodots zweitem Bûche 1 gezeigt hat, noch immer
Schriftsteller, welche auf Grund einer Reihe aelterer Werke ihre
Bûcher zusammenstellen ohne eingehendere aegyptologische Kennt-
nisse zu besitzen und ohne demzufolge die damit zusammen-
haengende Moeglichkeit zu haben, den Werth der in ihren Quellen
ausgesprochenen Ansichten in fachmaennisch kritischer Weise
nachzuprùfen. Das selbstbewusste Urtheilen ùber ihnen nicht
genehme Aufstellungen ihrer Gewaehrsmaenner pflegt in solchen
Faellen die mangelnde Kenntniss der Thatsachen nicht ersetzen
zu koennen.
Den Vorzug der umgekehrten Arbeitsweise zeigt so gut wie
jede Seite des Bûches von Zimmermann. Regelrnaessig ist hier
das aegyptologische Material in umfassender Weise zu Rathe
gezogen worden. Die moderne Litteratur in Zeitschriften, Ab-
handlungen und Bùchern findet sich mit Sorgfalt verzeichnet. Die
hieroglyphischen und hieratischen Texte werden nicht nur an den
Stellen, an denen bereits Uebersetzungen vorlagen, sondern auch
da, wo nur die Texte selbst ediert waren, verwerthet. Den Ueber-
setzungen brauchte der Verfasser nicht ohne weiteres zu ver-
trauen, er hat sie mit den Originalen verglichen und ist dabei
mehrfach zu andern und besser # gesicherten Auffassungen des
Sinnes des Urtextes gelangt. So ist es ihm gelungen, grosse
Vollstaendigkeit zu erreichen. Dabei hat er auch auf diejenigen
Anschauungen hingewiesen, welche er nicht theilen zu sollen
glaubte und seine Gegengriinde klargelegt. Durch Nennung der
1 Wells in How and Wells, A Commentary on Herodotus. Oxford 1912.
165
in Betracht kommenden Quellen hat er zu gleicher Zeit dem
Benutzer die Moeglichkeit gewaehrt, sich selbst ein Urtheil liber
die verschiedenen Streitfragen und tiber etwaige einstweilen noch
nicht mit Sicherheit klar zu stellende Punkte zu bilden. Es wird
sich beziiglich der vorliegenden Litteratur weder bei den patri-
stischen noch bei den aegyptologischen Angaben etwas Wesent-
liches aus dem bisher zugaenglichen Materiale den Ausfiihrungen
des Verfassers beifùgen lassen.
Fur die Disposition des Stoffes konnten zwei Grundgedanken
in Frage kommen. Die Angaben konnten nach den Schrift-
stellern und bei jedem derselben nach Buch und Kapitel geordnet
werden, oder man konnte dieselben unter gemeinsame Rubriken
einheitlich zusammenfassen. Ersterer Weg, den ich bei meinem
Herodot Zweites Buch gewaehlt habe, ist fur den Benutzer, der
sich iiber eine bestimmte Schriftstellerstelle und deren Gehalt
unterrichten will, bequemer. Letztere Méthode, welche Sourdille
fur die Behandlung der aegyptischen Religion bei Herodot befolgt
hat, gewaehrt die Moeglichkeit, der GesammtaufTassung des Autors
iiber groessere Gedankenkreise oder Sittengebiete gerechter zu
werden. Zimmermann hat seine Arbeit sachlich geordnet. Dies
empfahl sich, da die verschiedenen Kirchenschriftsteller haeufig
die gleichen Dinge berichten und daher bei einer Anordnung
nach ihren Werken fortdauernde Verweise erforderlich gewesen
waeren. Ein Index der behandelten Stellen macht ein Nachschlagen
fur denjenigen leicht, der ùber einen bestimmten Autor Auskunft
sucht.
Die Anordnung des Werkes im Einzelnen ist die folgende :
Es beginnen die Stellen, welche sich auf die Goetter und den
Goetterglauben im Allgemeinen beziehen, die euhemeristische
Auffassung aegyptischer Gottheiten, die grosse Zahl der hoeheren
Wesen und ihre Deutung als Daemonen. Dann folgt der Osiris-
kreis und seine verschiedenen Gestalten, die Sage vom Leben
des Gottes, die ihm geltenden Mysterienspiele. Hieran schliessen
sich die iibrigen grossen Goetter, besonders Amon, Neith, der
i66
Nil und Imuthes, und dann die Sondergoetter, Baeume und
Kraeuter, Blaehungen, Dekane. Hierauf folgt der von den Griechen
viel behandelte Thierkult, die einzelnen verehrten Thierarten,
ihre Heiligkeit und Bestattung. Ein weiteres Kapitel bilden die
prîesterlichen Beamten, ihre Abtheilungen, Lebensweise, Rasiert-
sein, die Beschneidung, dann die Tempel, ihre Ausstattung und
Bibliotheken. Endlich wird auf die irrthiimlich den Aegyptern
zugeschriebene Lehre von der Seelenwanderung hingewiesen.
Einige Nachtraege und ein gutes alphabetisches Sachregister der
besprochenen Gottheiten, Orte, Lehren und Sitten bilden den
Abschluss des Werkes.
Die Darstellungsweise des Verfassers ist klar und gut lesbar,
der Druck sorgfaeltig und fehlerfrei. Das Buch wird sich zunaechst
den Aegyptologen niitzlich erweisen, denen es neue Quellen fur
die Religion des Nilthales erschliesst und dabei aus diesen Quellen
und aus ihrem Vergleiche mit der Denkmaelern wichtige That-
sachen festzustellen weiss. Dann wird es den Theologen wichtig
sein und fiir die Beurtheilung zahlreicher Stellen der Kirchen-
schriftstelîer die Grundlage zu bilden haben. Es zeigt dabei,
dass dièse Maenner besonders fiir volksthùinliche Sitten und
Glaubenssaetze im Nilthale eine aufschlussreiche und zuverlaessige
Quelle darbieten 1 . Naturgemaess lassen sie, der Tendenz ihrer
gegen das Heidenthum gerichteten Schriften entsprechend, die
Schattenseiten des Aegypterthumes vor Allem hervortreten und
betonen bei den religioesen Gedankengaengen das ihnen sonder-
bar und laecherlich Erscheinende um hierdurch die Reinheit der
Lehre des Christenthumes um so klarer zur Anschauung zu
bringen. Sie bleiben aber auch in ihren apologetischen Aus-
fiihrungen im Kreise der Thatsachen; sie berichten zwar einseitig,
sind aber, so weit es ihnen ihre Gewaehrsmaenner gestatten,
bestrebt, eine wahrheitsgemaesse Darstellung zu geben.
Bonn. A. Wiedemann .
1 Vgl. hîerzu Wiedemann im Anthropos VIII. S. 427 ff.
A. Wiedemanii,
XVIII. Ein jetzt im Muséum zu Berlin befindlicher, zu
Gebelèn gefundener Holzsarg aus der Zeifc des Ueberganges
vom Alten zum Mittlern Reiche zeigt auf der linken Aussen-
seite in flùchtiger, aber gewandter Zeichnung eine eigenartige
Darstellung. 1 Auf einem Ruhebette liegt mit dem Haupte
auf einer Kopfstùtze eine mumienartige Gestalt, deren Kopf
frei aus der weissen Umhùllung herausragt. An dem Kopf-
und an dem Fussende des Lagers steht je ein weibliches
Wesen mit ausgestreckten Armen. Die am Kopfende Ste-
hende hebt die Unterarme in der ùblichen Anbetungsstellung
halb in die Hoehe, die Frau am Fussende haelt die Ober-
arme schraeg nach unten, die Unterarme flach nach vorn.
Ueber dem Todten schvvebt in ausgestreckter Haltung eine
weitere weibliche Gestalt, welche ihre beiden Haende dem
Gesichte des Todten naehert als wolle sie ihn streicheln.
SteindorfF, dem wir die Kenntniss dièses Denkmals verdanken,
vermuthete, es handle sich hier um eine Tochter oder, da
sie die Tracht der Erwachsenen trage, um eine Frau, welche
sich ùber die Mumie zu werfen scheine. Gegen eine solche
Erklaerung spricht der Umstand, dass der Abschied der weib-
lichen Familienmitglieder von dem Todten sonst stets in
1 Publ. Steindorff, Grabfunde des Mîttlern Reichs in den Koeniglichen
Museen zu Berlin (Mittheilungen aus den Orientalischen Sammlungen 9) II.
S. 13, Taf. 3.
Sphinx XVIII f j. >3
i68
anderer Weise vorgefùhrt wird. Der Sarg steht in einem
solchen Falle aufrecht da, die Hinterbliebene hockt zu seinen
Fiissen, berùhrt oder umfasst ihn. Unter diesen Umstaenden
scheint mir die im Folgenden dargelegte Deutung weit wahr-
scheinlicher zu sein.
Fine nicht viel jùngerer Zeit entstammende Abbildung
einer entsprechenden Lagerung von Mann und Frau wie auf
diesem Sarge findet sich in einer Hiéroglyphe zu Beni Hasan,
welche den ehelichen Verkehr darstellen soll. 1 Dabei sind
beide aber aïs lebende Persoenlichkeiten aufgefasst und wird
der Mann iïber der Frau schwebend abgebildet, da nach der
aegyptischen Darstellungsart jede der beiden Personen selb-
staendig als Einzelwesen vorgefùhrt werden musste und sie
sich nicht gegenseitig decken durften. Auf dem in Rede
stehenden Sarge weist auf den Gedanken an einen gleichen
Vorgang wie in Beni Hasan eine Eigenthumlichkeit der Mu-
miengestalt des Mannes hin, welche dieselbe aufïallend von
der ùblichen Darstellung des auf dem Ruhebette gelagerten
Todten unterscheidet. Der Ansatz des obern rechten Armes
der Gestalt wird nicht wie sonst durch eine einfache gerundete
Linie gebildet, sie zeigt einen kurzen Stumpfansatz. Bei
dem linken Arm ist der Ansatz, den das Gewand verbirgt,
weit staerker entwickelt und erweckt den Eindruck als laege
unter dem Gewand der Unterarm ausgestreckt und als habe
man den in die Hoehe gehaltenen Oberarm in der Darstellung
unterdruckt. In Folge dessen gleicht der Ansatz des linken
Armes aufïallend dem runden Stumpf, den haeufig Darstel-
lungen des Gottes Min an dieser Stelle zeigen, 2 waehrend der
andere Arm an den Ansatz und untern Theil des Armes
erinnert, welchen Min in solchen Faellen im untern Theile
1 Leps. Denkm. II. 143b.
2 Z. B. Leps. Denkm. II. 149a (12 Dyn.), III. 275^ (26 Dyn.), 286*1
(30 Dyn.). — Eine eigenartige Sage uber ein* Rild des phallischen Min aus
Achmim findet sich bei Maqrizt, Description de l'Egypte ûbers. von Bouriant
(Mein. de la Mission du Caire 17) S. 713.
iôg
ausstreckt, im obern im rechten Winkel in die Hoehe hebt
und ùber dem dann die Geisel schwebt. Wenn auf dem
Sarge jede Andeutung des Phallus fehlt, den Min in solchen
Faellen zu zeigen pflegt, so kann dies den Vergleich nicht
ausschliessen, da gelegentlich auch bei dem Gotte das Glied
nicht angedeutet wurde. 1
Es kann sich bei der Sargdarstellung naturgemaess
nicht um eine Vorfùhrung des Gottes Min selbst handeln.
Der Kùnstler wird die Anklaenge an dessen Haltung gewaehlt
haben, vveil ihn der Vorgang an die Auffassung des Min als
Fruchtbarkeitsgott erinnerte. Als Ganzes betrachtet deckt
sich das Sargbild am meisten mit einer anderen sich mehr-
fach findenden Abbildung, mit der Vorfùhrung der posthumen
Zeugung des Horus durch Osiris. Bei dieser pflegen zwei
Gottheiten, Isis und Horus oder Isis und die die Auferstehung
unterstûtzende und bewirkende Froschgoettin Hekt 2 am Kopf-
und am Fussende der Bahre zu stehn, waehrend ùber dem
auf dem Rùcken liegenden, mit Ausschluss des Kopfes und
des Zeugungsgliedes in Mumienbinden eingehùllten Osiris
Isis in Sperbergestalt schwebt um den sperbergestaltigen Ho-
rus zu empfangen. 3
Durch eine Reihe anderweitiger Andeutungen ist be-
kannt, dass die bei den verschiedensten Voelkern verbreiteten
1 Leps. Denkra. III. 275c (Zeit des Amasis).
2 Fur die Bedeutung des Frosches und der Kroete vgl. Iacoby und
Spcegelberg, Sphinx VII S. 215 ff., VIII S. 78 f.; Wiedemann, Orient. Lit.
Zeit. XI Sp. 181; fur Lampen in Gestalt dieser Thiere besonders Pétrie, The
Roman Ehnasya pl. 63 — 4; fur entsprechende Amulette Lortet und Gaillard,
Faune momifiée IV p. 143 f., V p. 240 f. ; Reisner, Amulets (Cat. Kairo) pl.
23 f. Eine Schale mit zahlreichen plastischen Froschbildern bei Petrte, Hyk-
sos and Israélite Cities pl. 32, p. 31 f. und Duncan, Exploration in Egypt.
Taf. zu p. 172, p. 175.
3 Wiedemann, Rec. de Trav. etc. XX p. 134 ff. (Reliefdarstellungen
Seti I zu Abydos, der Spaetzeit zu Dendera, Anspielungen in den Pyramiden-
texten und in der i8ten Dyn.). Fur den den Vorgang plastisch darstellen-
den grossen Kenotaph des Osiris und seine Datierung vgl. Groff, Ree. de
Trav. etc. XXII p. 80 ff.; Daressy, 1. c. p. 138 ff.
.Anschauungen iiber die Moeglichkeit einer Todtenhochzeit 1
und einer posthumen Zeugung auch bei den alten Aegyptern
nicht nur fur die Goetterwelt, sondern auch fur die mensch-
lichen Todten bestanden. Um ihre Ausfùhrung dem Todten
zu sichern wurden ihm im Nilthale Statuetten unbekleideter,
meist auf ein Ruhebett gelagerter weiblicher Wesen in das
Grab gelegt und neben der Frau haeufig das Bild des Knaben
angedeutet, der dieser Todtenehe entspriessen sollte. 2 Galt
es doch bereits auf dieser Erde als Pflicht des Mannes seine
Frau zu schwaengern 3 und suchte man, falls dièses Ereigniss
nicht eintrat, durch innere Mittel auf den Mann einzuwirken, 4
waehrend man im modernen Aegypten der Frau die Schuld
zuschreibt und ihr bisweilen eigenartige Mittel, wie Staub
von antiken Sandsteinsaeulen, 5 eingiebt.
Bei andern Darstellungen begniïgte man sich mit dem
1 Die besonders charakteristischen russischen Anschauungen besprach
Schrader, Totenhochzeit, Iena, 1904, deutsche aus derartigen Gedanken-
gaengen hervorgegangene Sitten Sartori, Sitte und Brauch I S. 152 f.
2 Wiedemann, Zeitschrift des Vereins fiir rhein. und westf. Volkskunde
IX S. 166 f. Zu den dort Anm. 3 aufgefuhrten Beispielen solcher Todten -
frauen ist hinzu zu fùgen : Pétrie, Ehnasya (18 Dyn. von Gurob), Memphis I
pl« 35 (Spaetzeit); Morgan, Fouilles à Dahchour 1 pl. 46 fig. 104 (Spaetzeit);
Breccia, Rapport sur la. Marche du Service du Musée d'Alexandrie, 1912, p.
17 f., Kaufmann, Aegyptische Terrakotten der griech.-roem. Epoehe fig. 69,
S. 100 f. (hellenistische Zeit). Vollfiguren ohne Lager : Capart, Rec. de Monu-
ments pl. 66; Pétrie, Qurneh pl. 9, 20, 31; Quibell und Green, Hieraconpolis
II pl. 27; Quibell, Excavations at Saqqara IV pl. 61, fig. 3 (31 cm hoch,
Spaetzeit). — Einige derartige Figuren sind ganz flach gearbeitet, zeigen auf-
fallend kleine Brûste und stark betonte Geschlechtstheile (z. B. Capart, Rec.
de Monuments pl. 65). Ihr Typus ist wenig aegyptisch und hat man bei
ihnen wohl an asiatischen Import zu denken. Vgl. hierzu auch Cantenau,
La Déesse nue Babylonienne, Paris 191 4. — Die an die Darstellung der aegyp-
tischen Todtenfrauen erinnernden weiblichen Statuetten der koptischen Zeit
(vgl. Strzygowski, Koptische Kunst (Cat. Kairo) S. 201 fi*., pl. 18; Woolley,
Proc. Soc. Bibl. Arch. XXIX p. 218 ff. sind als Puppen oder als erotische
Figuren aufzufassen.
3 Ostrakon aus Theben bei Erman, Aeg. Zeitschr. XLI1 S. 101.
4 Maspero, Contes populaires, 4 te Aufl., p. 157 (Zweite Setna-Erzaeh-
lung); vgl. Pyr. Unas Z. 182 f.
5 Maspero, Ruines et Paysages de l'Egypte p. 273 f.
i7i
Bilde der Frau allein. Hierbei ist ein Exemplar besonders
bemerkenswerth, bei welchem die nackte weibliche Figur auf
einem zvveischlaefrigen Bette ruht und neben sich entsprechen-
den Raum fur den Mann frei laesst. 1 Unter der i8 ten Dyna-
stie wurden die Todtenfrauen bisweilen nicht einfach in das
Grab gelegt, sondern in kleine Modellsaerge gethan. 2 M an
vvollte offenbar durch dièse Nachahmung einer thatsaechlichen
Bestattung ihre Belebungsfaehigkeit erhoehen, aehnlich vvie
man dies nicht selten fur die Uschebti durch ihre Lagerung
in kleine Saerge aus Stein oder Thon zu erreichen suchte.
Bei andern aus verschiedenen Zeiten stammenden Darstellungen
liegt die Frau nicht auf dem Lager, sondern steht unbekleidet
in einer Art Kapelle. Dann hat der Fertiger bei der Gestal-
tung der fur den Todten bestimmte Frau an die Goettin Isis
gedacht. Eine Angleichung an dièse wurde durch den Ver-
lauf des eben erwaehnten Vorganges nach dem Tode des
Osiris nahe gelegt, und dies um so mehr als der Todte
selbst als ein Osiris angesehn und bezeichnet zu werden
pflegte.
Galt der Todte als zeugungsfaehig, so konnte er natur-
gemaess seine Kraft nicht nur an der Todtengattin im Ienseits
erweisen, sondern auch Persoenlichkeiten gegenùber, welche
noch a m Leben waren, wie dies der Mythe zu Folge Osiris
bei der ihn ùberlebenden Isis vermocht hatte. An dièse
Thatsache denkt allem Anscheine nach das Sargbild von
Gebelên. Die abgebildete Gattîn hofft auf diesem Wege von
dem todten Gemahl noch einen Leibeserben empfangen zu
koennen und sollte dièses Ereigniss durch die besprochene
Darstellung vermittelst eines Sympathiezaubers bewirkt wer-
den. Eine derartige Hoffnung liegt dem Volksempfinden
nicht so fern, wie es dem modernen Menschen erscheinen
koennte. Eine Reihe von Volksgebraeuchen erinnert bis in
1 Pétrie, Qurneh pl. 31, fig. 5, p. 12.
2 Wainwrigbt bei Pétrie, Labyrinth p. 27, pl. 16.
die Neuzeit hinein an entsprechende Vorstellungen, wenn die
Sitten auch allmaelich dem Volke unverstaendiich geworden
sind und zu reinen, gelegentlich sehr sonderbar anmuthenden
ceremoniellen Handlungen sich abgeschwaecht haben. So ist
es lange im Luxemburgischen ùblich geblieben, dass die Frau
bei dem Begraebnisse auf dem Sarge ihres Gatten zu reiten
hatte, 1 offenbar eine Erinnerung an ein aelteres drastischeres
Verfahren, welches eine posthume Zeugungauf sympathischem
Wege erzielen sol lté.
XIX. Als dem Papyrus Westcar VII. 14 — 6 zu Folge
der Prinz Hor-dudu-f zu dem 1 10 Iahre alten, zauberkundigen
Dedà kara, fand er diesen auf einem Ruhebette liegend. Ein
Sklave kratzte ihn am Kopfe, ein zweiter rieb ihm die Fusse.
Letztere Art sich eine erfreuliche Empfindung zu verschaffen,
hat sich in Aegypten bis in die Neuzeit erhalten. Lane 2
berichtet, dass, wenn sich der Kairener zum Mittagschlaf zu-
rùck zieht, eine Frau oder Sklavin seine Ruhe bewacht oder
seine Fussohlen mit ihren Haenden reibt. Dass im Mittel-
alter eine aehnliche Auffassung von dem Erfreulichen einer
solchen Behandlung der Fusse herrschte, zeigen eine Reihe
von Stellen in den Maerchen von 1001 Nacht. In diesen
wird selbstverstaendlich besonders haeufig die noch jetzt im
Oriente nach dem Bade ùbliche Massage erwaghnt. Daneben
aber wird geschildert, wie der junge Mann aus dem Schlafe
erwacht und das Maedchen oder eine hùbsche Negerin oder
auch eine andere Persoenlichkeft erblickt, welche damit be-
schaefïtigt ist, ihm die Glieder und vor allem die Fusse in
1 Font ane, Luxemburger Sitten S. 154.
2 An Account of the Manners and Customs of the Modem Egyptians,
chap. 5, ùbers. von Zenker I S. 150.
i73
angenehmer Weise zu massieren 1 oder ihn liebkost und ihm
dabei die Fusse massiert. 2
XX. In Luxor erwarb ich Anfang 1907 einen dunkel-
grauen Skarabaeus von 17 cm Laenge, 12 cm Breite, welcher
\A\ ^ ta
auf der Unterseite die Inschrift traegt f ^ jj ^
^ <cr> x-- !. Es handelt sich bei diesem Harua um einen
bereits durch andere Denkmaeler bekannten Mann, der in
der Zeit des Ueberganges von der 25 t8n zur 26 ten Dynastie
als Beamter der Koenigin Ameneritis eine Rolle spielte. Sein
im Asasîf gelegenes Grab war bereits Champollion bekannt. 3
Die Inschriften einer seiner Statuen bat Ebers 4 veroeffent-
licht und iibersetzt, eine zweite befindet sich im Louvre. 5 Auf
beiden findet sich vor allem die sehr lange Titelreihe des
Mannes verzeichnet, in der das auf dem Skarabaeus genannte
Priesterthum eine seiner wichtigsten Stellungen war. Die auf
diesen DenkmaelernhinterVorsteherderSetem-Priestergesetzten
und logisch nothwendigen Pluralzeichen fehlen auf dem Skara-
baeus jedenfalls nur um bei der Kleinheit desselben moglichst
Raum zu sparen. Ein Siegel des Mannes, welches seinen
zweiten Haupttitel ' 1 1 T * auffuhrt, ist kiïrzlich
LJ I T AA/WVS 1
von Newberry veroeffentlicht worden. 6 Ein Grafnto, in dem
er ûber seinen Namen und Titel den Namen der Koenigin
1 Ûbers. von Maudrus, Le Livre des Mille Nuits et Une Nuit I S. 142,
II S. 246.
3 a. a. Nacht 17, S. 214.
3 Champollion, Not Deser. p. 551 f.; N:r 37 bei Gardiner und Wei-
gall, Catalogue of the private Tombs at Thebes.
4 Zeitschr. der Deutseh. Morgl. Ges. XXVII S. 137 ff.
5 A. 84; publ. Greene, Fouilles pl. 10— 11; Sharpe, Egypt. Inscr. II
pl. 35; ûbers. Piehl, Iourn. Asiat. 7 Ser. XVII p. 159 ff; vgl. Piehl, Rec.
Trav. etc. III p. 67 f.; Maspero, Mem. de la Mission du Caire I p. 763.
6 Proc. Soc. Bibî. Arch. XXXVI p. 39.
174
Ameneritis und den des Kaschta hatte eingraben lassen, fand
sich oberhalb Assuan. 1
XXI. Die frùher viel eroerterte Frage, ob und in wie
weit das Kamel, dessen das Alte Testament 2 in Aegypten
gedachte, im Nilthale thatsaechlich vorkam, 3 hat durch eine
Reihe von Denkmaelerfunden ihre Erledigung gefunden. Das
Thier laesst sich vereinzelt in den verschiedensten Perioden
der aegyptischen Geschichte nachweisen, 4 hat aber im Lande
nur ausnahmsweise Verwendung gefunden. Vermuthlich be-
nutzten es bereits damais die Beduinen zum Durchqueeren
der Wùsten, so dass es den Grenzbewohnern eine gelaeufige
1 Publ. Pétrie, Season in Egypt pl. 9 n:r 263 ; Morgan, Cat. des Monu-
ments de l'Egypte ancienne I p. 38 n:r 164; vgl. Wiedemann, Or. Litt. Zeit.
III Sp. 174.
2 Genesis XII. 16.
3 Fur das Kamel im alten Aegypten vgl. Wiedemann, Proe- Soc. Bibî.
Arch. XIII p. 32 f.; Heyes, Bibel und Aegypten S. 26 flf. ; Lefébure, Congrès
des Orient. d'Alger VII p. 24 IV.; verfehlt ist Houghton, Proc. Soc. Bibî. Arcli.
XII p. 81 ff.
4 Nagada-Zeit: Pétrie, Abydos II pl. 10, p. 27 (Kamelkoepfe aus
Thon); Mitt. der Deutsch. Orient-Ges. N;r 30 S. 17 und daraus Kayser-Ro-
loff, Aegypten, 3^ Aufl. fig. 14 (Gefaess in Gestalt eines liegenfcen Lastka-
mels). — Thebauische Zeit: Steingutfigur eines mit Wasserkrùgen beladenen,
berittenen Kamels aus Abydos (Mariette, Abydos II pl. 40; Wallis, Egypt.
Ceramic Art p. 52, fig. 112; Bissing, Aeg. Zeitschr. XXXVIII S. 68 f.).
— Hellenistische Zeit z. B. Valdemar Schmidt, De Graesk-Aegyptiske Terra-
kotter fig. 170; Schreiber, Festgabe, Fûuf Beiblaetter aus der griechisch-
aegyptischen Sammlung Eknst Sieglin (Kamelreiter); Kaufmann. Aegypt.
Terrakotten der griech.-roem. Epoche fig. 116, S. 134 (Kamele mit Sattel-
taschen, Glocke am Hais, ein Kamelreiter); fig. 35, S. 64 (Harpocrates auf
dem Kamel reitend); Erman, Aeg. Zeitschr. XXXIII S. 37 ff. (Auf einem Ka-
mel reitende Frau auf einem Stuckmodell); Spiegelberg. Demot. Inschriften
(Cat. Kairo) S. 76 (Darstellung aus der Zeit des Tiberius); Leps. Denkm. V
28a (Relief in einer aethicpischen Pyramide von Meroe); zahlreiche Stellen in
den griechischen Papyri aus Aegypten. — Die beiden auf einem Kamel rei-
tenden Goettinnen (Cumont, Rev. de THist. des Rel. LXIX S. 1 ff.) kommen,
da es sich um syrische Gestalten handelt, hier nicht in Frage.
'75
Erscheinung war, waehrend es sich im Innern des Landes
weniger brauchbar erwies. Die zahlreichen Graeben und Ka-
naele, welche das Niltbal durchfurchten, mussten von vorn herein
die Verwerthung des ungeschickt und schwerfaellig schreiten-
den Geschoepfs wenig empfehlenswerth machen. Erst nach
Anlage besserer, auf weitere Strecken durchlaufender Strassen
vermochte es allmaelig den Werth zu gewinnen, welchen es
fur das h eu tige Nilthal besitzt und besonders vor der Anlage
von Eisenbahnen besass.
Die geringe Bedeutung des Kamels fur die breite Masse
der Aegypter spricht sich vor allem darin aus } dass es in
deren volksthumlicher Mythologie keine Rolle spielt. Waere
es von alters her staerker verbreitet gewesen, so haette es
fur ein Volk, das dem Thierkulte einen so grossen Einfluss
einraeumte, doch sehr nahe gelegen, seine eigenartige Gestalt
mit einer seiner Gottheiten in Verbindung zu setzen. Gele-
gentlich freilich erinnert der Kopf des Gottes Set an einen
Kamelskopf. Dièse Thatsache erklaert sich daraus, dass dessen
eigentliches Thier, das Okapi, 1 frùhzeitig aus dem Gesichts-
kreise der Aegypter verschwand und seine wahre Gestalt den
aegyptischen Kùnstlern in der Folgezeit fremd geworden war.
Sie suchten es daher andern Thieren anzugleichen und verfie-
len dabei auch auf das Kamel. Als ein Thier, welches
insbesondere in der Wiiste Verwendung fand, konnte sein
Aussehn leicht dem des Gottes Set, der unter anderem Herr
der Wùste war, verglichen werden. Charakteristisch ist es
dabei aber fur das Fehlen einer innern Verwandtschaft, dass
es bei einer ganz allgemeinen Angleichung einiger aeusser-
lichen Merkmale blieb. Der Kamelkopf erscheint ausserdem
regelmaessig stark stylisirt und ohne Naturalismus, als habe
der Kunstler selbst empfunden, dass er nur Annaeherungs-
1 Wiedemann, Umschau VI S. 1002 ff, Fur anderweitige Versuche das
Thier zu deuten vgl. Wiedemann, Archiv fur Religionswissenschaft XVII
S. 219 f.
176
werthe erstreben koenne. Das Kamel als solches ist niemals
das wirkliche heilige Thier des Gottes Set geworden.
Es ist eigenartig zu beobachten, wie sich dièse Verhaelt-
nisse in dem Augenblicke verschieben, in dem das Christen-
thum in Aegypten festen Boden fasst und hier Heiligenlegen-
den entstehn, welche bei ihren vielfach stark phantastischen
Ausschmùckungen die thatsaechlichen zeitgenoessischen Zu-
staende des Nilthales zu Grunde legten oder verwertheten ohne
Rùcksicht auf das Bestehn oder Fehlen altuberkommener
Anschauungen nehmen zu miissen.
In der Légende der heiligen Aerzte Cosmas und Damian,
welche sich umsonst zu behandeln verpflichtet hatten, wird
berichtet 1 , Damian habe sich einmal von einer Frau bewegen
lassen, von ihr als Dank fur ihre Heilung drei Eier anzuneh-
men. Hierdurch erregte er den Unwillen des Cosmas in so
hohem Grade, dass dieser verlangte, im Falle seines Todes
getrennt von Damian bestattet zu werden. Durch einen
Traum aenderte Gott selbst den Sinn des Cosmas, allein beide
Heiligen starben, ohne dass dièse Sinnesaenderung auch An-
deren kund geworden waere, Da erschien bei ihrer Bestattung
ein von Cosmas geheiltes Kamel und berichtete in laengerer
Rede in menschlicher Stimme, dass man auf Befehl des Herrn
die Beiden nicht von einander trennen, sondern zusammen
begraben solle.
In naiv ansprechender Weise ist dieser Vorgang von
Fra Angelico dargestellt worden. 2 Auf seinem Bilde ist
zwischen Haeusern ein grosses flaches Grab ausgeworfen, in
welchem die Leichen von 4 Enthaupteten liegen, fur die eben
die Todtengebete gesprochen werden. In einem Tuche wird
ein fùnfter Heiliger herbeigetragen, hinter dem ein grosses
Kamel steht. Die 4 bereits Bestatteten werden Cosmas und
1 Vgl. Deubner, Kosmas und Damian, Leipzig 1907 S. 46, 77, 90 f.
und fur die beiden Heiligen, welche im Traume Heilmittel angaben und heil-
ten, Deubner, De incubatione S. 68 ff.
- In Florenz, Galleria antica e moderna. Phot. Anderson 6694.
seine clrei mit ihtn unter Diocletian enthaupteten Briider An-
thimus, Leontius und Euprepius 1 sein, der eben herange-
brachte fiinfte Todte ist Damian. Vor dem Kamel enthaelt
ein Spruchband den wesentlichen Inhalt seiner Rede: No-
lite eos sepa(rar)e a sepultura quia no(n) su(n)t separati a
meritis.
Ein weiteres Vorkommen des Kameles ist in der Lé-
gende des Heiligen Menas nachweisbar. Als die Grenz-
truppen den Leichnam dièses Heiligen von seiner Begraeb-
nisstaette fortnehmen wollten, legten sie ihn auf ein Kamel;
allein dièses straeubte sich sich von der Stelle zu erheben. Sie
legten den Koerper daher auf ein anderes Kamel, aber auch
dièses war ungeachtet heftiger Schlaege nicht von der Stelle
zu bewegen. Da erkannten sie, dass dies ein Wink Gottes
sei und begruben den Heiligen an dieser Stelle. 2 Die wun-
derbare Handlungsweise der beiden Kamele hat ihren kiïnst-
lerischen Ausdruck in den beiden Kamelen gefunden, welche
auf zahlreichen Eulogien des Menas neben seinen Beinen ange-
bracht sind. 3
Auch in den volksthùmlichen modem arabischen Erzaeh-
lungen spielt das Kamel als ein im Namen eines Heiligen
handelndes Geschoepf eine Rolle. In einer in Luxor auf-
tretenden Légende ergreift es einen in einem Bau des Hei-
ligen Abu'l Haggag faulenzenden und seine Arbeitspflicht
vernachlaessigenden Arbeiter mit den Zaehnen und wirft ihn
gegen eine Wand. 4
Die besprochenen Angaben der beiden Heiligenlegenden
sind nicht ohne allgemeine Bedeutung. Man wird von vorn
herein geneigt sein, in Aegypten redende und bewusst han-
delnde Thiere auf Erinnerungen an den alten Thierkult zu-
1 Synaxarium der Coptischen Christen ùbers. von Wûstenfeld S. 132
f., vgl. 147.
2 a. a. O. S. 118.
3 Vgl. Wiedemann, Proc. Soc. Bibl. Areh. XXXVI p. 115.
4 Legrain, Louqsor sans les Pharaons p. 79.
i 7 8
rùck zu fûhren. Die erwaehnten Beispiele zeigen, dass dies
nicht ûberall ohne Weiteres moeglich ist. Das Kamel hat
im Alterthume nicht zu den heiligen Thieren des Nilthales
gehoert. Trotzdem tritt es in den Legenden in seinem Han-
deln und Reden als Vennittler fur die Kundgebung des post-
humen Willens der Heiligen auf. Hier kann nicht auf einen
Zusammenhang mit dem religioesen Empfinden des alten
Aegyptens verweisen werden. Man hat vielmehr die Verwer-
thung eines Thieres vor sich, welche erst in christlicher Zeit
entwickelt worden sein kann und daher auch nicht als Ueber-
bleibsel des alten Thierkultes aufgefasst werden darf.
XXII. Auf drei in der Nécropole von Tarchan gefun-
denen cylindrischen Toepfen der Nagada-Zeit 1 findet sich mit
Tusche ein eigenartiges, entfernt dem Zébra gleichendes Thier
aufgezeichnet. Dasselbe wird stets nur halb abgebildet. Man
zeichnet entweder. nur die hintere Haelfte mit zwei an das
Pferd erinnernden Beinen und mit einem mittellangen in einer
Quaste oder in drei kurzen Spitzen endendem Schwanze, oder
man stellt die vordere Haelfte dar mit auffallend langem Halse,
auf dem der Kopf fehlt, und mit langen Strichen, die quer
ùber den Rumpf laufen. Dièse Theildarstellung des Geschoep-
fes kann nicht dadurch erklaert werden, dass es sich um ein
Iagdwild handelt, da dièses sonst nirgends in dieser Weise
erscheint. Eine Zerlegung der Iagdthiere in der Darstellung
in ihre einzelnen Theile tritt nur bei der Abbildung ihrer
Schlachtung oder Darbringung als Opfer ein.
Es handelt sich bei diesen Toepfen vielmehr wohl sicher
um eine Theilzeichnung aus religioesen Grùnden, wie eine solche
bei Hieroglyphenzeichen haeufig angewendet wurde. 2 Sie
erfolgte, wenn man fùrchtete, die Zeichen koennten bei einer
1 Publ. Pétrie, Memphis V pl. 3 fi g. 6, p. 22 f.
2 Beispiele bei Lacau, Aeg. Zeitschr. LI S. 1 ff.
Belebung der Grabwanddarstellung durch magische Formeln
gleichfalls Leben gewinnen und, wenn sie vollstaendig waren,
den Todten bedrohen. Diesem Gedankengange entsprechend
haette man es auf den Toepfen mit einem Thiere zu thun,
welches Schaden bringen konnte. Man wird daher von vorn
herein geneigt sein, an eine Verkoerperungsform des bedroh-
lichsten aller Goetter, des Set, zu denken. Was das Thier
selbst anbetrifft, so hat Pétrie bei ihm an das Quagga ge-
dacht, mir erscheint eine Darstellung des Okapi weit wahr-
scheinlicher. Fur dièses sprechen der lange Hais, der schraege
Abfall des vordern Rùckens, die Bildung des Schwanzes, die
Form der Beine. Die schwarzen Streifen werden eine Erinne-
rung an die eigenthùmlichen Streifen sein, welche das Okapi
an verschiedenen Stellen seines Koerpers aufweist. Leider
ist in der Zeichnung der Kopf fortgelassen und ist daher bei
diesem ein Vergleich mit dem Okapi-Kopfe des Set nicht
moeglich.
XXIII. Beim Stehen war die ùbliche Ruhehaltung der
alten Aegypter die, dass man beide Beine parallel neben
einander stellte, oder noch haeufiger, dass das linke Bein et-
was vorgeschoben wurde. Die Last des Koerpers ruhte dabei
auf dem rechten Beine, das linke diente als Spielbein. Weit
seltner waehlte man fur die Ruhelage andere Stellungen.
Eine solche findet sich im Grabe des Ptah-hetep aus dem
Alten Reiche 1 fur einen Hirten, der einen grossen Stier zu
dem Herrn gebracht hat und nun stehn geblieben ist. Er
dreht sich um und haelt dabei den linken Fuss îeicht vorge-
streckt, vvaehrend der rechte im Knie derart gebogen ist, dass
das Unterbein zurùck steht, als ob es eben in die Hoehe ge-
hoben werden sollte. In der analogen Darstellung im Grabe
1 Paget and Pirie, Tomb of Ptah-hetep in Quibell, Ramesseum pl. 31;
Davies, Ptah-hetep I pl. 21, 28.
i8o
des Senbk aus der I2 ten Dynastie, welche eine nach der ent-
gegengesezten Seite gewendete karikierte Figur vorfuhrt, 1
hat die Rolle der Beine gewechselt. Hier ist das rechte vor-
geschoben, das linke eingeknickt.
Die Stellung, welche der hier abgebildete Hirte offenbar
einzunehmen die Absicht hat, zeigt ein Relief im Grabe des
Aba zu Deir el Gebrawi aus der 6 ten Dynastie 2 in ihrer Vollen-
dung. Eine Schalde aus Papyrusschilf liegt auf dem Wasser,
die Spitze steht schraeg in die Hoehe, waehrend das Hinter-
theil flach aufliegt. An diesem letztern steht ein Mann, der
sich vorbeugt. und mit dem Klappnetz Fische faengt. Hinter
ihm, der Spitze zu, steht ein weiterer, der die Stosstange in
den sumpfigen Untergrund des Wassers gesteckt hat, um ein
Treiben des Bootes zu verhindern. Dabei vvill er das Boot
nicht vorwaerts stossen — eine darLiber befindliche Gruppe zeigt
die abweichende Art der Darstellung von Stossbewegungen
deutlich — sondern verharrt in Ruhelage. Er benutzt das rechte
Bein als Standbein, das linke hat er so gehoben, dass der
Oberschenkel spitz nach vorn steht, der Unterschenkel dage-
gen wird horizontal gehalten. Der flach, fast horizontal aus-
gestreckte Fuss berùhrt mit den Zehen die Stosstange ohne
gegen dieselbe anzustemmen. Thaete er dies, so mùsste er
mit Hebelkraft die Stange aus dem Wasser heben und die
Schalde vorwaerts treiben.
Die hier gewaehlte Ruhelage erscheint auf den ersten
Blick sehr unbequem, sie ist aber in aehnlicher Form bei einer
Reihe von Voelkern am obern Niie verbreitet. Hier betont
Heuglin 3 von den Nuer, die in dieser Sitte sich mit den Schi-
1 Cledat, Bull. Inst. Franç. d'Arch. Orient. I p. ai: Chassinat, a. a.
O. X p. 169.
2 Davies, Deir el Gebràwi I pl. 4.
3 Reise in das Gebiet des Weissen Nil S. 104; hieraus Schweinfurth,
1m Herzen Afrikas I S. 128, der auf Taf. I zu S. 179 einen so stehenden
Dinka (vgl. fur dièse aueh Hartmann, Naturgeschichtlich medicinische Skizzen
der Nillaender S. 293 f.) abbildet.
i8i
buk und Dinka treffen, dass sie nach Sumpfvogelart auf einem
Beine stehn und das andere auf das Knie aufsetzen. Die
Stellung des alten Aegypters ist im Prinzip die gleiche, nur
darin noch reiherartiger, dass das Spielbein nicht auf dem
Knie des Standbeines aufsteht, sondern frei schwebend gehal-
ten wird.
Die Sitte selbst ist besonders beachtenswerth, weil sie
ein weiteres Beispiel fiir die auch sonst beobachtete Thatsache 1
darbietet, dass eine Reihe von Gewohnheiten der Aegypter,
vor allem waehrend dem Alten Reiche, denen der Volkstaemme
an den Ufern des obern Niles entsprach. Man wird in
solchen Faellen vielfach vermuthen dùrfen, dass es sich um
Andeutungen einer Kulturverwandtschaft handelt. In der
Vorzeit mag einer der Bestandtheile des aegyptischen Volkes
mit den Vorfahren dieser Staemme in einer mehr oder weni-
ger engen Verbindung gestanden haben. Die letzteren hielten
bei ihrer geringen Kulturentwicklung Iahrtausende an einem
Theile ihrer alten Sitten fest, waehrend dieselben in dem
aegyptischen Reiche un ter dem Einflusse der wachsenden
Kultur allmaelich eine Umgestaltung erfuhren oder auch ganz
in V T ergessenheit geriethen.
Ein weiteres Beispiel fur eine derartige Fortdauer ge-
meinsamer Urvorstellungen im Kreise dieser Sùdvoelker bieten
die am obern Nile sùdlicher als die Schibuk lebenden Latuka
dar, welche bis in die Neuzeit hinein die Sitte der secundae-
ren Bestattung kennen. Die Verstorbenen werden zuerst feier-
lich begraben, dann graebt man nach einiger Zeit ihre Ge-
beine wieder aus, sammelt sie in irdene Krûge und stellt sie
in einem gemeinsamen Gebeinplatze auf. 2 Hier findet sich
1 Ein sehr reichhaltiges Material an Parallelen zwischen aegyptischen
nnd afrikanischen religioesen und profanen Gebraeuchen, sowohl solchen, die
auf wirklicher Kulturbeziehung beruhen, wie solchen, die an verschiedenen
Orten aus gleichen Grùnden sporadisch entstanden sein werden, gab Budge,
Osiris, London, 191 1.
2 Hellwald, Leben und Sitten der Voelker Afrikas und Asiens S.
216; Cunningham, Uganda S. 369.
ein aus uralter Zeît ùberkommener Brauch wieder, welcher in
aehnlicher Form im Nilthale in der Nagada-Zeit verbreitet
war, dann aber, wesentlich unter dem Einflusse der religioesen
Vorstellungen, welche zur Einfiïhrung der Mumifizirung fiïhr-
ten, verschwand.
XXIV. An einer mehrfach behandelten Stelle (II. 44)
berichtet Herodot, im Tempel des Herakles zu Tyrus befinde
sich eine Saeule von Smaragd. Zu dieser Angabe hatte ich 1
darauf hingewiesen, dass es sich, da Smaragde von solcher
Groesse in der Natur nicht vorkaemen, vielleicht um den
«Gemachten Smaragd» der Aegypter, d. h. um einen mit
Kupfer gefaerbten Glasfiuss handele. Dièse Ausfùhrungen
baben den Beifall von Wells 2 nicht zu rlnden vermocht. Er
hut, wie an andern Stellen seines Commentars so auch hier
geglaubt, mir gegeniiber eine Art Ehrenrettung Herodots
unternehmen zu sollen, obwohl ich es gerade gewesen bin, der
im Gegensatze zu einer Reihe anderer Aegyptologen syste-
matisch den grossen Werth Herodots fur die Kenntniss Ae-
gyptens zu erweisen bestrebt war. Dass meine diesbezùg-
lichen Bemiihungen nicht erfolglos geblieben sind, scheint mir
daraus hervor zu gehen, dass seither auch in frùher sich ableh-
nend verhaltenden Kreisen die Verwerthung der Herodoteischen
Angaben stark gestiegen ist.
Wells hebt gleichfalls hervor, dass ein so grosser Sma-
ragd ausgeschlossen sei, meint aber, es handele sich vielleicht
um ein Stùck grùnen Iaspis oder Malachit. Aehnlich hatte
seinerzeit Zoega 3 bei den grossen Smaragden der Alten an
griinen Feldspath, bez. an einen aus diesem bestehenden Smalt,
1 Herodots Zweites Buch S. 208 f. Vgl. zu der Saule auch Movers,
Die Phoenizier I S. 345.
* ln How and Wells, A Commentary on Herodotus I S. 188.
n De origine et usu Obeliscorum S. 142.
i*3
der freilich nur in kleinen Stùcken vorkomme, gedacht, waeh-
rend Lenz 1 fur die Saeule Malachit vorgeschlagen hatte. Frei-
lich ûbersieht Wells bei seiner Deutung, dass aus mineralo-
gischen Griinden derart umfangreiche Stùcke Iaspis gleichfalls
ausgeschlossen sind. Ebenso unwahrscheinlich ist die Heran-
ziehung des Malachit. Der Malachit findet sich in Kupfer-
gruben, wie auf Cypern, in kleinen Stùcken und werden aus
derartigen Gruben die gelegentlich im Alterthume auftreten-
den Ringsteine aus Malachit herrùhren. In grossen Massen
steht er aber, abgesehn von Chile, nur in Sibirien 2 an, und
dass von hier aus das Material in grossen Bloecken nach
Tyrus gekommen waere, erscheint voellig ausgeschlossen.
Es heisst doch wohl auch den antiken Berichterstatteren eine
allzu grosse Oberflaechlichkeit zutrauen, wenn man annimmt,
sie haetten in Tyrus den Smaragd mit dem Malachit ver-
wechselt, der zwar die gleiche grùne Faerbung, sonst aber
durchaus verschiedene Struktur zeigt. Plinius 3 weist aus-
driicklich auf die Verschiedenheit von Smaragd und Mala-
chit hin.
Weiter erklaert es Wells fur verfehlt, «to suppose it
(die Smaragd -Saeule) to have been a forgery, and this in
one of the richest temples of the East». Woher die Angabe
entnommen wurde, dass der Herakles (Melkart)-Tempel zu
Tyrus einer der r.eichsten des Ostens gewesen sei, 4 ist mir
unbekannt. Angesichts des Reichthumes der Tempel Aegyp-
tens ebenso wie Babyloniens bis in die Perserzeit hinein
wird man aber die Richtigkeit der Behauptung bezweifeln
dùrfen. Der Tempel galt als altheilig und war noch unter
Alexander dem Grossen hoch angesehn, 5 doch beweist dies
1 Minéralogie der alten Griechen S. 20.
2 Im Iahre 1835 wurde hier ein Malachitblock von 5,5 m Laenge, 2,5 m
Breite und 1 m Hoehe gefunden.
3 Hist. nat. XXXVII. 114
4 Strabo XVI. 757 erwaehnt Nichts davon.
5 Vgl. Ariuan, Anabasis II, 16 ff.; Curtius IV, 2 ff.; Iustin. XI, 10, 11.
Sphinx XVIII, s M
r84
Nichts fur einen ausserordentlich grossen Reichthum, der auch
angesichts des Sinkens der Macht von Tyrus seît dem 7 ten
lahrhundert 1 wenig wahrscheinlich erscheint. Herodot spricht
denn auch nur von allerhand Weihgeschenken, mit denen der
Tempel reich ausgestattet sei, wie auch Dius 2 von den gol-
denen Weihgeschenken des Koenigs Hiram im Tempel des
Olympischen Zeus (Melkart) zu Tyrus berichtet
Abgesehn hiervon ist der von Wells gewaehlte Ausdruck
«Faelschung» in dem modem veraechtlichen Sinne des Wor-
tes nicht zutreffend. Die Alten haetten einen wie Smaragd
aussehenden Glasfluss nicht als eine schaendende Faelschung
angesehn, und dies um so weniger, als ein derartig umfang-
reicher Glasfluss einen sehr hohen Werth besessen haben
wùrde. Man darf hier nicht an die jetzt ùbliche Geringschaet-
zung des Glasflusses, besonders wenn er als Ersatz fur Edel-
steine auftritt, denken. Ein Blick in das grundlegende Werk
von Kisa 3 zeigt ùberzeugend, wie hoch bei den antiken Klas-
sikern Glas und Glasfluss eingeschaetzt wurden.
Vor allem ist das Veraechtliche einer Faelschung, wel-
ches von Wells hier vorausgesetzt wird, der antiken Auffas-
sung nicht entsprechend. Die griechischen Chemiker sind
wie spaeter die Alchemisten von dem Gedanken ausgegangen,
es wùrde ihnen môglich sein, auf kùnstlichem Wege aus min-
derwerthigen Storïen werthvollere Metalle, Edelsteine und
aehnliches zu erzeugen. 4 Wenn es ihnen gelang, ein dem
gewûnschten Storïe aehnliches Résultat zu erzielen, welches
1 Krall, Tyrus und Sidon (Sitz, ber. der Wiener Akad. CXVI. Heft.
i) S. 61. Fur Tyrus im Allgemeinen vgl. Friedrich Ieremias, Tyrus bis zur
Zeit Nebukadnezar's, Leipzig, 1891; Movers, Die Phoenizier II 1 S. 118 fï.;
fur die Heiligkeit der Insel, bcz. Stadt a. a. O. S. 125 f.; fur den Tempel a. a.
O. I S. 387 f.
2 Frg. 2 bei Mûller, Frag. Hist. Graec. IV p. 398 aus Iosephus, Ant-
VIII, 5, 3 und c. Apion. I, 17.
3 Das Glas im Altertume. 3 Bde. Leipzig 1908.
4 Vgl. H. Kopp, Die Alchemie I, Heidelberg 1886 S. 1 ff.; Berthelot,
Les Origines de l'Alchimie, Paris 1885.
'85
sie bei ihren wenig ausgebildeten analytischen Methoden von
diesem nicht ohne Weiteres zu unterscheiden vermochten,
so glaubten sie thatsaechlich die technische Herstellungs-
weise des Stoffes entdeckt zu haben. Die technischen Texte
sprechen daher in solchen Faellen im Sinne ihrer Autoren
vollkommen richtig vom xoistv des Goldes, u. s. f. Die be-
treffenden chemischen Rezepte der Papy ri 1 sind keine solche
von Faelschern; sie rùhren von Technikern her, welche von
ihrer Sache und deren gùnstigen Erfolgen fest ùberzeugt wa-
ren. Wenn bei einzelnen Rezepten 2 bemerkt wird, das Er-
gebniss sei derart wats %al zobç ztyylzaç, Xafteiv, so ist damit
nicht gemeint, die Handwerker wûrden durch das Produkt
betrogen, sondern dasselbe sei so gut gelungen, dass sogar
sachkundige Handwerker keinen Unterschied mehr von dem
erstrebten Stoffe zu erkennen vermoechten. In Folge dessen
wird denn auch in den Rezepten 3 ausdrùcklich zwischen der
rcoivjaiç und dem SôXoç geschieden.
Unter diesen Umstaenden sehe ich keine Veranlassung
meine Ansicht, welche, soweit ich sehe, in vollem Umfange
den mineralogischen Thatsachen, den technischen Verhaelt-
nissen und dem grieschischen Sprachgebrauche Rechnung
traegt, aufzugeben zu Gunsten einer Annahme, welche mei-
ner Ueberzeugung nach in keiner dieser Beziehungen Ein-
leuchtenderes zu ergeben vermag.
1 Pap. Leyden X, publ. Leemans, Papyri Graeci Musei Lugduni-Batavi,
Leiden 1885 S. 199 ff. ; ûbers. Berthelot, Collection des anciens Alchimistes
Grecs, Introduction p. 28 ff. und der diesen Papyrus ergaenzende Papyrus
Graecus Holmensis, herausgegeben von O. Lagercrantz, Rezepte fur Silber,
Steine und Purpur, Leipzig 1913.
2 Z. B. Pap. Leyden pl. 2 Z. 13 f.; 7 Z. 1 f.
3 Vgl. z. B. Pap. Leyden pl. 3 2- 10 und 15.
Remarques sur le livre de M. H. Sottas,
La préservation de la propriété funéraire
dans l'ancienne Egypte, Bibliothèque de
l'Ecole des Hautes Etudes, sciences phi-
lologiques et historiques, fasc. 205,
Paris, 1913.
Par
Pierre Montet.
Dans beaucoup de tombeaux égyptiens, surtout sous
l'Ancien Empire, une inscription bien en vue rappelle aux
visiteurs qu'ils ont certaines convenances à observer. Ceux
qui ne tiendraient pas compte de cet avertissement sont
menacés d'un châtiment. A ceux qui le suivront on promet
au contraire des récompenses. En général, toute inscription
où un Egyptien fait connaître ses volontés, qu'il s'agisse du
respect dû à la tombe ou de quelque autre chose, peut con-
tenir des menaces à l'adresse des gens qui n'obéiraient pas.
Ce sont ces formules de menaces que M. Sottas a rassemblées
et traduites dans son ouvrage.
Or, chaque égyptologue sait que M. Spiegelberg et M.
Môller avaient avant lui réuni et traduit beaucoup de ces for-
mules 1 . M. Sottas qui les a redonnées sans en excepter une
1 Spiegelberg, Die Tefnachtosstèle des Muséums von Athen, dans le
Recueil de travaux, XXV, 1903, pp. 190—198; L. Môller, Das Dekret des
Amenophis, des Sohnes des Hapu, dans les Sitzung. der K. Pr, Akademie der
Wissenschaften, Berlin, 19 10.
187
déclare (p. 119, note 2) qu'il n'a connu le travail de M. Moller
que lorsque le sien fut entièrement terminé. Personne n'en
doutera, mais le lecteur qui se demandera seulement ce que
le livre de M. Sottas apporte de neuf ne s'arrêtera guère à
ce détail. Ce n'est pas tout. M. Sottas a cité et traduit
quelques uns des textes trouvés à Coptos par Weil et Rei-
nach et dont le premier éditeur n'avait entrevu le sens que
d'assez loin; mais cette fois encore il s'est laissé devancer.
Avant que son livre fût imprimé paraissaient les études de
M. Gardiner, de M. Sethe et de M. Moret 1 sur les mêmes docu-
ments. C'était vraiment jouer de malheur. Mais, puisqu'il
venait trop tard, M. Sottas n'eut il pas mieux fait de renon-
cer brâvement à toute la partie du sujet qui était déjà traitée.
Son livre serait devenu plus court, mais personne n'y eut
trouvé à redire.
C'est surtout dans les deux premiers chapitres de son
livre que M. Sottas a affronté des textes dont personne
n'avait encore sérieusement tenté la traduction. Ces deux
chapitres contiennent aussi de longs développements sur les
croyances des Egyptiens et des rapprochements entre ces cro-
yances et celles -d'autres peuples. Nous resterons, nous, sur
le terrain philologique, cherchant seulement à savoir si M.
Sottas a correctement cité et bien compris les textes sur
lesquels il s'appuie. Voici les principaux points qui nous
paraissent mériter une discussion.
i° P. 17. M. Sottas cite d'après K. Piehl [Proceedings
5. B, A. XIII, 123), mais sans reconnaître le signe jx*^, la
phrase (j ^ [<=>] ^ ' t= *^* *-=^- ^ où il voit une grosse
difficulté: «Que peuvent représenter, écrit-il, ces deux signes
1 Gardiner, dans Proceedings of the Society of biblical Archaeology,
t. XXXIV, 1912, pp. 257 — 265; K. Sethe, dans Gottingische geîehrte Atizei-
gen, 1912, n. 12, pp. 705 — 726; Moret dans le Journal Asiatique, 1912, IT k
p. 75 sqq.
i88
t**^ et Des déterminatifs du verbe hzr* ? Il y a peu,
d'apparence. Un substantif régime de ^jt^ o? Peut-être sa
vertèbre, son cou». Il y avait en effet si peu d'apparence
que ï>« et -? fussent les déterminatifs de hrr* que M. Sottas
aurait très bien pu négliger cette hypothèse. Ces deux si-
gnes servent à écrire un mot rare ts qui signifie »cou». Il
en existe d'autres exemples:
W ^ ^cTl P AWWV I ^fch Maspero, Miss. fr.
'94' DM^T^CTP—W 15 -^
Deir el Gebrawi, I, 23 — Sethe, Urkunden, I, 142 2 .
Ce dernier exemple montre bien qu'il faut lire le
signe que M. Sottas n'avait pas reconnu. Quant au second
signe du groupe, il se lit ts également; on trouve en effet
dans des textes du Moyen Empire _^ au lieu de
(Lacau, Recueil de travaux, XXX, 2C0) 3 . Nous avons donc
affaire à un mot écrit au moyen de deux signes homophones.
M. Lacau qui a énuméré toute une série de mots semblables
{Recueil de travaux, XXXIV, 217) a prouvé de plus que le
groupe des signes homophones pouvait être précédé des élé-
ments phonétiques. Notre mot offre précisément les deux ortho-
graphes, à coté de ^jj . L'analogie avec des mots
tels que ^ q etc. nous invite à considérer que dans le
groupe le premier signe est purement phonétique, le
second au contraire figuratif (ce que M. Erman appelle »Wort-
1 Je dois cet exemple à l'amabilité de M. Dévaud.
■ Le groupe avant la lacune est très suffisamment net. M. Sethe
ne l'a pas reconnu et propose délire ° j\ J , ce qui n'offre aucun sens, comme
M. Sottas lui-même l'a remarqué,
3 Communication de M. E. Dévaud.
189
zeichen»). Comme ce signe représente le cou d'un oiseau et
que ^j) sert de déterminatif au mot JJ aaaa^ ^ »cou, gorge,
poitrine» 1 , nous concluons que le mot ts signifie »cou». Pour-
quoi les Egyptiens, quand ils eurent à créer un signe pour
figurer le cou, ont ils représenté un cou d'oiseau et non un
cou humain? Sans doute parce que le premier était plus
facile à dessiner que le second.
Reste à interpréter les deux derniers signes. Ils for-
ment à eux seuls toute une proposition dont le verbe est
sous-entendu. M. Sottas l'a compris, mais il n'a pas vu
qu'il y avait deux manières de rétablir le verbe man-
quant
l°. Je saisirai son cou comme un oiseau [le saisirait].
2°. Je saisirai son cou comme [je saisirai] un oiseau.
M. Sottas a adopté la première traduction, mais c'est
la seconde qui est la bonne. Quand les Egyptiens font une
ellipse, le verbe doit être rétabli dans la seconde proposition
à la même personne que dans la première (voir les exemples
cités par Erman, Aeg. Gram. 498 — 499). D'un autre côté,
M. Sottas croit que le défunt se compare à un oiseau de
proie qui saisit ses ennemis par le cou. Il devrait alors dé-
montrer que le mot Ipd (car c'est ainsi qu'il faut lire dans
les exemples qui nous occupent et ^\ ) peut désigner
un faucon ou un vautour. Pour savoir quelles espèces d'oi-
seaux les Egyptiens désignaient par le mot Ipd, il suffit
d'énumérer les déterminatifs du mot et d'identifier les espèces
figurées dans les scènes de chasse et d'élevage accompagnées
d'une légende contenant le mot Ipd. Partout il s'agit de
pacifiques oiseaux de basse-cour, grues, canards et pigeons,
mais jamais d'oiseaux de proie. Dans les scènes de chasse,
1 On trouvera des exemples de ee mot dans Pyr. Teti 26, Pepi I 389,
Pepi II 165 et dans Naville, Deir el Bahari V, pl. 139.
IQO
nous voyons que c'est par le cou que les chasseurs attrappent
les oiseaux prisonniers dans le filet ou dans la panthe. Tel
est le traitement que le défunt fera subir à l'intrus qui ne se
conformerait pas aux usages.
2°. P. 41, M. Sottas cite cette phrase: 1
n o ^rîa^^^* r > 23 > traduit ainsi ^
«Tout individu qui a fait pour moi ceci, jamais il n'aura à
rougir de mon dégoût (àzvt)». Puis il ajoute en note: »On
pourrait encore voir dans J le déterminatif de spj qui au-
rait été déplacé dans Urk. I, 23».
Cette seconde manière de voir est la bonne. Le mot
bwt (ou peut-être bzv, car il n'est pas sûr que le / appar-
tienne au radical) n'est jamais écrit par le poisson seul; il se
présente toujours ainsi, JJ ^ <^x ou Jj ^ <£^> avec un dé-
terminatif qui reproduit une poisson spécial, le bynni. Le
poisson qui détermine le mot spt (et non spj, le / étant radi-
cal) est bien différent du poisson btvt. C'est le fahaka dont
le nom égyptien était spt et qu'on reconnaît tant bien que
mal dans la copie de M. Sethe 1 . Il faut donc traduire:
«Tout homme qui fait ceci pour moi n'en aura jamais de
mécontentement».
La stèle 159 du British Muséum contient un exemple
du verbe spt où l'on voit très nettement que le déterminatif
du mot est un fahaka. M. Sottas cite cet exemple, mais
comment a-t-il pu aboutir à l'étrange traduction que voici :
«Je n'ai pas forniqué avec des mâles, rougissant de dégoût
envers lui»? On ne se l'explique qu'à moitié en constatant
que la publication dont s'est servi M. Sottas (Hieroglyphic
textes from egyptian stelae . . . in the British Muséum) pré-
1 Sur ces déterminatifs voir P. Montet dans le Bulletin de l'Institut
français d'archéologie orientale, t. XI.
i9i
sente à cet endroit une grossière faute de copie. Grâce à
l'obligeance de M. Dévaud qui a eu entre les mains la copie
du Dictionnaire de Berlin et une photographie de cette stèle
je puis donner ici le texte correct du passage 1 :
il , , , , ri <c=> «N'ayant pas de sommeil pour les
A/WWN S= | | | U Cl
gens dont il est mécontent». Le propriétaire de la stèle veut
dire sans doute qu'il est un maître vigilant, n'accordant du
repos aux gens que lorsqu'il est content d'eux.
3°. P. 49. M. Sottas cite un passage d une inscription
d'Assiout actuellement détruite qui n'est connue que par la
Description de V Egypte (Antiquités IV, pl. 48, il). Les relevés
de la Description effectués par des gens qui ne comprenaient
pas les hiéroglyphes sont naturellement défectueux. Toute-
fois il n'est pas permis de les corriger sans nécessité. Le
passage dont il s'agit se présente ainsi dans la Description:
AAAMA
o ®d ^ ! -JL- <=> o ^ mgk
/WWW ^ mm
I /www <ZZ^> fâwr/fc
M. Sottas lit le second membre de phrase >ww\a <rr> | j i
et traduit «On ne lui fera pas ses cérémonies». J'objecterai
que «faire des cérémonies» se dit en égyptien ^ et non
< ^ > | | j! en ^ n Q ue M - Sottas substitue -ro>- au <=>
de la Description. Il suffisait de combler la lacune par un
mot tel que [] j ^ | «enfants» et de supprimer le ^ que le
dessinateur de la Commission a cru voir après ^ pour ob-
tenir une phrase très claire et composée de deux parties sy-
1 M. Sottas qui est allé à Berlin aurait pu se le procurer; il aurait du
au moins ne pas ajouter une faute à celle de la publication. Pourquoi écrit -
il ~Jl_ au lieu de (L ?
192
métriques: «Son souvenir ne sera pas parmi les humains, son
nom ne sera pas parmi ses enfants».
4 0 . P. 50. M. Sottas y donne d'après l'édition de M.
Griffith (I, 212 — 214) le passage d'une inscription d'Hep-Djefi
(Assiout, XIl ème dynastie) où le défunt s'adresse aux visiteurs
de la tombe. Il est vrai que l'écriture de M. Griffith est un
peu défectueuse et qu'au bas de la ligne 213 plusieurs signes
sont méconnaisables. Ce n'était pourtant pas une raison pour
bouleverser un texte très clair que l'éditeur avait correcte-
ment publié, sauf dans un court passage:
En haut de la ligne 213 on lit dans l'édition de M.
] 1= | ~ 2, 3 p AAWA C * = ^|
Grifhth
□
I o I I
^ û ^ £— j I «[Tous les gens qui . . .] et qui feront
des éclats de voix dans ce tombeau . . .». Les textes du
Moyen et du Nouvel Empires contiennent de fréquentes allu-
sions à l'interdiction d'élever la voix en certains lieux. Hep-
Djefi lui-même se qualifie f A \^ j ^ <^> ^
| ^ «faisant taire celui qui est haut de voix pour
qu'il cesse de parler». Au lieu de cela M. Sottas lit M
^ I ^ ^ ùzQ c'est à dire que dans un chapitre intitulé
«Evolution du formulaire», il substitue à une formule qui fait
son apparition vers la douzième dynastie une vieille formule
de l'Ancien Empire.
Plus loin, à ce passage ^ _ ^ | \ ^ ™w g
AA/WVA <^ ^ «ils tomberont par la colère de Thot» M. Sottas
substitue ^^PrTl^l 1 JTl^ ^<kë< ce
/WW\A
que lui seul sans doute peut traduire «ils tomberont sous la
crainte de Thot». Dans la suite, M. Sottas ayant appris dans
193
Gardiner, Admonitions, p. 107, à traduire le mot dnd t a
reconnu que le texte de Griffith ne devait pas être modifié
{Addenda et Corrigenda, p. 172). C'est bien, mais pourquoi
ne l'a-t-il pas vu plus tôt?
D'un autre coté, il y avait avantage à prolonger la cita-
tion. M. Sottas ne cite à cet endroit que la première partie
du développement, celle où Hep-Djefi menace d'un châtiment
ceux qui lui causeront du dommage. Venait ensuite la contre-
partie où le défunt promet à ceux qui lui feront du bien une
belle félicité. Les termes des deux parties se correspondent:
Y Pi f w | AAAAAA r\ AAAAAA "\ '"' I I I û <i . (\
I I V ^ (I [K • ^es différents termes ont été traduits
par M. Sottas d'une façon un peu vague.
5°. P. 52. Il s'agit cette fois d'un passage de l'inscrip-
tion des contrats du même Hep-Djefi (280—282). M. Griffith
utilisant les copies anciennes, aidé par des remarques de M.
Erman et de M. Maspero, a pu donner de cet important docu-
ment un texte que tout le monde avec raison a proclamé
excellent. M. Sottas n'y a pas pris garde. Il n'a pas craint
d'encourir la malédiction dont le nomarque d'Assiout menaçait
ceux qui amoindriraient ses écritures. Il a ainsi introduit
dans un court passage une demi-douzaine de changements:
Y an lieu de Y ^— 0
ooo (2 fois) b&ti
ê à i
jrr+Q *>A/WV Q AAAAAA Q
f I A'vAAAA VQi V, >T f I WVW\ V\!^
f J MMM Pil [ AAAAM P-l
aaaaaa
194
Or, il n'est pas un de ces changements qui ne soit inu-
tile ou fâcheux:
1. ^ — 0 comme auxiliaire est rare, mais s'emploie quel-
quefois (Erman, Aeg. gr. 353). Il n'y avait donc pas à réta-
blir la forme habituelle.
2. Les Egyptiens écrirent souvent la négation au
lieu de ~-n— ou de (Erman, Aeg. gr. 512).
A/WvAA
3. 000 et sont entièrement différents, oco sert à écrire
le mot ît «orge» et détermine d'autres noms de céréales.
000 détermine surtout des noms de liquides, t^szi ^^g^
^ o » K o •
4. Dans cette inscription le mot htmt est toujours écrit
de la même manière, le déterminatif après la marque du
féminin.
5. Qu'on écrive ^ ou ^ | la traduction n'est pas mo-
difiée; mais celui qui par exemple voudrait étudier le rôle
du trait | après l'époque des pyramides jugerait très impor-
tant de savoir si dans un texte daté, comme celui-ci, le trait
existe ou non.
6. Si M. Sottas restitue la préposition ***** devant
tvcb nb y c'est sans doute parce qu'il estime que ces mots se
rattachent au verbe précédent dont dépendent déjà les
/www
mots IJ * ïïr !• Mais cette manière de voir n'obli-
I LU MAAM O \ \
geait pas M. Sottas à restituer la préposition. Quand plu-
sieurs substantifs coordonnés se rattachent à un adjectif ou
à un verbe par l'intermédiaire d'une préposition, les Egyptiens
peuvent soit répéter la préposition devant chaque nom, soit
ne l'exprimer qu'une fois devant le premier, Si rénumération
est un peu longue et si les termes peuvent se classer en deux
groupes, ils peuvent encore répéter la préposition devant le
*95
premier terme du second groupe: JJ jj v (
I ^ | | wvw tjs (Hammâmât, i, 4—5) «muni d'outrés et
de vêtement, de pains, d'eau et de toutes les plantes fraîches
du Sud». Mais je crois que les mots f I A " NAAA g£ ^37 de
( *A A/WW\
l'inscription d'Assiout, au lieu de se rattacher à la phrase
précédente, en commencent une nouvelle et qu'il faut traduire:
«Cet orge appartiendra donc aux prêtres ordinaires du temple
individuellement Chaque prêtre qui me donnera ce pain,
qu'il ne partage pas . . . etc.». On voit combien il était né-
cessaire de se tenir scrupuleusement au texte de l'inscription.
6°. P. 53. Au lieu de lire grt. De même, p.
98, il fallait ® au lieu de . Mais d'autres égyptolo-
gues que M. Sottas confondent encore ces deux signes.
7°. P. 67. Dans la transcription que fait M. Sottas d'un
texte d'Assiout (X eme dynastie) publié dans la Description de
V Egypte {Antiquité s y IV, pl. 49. 8) se sont glissées quelques
erreurs. Ainsi au lieu de 3? W | il fallait lire
1 — 7,
^ I v — L'expression si si «fils d'un homme» pour désigner
des personnages de quelque importance est assez fréquente:
Hat-noub, n. VIII, 1. 2; Prisse, XIII, r; XV, 4; XVI, 13.
Plus toin^u lieu de J^j ^ Q f | [ J*T' lire ^
au lieu de jft | j$ lire ^ I I,
au lieu de
8°. P. 68. M. Sottas traduit < _ > ^ pL il, 1. i)
196
par «Seigneur de Ré». Il n'existe aucun titre pareil. Il
s'agit d'une épithète d'Anubis, écrite ici en abrégé, dont
l'orthographe ordinaire est ^37 ^ <c±> q . Le mot j
A o .
ggjg q signifie «1 entrée du trou» et désigne une nécropole
de la moyenne Egypte (celle d'Assiout ou celle de Meir).
Dans <=> le signe Q remplace le mot krrt entier.
9 0 . P. 68. Une partie du texte que M. Sottas cite à
cet endroit d'après la Description de £ Egypte (Antiquités, IV,
48, 5), depuis e ^ <535> jusqu'à ^ Ç\ ^ ^ a été
bien mal relevée. Je ne crois pas que M. Sottas qui s'est
obstiné à transcrire ce passage soit parvenu à le rendre compré-
hensible. La suite est plus claire. Cependant il faut corriger
. t ^ J^j que donne M. Sottas en ^ (d'après
Siout I, 213; au Nouvel Empire ce mot est déterminé par
le bras armé £ — /] ). Après ^ rt ^ M. Sottas a omis \
Q 0 j. A la fin de l'énumération on peut lire, comme
M. Sottas, ^ | ® | j (cf. les stèles du Caire 20508, 2
et 20509, 2); cependant je préférerais ^ 9 1 1 j q m ' rap-
pelle davantage les tracés informes de la Description.
Avec le chapitre II se termine la partie la plus origi-
nale du livre de M. Sottas. Je ne poursuivrai donc pas plus
loin mon examen. Qu'on me permette pourtant une remar-
que avant de finir. Dans un travail d'une certaine étendue
comme celui-ci, il est difficile à l'auteur, même fort instruit
de la grammaire égyptienne s'il n'a pas encore eu le temps
de fréquenter beaucoup les textes, de ne pas laisser échapper
des fautes de lecture ou des erreurs de traduction. Je ne
i 9 7
voudrais donc pas laisser croire à ceux qui liront ces pages
que le travail de M. Sottas soit sans mérite. S'ils ouvrent
ce livre, ils y puiseront des renseignement très intéressants,
comme j'ai fait moi-même.
Blacé (Rhène) le 24 Juillet 1914.
Pierre Monte t.
Rettifica.
In Sphinx vol. XVIII, pag. 67 lin. 18, per unjerrore che non fu po-
tuto correggere in tempo, fu stampato: "una divinità femminile barbata (Anuke?)"
invece di: "una divinità barbata". Si pregano gli studiosi^l'prenderne nota.
G. Farina.
\ &
Varia.
Von
A. Wiedemaiin.
XXV. Herodot IL 91 spricht von der Verehrung des
Perseus in Chemmis (Achmîm) in Oberaegypten ohne dabei
fur diesen Perseus ein aegyptisches Aequivalent zu nennen.
Man hat 1 als Gleichung meist der Hauptgott von Chemmis
Min vorgeschlagen ohne hierfiïr einen Beweis erbringen zu
koennen. Der Gedanke, 2 die Gleichung entspringe einem
Titel des Min Pehreru oder Pehresu ist wenig wahrscheinlich,
da dieser Titel so selten vorkommt, dass er kaum den
Griechen auffallen konnte. Der folgende Erklaerungsversuch
vvird sich, glaube ich, mehr empfehlen.
Als ich mein Buch ùber Herodot schrieb, hatte ich
eine fur die beriïhrte Frage wichtige Denkmaeler-Angabe ùber-
sehn. Ich habe dieselbe dann in einer kurzen Notiz 3 nach-
getragen, auf die ich hier zuruckkommen und sie ergaenzen
moechte. In einer Reihe von Texten, welche von dem
1 Wiedemann, Herodots Zweites Buch S. 368 (.; Sourdille, Hérodote
et la Religion de l'Egypte p. 207 ff.
2 Vgl. Maspero, Hist. anc. des peuples de l'Orient III S. 802; bei
Wells in How and Wells, Commentary on Herodotus p. 211 als "perhaps"
richtig. Wells nennt den Gott Chem oder Min und meint, die Hiéroglyphe
werde verschieden gelesen. Richtiger waere es zu sagen, die frùhere Lesung
des Ideogramnes Chem sei falsch, dasselbe sei Min auszusprechen.
3 \m Philologus L. S. 179 f.
Sphinx XVI II, 6. 15
200
Bringen der griinen Augensalbe sprechen, wird als Herkunfts-
land Perse-(ti) genannt 1 und vvechselt einmal mit dessen
Name der Name des I2 ten Nomos von Ober-Aegypten. Das
Land selbst braucht deshalb nicht mit diesem Nomos iden-
tisch zu sein, wird aber jedenfalls in dessen Naehe gelegen
haben. Vermuthlich entspricht es dem weiten gebirgigen
Gebiete zwischen Nil und Rothem Meere auf der Hoehe des
mittlern Oberaegypten mit seinen wichtigen Steinbrùcben, Gru-
ben und Strassen. 2 Worauf der Name Pers zurùck zu fiïhren
ist, ist unbekannt, ihn auf eine persische Ansiedelung in dieser
Gegend zu beziehn liegt kein Grund vor.
Der I2 te oberaegyptische Nomos lag etwas noerdlicher
als der 9 te Nomos, dessen Hauptstadt Chemmis war. Wenn
aber Herodot von einem Pers im mittlern Oberaegypten hoerte,
so musste er oder sein Gewaehrsmann geneigt sein, diesen Ort
mit Chemmis in Verbindung zu bringen. War doch Chemmis
die einzige groessere Stadt, welche ausser der »nahe gelegenen
Neapolis» Herodot am Nilufer zwischen Kairo und Theben
bekannt war. Der Anklang des Laendernamens an den des
Perseus wird dann weiter die Lokalisirung eines Theiles sei-
ner Légende in dieser Gegend veranlasst haben.
XXVI. Von den wenigen ùber der Erde erhaltenen
Denkmaelern des klassischen Alexandrien wurden die Nadel
der Cleopatra und ihr Genosse zwischen 1877 und 1881 nach
New York und London ùberfùhrt 1 und blieb als aeusserlich
1 Das gleiche Land ist wohl bei déni im Hammâmât (Leps. Denkm. III.
283; vgl. Heyes, Bibel und Aegypten S. 121) fur Fûrsten von Koptos auf-
tretenden Titel seres en Pers, etwa Beaufsichtiger (se-res) des Landes Pers,
gemeint, in detn man in wenig wahrscheinlicher Weise einen Eunuchen
ÎT^"iD von Persien zu sehn pflegt.
2 Vgl. auch Krall, Das Land Punt (Sitz. ber. der Wiener Akad. CXXI)
S. 64 f.
a Vg!. besonders H. H. Gorringe, Egyptian Obelisks. London 1885.
sichtbares Wahrzeichen der alten Groesse nur die Pompejus-
Saeule ubrig. Es ist nicht uninteressant, dass dièse bereits
verhaeltnissmaessig fruhzeitig von einem aehnlichen Schicksale
bedroht wurde, wie es den Obelisken des Caesareums beschie-
clen war. Gegen Ende des I7 ten Iahrhunderts wurde der Vor-
schlag gemacht, sie nach Frankreich zu verschiffen, Der
Gedanke ging von Benoît de Maillet aus, der 1692 im Alter
von 33 Iahren zum franzoesischen General-Consul in Kairo er-
nannt wurde und dièse Stellung ùber 16 Iahre lang bekleidete.
Waehrend dieser Zeit beschaefftigte er sich mit dem Lande
Aegypten und seinen Alterthumern und legte seine theilweise
recht guten Beobachtungen in einer Reihe von Mémoires
nieder, welche spaeter von Le Mascrier bearbeitet und ver-
oeffentlicht wurden. 1
In einer dieser Abhandlungen schilderte er (S. 144 ff.)
eingehend die Grossartigkeit und Schoenheit der Pompejus-
Saeule, welche auch sonst auf die Besucher Aegyptens gros-
sen Eindruck zu machen pflegte .und besonders im Mittelalter
und in den ersten Iahrhunderten der Neuzeit vielfache Er-
waehnung gefunden hat. 2 Maillet erklaert, wenn es richtig
sei, dass die Saeule einst eine Statue des Pompejus getragen
habe, dann koenne sie jetzt keinem bessern Héros geweiht
werden als dem Koenig von Frankreich uni als Postament
fur dessen Bildniss zu dienen. Er schlaegt vor, Frankreich
solle den Sultan veranlassen zu behaupten, er wolle die Saeule
nach Konstantinopel bringen lassen, ihr Niederlegen und ihren
Transport sollten die Franzosen iibernehmen. Dann koenne
man sie, ohne waehrend der Arbeit von den Aegyptern ge-
stoert zu werden, nach Frankreich ùberfùhren. Die tech-
nischen Schwierigkeiten schaetzt er offenbar sehr gering ein,
da er die Kosten auf nicht mehr als 20,000 Écus veranschlagt.
1 Description de l'Égypte. Paris 1735 (Nachdruck Haag 1740).
2 Vgl. G. Lumbroso, L'Egitto dei Greci e dei Romani, 2 te Aufl. Rom
1895 S. 225 ff.; G. Botti, Fouilles à la Colonne Théodosienne. Alexandrie
1897 und die bei diesen angefuhrte reichhaltige Litteratur.
Dièse Gedankengaenge hat Maillet auch der franzoesischeti
Regierung gegenuber entwickelt. 1 Im Iahre 1698 schlug er
dem Minister vor, die Pompejus Saeule von Alexandrien nach
Paris bringen zu lassen, um dann auf ihr eine Statue Ludwig'
XIV aufzusteilen. Ob dem Plane von Paris aus ernstlich
naeher getreten wurde, îst nicht bekannt. Zur Ausfùhrung
ist er glùcklicher Weise nicht gekommen.
Ein weiteres aegyptisches Denkmal, dessen Fortfùhrung
von seinem Fundorte mehrfach erwogen worden ist, bildet
die von Sloane und Caviglia 1820 entdeckte bekannte Kolossal-
statue Ramses' II zu Mît Rahîne, 2 vvelche angeblich Moham-
med c Ali England schenkte. 3 Hier hat man angeregt, sie
nach England zu bringen, waehrend andere sie in das Alter-
thùmer-Museum zu Kairo iïberfiihren wollten. 4 In neuester
Zeit ist sogar vorgeschlagen worden, den Koloss auf dem
Bahnhofsplatze zu Kairo aufzurichten. Letzterer Plan fand
Zeitungsnachrichten 5 zu Folge die Zustimmung von Lord Kit-
chener, waehrend sonst, auch von Englischer Seite, entschie-
den auf die Ungeeignetheit des Platzes hingewiesen wurde. 6
In wie weit der Vorschlag noch in Frage steht, laesst sich
unter den obwaltenden Verhaeltnissen nicht verfolgen. Vom
archaeologisch-historischen Standpunkte aus kann man nur
wiinschen, dass das Monument an der Stelle verbleibt, an
der es Ramses II vor seinem Tempel aufrichten liess. Hier
sah es allem Anschein nach 7 Herodot auf seiner aegyptischen
Reise und hier ruht das urngestùrzte Bildniss seit vielen Iahr-
hunderten. Derartig bodenstaendige, auch in ihren Trummern
nur an der Stelle, an welcher sie sich urspriïnglich erhoben,
1 H. Omont, Bull. Soc. nat. des Antiquaires de France. 1892 S. 92.
2 Publ. Leps. Denkm. I. 10; III. 1426—11.
3 Baedeker, Aegypten 1877 S. 387; Budge, Guide to the Egyptian
Galleries (Sculpture). British Muséum S. 162.
4 Bagnold, Proc. Soc. Bibl. Arch. X.S. 452 ff.
r> Berliner Tageblatt, 19 Iuli 1914.
6 Sommers Clarke, Iourn. of Egypt. Arch. I. S. 79.
7 Wiedemann, Herodots Zweites Buch S. 426.
in ihrem Sinne und in ihrer Wirkung verstaendliche Denk-
maeler, wie es die aegyptischen Kolossalmonumente sind, sollte
man nicht zu versetzen unternehmen.
XXVII. Das Verhaeltniss der Geschichte von den bei-
den Briidern zu der biblischen Iosephepisode und der mytho-
logische Gehalt der aegyptischen Erzaehlung haben die For-
scher viel beschaefftigt. Bei ersterer liegt thatsaechlich kein
Zusammenhang vor. Der Versuch des Ehebruches der Haus-
frau mit einem Hausgenossen konnte sich zu oft wiederholen
als dass man zwischen zwei seiner Schilderungen eine Bezie-
hung annehmen dùrfte, vor allem nicht, wenn Vorgeschichte
und Verlauf so verschiederi sind wie im Papyrus d'Orbiney
und im Alten Testamente. 1 Bei den mythologischen Anspie-
lungen des Papyrus 2 ist es nicht gelungen in ihm eine fort-
laufende Erzaehlung einer bestimmten Mythengruppe nach-
zuweisen. Der Zusammensteller des Textes hat aber, wie
dies in Aegypten, wo die Religion so eng mit dem Volksle-
ben verwachsen war, natùrlich ist, zahlreiche einzelne Mythen-
ziige in seine Erzaehlung verwoben. Hierbei hat ihn gele-
gentlich eine Analogie verfùhrt, die Mythe in weiterem Um-
fange heranzuziehn, als dies fur die Erzaehlung selbst
passte.
Eine derartig ùbertriebene Weiterspinnung findet sich
an der Stelle, an welcher Batau seinem Bruder seine Un-
schuld betheuert, sich selbst entmannt und das Glied in den
Fluss wirft, wo es der Silurus verschluckt. Die Castration wird
durch den Zusammenhang nicht erfordert, da Batau unschuldig
ist und sich daher nicht selbst zu bestrafen braucht. Sein
1 Fur das aegyptische Lokalkolorit der Iosephepisode vgl. Heyes, Bibe]
und Aegypten S. 52 ff.
2 Vgl. die bei Maspero, Contes populaires, 4 te Aufl. S. XII ff. aufge-
fuhrte Litteratur.
204
Eunuchenthum ist fur die Fortsetzung denn auch unwesent-
lich. Er sagt zwar spaeter zu seiner Frau, er vermoege sie
nicht aus der Hand des Plusses zu erretten, denn er sei ein
Weib. Kurz darauf toedtet er aber viele Leute, die der
Pharao ansgeschickt hatte, und verwandelt sich spaeterhin in
einen Stier, nicht etwa in einen Ochsen.
Mari hat beî dieser Episode an einen Zusammenhang
mit der Osiris-Mythe gedacht, in welcher nach einer bei Plu-
tarch aufbewahrten Fassung 1 Fische das in das Wasser ge-
worfene Glied des Gottes verschluckten. Es handelt sich da-
bei jedoch nicht uni das Ergebniss einer Selbstentmannung
des Osiris. Dieser war nach seinem Tode zerstùckelt und
dabei das Glied in das Wasser geworfen worden. Freilich
muss thatsaechlich neben den ùblichen Versionen, in denen
Osiris nach seinem Tode ohne Weiteres phallisch* erscheint,
ein abweichender Bericht bestanden haben, in welchem eine
Castration des Gottes stattfand, mit der dann aber keine
Zerstoerung des Gliedes verbunden war. Dièse Auffassung
wird zwar in den Texten nirgends erwaehnt, sie wird jedoch
in den Zeiten und Faellen vorausgesetzt, in denen es Sitte
war, den Todten zu castrieren 2 und seinen Phallus gesondert
beizusetzen. Als Sarg verwendete man fur ihn in der Spaet-
zeit bisweilen einen kleinen Holzobelisken. Hier liegt allem
Anschein nach eine Erinnerung an den alten Brauch der Zer-
stiickelung der Leiche vor. Wie ihr Koepfen erforderlich
erschien uni dem Todten im Ienseits den Besitz des Kopfes
zu sichern, 3 so wird ihre Castrirung fur seinen Phallus den
gleichen Erfolg versprochen haben. Die Abschneidung er-
1 Wiedemann, Sphinx XIV S. 232 ff.
2 Derart posthum castriert erscheinen Mitglieder der i8 ten Dynastie,
Seti I, Ramses II und III. Vgl, Maspero, Momies Royales (Mém. de la
Mission du Caire I. 4) S. 556, 563, 566; Smith, Royal Mummies (Cat. Cairo),
s - 27, 31, 32, 34, 61.
3 Wiedemann bei de Morgan, Origines II S. 205 ff. und die sonstige
Sphinx XVIII S. 39 f. angefûhrte Litteratur.
205
folgte aber auch dann nach dem Ableben durch Andere, nicht
bei Lebzeiten durch die eigene Hand des Osiris.
Das von Plutarch 1 ervvaehnte ehebrecherische Verhaelt-
niss zvvischen Osiris und seiner Schwaegerin und Schwester
Nephthys kann man gleichfalls nicht als Parallèle zu dem
Papyrus heranziehn. Bei diesem wohnt Osiris versehentlich
der Nephthys bei, Isis klagt aber nicht darùber, sondern zieht
das diesem Umgange entsprossene Kind Anubis auf, und
Osiris bestraft sich nicht durch eine Selbstentmannung fur
sein Vergehn. Es koennte demnach in dem Papyrus hoech-
stens das Verschlingen des Glieds durch den Fisch aus der
Osiris-Mythe entlehnt sein, die Castration selbst kann nicht
aus dieser Quelle stammen.
In der biblischen Erzaehlung spielt eine Entmannung
keine Rolle, wohl aber wird in dieser Potiphar als Eunuch
bezeichnet. Da er trotz dieser Angabe ein Weib besass, so
haben die mittelalterlichen Iosephsagen mehrfach versucht,
die Benennung nicht auf den anatomischen Thatbestand, son-
dern auf physiologische Zustaende zuruck zu fùhren. Vin-
centius von Beau vais (gest. 1264) erklaert, 2 Putifar habe Ioseph
zu unsittlichen Zwecken gekauft, Gott aber habe ihn impo-
tent gemacht, so dass er wie ein Eunuch gewesen sei. Die
muhammedanische Légende dagegen giebt an, Potiphar sei
von vorn herein impotent gewesen, was seine Frau Suleicha
cntschuldigt, wenn sie Ioseph nachstellte. Nach dem Tode
des Potiphar habe Ioseph die Suleicha geheirathet. 3 Ganz
anders und eigenartig stellt das vor 1500 zum ersten Maie
gedruckte Mister e du vieil testament* die Sache dar. Nach-
1 De Iside cap. 14.
2 Spéculum historiale I. 117.
3 G. Weil, Biblische Legenden der Muselmaenner S. 105 fl*.
4 Herausgeg. von Iames de Rothschild III (Paris 1881) S. 112, Vers
19822 ff. Vgl. die sehr vollstaendige und lehrreiche Arbeit von Alexander
von Weilen, Der aegyptische Ioseph im Drama des XVI Iahrhunderts. Wien.
1887 S. 11.
206
dem die Schuld der Frau Potiphar's festgestellt worden ist,
kundigt ihr Potiphar an, er werde sie niemals mehr beriihren
und um das sicher zu zeigen, werde er sich entmannen lassen
imd Fiirst der Eunuchen oder der Priester werden. Im Pa-
pyrus toedtet Anepu seine Frau und wirft die Leiche den
Hunden vor. Man koennte sich aber sehr wohl denken, dass
fur die Geschichte von den beiden Brùdern urspriinglich eine
zweite Version bestand, in vvelcher Anepu sich zur Selbststrafe
fur den ungerechten Verdacht gegen seinen Bruder ent.mannte
und das Glied in das Wasser warf. In dieser Fassung wiirde
die Szene in weit hoeherem Masse berechtigt erscheinen. Sie
koennte dann, wie dies in dem Papyrus geschieht, spaeter
auf Batau ùbertragen werden sein. Naturgemaess wùrde dies
in keiner Weise dafiïr angefùhrt werden koennen, dass dièse
angenommene zweite Version dem Verfasser des Ioseph-My-
sterium auf irgend einem Wege bekannt geworden sein koennte.
Es wiirde in beiden Faellen die gleiche Situation gleiche Aus-
fuhrung in der Schilderung hervor gerufen haben.
In derselben Weise wie dièse Episoden-Parallele wird
auch die folgende zu beurtheilen sein. In dem Papyrus
d'Orbiney V. 3, sagt die Frau: Wenn Du den Batau leben
laesst, werde ich mich toedten. Genau ensprechend erklaert
die Frau in dem Ioseph-Spiel des Macropedius, welches 1544
herauskam: Wenn er nicht stirbt, so mâche ich meinem Le-
ben ein Ende. 1 — Solche analoge Erscheinungen, bei denen
gelegentlich die Uebereinstimmung eine woertliche sein kann,
mùssen doppelt vorsichtig machen, wenn man Zusammenhaenge
zwischen Erzaehlungsgruppen annehmen will, welche allge-
mein menschliche Dinge in gleicher Weise behandeln. Der-
artige Berichte werden von vorn herein vielfach voellig unab-
haengig von einander zu gleicher Formulierung ihrer Darstel-
lung gelangen.
1 Weilen, a. a. O. S. 81.
XXVIII. Die Aegypter haben im Alterthume dauernd
angenommen, dass zwischen dem plastischen oder gezeichneten
Bilde und der dargestellten Persoenlichkeit ein enger Zusam-
menhang bestehe. Man konnte durch magische Formeln dièse
latente Verbindung in die Erscheinung treten lassen und die
Person zwingen sich in ihrem Bilde zu verkoerpern. 1 Man
war weiter im Stande, unter Verwendung der richtigen Zau-
berkiïnste an dem Bilde Handlungen vorzunehmen, welche
auf den Dargestellten, auch wenn er sich fern von dem Bilde
befand, einwirkten. Ein grosser Theil der Begraebnisszeremo-
nien setzt diesen Glauben voraus. Die umstaendlichen, in den
Formeln vom Oeft'nen des Mundes zusammengefassten Hand-
lungen batte man ursprùnglich sinngemaess an der Leiche
vorgenommen. Spaeter vollzog man sie an dem Sarge oder
an der Statne des Todten in der Ueberzeugung, auf dièse
Weise aus der Ferne auf den Verstorbenen die gleiche Wir-
kung auszuiiben, wie wenn man ihn selbst vor sich gehabt
haette.
Auf einen entsprechenden Vorstellungskreis geht es zu-
riick, wenn man unter dem Throne oder unter den Fùssen
des Pharao die fremden Voelker oder die dièse ersetzenden
9 Bogen darstellte. Die Voelker selbst empfanden dann den
Druck der Macht des Koenigs und dass sie »unter seinen
Fiissen» waeren. Die grossen Tempelreliefs, in welchen man
den Koenig erblickt, wie er seine Feinde erschlaegt, sind nicht
ausschliesslich Erinnerungen an einen bestimmten Sieg des
Herrschers. Wenn man die richtige Formel sprach, dann be-
lebte sich die Gruppe und vollzog sich die hier dargestellte
Niederwerfung und Bestrafung des Volkes von Neuem. Dass
die Szenen dièse Bedeutung besassen, hat nicht erst die mo-
derne Einsicht in die altaegyptischen Gedankengaenge gelehrt,
die Thatsache war den mittelalterlichen Arabern im Nilthale
1 Vgl. fur derartige Vorstellungen Wiedemann, Incarnation (Egyptian)
in Hastings Encyclopaedia of Religion VII S. 188 ff.
208
bekannt. Calcaschandi (gest. 1418 n. Chr.) berichtet, 1 die
Aegypter haetten in ihren Tempeln die Gestalten der sie
umgebenden Voelker abgebildet, und, wenn eines dieser Voel-
ker etwas gegen sie unternehmen wollte, dann verhaengten
sie iiber dessen abgebildete Figur eine Strafe. Dann traf
dièses Volk in der Ferne dasselbe, vvas man ùber dièse Fi-
guren verhaengt hatte.
Die gleiche Vorstellung, dass in dem Bilde ein Theil
der dargestellten Persoenlichkeit eingeschlossen sei und dièse
in Folge dessen ganz oder theilweise unter den zwingenden
Einfluss des Besitzers des Bildes fallen koenne, ist auf der
Erde in alter wie in neuer Zeit weit verbreitet. Friedrich
Gerstaecker (18 16 — 72), der 1837 — 43 die Union durchwan-
derte, hat seine Erfahrungen in einer Reihe von Schilderungen
und Romanen niedergelegt. Wenn seine Darstellungsweise
dabei auch scbriftstellerisch zugestutzt und mit Phantasiege-
stalten ausgeschmùckt erscheint, so dienen doch als Hinter-
grund und Motive vielfach thatsaechliche Verhaeltnisse und
gewinnt man hierdurch nùtzliches volkskundliches und religions-
wissenschaftliches Material.
In einer solchen Erzaehlung 2 fùhrt Gerstaecker aus, wie
es einem Maler gelang, einen alten Osage-Haeuptling am
westlichen Abhange des Ozak-Gebirges zu malen. Der Indi-
aner bestand darauf, mit seinem Gewehr in der Hand dar-
gestellt zu werden, empfand aber dabei lebhafte Sorge, ob
er nicht mit dem Bilde in die Hand eines Zauberers gefallen
sei, der ihn in seinem Bûche mit sich nehmen werde. Als
der Maler sich entfernt hat und der Osage in seiner Erregung
mehrmals Thiere fehlt, ist er iïberzeugt, dass dièses Unglùck
eingetreten sei. Der Zauberer habe ihm selbst Nichts an-
1 Ûbersetzt bei Reîtemeyer, Beschreibung Aegyptens im Mittelalter
aus den geographischen Werken der Araber S. 119 f.
2 "Der gemalte Indianer", erschienen in Hausblaetter, herausgegeben
von Hacklaender und Hofer 1859. IV S. 195 (T.; abgedruckt in Gerstaecker,
Gesammelte Schriften XX. S. 323 ff.
209
haben koennen, da er und seine indianischen Waffen dem
indianischen Gotte unterstaenden und dieser nicht dulde, dass
der Gott der Weissen Herrschaft ùber dièse erhalte. Ueber
die von den Weissen gefertigte Flinte haetten aber fremde
Maechte Gewalt. Er eilt dem Maler nach und zwingt ihn
die Flinte aus dem Bilde zu entfernen. Die haltende Hand
muss aber stehn bleiben, da deren Vernichtung auf dem Bilde
eine Unbrauehbarmachung der wirklichen Hand im Gefolge
haben wùrde. Sobald die Flinte weggewaschen ist, beruhigt
sich der Indianer und es gelingt ihm in der That wieder Wild
zu erlegen.
Man hat hier ein klares Beispiel fur den Glauben an
die innige Wechselwirkung zwischen Bild und dargestellter
Person vor sich. Dasselbe ist einem ganz fern liegenden
Kulturkreise entlehnt und dieser Umstand zeigt am besten,
dass man es beî derartigen Vorstellungen im Nilthale nicht
mit einer aegyptischen Einzelerscheinung zu thun hat, sondern
mit einem allgemein menschlichen Gedankengange.
Hall, H. R., Catalogue of Egyptian Scarabs, Etc., in The Brit-
ish Muséum. Volume I — Royal Scarabs. Printed by
Order of The Trustées. British Muséum. London 1913.
Parmi les petits objets qu'on voit dans les musées égyptiens,
le scarabée est populaire. Il représente en effet un type carac-
téristique de l'ancienne Égypte 1 , il sollicite notre attention et il
mérite d'être étudié, non seulement parce qu'il a joué un rôle
important comme emblème religieux, mais encore qu'il a été
employé comme cachet et bijou.
Outre les notices instructives qu'on lit dans les descriptions
sommaires des collections conservées à nos musées égyptiens, la
littérature d'Égyptologie possède quelques ouvrages qu'il est bon
de consulter, lorsqu'on veut étudier le scarabée. J'en citerai
les titres suivants:
W. J. Loftie, «An Essay of Scarabs», London 1884;
W. M. Flinders Pétrie, «Historical Scarabs», London 1889;
Percy E. Newberry, «Scarab-shaped Seals», London 1907
— ouvrage faisant partie du grand Catalogue Général du Musée
du Caire;
Percy E. Newberry, «Scarabs», London 1908;
G. Fraser, «Catalogue of Scarabs», London 1900;
F. Ll. Griffith and John Ward, «A Collection of Historical
Scarabs», Proc. Soc. BibL Arch. } XXII (1900), p. 305, 386;
XXIII, p. 19, 79;
John Ward, «The Sacred Beetle», London 1902;
Mrs Alice Grenfell, «Amuletic Scarabs for the Deceased»
1 Cf. G. Maspero, Guide du Visiteur au Musée du Caire, 1912, p. 319.
211
dans le Recueil de Travaux, XXX, p. 105 et «The Rarer Sca-
rabs of the New Kingdom», Rec. de 7ravaux } XXXII, p. 113.
II faut aussi consulter les travaux de M. E. A. WallisBudge:
«Catalogue of the Hilton Price Collection», p. 17; «Catalogue
of the Lady Meux Collection», p. 185; «Catalogue of the Har-
row School Muséum», p. 14; «Catalogue of Egyptian Antiquities
in the Fitzwilliam Muséum», p. 87; «The Mummy», p. 231.
Pour ma part, je voudrais ajouter à cette liste le catalogue
de M. Garrett Chatfield Pier: «Egyptian Antiquities in the Pier
Collection», Chicago 1906. Le lecteur y retrouvera peut-être quel-
ques spécimens de scarabées qui lui seront utiles à titre de com-
paraison.
Bien que M. Hall ait eu, on le voit, des devanciers en ce
qui concerne l'étude du scarabée égyptien, son travail est de la
plus grande importance. L'auteur a eu à sa disposition les
scarabées conservés au British Muséum. L'abondance de maté-
riaux qu'offre cette magnifique collection assure une valeur tout
à fait spéciale à cette première série qu'il en a publiée.
Voici l'impression qui se dégage de l'examen de l'ouvrage
de M. Hall: c'est un catalogue méthodique et minutieux depuis
le commencement jusqu'à la fin.
Les scarabés royaux et les «Seal-Amulets» occupent la plus
grande partie du catalogue. En général les noms et les légen-
des, qu'ils portent, ont été gravés d'une manière assez nette.
Si pour un objet ou un autre il se présente quelque difficulté
de déchiffrer ce qu'on y a voulu buriné, M. Hall a su la résoud-
re grâce à sa connaissance approfondie de cette sorte d'anti-
quités.
Deux petits scarabées, gravés au nom du roi Neb-ka-Rû,
ouvrent la série. Les noms de Khufu et de Khàfrà se lisent
sur quelques types dont la facture est très bonne. Plus loin, le
nombre des scarabées, gravés au nom d'un seul et même roi,
se multiplie petit à petit, et la liste des spécimens portant le
prénom de Thoutmès III est longue.
: i 2
Ce premier chapitre du livre de M. Hall est plein de no-
tices instructives et d'observations utiles. Les objets qu'il y a
décrits sont au nombre de 2594.
Le deuxième chapitre est consacré à la description des
«Cylinder-seals» (2595 — 2651). C'est un travail souvent pénible
de déchiffrer les inscriptions gravées sur ces monuments. Le
petit texte que porte le n° 2595 est un peu difficile à comprendre
au premier coup d'oeil. Toutefois l'auteur y croit voir le nom
du roi «Techa A[te]th(?), with the words «golden name» (?)», et
pour le moment je n'objecterai rien à cette explication. Les
autres types que M. Hall publie sont de nature à nous intéresser.
On peut constater qu'il a apporté beaucoup de soin à la rédac-
tion des notices explicatives.
Trois courts chapitres, intitulés: t) «Signet-rings and stamps»;
2) «Ancient Impressions, etc»; 3) «Miscellanea», terminent digne-
ment cet instructif volume qui est précédé d'une introduction
fort bien écrite et d\m index qui permet au lecteur de s'orien-
ter vite parmi les objets décrits.
Upsala, décembre 19 14.
Ernst Andersson.
Hieroglyphic Texts from Egyptian Stelae &c, in The British
Muséum. — Part IV (50 Plates). London 1913. — Part
V (50 plates). London 19 14.
Je dirai d'abord un mot sur le quatrième volume de ce
grand ouvrage.
La majeure partie des monuments qu'il contient sont des
stèles datant du Moyen Empire.
Une stèle d'Useretsen I figure sur la première planche. La
reproduction photographique se retrouve dans le travail de M.
Budge, Guide to the Egyptian Galleries (Sculpture), p. 39. Véri-
fication faite, il ne nous reste qu'à reconnaître que la nouvelle
copie paraît bonne.
Autant que j'ai pu voir, il n'y a que peu d'observations
à présenter quant à la manière dont on a reproduit les textes.
Je ne veux pas dissimuler que avant de procéder à la critique,
il aurait été utile d'avoir eu l'occasion de vérifier les textes sur
les originaux — on trouvera peut-être quelque chose à corriger.
La reproduction d'une stèle de Sebekhotep et d'Useretsen
occupe les planches 12—13. Pour la partie supérieure de la
l'original porte cette leçon que j'ai cru pouvoir déchiffrer sur la
photographie que donne M. Budge, op. cit., p. 50.
Le texte de la stèle d'Ankef commence avec la formule
stèle, on
lit. 1. 2, Y\ I v /WWSA
A A L AAAAAA
Je suis d'avis qu'on doit rendre
Je serai heureux d'apprendre que
fréquente: \ f \ ! g \
, etc. Dans la copie qu'on
2I 4
nous en donne sur la planche 14, je ne vois pas le signe
Je propose de le suppléer. D'ailleurs les auteurs ont déjà noté
cette omission, cf. «Hieroglyphic Texts», Part V, p. 13 où ils
reproduisent la phrase d'après l'original. Cependant une petite
Enfin je signalerai à l'attention des lecteurs la stèle d'Ànepu-
hotep (pl. 39). A droite, sur le bord du champ de la stèle, un
texte est gravé qui se rapporte à Osiris. Vérification faite avec
la photographie de M. Budge, op. cit., pl. XVI, il faut suppléer
après les lignes horizontales qui viennent à la suite du
groupe Q 1.
Le cinquième volume des «Hieroglyphic Texts» comprend
une longue série des monuments très importants «dating from
the Xl th to the middle of the XVIII th dynasty». J'en citerai de
préférence la stèle d'Àntefaqer qui date de la XI e dynastie (pl.
1 — 2), les inscriptions des rois Hyksos Àpepi et Khian (pl. 18),
et les inscriptions qui se lisent sur les statues de Senmut (pl.
29 — 32). Je laisse au lecteur le soin de vérifier les copies des
textes.
Le travail que M. Budge et ses assistants ont accompli en
publiant ces deux nouveaux volumes de textes est bon et digne
d'éloges.
Upsala, décembre 19 14.
faute d'impression s'y est glissée: lire d
au lieu de
Er?nt And ers s on.